La Bolivie
La Bolivie
Située en plein cœur de l’Amérique du Sud, la Bolivie offre vraiment des paysages d’une beauté saisissante. Les sommets des Andes culminent à 7 014 mètres d’altitude. Le lac Titicaca, à plus de 3 800 mètres au-dessus du niveau de la mer (3 812 exactement), est le plan d’eau navigable le plus haut du monde. À l’est du pays, on trouve des gorges naturelles ainsi que les vastes prairies et forêts des basses terres.
À l’ouest s’étend l’Altiplano, ou haute plaine, un grand plateau situé entre deux chaînes de montagnes, à une altitude moyenne de 3 810 mètres. C’est une région froide, rocailleuse, où la végétation est peu abondante. Mais bien qu’elle semble inhospitalière, cette haute terre est le lieu de résidence des majestueux lamas et alpagas et des énormes condors. De nombreuses personnes y trouvent également refuge. En fait, environ les deux tiers de la population du pays, qui compte 6 400 000 habitants, vivent sur l’Altiplano; les autres habitent dans les
vallées et dans les plaines chaudes et humides du nord et de l’est.À LA RECHERCHE DU POUVOIR ET DE LA RICHESSE
Vers le milieu du XVe siècle, les armées inca envahirent les hauts plateaux boliviens et commencèrent à y imposer une nouvelle culture. Au cours du siècle suivant, les Espagnols arrachèrent aux Incas la domination de ces terres. Les conquistadores espagnols recherchaient la richesse, et ils trouvèrent en Bolivie de fabuleux gisements d’or et d’argent. Ils infligèrent aux indigènes les travaux forcés et importèrent d’Afrique des esclaves pour exploiter l’argent découvert à Potosí. Vers le milieu du XVIIe siècle, Potosí était devenue la plus grande ville des Amériques, avec une population de plus de 150 000 habitants.
Les Espagnols apportèrent avec eux la religion catholique. Elle fut imposée à beaucoup d’indigènes par la force et elle servit à maintenir le peuple dans la soumission. Toutefois, cette nouvelle religion toléra et accepta bon nombre de pratiques et de croyances anciennes qui venaient des Incas, adorateurs du soleil, de la lune et de la “terre mère” qu’ils appelaient Pacha Mama.
Au début du XIXe siècle, les habitants luttèrent pour se libérer de la domination étrangère et obtinrent l’indépendance. Simon Bolivar fut proclamé “Libérateur”, et c’est à lui que le pays doit son nom. Depuis lors, la direction politique du pays a très souvent changé de mains.
Un tel contexte a fortement influencé la réaction des Boliviens lorsque la bonne nouvelle du Royaume de Dieu est arrivée jusqu’à eux.
LA VÉRITÉ BIBLIQUE ARRIVE EN BOLIVIE
Des pionniers avaient déjà prêché un peu en Bolivie.
Mais c’est en octobre 1945 que l’œuvre de proclamation du Royaume a débuté de façon plus organisée. C’est à cette date qu’Edward Michalec et Harold Morris, diplômés de la troisième classe de l’École de Galaad, sont descendus d’un petit avion bimoteur. Ils venaient d’arriver à l’aéroport commercial le plus élevé du monde, à une altitude de plus de 4 000 mètres. Le soleil semblait briller plus que de coutume et le ciel était d’un bleu profond. Ils ont immédiatement senti que l’air était vif et l’atmosphère raréfiée, car il leur était plus difficile d’absorber l’oxygène dont ils avaient besoin.Tandis que le minibus dans lequel ils étaient montés s’éloignait de l’aéroport, ils ont été frappés d’émerveillement en apercevant La Paz dans le vaste cañon qu’ils surplombaient, à quelque 500 mètres au-dessous d’eux. Les milliers de toits métalliques qui reflétaient la lumière du soleil semblaient parer la ville de paillettes d’argent. La Paz était un labyrinthe de ruelles étroites et sinueuses où des bouquets de gigantesques eucalyptus surgissaient çà et là. Voilà ce qu’était leur nouveau territoire.
En descendant la route étroite qui serpente jusqu’à la ville, ils ont croisé d’autres autobus surchargés, dans lesquels certains passagers se penchaient par les portières avant et arrière du véhicule. Les missionnaires se sont mis alors à observer plus attentivement les gens. Ils avaient tous la peau bronzée, les yeux foncés et les cheveux de jais. Les hommes portaient des costumes et des pull-overs usés, et étaient coiffés de bonnets de laine pointus à oreillettes. Les femmes étaient parées des typiques chapeaux melon, de châles tricotés et de plusieurs jupes amples superposées. Certaines s’étaient noué une couverture à rayures multicolores autour du cou pour maintenir le bébé qu’elles portaient sur le dos. Sur les marchés, on voyait souvent une cholita (habitante de La Paz en costume traditionnel) assise sur un tabouret au milieu d’une montagne de fruits
et de légumes. Dans le centre de la ville, les petites maisons de terre cédaient la place aux villas coloniales et aux hôtels modernes. Au loin, l’imposant mont Illimani au sommet enneigé se dressait comme une superbe toile de fond.UN DON PRÉCIEUX
Les nouveaux arrivants ne venaient pas en Bolivie simplement pour y faire du tourisme. Ils n’avaient rien à voir non plus avec les aventuriers et conquérants avides du passé. Ils étaient là, non pour prendre tout ce qu’ils trouveraient, mais plutôt pour apporter un don, un trésor bien plus précieux que l’or et l’argent: la vérité de la Parole de Dieu. — Prov. 8:10, 11.
Pendant les jours qui ont suivi, ils ont fait le nécessaire pour obtenir un permis de séjour et trouver un logement. Au début, il ne leur était pas facile de parcourir cette ville, à 3 700 mètres d’altitude. Tout essoufflés et le cœur palpitant, ils s’efforçaient de communiquer avec les gens en mauvais espagnol. Ils ne pouvaient imaginer alors tout ce que leur réservait l’avenir.
