Évangile selon Luc 3​:​1-38

3  Dans la 15e année du règne de Tibère César*, alors que Ponce Pilate+ était gouverneur de Judée, qu’Hérode+ gouvernait la Galilée, que son frère Philippe gouvernait la région d’Iturée et de Trachonitide, et que Lysanias gouvernait l’Abilène, 2  à l’époque du prêtre en chef Anne et de Caïphe+, Jean fils de Zacharie+ reçut un message de Dieu+ dans le désert+. 3  Jean se rendit alors dans toute la région des environs du Jourdain. Il prêchait un baptême qui symbolisait le repentir pour le pardon des péchés+, 4  comme c’est écrit dans le livre du prophète Isaïe : « La voix de quelqu’un crie dans le désert : “Préparez le chemin de Jéhovah ! Rendez droites ses routes+ ! 5  Toutes les vallées devront être comblées, et toutes les montagnes et toutes les collines devront être nivelées. Les chemins sinueux devront devenir droits et les chemins accidentés devront devenir plats. 6  Et tous les humains* verront le salut de Dieu*+.” » 7  Alors il se mit à dire aux foules qui venaient vers lui pour se faire baptiser : « Fils de vipères, qui vous a conseillé de fuir la colère qui vient+ ? 8  Produisez des fruits qui conviennent au repentir. Et ne commencez pas à vous dire : “Notre père, c’est Abraham.” Car je vous dis que Dieu peut donner des enfants à Abraham au moyen de ces pierres. 9  En effet, la hache se trouve déjà à la racine des arbres. Tout arbre qui ne produit pas de beaux fruits sera coupé et jeté au feu+. » 10  Et les foules lui demandaient : « Alors que devons-​nous faire ? » 11  Il leur répondit : « Que celui qui a deux vêtements* partage avec celui qui n’en a pas. Et que celui qui a quelque chose à manger en fasse autant+. » 12  Même des collecteurs d’impôts vinrent pour se faire baptiser+. Ils lui demandèrent : « Enseignant, que devons-​nous faire ? » 13  Il leur répondit : « N’exigez* pas plus que le taux de l’impôt+. » 14  Des soldats aussi lui demandaient : « Que devons-​nous faire ? » Et il leur dit : « Ne dépouillez* personne, et n’accusez personne faussement+, mais contentez-​vous de votre salaire. » 15  Or le peuple était dans l’attente, et tous raisonnaient dans leur cœur à propos de Jean : « Ne serait-​ce pas le Christ+ ? » 16  Jean répondit en leur disant à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau, mais celui qui est plus fort que moi vient — je ne suis pas digne de dénouer les lanières de ses sandales+. Il vous baptisera avec de l’esprit saint et avec du feu+. 17  Sa pelle à vanner est dans sa main, et il nettoiera complètement son aire de battage. Il mettra son blé à l’abri, mais la bale, il la brûlera par un feu qu’il est impossible d’éteindre. » 18  Il faisait aussi beaucoup d’autres recommandations et continuait d’annoncer une bonne nouvelle au peuple. 19  Mais il fit des reproches à Hérode, qui gouvernait la Galilée, au sujet d’Hérodiade, la femme de son frère, et au sujet de toutes les mauvaises actions qu’il avait commises. 20  Alors à toutes ces mauvaises actions, Hérode ajouta encore celle-ci : il enferma Jean en prison+. 21  Or, quand tout le peuple eut été baptisé, Jésus aussi fut baptisé+. Pendant qu’il priait, le ciel s’ouvrit+ 22  et l’esprit saint descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe. Et une voix venant du ciel dit : « Tu es mon Fils, le bien-aimé ; tu as mon approbation+. » 23  Quand Jésus+ commença son ministère, il avait environ 30 ans+. Il était, à ce que les gens croyaient,fils de Joseph+,fils d’Héli, 24  fils de Matath,fils de Lévi,fils de Melki,fils de Janaï,fils de Joseph, 25  fils de Matatias,fils d’Amos,fils de Nahum,fils d’Esli,fils de Nagaï, 26  fils de Maath,fils de Matatias,fils de Séméïn,fils de Jossek,fils de Joda, 27  fils de Joanân,fils de Ressa,fils de Zorobabel+,fils de Shéaltiel+,fils de Néri, 28  fils de Melki,fils d’Adi,fils de Kossam,fils d’Elmadam,fils d’Èr, 29  fils de Jésus,fils d’Éliézèr,fils de Jorim,fils de Matath,fils de Lévi, 30  fils de Siméon,fils de Judas,fils de Joseph,fils de Jonam,fils d’Éliakim, 31  fils de Méléa,fils de Ména,fils de Matata,fils de Nathan+,fils de David+, 32  fils de Jessé+,fils d’Obed+,fils de Boaz+,fils de Salmôn+,fils de Nashôn+, 33  fils d’Aminadab+,fils d’Arni,fils de Hèzrôn+,fils de Pérez+,fils de Juda+, 34  fils de Jacob+,fils d’Isaac+,fils d’Abraham+,fils de Téra+,fils de Naor+, 35  fils de Seroug+,fils de Réou+,fils de Pélèg+,fils d’Ébèr+,fils de Shéla+, 36  fils de Caïnan,fils d’Arpakshad+,fils de Sem+,fils de Noé+,fils de Lamek+, 37  fils de Mathusalem+,fils d’Hénoch+,fils de Jared+,fils de Maalaléel+,fils de Caïnan+, 38  fils d’Énosh+,fils de Seth+,fils d’Adam+,fils de Dieu.

