Lettre aux Romains 1​:​1-32

1  De la part de Paul — esclave de Christ Jésus et appelé pour être apôtre, mis à part pour la bonne nouvelle de Dieu+, 2  qu’il a promise autrefois dans les saintes Écritures par l’intermédiaire de ses prophètes+, 3  concernant son Fils, qui était de la descendance de David+ selon la chair+, 4  mais qui avec puissance a été déclaré Fils de Dieu+ selon l’esprit de sainteté par le moyen de la résurrection d’entre les morts+, oui, Jésus Christ notre Seigneur ; 5  par son intermédiaire, j’ai bénéficié de la faveur imméritée et j’ai reçu la mission d’apôtre+, afin que des gens de toutes les nations+ soient amenés à l’obéissance qui vient de la foi pour la gloire de son nom, 6  nations parmi lesquelles vous avez, vous aussi, été appelés pour appartenir à Jésus Christ —, 7  à tous ceux qui sont des bien-aimés de Dieu à Rome, appelés pour être saints+ : Que Dieu notre Père et le Seigneur Jésus Christ vous accordent faveur imméritée et paix ! 8  Tout d’abord, je remercie mon Dieu par Jésus Christ au sujet de vous tous, parce qu’on parle de votre foi dans le monde entier. 9  En effet, Dieu, à qui j’offre un service sacré avec mon esprit en annonçant la bonne nouvelle concernant son Fils, m’est témoin que je parle sans cesse de vous dans mes prières+, 10  demandant que je réussisse enfin à venir chez vous, si toutefois c’est possible et si telle est la volonté de Dieu. 11  Car je désire vivement vous voir pour vous faire un don spirituel, afin que vous soyez affermis, 12  ou plutôt que nous nous encouragions les uns les autres+ par notre foi, la vôtre comme la mienne. 13  Mais je ne veux pas que vous ignoriez, frères, que j’ai envisagé de nombreuses fois de venir chez vous (mais j’en ai été empêché jusqu’à présent), dans l’espoir d’obtenir de bons résultats parmi vous, comme parmi les autres nations. 14  J’ai une dette tant envers les Grecs que les étrangers, tant envers les sages que les ignorants+. 15  Je suis donc impatient de vous annoncer la bonne nouvelle, à vous aussi qui êtes à Rome+. 16  Car je n’ai pas honte de la bonne nouvelle+ ; elle est en effet le moyen puissant par lequel Dieu sauve tous ceux qui ont foi+, le Juif d’abord+ et aussi le Grec+. 17  Car en elle la justice de Dieu se révèle par la foi et pour la foi+, comme c’est écrit : « Mais le juste vivra en raison de la foi+. » 18  Car la colère de Dieu+ se révèle du ciel contre tout manque de respect envers Dieu et toute injustice des hommes qui étouffent la vérité+ injustement, 19  car ce qui peut être connu de Dieu se manifeste clairement à eux, parce que Dieu le leur a montré clairement+. 20  En effet, ses qualités invisibles, oui sa puissance éternelle+ et sa Divinité+, se voient clairement depuis que le monde a été créé, parce qu’elles se remarquent dans les choses qu’il a faites+. Ils n’ont donc aucune excuse+. 21  Car, bien qu’ils aient connu Dieu, ils ne l’ont pas glorifié comme Dieu et ne l’ont pas non plus remercié, mais leurs raisonnements sont devenus absurdes, et leur cœur insensé a été plongé dans les ténèbres+. 22  Bien qu’ils se prétendent sages, ils sont devenus stupides 23  et ils ont remplacé la gloire du Dieu impérissable* par des représentations de l’homme périssable*, d’oiseaux, de quadrupèdes et de reptiles*+. 24  C’est pourquoi Dieu les a abandonnés au pouvoir de l’impureté, selon les désirs de leur cœur, pour qu’ils déshonorent leurs propres corps. 25  Ils ont échangé la vérité de Dieu contre le mensonge ; et c’est la création qu’ils ont vénérée* et à qui ils ont offert un service sacré, et non le Créateur, lequel est loué pour toujours. Amen. 26  Voilà pourquoi Dieu les a abandonnés au pouvoir de désirs sexuels honteux+, car leurs femmes ont laissé les relations sexuelles naturelles pour avoir des relations contre nature+ ; 27  et pareillement les hommes aussi ont laissé les relations sexuelles naturelles avec les femmes et se sont enflammés dans leur passion les uns pour les autres, hommes avec hommes+, faisant ce qui est obscène et recevant en eux-mêmes la pleine punition que méritaient leurs égarements+. 28  Comme ils n’ont pas jugé bon de reconnaître Dieu*, Dieu les a abandonnés au pouvoir d’une mentalité désapprouvée, de sorte qu’ils font des choses qui ne conviennent pas+. 29  Et ils ont été remplis de toutes sortes de pensées injustes+, perverses, avides+ et méchantes. Ils sont pleins d’envie+, de meurtre+, de dispute, de tromperie+ et de malveillance+. Ils chuchotent, 30  ils sont médisants+, ils détestent Dieu, ils sont insolents, orgueilleux et vantards. Ils projettent de faire le mal*, ils désobéissent à leurs parents+, 31  ils sont sans intelligence+, ils ne tiennent pas leurs promesses, ils n’ont pas d’affection naturelle ni de pitié. 32  Ils connaissent très bien le juste décret de Dieu : ceux qui pratiquent de telles choses méritent la mort+. Pourtant, non seulement ils continuent à les faire, mais encore ils approuvent ceux qui les pratiquent.

Notes

Ou « bêtes rampantes ».
Ou « corruptible ».
Ou « incorruptible ».
Ou « adorée ».
Ou « jugé utile d’avoir la connaissance exacte de Dieu ». Litt. « approuvé le fait de posséder Dieu dans la connaissance exacte ».
Ou « inventent des choses mauvaises ».