Quatre-vingt-cinq pour cent des adultes étaient illettrés. Deux des langues du pays, l’aymara et le quechua, ne s’écrivaient même pas. Des milliers de Boliviens ne parlaient pas l’espagnol, même s’ils étaient en train de l’apprendre. Les gens se méfiaient des étrangers. Les voyages étaient périlleux, et la pauvreté telle que de nombreux Boliviens en étaient réduits à travailler 12 à 14 heures par jour. L’alcoolisme et l’accoutumance aux feuilles de coca, plante légalement cultivée en Bolivie, avaient sapé la force morale de beaucoup. Le concubinage était fréquent. Le mysticisme païen imprégnait la population, à prédominance catholique. Mais, avec le temps, tous ces obstacles seraient surmontés grâce à l’aide de l’esprit de Jéhovah et de son organisation.
L’ENSEIGNEMENT BIBLIQUE EST BIEN ACCUEILLI
Équipés d’un phonographe, sur lequel ils passaient des messages enregistrés en espagnol, et d’une valise de publications, les missionnaires ont commencé à donner le témoignage dans leur nouveau territoire. Les rues étaient raides et, à une telle altitude, il leur fallait faire beaucoup d’efforts pour les monter. Cependant, la plupart des gens écoutaient le message enregistré. Beaucoup acceptaient des publications. Il n’était pas rare de s’entendre dire, même par de fervents catholiques: “Je suis catholique romain apostolique, mais je n’aime pas les prêtres.” En l’espace de deux mois, les missionnaires conduisaient 41 études bibliques à domicile.
L’une des premières personnes qui ont accepté la vérité en Bolivie était un homme à la voix douce, nommé Carlos Arraya. Il était comptable, et son nom figurait sur la liste des abonnés à La Tour de Garde, liste qui avait été remise aux missionnaires avant leur départ pour la Bolivie. Il a étudié la Bible avec beaucoup d’intérêt en compagnie des missionnaires, malgré leur connaissance limitée de l’espagnol. Ses progrès spirituels ont été assez lents, mais réguliers, et en novembre 1953 il a été baptisé en symbole de l’offrande de sa personne à Jéhovah Dieu. Plus tard, il a servi comme surveillant de congrégation et a beaucoup contribué à l’édification de ses frères de La Paz. Son grand âge et ses problèmes de vue limitent aujourd’hui son activité, mais son amour pour Jéhovah est toujours aussi fort.
FACE À LA VIOLENCE, ILS SE CONFIENT EN JÉHOVAH
Quatre nouveaux missionnaires sont arrivés sept mois après les premiers. Il s’agissait d’Alden et de Mary Seeyle, de Betty Jackson, la sœur de Mary, et d’Elizabeth Hollins.
La Seconde Guerre mondiale avait pris fin un an
plus tôt et la Bolivie traversait une grave crise politique. La crainte d’un renouveau nazi en Amérique du Sud et les rivalités politiques ont été la cause de manifestations publiques très violentes et d’une vague d’assassinats. Le président du pays a été exécuté et l’on a pendu son cadavre à un réverbère devant le palais présidentiel.Frère Michalec se rappelle qu’il était fréquent de voir des mares de sang sur les trottoirs. Il raconte: “Un jour (j’étais bien placé pour observer la scène), j’ai vu un tank avancer sur la pelouse d’une grande maison, diriger son canon et faire feu en plein sur la maison. J’en ai conclu qu’il devait y avoir là quelqu’un qui n’était pas très apprécié!” Elizabeth Hollins, II Chron. 16:9.
qui est devenue plus tard la femme d’Ed Michalec, se souvient: “Il était parfois impossible de quitter la maison. Un jour de septembre, je traversais la grand-place en autobus lorsque j’ai vu trois jeunes hommes pendus à des poteaux. N’ayant jamais vu une chose pareille, j’ai laissé échapper un petit cri. Une femme m’a dit alors: ‘Si vous n’aimez pas voir ça, tournez la tête!’” Ces événements ont montré aux frères à quel point ils avaient besoin de se confier en Jéhovah et que celui-ci les protégeait en ces temps difficiles. —Au milieu de cette agitation, la parole de vérité prenait racine dans les cœurs humbles. En septembre 1946, la Watch Tower Bible and Tract Society a donc ouvert à La Paz une filiale qui allait s’occuper des intérêts du Royaume en Bolivie. L’appartement qui a été loué pour y installer le bureau a aussi servi de logement pour les missionnaires. Quelques mois plus tard, quand on a formé la première congrégation en Bolivie, ce même appartement a fait office de Salle du Royaume. C’était un modeste départ.
UN REDOUTABLE VOYAGE DANS LES YUNGAS
C’est à peu près à cette époque que frères Michalec et Morris ont pris des dispositions pour effectuer un voyage dans les Yungas, régions boisées où se trouvent de nombreux petits villages, dans les basses vallées au nord de La Paz. Ils voulaient commencer à prêcher le Royaume dans cette partie du pays. Quand ils se sont installés à l’arrière d’un camion avec d’autres passagers, ils n’imaginaient pas qu’un redoutable voyage les attendait.
Après être monté à environ 4 600 mètres d’altitude, le camion a commencé une descente rapide et sinueuse de plusieurs kilomètres sur une courte distance. La route, qui paraissait trop étroite pour le camion, était creusée dans les flancs abrupts de la montagne. Il n’y avait pas de garde-fous et, du côté
du ravin, l’à-pic était souvent de plus de 300 mètres! Frère Michalec décrit ainsi le voyage: “Le chauffeur arrivait à toute allure sur les virages en épingles à cheveux. Ralentissant à peine, il tournait le volant comme un fou et réussissait tout juste à passer, sans se préoccuper de savoir si nous allions rencontrer un véhicule en sens inverse.” Nos frères essayaient de ne pas penser à ce qui se passerait si cela arrivait!Dans une descente abrupte, le chauffeur a brusquement freiné pour éviter un énorme condor qui déployait ses ailes sur toute la largeur de la route. À certains endroits, le flanc de la montagne était si raide que l’on avait dû creuser la route dans la roche; cela faisait comme une sorte de tunnel ouvert sur un côté. Quand le camion passait par là, les passagers devaient se baisser pour ne pas heurter les rochers en saillie. Et quand il traversait une cascade, ceux qui étaient à l’arrière prenaient une douche.