Notes

Ou « l’empereur Tibère ».
Ou « toute l’humanité ». Litt. « toute chair ».
Ou « moyen de salut de Dieu », « salut par Dieu ».
Ou « un vêtement de rechange ».
Ou « percevez ».
Ou « extorquez par la violence », « intimidez », « brutalisez ».

Notes d'étude

la 15e année du règne de Tibère : César Auguste est mort le 17 août 14 de n. è. (selon le calendrier grégorien). Le 15 septembre, Tibère a permis au Sénat romain de le proclamer empereur. Si on compte les années de règne de Tibère à partir de la mort d’Auguste, la 15e année a débuté en août 28 de n. è. et s’est achevée en août 29 de n. è. Et si on compte les années à partir du moment où il a été officiellement proclamé empereur, la 15e année de son règne a débuté en septembre 28 de n. è. et s’est achevée en septembre 29 de n. è. Apparemment, Jean a commencé son ministère au printemps (dans l’hémisphère Nord) 29 de n. è., période qui tombe effectivement dans la 15e année du règne de Tibère. À ce moment-​là, Jean devait avoir environ 30 ans, ce qui correspond à l’âge auquel les prêtres lévites commençaient leur service au Temple (Nb 4:2, 3). Pareillement, d’après Lc 3:21-23, quand Jésus a été baptisé par Jean et ‘a commencé son ministère’, « il avait environ 30 ans ». Étant donné que Jésus est mort au printemps, au mois de nisan, son ministère de trois ans et demi a dû débuter à l’automne, vers le mois d’étanim (septembre/octobre). Jean avait probablement six mois de plus que Jésus et il a sans doute commencé son ministère six mois avant lui (Lc, chap. 1). C’est pourquoi il est logique de penser que Jean a commencé son ministère au printemps 29 de n. è. (voir notes d’étude sur Lc 3:23 ; Jean 2:13).