Notes d'étude

Lettre aux Romains : Litt. « aux Romains ». De toute évidence, les titres comme celui-ci ne faisaient pas partie du texte original. Ils ont été ajoutés plus tard, sans doute pour permettre d’identifier clairement chaque livre. On trouve le titre « Aux Romains » notamment dans les manuscrits suivants : le Codex Vaticanus et le Codex Sinaiticus, datant du 4e siècle de n. è., ainsi que le Codex Alexandrinus et le Codex Ephraemi Syri rescriptus, datant du 5e siècle. Le plus ancien recueil que l’on connaisse rassemblant neuf des lettres de Paul, le codex en papyrus référencé sous le sigle P46, ne contient pas le début de la lettre aux Romains. Toutefois, les huit autres lettres de ce recueil portent des titres, ce qui donne à penser que la lettre aux Romains avait elle aussi un titre. Ce recueil en papyrus, qui d’après un certain nombre de spécialistes date de 200 de n. è. environ, prouve que très tôt, les scribes ont désigné les livres de la Bible par des titres.

De la part de Paul : Litt. « Paul ». Dans ce préambule, qui se poursuit jusqu’au verset 7, Paul emploie un style courant dans les lettres de l’époque. En général, l’expéditeur figurait en premier, puis le ou les destinataires, et enfin une salutation (Rm 1:7). Ce préambule, dans lequel Paul évoque son appel pour être apôtre et le message qu’il prêche, est exceptionnellement long (en grec, comme en français, les versets 1 à 7 ne constituent qu’une seule phrase). Certains biblistes pensent qu’il en est ainsi parce que Paul n’avait pas encore rendu visite à l’assemblée de Rome, même si de nombreux chrétiens de cette ville le connaissaient déjà (cf. notes d’étude sur Ac 15:23 ; 23:26). La première fois que cet homme apparaît dans le récit biblique, c’est sous le nom hébreu de Saul, mais à partir d’Ac 13:9, il est appelé par son nom romain, Paul (Paulos en grec, qui est dérivé du nom latin très courant Paulus). Il se présente sous le nom de Paul dans toutes ses lettres, à l’exception de la lettre aux Hébreux, où son nom ne figure pas. Peut-être qu’il lui paraissait plus approprié d’utiliser son nom romain pour s’adresser à des non-Juifs, à qui il était chargé d’annoncer la bonne nouvelle en qualité d’« apôtre des nations » (Rm 11:13 ; Ac 9:15 ; Ga 2:7, 8 ; voir notes d’étude sur Ac 7:58 ; 13:9).

esclave de Christ Jésus : Le terme grec doulos (esclave, serviteur) est généralement utilisé pour parler d’une personne qui est la propriété d’une autre ; souvent, il s’agit d’une personne qui a été achetée par un maître (Mt 8:9 ; 10:24, 25 ; 13:27). Au sens figuré, il peut désigner les serviteurs dévoués de Dieu et de Jésus Christ, qu’il s’agisse d’humains (Ac 2:18 ; 4:29 ; Rm 1:1 ; Ga 1:10) ou d’anges (Ré 19:10, où figure le mot sundoulos [coesclave]). Quand Jésus a donné sa vie en rançon, il a acheté la vie de tous les chrétiens. Par conséquent, les chrétiens ne s’appartiennent pas ; ils se considèrent comme des « esclaves du Christ » (Éph 6:6 ; 1Co 6:19, 20 ; 7:23 ; Ga 3:13). Pour marquer leur soumission à Christ, leur Seigneur et Maître, les rédacteurs des lettres des Écritures grecques chrétiennes qui donnaient des conseils aux assemblées se sont tous présentés au moins une fois comme ‘esclaves de Christ’ (Rm 1:1 ; Ga 1:10 ; Jc 1:1 ; 2P 1:1 ; Jude 1 ; Ré 1:1 ; voir lexique à « esclave »).

apôtre : Le mot grec apostolos vient du verbe apostéllô, qui signifie « envoyer (au loin) » (Mt 10:5 ; Lc 11:49 ; 14:32). Le sens fondamental de ce mot est clairement illustré par les paroles de Jésus rapportées en Jean 13:16, où il est rendu par « envoyé ». Paul a été appelé pour être apôtre des nations, c’est-à-dire des non-Juifs ; il a été choisi directement par Jésus Christ ressuscité (Ac 9:1-22 ; 22:6-21 ; 26:12-23). Il a défendu sa légitimité en tant qu’apôtre en rappelant qu’il avait vu le Seigneur Jésus Christ ressuscité (1Co 9:1, 2) et qu’il avait accompli des miracles (2Co 12:12). Paul avait aussi servi d’intermédiaire pour transmettre l’esprit saint à des croyants qui venaient de se faire baptiser, ce qui était une preuve supplémentaire qu’il était un véritable apôtre (Ac 19:5, 6). Bien qu’il mentionne souvent sa qualité d’apôtre, il ne se compte jamais parmi « les Douze » (1Co 15:5, 8-10 ; Rm 11:13 ; Ga 2:6-9 ; 2Tm 1:1, 11).

mis à part : Le mot grec aphorizo (séparer) est employé ici dans le sens de « choisir ou nommer une personne dans un certain but ». Dans le cas présent, Paul fait allusion à la mission qu’il avait reçue d’annoncer la bonne nouvelle de Dieu, c’est-à-dire le message concernant le royaume de Dieu et le salut grâce à la foi en Jésus Christ (Lc 4:18, 43 ; Ac 5:42 ; Ré 14:6). À noter que, dans sa lettre aux Romains, Paul utilise aussi les expressions « la bonne nouvelle concernant [le Fils de Dieu] » (Rm 1:9) et « la bonne nouvelle concernant le Christ » (Rm 15:19).