Après avoir goûté à ce genre de voyage dans la cordillère des Andes, les frères se sont rendu compte qu’il faudrait beaucoup d’amour et d’abnégation de la part des surveillants de circonscription pour visiter leurs frères, quand des congrégations seraient établies dans les Yungas.
Arrivés à destination, les deux frères ont placé beaucoup de publications aux habitants, et ceux-ci se sont montrés très amicaux. De nombreuses graines de vérité ont ainsi été semées. Au cours des années qui allaient suivre, ces graines contribueraient à la croissance de congrégations prospères.
D’AUTRES VILLES SONT VISITÉES
Peu après être rentré à La Paz, frère Michalec repartait pour Cochabamba, la deuxième ville du pays. Cette fois, il a fait le voyage seul, dans un camion chargé d’oranges. Grimpant avec précaution sur la bâche qui recouvrait le chargement, il a pris
soin de s’étaler le plus possible pour éviter que sa “charpente” de 1,80 m n’écrase les fruits. Le camion a pris la direction du sud sur une route poussiéreuse et cahoteuse. Après être descendu toute la nuit en zigzag, le camion est arrivé dans la belle vallée de Cochabamba, au climat tempéré. La ville, avec ses palmiers et ses maisons modernes, paraissait très agréable par rapport à l’Altiplano aride.Le climat modéré semblait avoir attiré beaucoup de prêtres et de religieuses de l’étranger, et ceux-ci exerçaient une forte influence sur la population. Mais si certaines personnes se sont montrées sceptiques lors de sa visite, frère Michalec a néanmoins eu la preuve que Jéhovah dirigeait son activité. Il a rencontré un colonel en retraite qui lisait nos publications et semblait être enthousiaste pour la vérité. Le lendemain, ils sont partis tous deux à vélo rendre visite à différentes personnes auxquelles cet homme avait parlé de la Bible. L’une d’elles, un instituteur
nommé Carlos Saavedra, a fait preuve d’un intérêt sincère pour la vérité et a pris des publications pour lui et sa famille.Une semaine plus tard, frère Michalec montait dans un vieux train en direction d’Oruro, la troisième ville du pays à l’époque. Il s’agissait d’une ville froide et austère de l’Altiplano, qui était le centre ferroviaire des régions minières d’alentour. Bien que l’environnement fût terne, les gens se montraient en général humbles et amicaux. Mais frère Michalec ignorait presque tout des rites avilissants qui tenaient dans l’esclavage beaucoup de ces gens simples.
Lors de sa première visite à Oruro, frère Michalec a rencontré Raimundo Vásquez, un homme qui travaillait dans les mines d’étain. Par la suite il a servi comme surveillant de congrégation pendant de longues années. Plus tard cette année-là, lors d’une autre visite à Oruro, une étude biblique a été commencée avec une jeune femme nommée Sofia Reynaga (aujourd’hui Flores). Elle a très vite partagé avec autrui les vérités de la Bible et a été baptisée. En dépit de modestes débuts, une congrégation a été formée à Oruro en 1947. Au mois de janvier suivant, une autre congrégation était établie à Cochabamba.
Toutefois, les progrès étaient variables selon les personnes. Sofia Reynaga a épousé un homme qui n’était pas Témoin et elle est devenue inactive pendant près de dix ans. Plus tard, un autre Témoin a repris une étude avec elle. Elle a ainsi reçu l’aide dont elle avait besoin pour implanter profondément la vérité dans son cœur. Cela fait maintenant plus de vingt ans qu’elle est redevenue active dans la prédication du Royaume et elle est une source d’encouragements pour les nouveaux dans la congrégation. À Cochabamba, le colonel en retraite avait aidé les autres, mais ce n’est qu’à la fin des années soixante-dix qu’il est devenu lui-même un Témoin
baptisé. Par contre, Carlos Saavedra et sa femme avaient rapidement pris part à la prédication de la bonne nouvelle. Leur foyer a servi de Salle du Royaume et frère Saavedra était le surveillant de la congrégation. La plupart de leurs enfants sont dans la vérité, et des familles entières de proclamateurs, de la deuxième et de la troisième génération, se souviennent de leurs premières études avec Carlos. Après 36 années de service fidèle, il est mort en 1983.LIBÉRÉS D’UN ESCLAVAGE AVILISSANT
Depuis des siècles, les mineurs boliviens croient que les mines sont surveillées par un seigneur souterrain qu’ils appellent el tío (littéralement “l’oncle”). Cette croyance existait bien avant l’arrivée des prêtres catholiques. L’Église, incapable de la déraciner, l’a donc adoptée et même encouragée. El tío est devenu le Diable, et l’on a dit aux mineurs qu’il fallait prier la “Vierge” pour être protégé. Les conditions qui règnent dans les mines favorisent une telle superstition.
Bien que l’entrée de la mine soit parfois recouverte de glace, la température peut atteindre 50 °C à l’intérieur de ces grottes humides. Les mineurs travaillent avec de lourds outils dans des cavités froides et humides où l’oxygène est rare et dont l’atmosphère est chargée de poussière et de gaz nocifs. À force de mâcher des feuilles de coca qui suppriment la sensation de faim et donnent de l’énergie, les mineurs ont la bouche vert foncé. Des conditions aussi pénibles, mêlées à leur conception païenne d’un enfer de feu, ont ouvert la voie à la vénération du Diable.