Hérode : C.-à-d. Hérode Antipas, fils d’Hérode le Grand (voir lexique).

gouvernait : Litt. « était tétrarque de ». Le terme « tétrarque » désignait le chef d’une petite région ou le prince d’un territoire, qui n’exerçait son pouvoir qu’avec l’accord des autorités romaines (voir notes d’étude sur Mt 14:1 ; Mc 6:14).

son frère Philippe : Il s’agit plus précisément d’un demi-frère d’Hérode Antipas. Philippe était un fils d’Hérode le Grand et de sa femme Cléopâtre de Jérusalem. Il est parfois appelé Philippe le tétrarque pour le distinguer de son demi-frère prénommé lui aussi Philippe (parfois appelé Hérode Philippe), qui est mentionné en Mt 14:3 et en Mc 6:17 (voir aussi note d’étude sur Mt 16:13).

Iturée : Petit territoire aux frontières variables et mal définies, situé au NE de la mer de Galilée, apparemment dans les environs des chaînes montagneuses du Liban et de l’Anti-Liban (voir app. B10).

Trachonitide : Le nom de cette région vient d’une racine grecque qui signifie « rocailleux » ; le choix de ce nom tient probablement à la nature du terrain, qui était rocailleux. La Trachonitide faisait partie du territoire qu’on appelait auparavant le Bashân (Dt 3:3-14), situé à l’E de l’Iturée ; sa superficie n’était que d’environ 900 km2. La frontière N de ce territoire se trouvait à environ 40 km au SE de Damas.

Lysanias : D’après le récit de Luc, Lysanias « gouvernait [litt. : « était tétrarque de »] » l’Abilène, un district romain, à l’époque où Jean le Baptiseur a commencé son ministère. Une inscription découverte à Abila, la capitale de l’Abilène, située près de la ville syrienne de Damas (voir app. B10), confirme qu’un certain Lysanias a occupé la fonction de tétrarque à l’époque où Tibère était empereur de Rome. Cette découverte a démenti les accusations de certains détracteurs. Ils soutenaient que Luc avait confondu ce Lysanias avec un roi du même nom, qui avait régné non loin, à Chalcis, et qui avait été mis à mort en 34 av. n. è., des dizaines d’années avant l’époque dont parle Luc.

Abilène : District (ou : tétrarchie) romain, qui doit son nom à sa capitale, Abila, et qui est situé dans la région montagneuse de l’Anti-Liban, au N du mont Hermon (voir lexique à « Liban [chaîne du] »).

prêtre en chef Anne et […] Caïphe : Luc situe le début du ministère de Jean le Baptiseur à l’époque où la prêtrise juive était dominée par ces deux hommes puissants. Anne a été établi grand prêtre en 6 ou 7 de n. è. par Quirinius, gouverneur romain de Syrie, et il a occupé cette fonction jusqu’en l’an 15 environ. Même après avoir été destitué par les Romains et alors qu’il ne portait plus le titre officiel de grand prêtre, Anne a semble-t-il continué d’exercer un pouvoir considérable en qualité de grand prêtre honoraire : il restait le membre le plus influent de la hiérarchie juive. Cinq de ses fils ont occupé la fonction de grand prêtre, et Caïphe, son gendre, a été grand prêtre d’environ 18 à 36 de n. è. C’est pourquoi, même si la fonction de grand prêtre était remplie par Caïphe en 29, Anne pouvait à juste titre être qualifié de « prêtre en chef » en raison de sa position éminente (Jean 18:13, 24 ; Ac 4:6).

Jean : Seul le récit de Luc présente Jean comme le fils de Zacharie (voir note d’étude sur Lc 1:5). Et seul Luc déclare que Jean a reçu un message de Dieu (litt. « une parole de Dieu vint à »). Luc emploie ici une expression utilisée par la Septante dans des passages où il est question du prophète Élie, qui préfigurait Jean (Mt 11:14 ; 17:10-13), par exemple en 1R 17:2 et en 1R 21:28 (20:28, LXX), où la Septante dit : « La parole du Seigneur vint. » Les trois Évangiles synoptiques (Matthieu, Marc et Luc) disent que Jean était dans le désert, mais Matthieu précise qu’il s’agissait du « désert de Judée », c’est-à-dire le versant E des montagnes de Judée, qui est aride et presque inhabité, et qui plonge vers la rive O du Jourdain et la mer Morte, situés 1 200 m plus bas (voir note d’étude sur Mt 3:1).

baptême qui symbolisait le repentir : Voir note d’étude sur Mc 1:4.