les saintes Écritures : Ici, cette expression se rapporte aux Écritures hébraïques divinement inspirées. Ce recueil d’écrits est également désigné par les expressions « les Écritures » ou « les écrits sacrés » (Mt 21:42 ; Mc 14:49 ; Lc 24:32 ; Jean 5:39 ; Ac 18:24 ; Rm 15:4 ; 2Tm 3:15, 16). Il arrive aussi que les termes « Loi » (Jean 10:34 ; 12:34 ; 15:25 ; 1Co 14:21) ou « la Loi et les Prophètes » (Mt 7:12 ; Lc 16:16) soient employés dans un sens large pour désigner l’intégralité des Écritures hébraïques (Mt 22:40 ; voir notes d’étude sur Mt 5:17 ; Jean 10:34).

de la descendance : Ou « des descendants ». Litt. « de la semence » (voir app. A2).

selon la chair : Le mot grec correspondant à « chair » (sarx) se rapporte ici aux liens de parenté humains de Jésus, à son ascendance physique (terrestre), autrement dit à son ascendance dans sa condition humaine. Marie était de la tribu de Juda, plus précisément une descendante de David ; on pouvait donc dire de son fils Jésus qu’il était de la descendance de David selon la chair. Étant par sa mère « la racine et le descendant de David », il possédait le droit naturel héréditaire au « trône de son ancêtre David » (Ré 22:16 ; Lc 1:32). Par son père adoptif, Joseph, également un descendant de David, Jésus avait un droit légal au trône de David (Mt 1:1-16 ; Ac 13:22, 23 ; 2Tm 2:8 ; Ré 5:5).

déclaré : Ou « établi », « manifesté comme étant ». Paul dit ici que Jésus a été déclaré Fils de Dieu par le moyen de la résurrection d’entre les morts. En Ac 13:33, Paul avait expliqué que la résurrection de Jésus réalisait ce qui est écrit en Ps 2:7. Ce verset des Psaumes a également connu un accomplissement lors du baptême de Jésus, quand son Père a déclaré : « Voici mon Fils » (voir note d’étude sur Mt 3:17).

l’esprit de sainteté : C.-à-d. l’esprit saint de Dieu. La structure de l’expression grecque traduite ici par « esprit de sainteté » ressemble à celle de l’expression hébraïque traduite par « esprit saint » en Ps 51:11 et en Is 63:10, 11 (litt. « esprit de [ta ou sa] sainteté »). L’esprit, ou force agissante, de Jéhovah est entièrement dirigé par lui et accomplit toujours sa volonté. Il est pur, sacré et mis à part, réservé à l’usage de Dieu.

j’ai : Litt. « nous avons ». Dans le texte original, Paul emploie la première personne du pluriel, selon toute apparence par modestie, pour parler de lui-même. En effet, quand il mentionne la mission d’apôtre, il n’évoque que la mission toute particulière qu’il a reçue personnellement, celle d’être apôtre des nations. Par ailleurs, il se présente comme le seul expéditeur de cette lettre (Rm 1:1), et en Rm 1:8-16 il recourt dans le texte original à la première personne du singulier. Ainsi donc, même si d’un point de vue grammatical l’emploi de la première personne du pluriel en grec pourrait signifier que plusieurs personnes sont désignées, il semble raisonnable de penser que Paul parle de lui seul, et non des autres apôtres.

tous ceux qui sont […] à Rome : C.-à-d. les chrétiens vivant à Rome. Le jour de la Pentecôte 33 de n. è., des « gens de Rome […], tant Juifs que prosélytes », ont été témoins des résultats de l’effusion de l’esprit saint. Quelques-uns d’entre eux ont sans aucun doute été au nombre des 3 000 personnes baptisées alors (Ac 2:1, 10, 41). Manifestement, à leur retour à Rome, ils ont formé une assemblée composée de chrétiens zélés et dont la foi était, selon Paul, citée en exemple « dans le monde entier » (Rm 1:8). Même les historiens romains Tacite (Annales, XV, XLIV) et Suétone (Vies des douze Césars, Néron, XVI), tous les deux nés au 1er siècle de n. è., ont mentionné les chrétiens de Rome.

saints : Dans les Écritures grecques chrétiennes, les frères spirituels de Christ dans les assemblées sont fréquemment appelés « saints » (Ac 9:13 ; 26:10 ; Rm 12:13 ; 2Co 1:1 ; 13:13). Ce terme s’applique aux humains introduits dans des relations avec Dieu par le moyen de la nouvelle alliance qui a été validée par le « sang d’une alliance éternelle », le sang versé de Jésus (Hé 10:29 ; 13:20). Ils sont sanctifiés, purifiés et mis à part pour le service exclusif de Dieu ; c’est ainsi qu’ils sont constitués « saints » par Dieu. C’est lui qui leur attribue cet état de sainteté dès qu’ils reçoivent leur onction, qui a lieu sur la terre et non après leur mort. La Bible ne fournit donc aucun fondement permettant à un individu ou à une organisation de déclarer « saints » certains personnages. Le terme « saints » s’emploie pour tous ceux qui ont été unis au Christ et qui deviennent ses cohéritiers. D’ailleurs, Pierre a rappelé aux chrétiens de son époque qu’ils ‘devaient être saints’ parce que Dieu est saint (1P 1:15, 16 ; Lv 20:7, 26). Plus de cinq siècles avant que les disciples de Christ soient désignés par le mot « saints », Dieu avait révélé qu’un groupe de personnes appelé « les saints du Suprême » régnerait aux côtés de Christ dans son royaume (Dn 7:13, 14, 18, 27).