Rares sont les entrées de mines où il n’y a pas une petite niche abritant une image d’el tío. D’innombrables offrandes d’alcool, de cigarettes et de feuilles de coca sont déposées sur cette idole ornée de cornes et d’une queue. Les mineurs espèrent persuader ainsi
le Diable de les protéger de la mort pendant leur séjour au fond de la mine.Chaque année, pour la fête de la danse du Diable, les gens (souvent ceux qui ont les moyens les plus réduits) dépensent des fortunes pour confectionner des costumes somptueux et acheter des feuilles de coca et de l’alcool. Les rues s’emplissent alors de “diables” qui dansent, et le rite s’achève à l’église catholique du Socavón (église de la mine). Là, ils rendent hommage à la “Vierge” en psalmodiant: “Nous venons de l’enfer pour demander ta bénédiction, nous tous, tes fils du Diable, petite Mère du puits de mine.” Le prêtre dit une messe spéciale pour ces “fils du Diable”. Pendant la fête, qui dure plusieurs jours, c’est le chaos. Des foules d’hommes et de femmes ivres, couverts de boue, de confettis et de farine, jettent de l’eau, chantent des airs discordants et se battent. C’est ce que l’apôtre Pierre a appelé un “bourbier de débauche”. — I Pierre 4:4.
En prêchant à Oruro et dans les centres miniers, les Témoins de Jéhovah ont rencontré de nombreuses personnes au cœur honnête qui étaient dégoûtées de ces superstitions et de toutes les pratiques impies qui en résultaient. Elles se sont réjouies d’apprendre que le dessein de Dieu était de faire de la terre un paradis dans lequel la justice régnera. Elles ont été heureuses de lire ceci dans la Parole de Dieu: “Ne formez pas avec les incroyants un attelage mal assorti. En effet, quels rapports y a-t-il entre la justice et le mépris de la loi? Ou quelle association y a-t-il entre la lumière et les ténèbres? Par ailleurs, quel accord y a-t-il entre Christ et Bélial [ou Satan]?” (II Cor. 6:14, 15). Bon nombre d’entre elles ont dû faire de sérieux efforts pour s’affranchir de ces superstitions profondément enracinées, de leur accoutumance à la coca et au tabac et de la consommation immodérée d’alcool. Mais elles ont reçu l’aide nécessaire pour obtenir la liberté spirituelle et ont éprouvé les mêmes sentiments que le psalmiste, qui écrivit: “[Jéhovah] n’a ni méprisé ni eu en dégoût l’affliction de l’affligé; et il ne lui a pas caché sa face, et quand il a crié au secours vers lui, il a entendu.” — Ps. 22:24.
SANS CRAINTE, IL PRÊCHE À TOUS
En 1949, il y avait 13 proclamateurs zélés à Oruro. L’un d’eux était un robuste Libanais du nom de Seleme Wakin. Il a donné le témoignage sans crainte à ses associés, aux clients de son magasin de mode et à tous ceux qui voulaient bien l’écouter. Un jour, dans son magasin, il entama une conversation amicale avec un prêtre. Seleme lui demanda: “Monsieur Prêtre [c’est ainsi qu’il s’adressait à lui], comment se fait-il que l’Église utilise des images alors que la Bible catholique elle-même en interdit l’usage?” Et le prêtre de répondre: “Oh! Il n’y a que les gens ignorants dans les montagnes qui ne savent ni lire ni écrire qui les adorent. Les gens instruits et intelligents ne les adorent pas. Ils en possèdent simplement pour se souvenir qu’il faut adorer Dieu.” À ce moment-là entra une dame élégante appartenant à une grande famille. Se tournant vers elle, Seleme lui dit: “Madame, comment considérez-vous vos images pieuses? Les gardez-vous pour les adorer ou pour vous souvenir qu’il faut adorer Dieu?” Faisant un grand geste, elle répondit avec emphase: “Je les adore, bien sûr!”
Après avoir vendu son magasin, Seleme s’est installé à La Paz afin de se dépenser davantage dans le service à plein temps comme pionnier. Un jour, il a rempli une valise de livres et s’est dirigé vers les baraquements de l’armée. Il a placé beaucoup de livres aux soldats et ceux-ci l’ont invité à venir prendre un repas avec eux. Par la même occasion, ils ont invité un prêtre. Très vite les militaires ont assisté à un dialogue animé entre les deux hommes.
Ils se sont rendu compte rapidement que les deux hommes n’avaient pas le même niveau de connaissance biblique et, à la fin du repas, des salves d’applaudissements ont éclaté en l’honneur de Seleme.Seleme a souvent donné le témoignage à de hauts dignitaires, leur laissant des publications. Il a même obtenu une audience devant le président de la République. Il a pu ainsi lui donner avec hardiesse le témoignage et a été écouté favorablement.
PREMIÈRE VISITE DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ
En mars 1949, le président de la Société Watch Tower, N. Knorr, a effectué sa première visite en Bolivie, accompagné de son secrétaire, M. Henschel. À cette occasion, on avait organisé une assemblée à La Paz. Le discours principal a commencé par quelques commentaires de frère Knorr, et le reste a été prononcé par frère Michalec. L’assistance finale était de 56 personnes. Quelques retardataires sont arrivés une demi-heure après que tout le monde était reparti! En l’occurrence les visiteurs ont pu se rendre compte de ce que l’on entend par hora boliviana (l’heure bolivienne), plaisanterie qui fait allusion à l’habitude chronique qu’ont les gens d’arriver en retard. Mais, en dépit de cette habitude locale, les Témoins de Jéhovah de Bolivie commencent leurs réunions à l’heure exacte, comme tous leurs frères du monde entier.
Après cette assemblée, les frères ont reçu de nombreux conseils sur la façon d’organiser et d’étendre l’œuvre du Royaume en Bolivie. D’autres missionnaires allaient y être envoyés, et il a donc été recommandé de déplacer le bureau de la filiale et la Salle du Royaume dans un quartier plus central. Lorsque cela a été fait, l’assistance aux réunions s’est mise à augmenter considérablement, et l’on
dépassait parfois le nombre de 20 proclamateurs aux sorties organisées pour la prédication. C’est à ce moment-là que les frères ont tourné leur attention vers la quatrième ville du pays.LES DÉBUTS DE L’ŒUVRE À SANTA CRUZ
Santa Cruz de la Sierra, située dans les plaines de l’est, était presque isolée du reste du pays. On ne pouvait y accéder qu’en empruntant une route non goudronnée, et, à la saison des pluies, le voyage depuis Cochabamba pouvait durer un mois. Quand de nouveaux missionnaires sont arrivés en Bolivie, certains d’entre eux, notamment John et Esther Hansler, ont été envoyés à Santa Cruz.