Jéhovah : En Is 40:3, qui est cité ici, le nom divin, représenté par quatre consonnes hébraïques (translittérées par YHWH), figure dans le texte hébreu original (voir app. C). Luc applique cette prophétie à Jean le Baptiseur. Jean préparerait le chemin de Jéhovah en ce sens qu’il serait le précurseur de Jésus, qui, lui, représenterait son Père et viendrait au nom de son Père (Jean 5:43 ; 8:29). Dans l’Évangile de l’apôtre Jean, Jean le Baptiseur s’applique cette prophétie à lui-​même (Jean 1:23).

Rendez droites ses routes : Voir note d’étude sur Mt 3:3.

baptiser : Ou « immerger », « plonger » (voir note d’étude sur Mt 3:11).

Fils de vipères : Voir note d’étude sur Mt 3:7.

fruits qui conviennent au repentir : Le mot grec karpos, qui signifie « fruit », « produit », est ici au pluriel, et il est utilisé au sens figuré : il désigne les preuves, par exemple des actions, révélant chez ceux qui écoutent Jean un changement de façon de penser, d’état d’esprit (Mt 3:8 ; Ac 26:20 ; voir notes d’étude sur Mt 3:2, 11 et lexique à « repentir »).

collecteurs d’impôts : Voir note d’étude sur Mt 5:46.

soldats : Il s’agissait sans doute de soldats juifs qui exerçaient une certaine surveillance policière, notamment en rapport avec les douanes et la perception des impôts. Les soldats juifs étaient liés à Jéhovah par une alliance. Or, de manière générale, les soldats avaient la réputation de commettre des extorsions et d’autres délits. Si donc les soldats juifs voulaient se faire baptiser pour symboliser leur repentir, ils devaient changer de conduite et ne plus commettre ce genre de choses (Mt 3:8).

n’accusez personne faussement : Le terme grec traduit ici par « accuser faussement » (sukophantéô) est rendu par « extorquer » ou « extorquer par une fausse accusation » en Lc 19:8 (voir note d’étude sur Lc 19:8). Certains pensent que ce verbe signifie littéralement « dénoncer en montrant la figue ». Il existe plusieurs explications sur l’origine de ce verbe. L’une d’elles est que dans l’Athènes antique, il était interdit d’exporter des figues de la province. Celui qui dénonçait quelqu’un en l’accusant de vouloir exporter des figues était donc qualifié de « montreur de figues ». Ce terme a fini par désigner un maître chanteur ou encore une personne qui accusait faussement quelqu’un par appât du gain.

salaire : Ou « ration de vivres », « solde ». Le mot grec employé ici est un terme militaire qui désigne la paye d’un soldat, son allocation. À l’origine, le salaire du soldat pouvait aussi comprendre une ration de vivres et d’autres fournitures. Les soldats juifs qui sont venus voir Jean exerçaient peut-être une surveillance policière, notamment en rapport avec les douanes et la perception des impôts. Jean a sans doute donné ce conseil parce que la majorité des soldats étaient mal payés et qu’apparemment, ils avaient tendance à abuser de leur pouvoir pour augmenter leurs revenus. Le même mot grec figure dans l’expression traduite par « à ses propres frais » en 1Co 9:7, où Paul parle du salaire auquel un « soldat » du Christ peut prétendre.