faveur imméritée et paix : Paul formule une salutation incluant cette expression dans 11 de ses lettres (1Co 1:3 ; 2Co 1:2 ; Ga 1:3 ; Éph 1:2 ; Php 1:2 ; Col 1:2 ; 1Th 1:1 ; 2Th 1:2 ; Tt 1:4 ; Phm 3). Dans ses lettres à Timothée, il utilise une formule assez proche, mais il y ajoute le mot « miséricorde » (1Tm 1:2 ; 2Tm 1:2). Des biblistes font remarquer qu’au lieu d’employer le mot grec courant signifiant « Salutations ! » (khaïréïn, une forme de khaïrô), Paul utilise souvent un autre terme grec (kharis), qui lui ressemble phonétiquement mais qui signifie « faveur imméritée », pour exprimer le souhait que cette faveur soit accordée aux assemblées dans une pleine mesure (voir note d’étude sur Ac 15:23). La mention de la « paix » correspond, elle, à la salutation hébraïque courante shalôm (voir note d’étude sur Mc 5:34). Par l’emploi de l’expression « faveur imméritée et paix », Paul met apparemment l’accent sur les bonnes relations que les chrétiens peuvent désormais entretenir avec Jéhovah en vertu de la rançon. À noter que, lorsque Paul précise à ses lecteurs de qui émanent la faveur et la paix qu’il leur souhaite, il mentionne séparément Dieu notre Père et le Seigneur Jésus Christ.

faveur imméritée : Ou « don fait de bon cœur » (voir lexique). Dans ses 14 lettres, Paul mentionne la « faveur imméritée » (grec kharis) pas moins de 90 fois, bien plus que tout autre rédacteur biblique. Par exemple, il mentionne la « faveur imméritée » de Dieu ou celle de Jésus dans les salutations d’introduction de toutes ses lettres, sauf dans celle de sa lettre aux Hébreux, et il utilise cette expression dans les remarques finales de chaque lettre. D’autres rédacteurs bibliques font de même dans l’introduction ou la conclusion de leurs écrits (1P 1:2 ; 2P 1:2 ; 3:18 ; 2J 3 ; Ré 1:4 ; 22:21 ; voir note d’étude sur Ac 13:43).

à qui j’offre un service sacré : Ou « que je sers », « que j’adore », « à qui je rends un culte ». Le verbe grec latreuô signifie fondamentalement « servir ». Dans son usage biblique, il exprime généralement l’idée d’offrir un service sacré à Dieu ou d’effectuer une tâche en rapport avec le culte de Dieu (Mt 4:10 ; Lc 2:37 ; 4:8 ; Ac 7:7 ; Php 3:3 ; 2Tm 1:3 ; Hé 9:14 ; 12:28 ; Ré 7:15 ; 22:3). Paul établit ici un lien entre son service sacré et la bonne nouvelle concernant [le] Fils de Dieu. Quand donc les disciples de Jésus prêchent cette bonne nouvelle, ils effectuent un service sacré, autrement dit un acte d’adoration envers Jéhovah.

avec mon esprit : Dans ce contexte, le mot grec traduit par « esprit » (pneuma) désigne manifestement l’impulsion qui provient du cœur symbolique d’une personne et qui lui fait dire ou faire les choses d’une certaine manière (voir lexique à « esprit »). Paul emploie ici cette expression pour décrire un service offert de tout son être ; on pourrait aussi la traduire par « de tout mon cœur ».

don spirituel : Le mot grec traduit ici par « don » est kharisma, qui est apparenté à kharis, souvent traduit par « faveur imméritée ». Le mot kharisma figure 17 fois dans les Écritures grecques chrétiennes ; il désigne un don, un acte de bonté ou un bienfait que l’on reçoit sans avoir travaillé pour l’obtenir ou sans l’avoir mérité, grâce à la générosité de Dieu, à sa bienveillance imméritée. Bien que kharisma soit parfois utilisé pour désigner les dons surnaturels de l’esprit (1Co 12:4, 9, 28-31), le contexte et l’ajout par Paul de l’adjectif « spirituel » (grec pneumatikos) indiquent qu’il parlait de l’aide spirituelle qu’il souhaitait apporter à ses frères et sœurs. Paul voulait les aider à fortifier leur foi et à renforcer leur relation avec Dieu pour qu’ils soient affermis. L’aptitude des chrétiens à s’encourager mutuellement pour fortifier la foi les uns des autres peut donc être considérée comme un don spirituel venant de Dieu (cf. 1P 4:10, 11).

afin […] que nous nous encouragions les uns les autres : Ou « pour être encouragés (consolés) ensemble (mutuellement) ». C’est ici la seule occurrence du verbe grec sunparakaléomaï dans les Écritures grecques chrétiennes. Le verbe parakaléô, qui lui est apparenté, signifie littéralement « inviter [quelqu’un] à se joindre à soi », et Paul l’emploie souvent au sens d’« encourager », « consoler », « réconforter » (Rm 12:8 ; 2Co 1:4 ; 2:7 ; 7:6 ; 1Th 3:2, 7 ; 4:18 ; 5:11 ; Hé 3:13 ; 10:25). Paul souligne que non seulement les chrétiens de Rome retireraient des bienfaits de la visite qu’il comptait leur rendre, mais aussi que lui-même et l’assemblée s’encourageraient mutuellement par leur foi, la leur comme la sienne.