Dans ces plaines subtropicales poussaient des palmiers totai, des papayers, des citrus et ces arbres étranges appelés toborochi au tronc renflé (on les appelle aussi palo borracho, ce qui signifie “poteau ivre”). Les rues étaient des couloirs de sable et de boue. Il y avait constamment du vent qui faisait voler le sable sur les visages et dans la nourriture. Toutefois, les missionnaires s’intéressaient surtout aux gens eux-mêmes.
Alors que les habitants de l’Altiplano étaient en général réservés, sérieux et un peu méfiants vis-à-vis des étrangers, à Santa Cruz les gens étaient plus insouciants, plus expansifs et d’humeur plus joviale. Même leur musique tapageuse était très différente des mélodies plutôt mélancoliques que l’on entendait dans les montagnes. Il était fréquent de passer une nuit blanche parce qu’un orchestre de cuivres animait une fête qui durait toute la nuit.
Quand les missionnaires prêchaient de maison en maison, les gens les invitaient souvent à entrer et les écoutaient pendant une demi-heure, voire davantage. Cependant, bien qu’amicaux, la plupart ne semblaient pas vraiment préoccupés par les conditions mondiales et étaient plutôt satisfaits de leur mode de vie. L’immoralité sexuelle était des plus communes. Quant à changer de religion, cela aurait entraîné des moqueries de la part de leurs nombreux parents proches et éloignés. Toutefois, au bout de trois ans, on a pu former une petite congrégation composée de 10 proclamateurs actifs. Mais il semblait qu’il y aurait peu d’accroissement à Santa Cruz pour le moment. Par conséquent, lorsque sœur Hansler devint enceinte, la maison des missionnaires fut fermée.
Les Hansler ont décidé de rester en Bolivie. Cela impliquait qu’ils seraient logés de façon rudimentaire, sans confort. Mais ils ont été bénis et ont eu quatre beaux enfants qui sont tous devenus des serviteurs de Jéhovah. Ils ont tous entrepris le service à plein temps, et plusieurs le poursuivent encore aujourd’hui. Quant à John et à Esther, ils ont de nouveau la joie de servir comme pionniers spéciaux dans leur premier territoire, Santa Cruz.
UNE PÉRIODE DE RÉVOLUTION
Au cours de leurs cinq premières années en Bolivie,
les missionnaires s’étaient habitués aux crises politiques successives. Toutefois, en 1952, la population civile s’est lancée dans une révolte contre le gouvernement, révolte qui a débouché sur l’une des plus redoutables révolutions de l’histoire du pays. À La Paz, des quatre coins de la ville on entendait des coups de feu, des tirs de mitrailleuses et parfois même des explosions de dynamite. Des obus lancés du bord du canyon à plusieurs centaines de mètres au-dessus de la ville tombaient sur les maisons les plus proches. Les ambulances passaient à toute allure pour aller ramasser les blessés et les morts. Les fusillades et les bombardements ont duré trois jours.Cela se passait juste au moment des préparatifs de la commémoration du Repas du soir du Seigneur. À La Paz, les missionnaires pensaient que personne ne pourrait circuler dans les rues, aussi se préparaient-ils à célébrer le Mémorial tout seuls. Quelle n’a pas été leur surprise quand d’autres personnes, ayant esquivé les obus au risque de leur vie, sont arrivées pour cette réunion sacrée!
UN CŒUR BIEN DISPOSÉ EST TOUCHÉ PAR LA VÉRITÉ
En 1953, tandis qu’un missionnaire était en train de donner le témoignage à une femme dans son mauvais espagnol, un jeune homme curieux nommé Walter Martínez s’est approché pour écouter. Le missionnaire a demandé à ce jeune homme s’il voulait bien lire “Le but de La Tour de Garde” à la dame. Il a accepté et celle-ci a pris les périodiques. Puis, après avoir poursuivi la conversation avec Walter, le missionnaire a pris des dispositions pour qu’une étude de la Bible soit conduite avec lui. Cette même semaine, Walter a eu trois études et le dimanche il était à la réunion.
Deux semaines plus tard, lors de la visite du surveillant de circonscription dans la congrégation d’Oruro, Walter a entendu que tout le monde était invité à participer au “service du champ”. En espagnol, cette expression se dit servicio del campo, et le mot campo lui a fait croire qu’un pique-nique était organisé en campagne. “Le dimanche matin, raconte Walter, j’étais là, le premier arrivé à la Salle du Royaume, fin prêt pour le pique-nique.” Quand les autres sont arrivés, il était un peu surpris de voir que personne n’avait apporté à manger. Par contre, tous se procuraient des livres et des périodiques. Ne voulant pas se faire remarquer, il a pris deux livres et vingt périodiques. Il n’avait aucune idée de ce qu’il allait en faire. Puis tout le monde s’est mis en route vers le marché. Walter a alors été pris de panique. “Oh non! pensa-t-il, ils vont chanter au marché comme les évangélistes le dimanche matin!” Il essayait de traîner derrière avec l’idée de s’éclipser discrètement, mais cela n’a pas été possible. Quel soupir de soulagement il a poussé quand, arrivés au marché, ils ont poursuivi leur chemin! Il allait bientôt apprendre en quoi consistait le servicio del campo.
En arrivant dans le territoire, le surveillant de
circonscription a dit à Walter: “Nous allons sortir ensemble.” Il n’a pas fallu longtemps à notre jeune homme pour présenter le message avec enthousiasme. Ce matin-là il a placé toutes les publications qu’il avait. Par la suite, Walter a fait de rapides progrès, a pris le baptême et est devenu pionnier. Plus tard, Jaime Valdivia et lui ont été les premiers Boliviens à assister aux cours de l’École de Galaad, après quoi ils ont servi comme surveillants itinérants en Bolivie.OFFENSIVE CATHOLIQUE À SUCRE
Bien que La Paz soit le siège du gouvernement, la capitale légale est Sucre. Dans cette région vivent les tarabucos. Les hommes portent des chapeaux qui ressemblent aux casques des conquistadores espagnols. Depuis très longtemps, la faible altitude et le climat agréable de Sucre ont fait de cette ville l’asile favori des immigrants catholiques qui travaillaient à Potosí. Sucre s’enorgueillit d’ailleurs de compter plus d’églises que toute autre ville du pays.