était dans l’attente : Ou « attendait avec espoir ». Plusieurs choses peuvent expliquer cette attente : Des anges ont annoncé la naissance de Jésus à des bergers, qui ont ensuite répandu la nouvelle (Lc 2:8-11, 17, 18). Plus tard, au Temple, la prophétesse Anne a largement parlé de l’enfant autour d’elle (Lc 2:36-38). Par ailleurs, quand les astrologues ont dit qu’ils venaient s’incliner devant « celui qui est né roi des Juifs », Hérode, les prêtres en chef, les scribes et tous les habitants de Jérusalem ont été profondément troublés (Mt 2:1-4).

vous baptise : Voir note d’étude sur Mt 3:11.

sandales : Voir note d’étude sur Mt 3:11.

pelle à vanner : Voir note d’étude sur Mt 3:12.

bale : Voir note d’étude sur Mt 3:12.

feu qu’il est impossible d’éteindre : Voir note d’étude sur Mt 3:12.

qui gouvernait : Litt. « le tétrarque de » (voir note d’étude sur Mt 14:1).

Pendant qu’il priait : Dans son Évangile, Luc met particulièrement l’accent sur la prière. Bon nombre des prières de Jésus ne sont mentionnées que par Luc. Par exemple, il précise ici que Jésus priait au moment de son baptême. Il est possible que certaines des paroles les plus importantes de cette prière aient plus tard été rapportées par Paul (Hé 10:5-9). Voici d’autres épisodes où seul Luc rapporte que Jésus prie : Lc 5:16 ; 6:12 ; 9:18, 28 ; 11:1 ; 23:46.

le ciel : Voir note d’étude sur Mt 3:16.

le ciel s’ouvrit : Dieu a apparemment donné à Jésus la capacité de percevoir les choses célestes, ce qui englobait peut-être les souvenirs de sa vie préhumaine. Certaines des paroles que Jésus a prononcées après son baptême, notamment la prière intime qu’il a faite la nuit de la Pâque de l’an 33, révèlent que Jésus se souvenait de son existence préhumaine, des paroles et des actions de son Père, et de la gloire que lui-​même avait au ciel (Jean 6:46 ; 7:28, 29 ; 8:26, 28, 38 ; 14:2 ; 17:5). C’est peut-être au moment de son baptême et de son onction que ces souvenirs lui ont été rendus.

comme une colombe : Les colombes étaient utilisées à la fois dans le culte et comme symbole. Elles étaient offertes en sacrifice (Mc 11:15 ; Jean 2:14-16), et elles symbolisaient l’innocence et la pureté (Mt 10:16). Une colombe lâchée par Noé a rapporté jusqu’à l’arche une feuille d’olivier, preuve que les eaux du Déluge se retiraient (Gn 8:11) et qu’une époque de repos et de paix était proche (Gn 5:29). Ainsi, lors du baptême de Jésus, Jéhovah a peut-être utilisé la colombe pour attirer l’attention sur le rôle de Jésus en tant que Messie : le Fils de Dieu pur et sans péché sacrifierait sa vie pour l’humanité et poserait les fondements d’une période de repos et de paix sous son règne. L’esprit saint de Dieu, sa force agissante, est descendu sur Jésus lors de son baptême avec un mouvement qui était peut-être comparable à celui d’une colombe qui s’approche de son perchoir.

une voix venant du ciel dit : Premier des trois épisodes dans les Évangiles où Jéhovah parle de façon audible à des humains (voir notes d’étude sur Lc 9:35 ; Jean 12:28).

Tu es mon Fils : Voir note d’étude sur Mc 1:11.

tu as mon approbation : Voir note d’étude sur Mc 1:11.

commença son ministère : Ou « commença son œuvre », « commença à enseigner ». Litt. « commença ». Luc utilise le même verbe grec en Ac 1:21, 22 (litt. « en commençant à son baptême ») et 10:37, 38 (litt. « à commencer depuis la Galilée ») pour parler du début du ministère terrestre de Jésus. Son ministère public consistait notamment à prêcher, à enseigner et à faire des disciples.