frères : Dans certains contextes, un chrétien est désigné par le terme « frère » et une chrétienne par le terme « sœur » (1Co 7:14, 15). Toutefois, dans d’autres contextes, comme ici, le terme « frères » englobe aussi bien des hommes que des femmes. Il pouvait être employé pour s’adresser à un groupe constitué de chrétiens et de chrétiennes (Ac 1:15, 16 ; 1Th 1:4). C’est dans ce sens large que le terme « frères » est utilisé dans la plupart des lettres chrétiennes divinement inspirées. Dans sa lettre aux Romains, Paul s’en sert plusieurs fois pour s’adresser aux chrétiens de façon collective (Rm 7:1, 4 ; 8:12 ; 10:1 ; 11:25 ; 12:1 ; 15:14, 30 ; 16:17).

dans l’espoir d’obtenir de bons résultats parmi vous : Litt. « afin de recueillir quelque fruit parmi vous [par mon travail (ma prédication)] ». Paul emploie ici le grec karpos, un mot du vocabulaire de l’agriculture qui apparaît régulièrement dans les Écritures ; il signifie « fruit », « produit ». Quand il est employé au sens figuré, il peut désigner la croissance et la prospérité spirituelles (Mt 3:8 ; 13:8 ; Jean 15:8, 16 ; Php 1:11, 22). Paul espérait sans doute voir ses frères et sœurs cultiver davantage encore le « fruit de l’esprit », mais manifestement il pensait également à autre chose (Ga 5:22, 23 ; Rm 1:11, 12). L’expression comme parmi les autres nations peut laisser supposer qu’il espérait faire de nouveaux disciples de Jésus Christ à Rome et peut-être même dans des régions situées au-delà de Rome (Rm 15:23, 24).

J’ai une dette : Ou « je suis débiteur », « je suis lié par une obligation ». Dans la Bible, le mot grec traduit par « avoir une dette » et d’autres tournures similaires ne se rapportent pas uniquement à des dettes d’ordre financier, mais aussi de façon plus générale à des obligations ou à des devoirs. En Jean 13:14 (voir note d’étude), le mot « devez » traduit un verbe grec qui signifie « avoir une dette », « être lié par une obligation ». Paul explique qu’il avait une dette envers chaque personne qu’il rencontrait, une dette qu’il ne pouvait rembourser qu’en faisant connaître la bonne nouvelle à cette personne (Rm 1:15). Il était si reconnaissant pour la miséricorde qui lui avait été témoignée qu’il se sentait tenu d’aider ses semblables à bénéficier eux aussi de la faveur imméritée de Dieu (1Tm 1:12-16). Il disait en quelque sorte : « Ce que Dieu a fait en faveur de l’humanité et pour moi personnellement m’oblige à annoncer avec zèle la bonne nouvelle à tous. »

Grecs : Dans ce contexte, le terme « Grecs », employé en opposition à « étrangers », ne se rapporte pas forcément à des personnes nées en Grèce ou ayant des origines grecques, mais à des personnes qui parlent la langue grecque et qui sont influencées par la culture grecque, même si elles sont d’une autre nationalité. Paul utilise manifestement l’expression « tant envers les Grecs que les étrangers » pour désigner des gens de toutes les nations (voir note d’étude sur étrangers dans ce verset).

étrangers : Ou « non-Grecs ». Certaines Bibles françaises traduisent par « barbares » le mot grec barbaros qui figure ici dans le texte. La répétition « bar bar » dans ce mot grec faisait penser au bégaiement, au babillage ou à des paroles inintelligibles. C’est pourquoi les Grecs l’utilisaient à l’origine pour désigner un étranger qui parlait une autre langue. À l’époque, ce terme ne sous-entendait pas l’absence de raffinement, de finesse ou de bonnes manières ; il n’avait pas non plus de connotation méprisante. Il distinguait simplement les non-Grecs des Grecs. Certains auteurs juifs, tels que Josèphe, reconnaissaient être eux-mêmes désignés par ce nom. Du reste, jusqu’à ce qu’ils adoptent la culture grecque, les Romains se qualifiaient de barbares. C’est donc dans ce sens neutre que Paul a employé le mot grec barbaros dans une expression englobant toutes sortes de personnes : « Tant envers les Grecs que les étrangers. »

le Grec : Au 1er siècle de n. è., le mot grec Héllên (qui signifie « Grec ») ne se rapportait pas forcément à une personne née en Grèce ou ayant des origines grecques. Ici, en associant l’expression tous ceux qui ont foi à la combinaison ‘le Juif et le Grec’, Paul donne manifestement au terme « Grec » un sens large, à savoir : tous les peuples non juifs (Rm 2:9, 10 ; 3:9 ; 10:12 ; 1Co 10:32 ; 12:13). Cet emploi du terme « le Grec » est très certainement dû au rôle important, voire prééminent, que la langue et la culture grecques jouaient dans tout l’Empire romain.

comme c’est écrit : Cette expression traduit le grec kathôs gégraptaï (gégraptaï étant une forme de graphô, « écrire ») ; Paul recourt souvent à cette formule pour introduire des citations des Écritures hébraïques divinement inspirées (Rm 2:24 ; 3:10 ; 4:17 ; 8:36 ; 9:13, 33 ; 10:15 ; 11:26 ; 15:3, 9, 21 ; 1Co 1:31 ; 2:9 ; 2Co 8:15). Dans sa lettre aux Romains, Paul cite plus de 50 passages des Écritures hébraïques, sans compter les nombreux emprunts ou allusions qu’il fait à cette partie de la Bible.