La tradition catholique de cette ville a profondément influé sur l’accueil que les habitants ont réservé au message du Royaume. Les prêtres ont averti leurs “brebis” qu’elles ne devaient pas écouter les Témoins, et les enfants catholiques ont même été encouragés à harceler les missionnaires pendant qu’ils prêchaient de porte en porte.
Afin de donner de l’élan à l’œuvre du Royaume à Sucre, on a organisé en 1955 une assemblée de circonscription. On avait mis des affiches dans les vitrines des magasins pour annoncer le discours public. Cependant, à l’approche de l’assemblée, les affiches disparaissaient les unes après les autres. Les commerçants ont rapporté que des “jeunes Témoins” étaient venus reprendre les affiches, prétextant que l’assemblée avait été annulée. Bien sûr, il s’agissait de jeunes catholiques qui s’étaient fait passer pour des Témoins. Les prêtres ont essayé de
convaincre le patron de l’hôtel dans lequel devait se tenir l’assemblée de rompre son contrat. Mais il a refusé de se laisser intimider.Alors que l’assemblée était sur le point de commencer, une bande de jeunes garçons de l’École catholique du Sacré-Cœur ont encerclé l’hôtel et se sont mis à crier et à jeter des pierres. La police les ayant dispersés, le calme est revenu temporairement. Puis, le dernier jour de l’assemblée, des prêtres, des femmes de l’Action catholique et des étudiants en colère ont fait leur apparition. Du haut de l’église de l’autre côté de la rue, un haut-parleur hurlait aux catholiques qu’il leur fallait défendre l’Église et la “Vierge” contre les “hérétiques protestants”. Comme beaucoup parmi la foule restaient silencieux, les frères ont saisi l’occasion pour leur donner le témoignage. Toutefois, la tension s’est mise à monter lorsque l’évêque de Sucre est arrivé, en furie.
Le maire et le préfet étaient déjà sur place et ils ont averti l’évêque que si quelque chose se passait, il serait tenu pour responsable. Quand il fut calmé, ils lui ont permis d’entrer dans la salle. D’autres policiers ont été appelés en renfort. L’orateur était en train de donner le principal discours de l’assemblée. Vers la fin du discours, un prêtre s’est levé et a demandé la parole. Frère Michalec, le président, s’est dirigé vers lui et lui a dit que l’on répondrait à ses questions après la session. Le préfet et le maire ont dit à l’un des prêtres que leur conduite avait été scandaleuse. “Il est maintenant temps de quitter les lieux, ont-ils ensuite déclaré.
— À qui parlez-vous? a rétorqué l’un des prêtres. À eux ou à nous?
— À vous, bien sûr!” a répondu le préfet. Sur ce, l’évêque, les prêtres et leurs amis sont partis, et le tapage a pris fin.
Le préfet et le maire ont présenté leurs excuses aux frères et leur ont assuré que l’attitude de ces Actes 19:35-41.
fanatiques ne reflétait pas les sentiments des habitants de Sucre. Au fil des années, la plupart des hauts fonctionnaires boliviens ont fait preuve de la même impartialité envers les Témoins de Jéhovah. Les frères de Sucre ont le sentiment que Jéhovah les a protégés par l’intermédiaire de ces dignitaires, tout comme il avait sauvegardé l’apôtre Paul dans l’ancienne ville d’Éphèse, lorsqu’une foule de fanatiques religieux s’était excitée contre lui et contre ses compagnons. —Bien que les choses se soient bien terminées à Sucre à cette occasion, l’assistance aux réunions a ensuite baissé pendant quelque temps, et les gens semblaient craindre d’écouter les Témoins. Les frères ont donc décidé de concentrer davantage leurs efforts sur Potosí.
LES HABITANTS DE POTOSÍ APPRÉCIENT LES VRAIES RICHESSES
Potosí, dont le nom signifie “grande richesse” ou “fortune”, n’était plus la grande métropole qu’elle avait été au XVIIe siècle. Les mines d’argent étaient presque épuisées et il ne restait que quelques vestiges du passé glorieux que connut cette ville.
Les missionnaires, essoufflés à cause de l’altitude (environ 4 000 mètres), sont montés sur les collines de Potosí où les habitants leur ont fait bon accueil et ont accepté de nombreuses publications. Les résultats ont été très encourageants et, en l’espace de cinq ans, une congrégation de 40 proclamateurs actifs a été constituée.
En 1956, Richard Holman, l’un des missionnaires, a commencé une étude avec la famille Ibieta, et le jeune Marco, âgé de huit ans, assistait à l’étude. Pendant un certain temps, la famille a fait de bons progrès et a commencé à participer à la prédication. Mais, en 1959, les Ibieta ont quitté la congrégation sans donner d’explications. Toutefois, Marco n’a jamais oublié le zèle de frère Holman qui venait toujours
conduire l’étude, même les soirs de mauvais temps. Quelques années plus tard, à La Paz, Marco et son jeune frère ont recommencé à étudier la Bible. Marco raconte: “Mon amour pour l’organisation de Jéhovah sommeillait. À mesure que j’acquérais la connaissance exacte de la Bible, il commençait à se réveiller et à se fortifier. Les bons souvenirs que j’avais de notre fréquentation de la congrégation de Potosí m’ont beaucoup encouragé à prendre la vérité au sérieux. Quand nous avons repris l’étude en 1970, j’étais sur le point d’entrer à l’université. Mais désormais rien ne pouvait remplacer mon ardent désir d’étudier la Bible.” Marco est devenu pionnier et, plus tard, il est entré au Béthel de La Paz où il sert aujourd’hui comme membre du Comité de filiale.LES TÉMOINS BOLIVIENS PRÊCHENT DANS DE NOUVEAUX TERRITOIRES
C’est surtout à partir de 1956 qu’un nombre accru de Témoins boliviens ont entrepris le service de pionnier et ont ainsi contribué à ce que la prédication atteigne de nouveaux territoires. La plupart de ces frères parlaient le quechua, ce qui leur a permis de communiquer avec des milliers de personnes qui n’avaient jamais entendu la bonne nouvelle. Walter Martínez, Jaime Valdivia et Jaime Barrery faisaient partie de ces travailleurs zélés. Plus tard, Joaquin Copa, Antonio Zamudio et d’autres se sont joints à eux. Les efforts de ces premiers pionniers ont permis de former des congrégations à Uyuni, à Atocha et dans d’autres centres miniers. Ils ont aidé beaucoup de familles de mineurs, d’ouvriers des carrières de sel et de paysans à s’affranchir des superstitions religieuses et à devenir de fidèles serviteurs de Jéhovah.
