Le 5 août 2015, la Cour suprême de Russie examinera les recours concernant l’association cultuelle des Témoins de Jéhovah d’Abinsk. En début d’année, les autorités de la ville d’Abinsk ont dissous l’entité juridique des Témoins de Jéhovah, en recourant aux mêmes tactiques utilisées par les autorités des villes de Taganrog et de Samara.

L’assemblée locale des Témoins de Jéhovah d’Abinsk compte environ 100 membres, parmi lesquels des hommes et des femmes âgés. L’association cultuelle d’Abinsk a été enregistrée en novembre 1999, et en tant qu’entité juridique, elle est propriétaire de la Salle du Royaume (lieu de culte) où les Témoins tiennent leurs offices.

En décembre 2012, et de nouveau en octobre 2013, les autorités ont mis en examen deux Témoins de Jéhovah d’Abinsk pour infractions administratives : ils auraient soi-disant diffusé des publications déclarées extrémistes. Les deux Témoins se réunissaient avec l’assemblée locale, mais ils n’étaient pas membres de l’association cultuelle d’Abinsk. Le procureur n’a pas tenu compte de ce fait et a invoqué ces accusations infondées pour dissoudre l’association cultuelle.

Le tribunal territorial de Krasnodar s’est basé sur ce postulat inexact pour rendre sa décision, le 4 mars 2015 : « L’association cultuelle des Témoins de Jéhovah d’Abinsk est déclarée [...] extrémiste. Elle doit être dissoute et radiée du registre unifié d’État des personnes morales. » Le tribunal a ajouté que la propriété de la Salle du Royaume d’Abinsk devait être transférée à l’État. Si la Cour suprême confirme cette décision, les Témoins d’Abinsk perdront leur lieu de culte.

En détournant la loi fédérale visant à combattre les activités extrémistes, les autorités d’Abinsk ont reproduit les mêmes tactiques que celles utilisées à Taganrog et à Samara pour dissoudre les associations cultuelles locales. Comme dans l’affaire d’Abinsk, ces accusations d’activités extrémistes n’avaient aucun fondement. Les Témoins de Jéhovah de Taganrog et de Samara contestent énergiquement ces fausses accusations devant les tribunaux. Ils ont déposé des requêtes devant la Cour européenne des droits de l’homme pour se défendre contre la violation de leur liberté de religion.

La petite assemblée de fidèles d’Abinsk continuera ses activités religieuses, pratiquant le même culte que leurs coreligionnaires du monde entier. Cependant, les Témoins de Jéhovah espèrent que la Cour suprême de Russie reconnaîtra l’injustice de la décision rendue par le tribunal inférieur et permettra aux Témoins d’Abinsk de continuer de se réunir paisiblement dans leur lieu de culte.