Mais le juste vivra en raison de la foi : Certains considèrent que Rm 1:16, 17 pose le sujet de la lettre aux Romains. En effet, ces deux versets expriment l’idée centrale de cette lettre : Dieu est impartial et il offre la possibilité d’être sauvés à « tous ceux qui ont foi » (Rm 1:16). Tout au long de cette lettre, Paul souligne l’importance de la foi ; il emploie d’ailleurs à une soixantaine de reprises des termes grecs apparentés au mot « foi » (voir par exemple Rm 3:30 ; 4:5, 11, 16 ; 5:1 ; 9:30 ; 10:17 ; 11:20 ; 12:3 ; 16:26). Ici, en Rm 1:17, Paul cite Hab 2:4. Et il cite ce même passage dans deux autres de ses lettres où il encourage les chrétiens à faire preuve de foi (Ga 3:11 ; Hé 10:38 ; voir note d’étude sur en raison de la foi dans ce verset).

en raison de la foi : Paul cite ici Hab 2:4, où on lit : « par sa fidélité ». Dans de nombreuses langues, la fidélité et la foi sont des notions très proches. Le mot hébreu traduit par « fidélité » (ʼèmounah) est apparenté au terme hébreu ʼaman (être fidèle, digne de confiance), qui peut aussi exprimer l’idée d’avoir foi (Gn 15:6 ; Ex 14:31 ; Is 28:16). C’est pourquoi l’expression d’Hab 2:4 (voir note) pourrait aussi être traduite par « par sa foi ». Paul a peut-être cité Hab 2:4 d’après le texte de la Septante, où c’est le mot grec pistis qui est employé. Ce mot exprime fondamentalement l’idée de confiance et de ferme conviction. Il est le plus souvent rendu par le mot « foi » (Mt 8:10 ; 17:20 ; Rm 1:8 ; 4:5), mais en fonction du contexte il peut aussi être traduit par « fidélité » ou « être digne de confiance » (Mt 23:23 ; note ; Rm 3:3 ; Tt 2:10). En Hé 11:1, Paul donne une définition divinement inspirée du terme « foi » (grec pistis) (voir note d’étude sur Mais le juste vivra en raison de la foi dans ce verset).

manque de respect envers Dieu : Ou « impiété », « irrévérence ». La Bible emploie le mot grec asébéïa et des termes apparentés pour désigner un manque de respect, voire une attitude de mépris, envers Dieu (Jude 14, 15). Ce mot est l’antonyme du terme eusébéïa, qui est traduit par « attachement à Dieu ». L’attachement à Dieu est un profond respect qui se manifeste par des actes qu’on accomplit à son service et par l’adoration qu’on lui voue (Ac 3:12 ; 1Tm 2:2 ; 4:7, 8 ; 2Tm 3:5, 12).

Divinité : Ou « nature divine ». Le mot grec théïotês est apparenté au terme grec Théos (Dieu). Comme l’indique le contexte, Paul parle de choses que l’on peut discerner dans la création physique et qui prouvent l’existence de Dieu. La Bible est nécessaire pour connaître le projet de Dieu, son nom ainsi que de nombreuses facettes de sa personnalité ; toutefois, la création aussi nous permet de discerner ses qualités invisibles (litt. « choses qu’on ne voit pas de lui »), notamment sa puissance éternelle, dont il s’est servi pour créer l’univers et dont il se sert encore pour le maintenir en fonctionnement. La création physique témoigne de sa « Divinité », c’est-à-dire du fait que le Créateur est vraiment Dieu et qu’il est digne d’être adoré (Ré 4:11).

depuis que le monde a été créé : Dans les Écritures grecques chrétiennes, le terme grec kosmos (monde) désigne généralement l’ensemble ou une partie de l’humanité. Dans le contexte de cette expression, Paul fait manifestement allusion à la création des humains, car c’est à partir de ce moment seulement qu’il y a eu sur la terre des êtres doués de raison qui ont remarqué les qualités invisibles de Dieu en observant la création visible. Dans les écrits profanes, ce terme grec était aussi utilisé pour parler de l’univers et de la nature en général, et Paul l’a peut-être employé dans ce sens en Ac 17:24 lorsqu’il s’est adressé à un auditoire grec (voir note d’étude sur Ac 17:24).

n’ont […] aucune excuse : Ou « sont inexcusables ». Litt. « sont sans défense ». Le mot grec anapologêtos était un terme du vocabulaire juridique qui était employé lorsqu’une personne n’était pas en mesure de présenter des preuves convaincantes pour sa défense. Le mot est utilisé ici pour qualifier des personnes qui ne reconnaissent pas l’autorité de Dieu. « Depuis que le monde a été créé », les humains disposent d’un témoignage continuel attestant de l’existence de Dieu. Étant donné que les qualités de Dieu se voient clairement, ceux qui nient la vérité à son sujet ne peuvent pas présenter des arguments valables pour défendre leur position. Paul poursuit en disant que les qualités de Dieu se remarquent dans les choses qu’il a faites. Le terme grec traduit par « se remarquent » est apparenté au terme désignant la pensée (grec nous) ; il porte donc l’idée de percevoir mentalement. Une autre version de la Bible dit d’ailleurs que les qualités de Dieu « sont perçues […] par l’œil de la raison ». En examinant les choses que Dieu a créées et en méditant sur elles, les humains peuvent discerner de nombreuses qualités du Créateur. Cette perception, associée à une connaissance détaillée de la pensée du Créateur et de son projet obtenue grâce à l’étude de la Bible, peut aider une personne à acquérir une foi solide.