était, à ce que les gens croyaient, fils de Joseph : Étant donné que Jésus avait été engendré par l’esprit saint, Joseph était en réalité son père adoptif. Mais comme les habitants de Nazareth avaient vu Joseph et Marie élever Jésus, ils le considéraient tout naturellement comme le fils de Joseph. C’est ce que montrent d’autres versets, comme Mt 13:55 et Lc 4:22, où les habitants de Nazareth parlent de Jésus comme du « fils du charpentier » et d’un « fils de Joseph ». Pareillement, des personnes qui avaient été choquées par l’enseignement de Jésus ont un jour dit de lui : « N’est-​ce pas là Jésus, le fils de Joseph, dont nous connaissons le père et la mère ? » (Jean 6:42). À un autre moment, Philippe a dit à Nathanaël au sujet du Messie : « C’est Jésus, le fils de Joseph » (Jean 1:45). Ce verset de Luc confirme bien qu’on appelait Jésus le « fils de Joseph » parce que c’était ce que la plupart des gens croyaient.

à ce que les gens croyaient : Ou p.-ê. « selon ce qui était établi par la loi ». Quelques biblistes proposent cette dernière traduction, car le terme grec peut effectivement emporter cette idée. Dans ce contexte, une telle traduction signifierait que les registres généalogiques de l’époque établissaient légalement que Jésus était le fils de Joseph. Toutefois, l’option retenue dans le corps du texte de la Traduction du monde nouveau correspond à celle que préconise la majorité des biblistes.

Joseph, fils d’Héli : On lit en Mt 1:16 : « Jacob fut père de Joseph. Joseph se maria avec Marie. » Mais dans le récit de Luc, Joseph est qualifié de « fils d’Héli », manifestement au sens où il était le gendre d’Héli (voir note d’étude sur Lc 3:27, où l’on trouve un cas semblable). Dans les généalogies, quand le lien de parenté entre un grand-père et son petit-fils passait par une fille, les Juifs avaient l’habitude de se concentrer sur les hommes ; cela peut expliquer pourquoi Luc ne mentionne pas le nom de la fille et qualifie son mari de « fils ». Manifestement, Luc dresse la généalogie de Jésus du côté de Marie. Il semble donc qu’Héli était le père de Marie et le grand-père maternel de Jésus (voir notes d’étude sur Mt 1:1, 16).

Zorobabel, fils de Shéaltiel : Zorobabel est souvent qualifié de « fils de Shéaltiel » (Esd 3:2, 8 ; 5:2 ; Né 12:1 ; Ag 1:1, 12, 14 ; 2:2, 23 ; Mt 1:12), mais la Bible le désigne une fois comme l’un des « fils de Pedaya », un frère de Shéaltiel (1Ch 3:17-19). Zorobabel était probablement le fils biologique de Pedaya, mais il semble que, d’un point de vue légal, il était considéré comme le fils de Shéaltiel. Peut-être que Pedaya est mort alors que son fils Zorobabel était encore enfant ; le frère aîné de Pedaya, Shéaltiel, aurait alors élevé Zorobabel comme son propre fils. À moins que Shéaltiel ne soit mort sans enfant et que Pedaya ne se soit soumis au mariage léviratique ; dans ce cas, le fils que Pedaya aurait eu avec la femme de Shéaltiel aurait été considéré comme l’héritier légal de Shéaltiel.

Shéaltiel, fils de Néri : D’après 1Ch 3:17 et Mt 1:12, Shéaltiel était le fils de Jéchonias, et non de Néri. Shéaltiel s’est peut-être marié avec la fille de Néri, devenant ainsi son gendre. Il pouvait donc être présenté comme le « fils de Néri ». Il n’était pas rare que les listes généalogiques hébraïques qualifient un gendre de « fils ». C’est apparemment pour des raisons semblables que Luc a qualifié Joseph de « fils d’Héli », qui était en fait le père de Marie (voir note d’étude sur Lc 3:23).

Jésus : Ou « Josué (Jéshoua) ». Certains manuscrits anciens portent ici « José (Joses) » (voir note d’étude sur Mt 1:21).