Ces pionniers ont fait preuve d’un esprit de sacrifice remarquable. À titre d’exemple, citons le cas d’un couple de pionniers spéciaux. Ces derniers ont
demandé un jour au surveillant de circonscription de leur expliquer quelque chose qu’ils ne comprenaient pas. Tenant à la main une poignée de chèques, ils lui ont posé cette question: “À quoi servent ces chèques?” Chaque mois, la Société envoie une petite allocation aux pionniers pour les aider à couvrir leurs frais, car le temps qu’ils consacrent à la prédication ne leur permet généralement pas d’avoir un travail profane. Quant à ce couple, le simple privilège de servir Jéhovah remplissait leur cœur de gratitude.LA VÉRITÉ DU ROYAUME ATTEINT LA RÉGION TROPICALE DE BENI
En 1952, des proclamateurs avaient visité la vaste région de Beni, au nord. C’est le domaine des alligators et des tortues géantes. Là, les immenses ranches des éleveurs de bétail, avec avions privés, offrent un contraste choquant avec la pauvreté des gens qui habitent dans des huttes de terre. Le clergé catholique a la réputation de favoriser les riches. Les membres du clergé eux-mêmes possèdent souvent beaucoup de biens, et il est de notoriété publique que nombre d’entre eux ont une conduite immorale. Par conséquent, la population est composée de catholiques pour ainsi dire athées. Il y a toutefois des exceptions réconfortantes.
Par exemple, dans un petit village, le commissaire de police a montré un vif intérêt lorsque les Témoins qui prêchaient dans son quartier lui ont expliqué le but de leur œuvre. Il leur a même proposé de les aider à distribuer leurs publications bibliques. Au fur et à mesure que les paysans entraient dans la ville, ils s’assemblaient devant le poste de police pour voir ce qui se passait; le commissaire leur remettait alors des publications. Un homme a pris 30 périodiques pour les distribuer à ses voisins. Pendant ce temps, les missionnaires visitaient les gens de maison en maison.
En 1957, on a envoyé des missionnaires dans les deux villes principales de la région, Trinidad et Riberalta. Dans la plupart des cas, il leur était difficile de convaincre les gens que la Bible n’était pas simplement un livre écrit par les hommes, avec un code moral impossible à suivre. Mais Felicia Chinchilla a accepté la vérité, et même lorsque les missionnaires ont été envoyés dans un autre territoire elle a continué à servir Jéhovah fidèlement. À l’approche de sa mort, sa principale préoccupation était que ses enfants deviennent des adorateurs de Jéhovah. Elle a demandé aux pionniers spéciaux de la région s’ils voulaient bien adopter ses filles. Bien que cela ne leur fût pas possible, ils lui ont promis de faire tout ce qu’ils pourraient pour les aider spirituellement. L’une d’elles est aujourd’hui pionnier spécial avec son mari.
DE DURES ÉPREUVES
Les frères avaient déjà subi nombre d’épreuves au fil des années, mais le début des années soixante fut une période durant laquelle chacun a vu la nécessité de démontrer la qualité de sa foi. Il y avait de très fortes tensions politiques dans le pays, et les activités patriotiques se multipliaient. Certains n’avaient pas bien compris le principe de la neutralité chrétienne ni ce qu’impliquait le fait de fuir l’idolâtrie (Mat. 22:21; I Jean 5:21; Dan. 3:16-18). À partir de La Tour de Garde du 1er novembre 1962 (édition anglaise), les frères ont été fortifiés par des articles expliquant en profondeur l’attitude que les chrétiens doivent adopter vis-à-vis des “autorités supérieures” et la question de la soumission relative (Rom. 13:1-7). Il s’agissait réellement d’une “nourriture [spirituelle] en temps voulu”. (Mat. 24:45.) Toutefois, certains ont reculé, craignant de perdre leur emploi ou de voir leurs enfants expulsés des écoles. Mais la majorité des frères, bien que maltraités, ont prouvé que leur foi était solide et ils se sont conduits de façon à garder une bonne conscience devant Dieu.
L’année suivante, 1963, fut une nouvelle période d’épreuves et d’affinage. Dix-sept personnes ont dû être exclues, presque autant que durant les seize années précédentes. Parmi elles, certaines étaient dans la vérité depuis de nombreuses années et étaient très connues. D’aucuns ont trouvé ces décisions judiciaires difficiles à accepter. Mais la partialité n’a pas sa place dans les choses sacrées, et de tels événements mettent les individus à l’épreuve pour ce qui est de leur fidélité à Jéhovah et à son organisation visible. — Prov. 24:23.
Cette même année, on a découvert qu’une sœur missionnaire avait commis la fornication dans une petite ville proche de Santa Cruz. Bien que cette affaire ait été réglée par un comité judiciaire, les habitants de cette ville sont devenus “anti-Témoins de Jéhovah”. Il s’est révélé presque impossible d’y prêcher de porte en porte, et la Société a donc décidé de transférer les pionniers dans une autre région. Jusqu’à ce jour, il n’y a pas de congrégation dans cette ville, bien qu’un certain intérêt se soit récemment manifesté.