Dieu les a abandonnés au pouvoir de l’impureté : Paul faisait peut-être allusion aux Israélites apostats qui, pendant des siècles, avaient refusé de vivre selon la vérité qu’ils connaissaient concernant Dieu et ses justes décrets. Ils avaient « échangé la vérité de Dieu contre le mensonge » (Rm 1:16, 21, 25, 28, 32). Les Israélites s’étaient constamment tournés vers des dieux et des déesses païens qui étaient faits à l’image d’animaux ou d’humains (Nb 25:1-3 ; 1R 11:5, 33 ; 12:26-28 ; 2R 10:28, 29 ; cf. Ré 2:14), alors que Dieu les avait clairement mis en garde contre l’idolâtrie et les actes sexuels immoraux (Lv 18:5-23 ; 19:29 ; Dt 4:15-19 ; 5:8, 9 ; 31:16-18). C’est pourquoi il « les a abandonnés au pouvoir de l’impureté » ; autrement dit, il s’est détourné d’eux et les a laissés se livrer à leurs pratiques impures. Les idées que Paul développe dans le contexte de ce verset pourraient également s’appliquer aux gens des nations, qui auraient dû comprendre que le fait d’adorer des animaux, et même des humains, était totalement insensé et leur vaudrait la colère de Dieu (Rm 1:22).

le mensonge : Désigne ici la fausseté de l’idolâtrie. Les idoles sont un mensonge, c’est-à-dire une tromperie (Jr 10:14). La création atteste que Dieu existe, mais certaines personnes qui ont « connu Dieu » ont étouffé la vérité à son sujet (Rm 1:18, 21, 25). Au lieu de servir Dieu conformément à la vérité concernant sa puissance éternelle et sa Divinité, elles ont fabriqué des idoles et les ont adorées. En se tournant vers le mensonge de l’idolâtrie, elles sont tombées dans toutes sortes de pratiques dépravées (Rm 1:18-31).

Amen : Ou « qu’il en soit ainsi ». Le mot grec amên est une transcription d’un terme hébreu qui vient de la racine ʼaman, qui signifie « être fidèle, digne de confiance » (voir lexique). On disait « amen » pour montrer que l’on était d’accord avec un serment, une prière ou une déclaration. Les rédacteurs des Écritures grecques chrétiennes ont souvent employé ce mot pour exprimer leur adhésion à une louange adressée à Dieu, ce que Paul fait ici (Rm 16:27 ; Éph 3:21 ; 1P 4:11). Dans d’autres cas, le rédacteur emploie ce mot pour appuyer son souhait que Dieu accorde sa faveur aux destinataires de la lettre (Rm 15:33 ; Hé 13:20, 21). Il est également employé pour indiquer que le rédacteur souscrit de tout cœur à ce qui est dit (Ré 1:7 ; 22:20).

désirs sexuels honteux : Le mot grec pathos, ici au pluriel, se rapporte à des désirs puissants ou à des passions non maîtrisées. Il ressort clairement du contexte qu’il désigne ici des désirs de nature sexuelle. Ces désirs sont qualifiés de « honteux » (grec atimia, « déshonneur », « mépris »), car ils couvrent de honte, autrement dit déshonorent, la personne qui y cède.

les relations sexuelles naturelles : Litt. « l’usage naturel [de leur personne] ». Le mot grec traduit par « naturelles » (phusikos) se rapporte à ce qui est conforme à l’ordre habituel des choses ou à leur fonction première dans la nature. Pour étayer le raisonnement qu’il tient en Rm 1:26, 27, Paul fait peut-être allusion aux termes employés dans le récit de la création en Gn 1:27 (voir note). Au lieu d’utiliser les mots grecs usuels pour « homme » et « femme », il emploie des mots qui veulent dire littéralement « mâle » et « femelle ». Ces mots se retrouvent également dans le texte de la Septante en Gn 1:27 ainsi que dans les citations de ce verset en Mt 19:4 et en Mc 10:6 (voir notes). Le récit de la Genèse rapporte que Dieu a béni le premier couple humain et leur a demandé de devenir nombreux et de ‘remplir la terre’ (Gn 1:28). Les actes homosexuels sont contre nature, parce que ce type de rapports n’était pas ce que le Créateur avait prévu à l’origine pour les humains et qu’il ne permet pas de procréer. La Bible compare les pratiques homosexuelles aux relations sexuelles que des anges rebelles (plus tard appelés démons) ont eues avec des femmes à l’époque de Noé, avant le Déluge (Gn 6:4 ; 19:4, 5 ; Jude 6, 7). Aux yeux de Dieu, ces actes sont contraires à la nature (voir note d’étude sur Rm 1:27).

les relations sexuelles naturelles avec : Litt. « l’usage naturel de ». Le mot grec traduit par « naturelles » (phusikos) se rapporte à ce qui est conforme à l’ordre habituel des choses ou à leur fonction première dans la nature. Ce verset ainsi que le précédent indiquent que les actes homosexuels, qu’ils soient pratiqués par des hommes ou des femmes, ne sont pas en accord avec le projet de Dieu pour les humains (Gn 1:27 ; voir note d’étude sur Rm 1:26). Le point de vue de Dieu sur les actes homosexuels est clairement exposé dans les Écritures hébraïques en Lv 18:22. Cette interdiction était l’un des nombreux préceptes moraux donnés à la nation d’Israël. Les nations voisines d’Israël, quant à elles, pratiquaient couramment l’homosexualité, l’inceste, la bestialité et d’autres actes interdits par la Loi de Moïse (Lv 18:23-25). Le fait que Dieu condamne de nouveau les pratiques homosexuelles dans les Écritures grecques chrétiennes montre que les commandements de la Loi qui s’y rapportent reflètent toujours son point de vue sur ces actes, qu’ils soient pratiqués par des Juifs ou des non-Juifs (1Co 6:9, 10).

faisant ce qui est obscène : Ou « commettant des actes indécents (éhontés) ». Le mot grec correspondant à l’expression « ce qui est obscène » désigne un comportement scandaleux.

la pleine punition : Ou « la pleine rétribution », « le plein salaire ». Le mot grec peut désigner un châtiment ou une récompense mérités. Ici, il est employé dans un sens péjoratif pour parler d’une punition justifiée, d’une sanction ou d’une conséquence indésirable. En 2Co 6:13, il désigne une réaction appropriée.