Nathan : C’était un fils de David par Bethsabée et un ancêtre de Marie (2S 5:13, 14 ; 1Ch 3:5). Dans les Écritures grecques chrétiennes, il n’est mentionné qu’ici. La généalogie de Jésus établie par Luc est différente de celle établie par Matthieu, mais les différences entre presque tous les noms peuvent s’expliquer par le fait que Luc dresse la généalogie en passant par Nathan, un fils de David, tandis que Matthieu passe par Salomon, un autre fils de David (Mt 1:6, 7). Apparemment, Luc rapporte l’ascendance de Marie, ce qui montre que Jésus était un descendant de David par le sang. Matthieu, lui, montre que Jésus a hérité du droit légal au trône de David, puisqu’il descendait de Salomon par Joseph, qui était le père de Jésus du point de vue légal. Matthieu et Luc laissent tous les deux entendre que Joseph était le père adoptif de Jésus (voir notes d’étude sur Mt 1:1, 16 ; Lc 3:23).

Salmôn : Certains manuscrits grecs anciens utilisent la graphie « Sala » ; et d’autres, « Salmôn ». Salmôn s’est marié avec Rahab, qui venait de Jéricho. Ensemble, ils ont eu Boaz (Ru 4:20-22 ; Mt 1:4, 5). Une autre graphie est employée en 1Ch 2:11, écrit à l’origine en hébreu. On y lit : « Salma fut père de Boaz. »

Arni : Il s’agit d’une variante du nom Ram, ou Aram, (grec Aram) que l’on trouve en Mt 1:3, 4. En 1Ch 2:9, Ram figure parmi les « fils de Hèzrôn », et Ru 4:19 dit : « Hèzrôn fut père de Ram. » Certains manuscrits utilisent « Ram » dans ce verset de Luc, mais plusieurs manuscrits faisant autorité emploient la variante « Arni ».

fils de Caïnan : Certains manuscrits anciens ne contiennent pas ici les mots grecs traduits par « fils de Caïnan ». Cette omission est conforme au texte massorétique de Gn 10:24 ; 11:12, 13 et d’1Ch 1:18, où Shéla est désigné comme le fils d’Arpakshad. Toutefois, le nom Caïnan figure dans les généalogies des exemplaires disponibles de la Septante, comme le Codex Alexandrinus, qui date du 5e siècle de n. è. Bon nombre des manuscrits de l’Évangile de Luc confirment l’existence de l’expression « fils de Caïnan » dans ce verset. C’est pourquoi elle figure dans la plupart des traductions de la Bible.

fils d’Adam : Luc fait remonter la généalogie de Jésus jusqu’à Adam, l’ancêtre de toute l’humanité. Ce choix est cohérent avec l’objectif de Luc d’annoncer la bonne nouvelle à toutes les nations, les Juifs comme les non-Juifs. De son côté, Matthieu, qui semble avoir écrit son Évangile spécifiquement pour les Juifs, fait remonter la généalogie de Jésus jusqu’à Abraham. La portée universelle de l’Évangile de Luc ressort aussi du fait suivant : son récit montre que les actes et le message de Christ pouvaient apporter des bienfaits à toutes sortes de personnes — un lépreux samaritain, un riche collecteur d’impôts, et même un voleur agonisant sur un poteau (Lc 17:11-19 ; 19:2-10 ; 23:39-43).

Adam, fils de Dieu : Cette expression nous renvoie à l’origine de l’humanité et elle concorde avec le récit de la Genèse, qui explique que le premier homme a été créé par Dieu et à l’image de Dieu (Gn 1:26, 27 ; 2:7). Elle permet aussi de mieux comprendre certains passages bibliques, comme Rm 5:12 ; 8:20, 21 et 1Co 15:22, 45.