avides : Ou « pleines de convoitise ». Le mot grec pléonéxia (avidité) signifie littéralement « fait d’avoir plus » et il exprime la notion de désir insatiable d’avoir plus. Ce mot est aussi utilisé en Éph 4:19 ; 5:3. En Col 3:5, après avoir mentionné l’« avidité », Paul ajoute que c’est de l’« idôlatrie ».

chuchotent : Ou « bavardent ». Le mot grec utilisé ici s’applique manifestement à quelqu’un qui a l’habitude de se livrer à des bavardages médisants, peut-être en répandant des rumeurs malveillantes.

ne tiennent pas leurs promesses : Ou « sont opposés à tout accord ». Le terme grec utilisé ici signifie « ne pas respecter un accord », et plus généralement « ne pas être fiable » ou « ne pas tenir une promesse ». Selon un ouvrage de référence, il peut aussi signifier « refuser de négocier une solution à un problème ».

n’ont pas d’affection naturelle : Cette tournure, traduite par « sont sans cœur » dans certaines Bibles, correspond au mot grec astorgos, qui se compose du préfixe « a- » (sans) et de storgê (affection naturelle). Ce terme est utilisé pour évoquer le manque d’affection naturelle entre membres d’une même famille, particulièrement entre parents et enfants. Si quelqu’un n’éprouve pas d’affection naturelle pour les membres de sa famille, on peut difficilement attendre de lui qu’il soit en bons termes avec d’autres personnes. Des historiens de l’Antiquité qui ont vécu dans le monde gréco-romain ont rapporté que des pères abandonnaient leur famille, que des enfants négligeaient leurs parents âgés et que des parents mettaient à mort leurs enfants non désirés, notamment les enfants difformes ou de santé fragile. Leurs témoignages confirment ce que Paul a écrit ici, en Rm 1:31. Il a utilisé le terme astorgos pour montrer à quel point les humains se sont éloignés de la perfection originelle. En 2Tm 3:3, il l’a utilisé pour indiquer comment les gens se comporteraient durant les derniers jours du monde actuel.

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Vidéo d’introduction à la lettre aux Romains
Vidéo d’introduction à la lettre aux Romains
Immeubles résidentiels dans la Rome antique
Immeubles résidentiels dans la Rome antique

Ce dessin montre à quoi pouvaient ressembler les grands immeubles résidentiels de Rome ou d’Ostie, ville voisine où était implanté le port de Rome. Ces bâtiments comptaient parfois plusieurs étages ; ils étaient souvent centrés autour d’une cour intérieure et bordés par des rues sur tous leurs côtés. Généralement, le rez-de-chaussée d’un immeuble comportait plusieurs pièces qui donnaient chacune sur la rue par une porte séparée. Elles étaient mises en location pour servir de boutiques ; les commerçants y aménageaient une loge. Au premier étage se trouvaient des appartements de plusieurs pièces, souvent loués par des gens riches. Les étages supérieurs comportaient de nombreuses chambres de tailles variées ; les plus petites se louaient moins cher, mais elles offraient le moins de commodités. Les occupants des chambres situées dans le haut de l’immeuble devaient aller chercher l’eau à une fontaine publique et se rendre dans les bains publics (ou thermes) pour faire leur toilette. La majorité des habitants de Rome vivaient dans des immeubles ressemblant à ceux représentés ici. C’était sans doute le cas de certains chrétiens de Rome.

Rome à l’époque de Paul
Rome à l’époque de Paul

Rome, la capitale de l’Empire romain, se trouvait au bord du Tibre ; elle a été construite sur sept collines. À mesure que l’empire prospérait, la ville s’est agrandie. Au milieu du 1er siècle de n. è., la population de Rome s’élevait peut-être à un million d’habitants, parmi lesquels figurait une importante communauté juive. Les premiers chrétiens de Rome étaient probablement des juifs et des prosélytes qui se trouvaient à Jérusalem à la Pentecôte 33 et qui avaient entendu l’enseignement de Pierre et des autres disciples. Ces nouveaux disciples ont certainement ramené la bonne nouvelle avec eux quand ils sont rentrés à Rome (Ac 2:10). Dans sa lettre aux Romains, écrite vers 56, Paul a dit qu’on parlait de la foi de ces disciples de Rome « dans le monde entier » (Rm 1:7, 8). Cette vidéo offre une représentation artistique de quelques particularités de Rome, telle qu’elle se présentait à l’époque de Paul.

1. Via Appia

2. Cirque Maxime

3. Mont palatin et palais de César

4. Temple de César

5. Théâtres

6. Panthéon

7. Tibre

Synagogue dans la ville d’Ostie
Synagogue dans la ville d’Ostie

Sur cette photo, on voit les vestiges d’une synagogue à Ostie, le port de Rome. Même si le bâtiment a été rénové et transformé, on pense que la structure d’origine était celle d’une synagogue construite dans la deuxième moitié du 1er siècle de n. è. La présence de cette synagogue montre que des Juifs ont vécu dans les environs de Rome pendant longtemps. Bien que les Juifs aient été expulsés de Rome par l’empereur Claude Ier vers 49 ou 50, il est possible que des communautés juives soient restées dans la région (Ac 18:1, 2). Après la mort de Claude Ier en 54, de nombreux Juifs sont retournés à Rome. Quand Paul a écrit sa lettre aux chrétiens de Rome vers 56, l’assemblée était composée aussi bien de Juifs que de Gentils. Cela explique pourquoi Paul a traité de sujets qui concernaient les deux groupes, ce qui les a aidés à voir comment ils pouvaient collaborer ensemble dans l’unité (Rm 1:15, 16).

1. Rome

2. Ostie