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Tibère
Tibère

Tibère est né en 42 av. n. è. Il est devenu le deuxième empereur de Rome en 14 de n. è. et il a vécu jusqu’en mars 37 de n. è. Il était empereur tout le temps qu’a duré le ministère de Jésus. Tibère était donc le César en fonction lorsque Jésus a dit, en rapport avec la pièce servant à payer l’impôt : « Rendez les choses de César à César » (Mc 12:14-17 ; Mt 22:17-21 ; Lc 20:22-25).

Pièce frappée par Hérode Antipas
Pièce frappée par Hérode Antipas

Ces photos montrent les deux côtés d’une pièce en alliage de cuivre ; elle a été fabriquée à l’époque où Jésus accomplissait son ministère. C’est Hérode Antipas qui en a commandé la fabrication ; il était alors tétrarque, ou gouverneur, de la Galilée et de la Pérée. Jésus passait semble-​t-​il par la Pérée, le territoire d’Hérode, pour se rendre à Jérusalem quand des pharisiens lui ont dit qu’Hérode voulait le tuer. Dans sa réponse, Jésus a appelé Hérode « ce renard » (voir note d’étude sur Lc 13:32). Étant donné que la plupart des sujets d’Hérode étaient Juifs, les pièces qu’il a frappées portaient des symboles comme une branche de palmier (1) et une couronne de feuilles (2), des images qui ne risquaient pas de choquer les Juifs.

Désert
Désert

Les mots des langues originales traduits par « désert » dans la Bible (l’hébreu midhbar et le grec érêmos) désignent généralement une région non cultivée et très peu habitée ; il s’agit souvent de steppes de broussailles et d’herbe, et parfois même de pâturages. Ces mots peuvent aussi se rapporter à des régions arides qu’on peut réellement qualifier de « désertiques ». Dans les Évangiles, le terme « désert » désigne généralement le désert de Judée. C’est dans ce désert que Jean a vécu et prêché, et que Jésus a été tenté par le Diable (Mc 1:12).

Sandales
Sandales

À l’époque biblique, les sandales étaient faites de semelles en cuir, en bois ou en fibres végétales, qu’on attachait aux pieds par des lanières en cuir. Les sandales avaient une valeur symbolique dans certaines transactions ; elles étaient aussi utilisées pour illustrer une idée. Par exemple, sous la Loi, quand un homme refusait de contracter un mariage léviratique avec une veuve, celle-ci lui retirait une sandale ; puis, pour faire honte à cet homme, le nom de sa famille devenait : « La maison de celui à qui on a enlevé la sandale » (Dt 25:9, 10). Pour officialiser le transfert d’un bien ou d’un droit de rachat, on tendait à l’autre sa sandale (Ru 4:7). Dénouer les lanières des sandales de quelqu’un ou lui porter ses sandales était considéré comme une tâche ingrate, qui était souvent accomplie par un esclave. Jean le Baptiseur a mentionné cette pratique pour illustrer le fait qu’il était inférieur au Christ.

Outils de battage
Outils de battage

Deux des reproductions de traîneaux à battre (1) que l’on voit ici sont posées à l’envers, révélant les cailloux tranchants enfoncés dessous (Is 41:15). Comme l’illustre la deuxième photo (2), le cultivateur étendait les gerbes de céréales sur l’aire de battage, montait sur le traîneau, qui était tiré par un animal, comme un taureau, et passait sur les céréales. Les sabots de l’animal et les cailloux placés sous le traîneau tranchaient et broyaient les tiges, ce qui libérait les grains. Ensuite, le cultivateur utilisait une fourche (ou une pelle) à vanner (3) pour lancer en l’air les épis battus. Le vent emportait alors la bale, tandis que les grains, plus lourds, retombaient au sol. Dans la Bible, le battage est employé à juste titre pour illustrer la manière dont Jéhovah vaincra et mettra en pièces ses ennemis (Jr 51:33 ; Mi 4:12, 13). Jean le Baptiseur a pris l’exemple du battage pour montrer que les justes seraient séparés des méchants.