En dépit de ces épreuves, la Bolivie a dépassé, en 1963, le cap des 500 proclamateurs du Royaume. L’année s’est terminée avec une visite de frère Henschel. Peu de temps auparavant, au Liberia, en Afrique occidentale, frère Henschel avait personnellement subi une dure épreuve à cause de sa neutralité chrétienne. Les Témoins boliviens ont été profondément émus et encouragés quand il leur a raconté ce qui lui était arrivé. Il a beaucoup insisté sur l’importance de faire preuve de courage et de fermeté.
RECONNAISSANCE LÉGALE DU BUREAU DE LA FILIALE
Lors de la visite de frère Henschel, on a abordé la
question de la construction d’un nouveau bâtiment pour la filiale. La première chose à faire était d’obtenir la reconnaissance légale de la Watch Tower Bible and Tract Society, ce qui fut fait après un an de démarches et de paperasseries rébarbatives. Il a ensuite fallu chercher un terrain, ce qui n’était pas une mince affaire dans une ville très peuplée et entourée de hautes montagnes. Finalement, en 1965, au cours d’une visite de frère Knorr, des dispositions ont été prises pour acheter un terrain dans un quartier résidentiel de La Paz, près du centre de la ville. Deux ans plus tard, le bâtiment achevé comprenait notamment une grande Salle du Royaume et des chambres pouvant accueillir quatorze missionnaires. Ce bel immeuble prouvait une fois de plus aux frères locaux que l’organisation de Jéhovah s’intéressait sincèrement à l’œuvre du Royaume en Bolivie.Plusieurs frères qualifiés avaient été coordinateurs de la filiale de Bolivie. Edward Michalec, l’un des premiers missionnaires, avait rempli cette fonction pendant environ dix ans. Plus tard, J. Dickey, Harold Morris, Don Anders, Chester Krochmal, J. Millar et Alden Seeyle ont tous assumé cette tâche l’un après l’autre en tant que surveillants de filiale. Ces frères se sont dépensés sans compter et ont tous beaucoup contribué à faire avancer l’œuvre du Royaume. En 1966, pendant la construction du nouveau bâtiment, J. Rose, nouveau diplômé de l’École de Galaad, a été nommé surveillant de filiale.
L’ÉCHEC D’UNE MACHINATION
Vers cette époque, Santa Cruz connaissait de grands changements qui allaient finalement faire d’elle la deuxième ville du pays. Du pétrole et du gaz y avaient été découverts. La route venant de Cochabamba avait été pavée et des milliers de personnes sont venues habiter à Santa Cruz, ville qui avait été jusque-là une communauté fermée de quelques grandes
familles. La congrégation locale a connu un accroissement rapide et, en 1966, plus de 50 proclamateurs participaient activement à la prédication. De nouveaux missionnaires venaient d’arriver dans la ville. Puis, alors que personne ne s’y attendait, le surveillant de la congrégation fut convoqué pour subir un interrogatoire auprès d’un certain haut fonctionnaire.La pièce était pleine de gens que le frère ne connaissait pas. On a su plus tard qu’il s’agissait de journalistes. En leur présence, le fonctionnaire a interrogé le frère sur son travail profane, prétendant qu’il était illégal. Le frère lui a donné l’assurance que son travail était tout à fait légal. Il lui a aussi expliqué qu’il avait quitté son emploi pour se consacrer entièrement à l’activité de prédication dès le mois suivant. Le fonctionnaire a déclaré qu’il était lui aussi “croyant”, mais que le frère avait commis de “graves erreurs”. Après lui avoir confisqué ses papiers ainsi que ceux de sa femme qui l’avait accompagné, le fonctionnaire les a renvoyés.
Le surveillant de la congrégation travaillait avec un autre frère. Or tous deux s’étaient rendu compte que certaines entreprises étaient mécontentes de la concurrence qu’ils leur faisaient. Ces entreprises avaient donc exposé leurs plaintes à ce fonctionnaire, un membre fanatique du mouvement des adventistes du septième jour, et celui-ci avait eu l’idée d’impliquer l’activité des Témoins de Jéhovah dans l’affaire. Qu’allait-il se passer?
Le lendemain matin, en regardant les journaux, notre frère n’en croyait pas ses yeux. Les manchettes de tous les journaux parlaient de cette affaire. Sur l’un d’eux, son nom figurait en caractères gras et l’on pouvait lire qu’un escroc international avait été arrêté à Santa Cruz! Sur un autre journal, le fonctionnaire entachait le nom des Témoins de Jéhovah en déclarant: ‘Un Témoin de Jéhovah se partage entre la secte et des affaires commerciales illégales.’ Le
lendemain, les quatre journaux affichaient de nouveau des titres du même genre. Cette fois-ci on déclarait avoir “découvert” que notre frère avait été le “conseiller” d’un ancien président destitué, maintenant en exil et considéré comme un ennemi du pays. Pendant ce temps, les stations de radio diffusaient les mêmes nouvelles. Cette vague de calomnies s’est poursuivie ainsi semaine après semaine pendant des mois.N’ayant aucun motif d’accusation légal contre les frères, ce fonctionnaire avait manifestement fomenté cette campagne de publicité pour soulever l’opinion publique et provoquer une éventuelle action de la police. S’attendant au pire, nos frères se préparaient à être arrêtés par la police. Mais celle-ci ne s’est jamais manifestée. Aucun procès ne leur a été intenté. Quand les Témoins prêchaient de maison en maison, les gens continuaient d’écouter et le nombre des études bibliques a augmenté. C’était comme s’ils ne voyaient pas les journaux et n’entendaient pas la radio. Plus tard, ce dignitaire fut relevé de ses fonctions.
Pendant que les frères locaux subissaient ces épreuves, la Société leur a demandé de préparer, pour la prochaine assemblée, une représentation dramatique sur “Jérémie”. Ce drame retraçait d’une manière vivante la persécution que ce fidèle prophète de Dieu avait endurée. C’est avec enthousiasme que les frères ont procédé à l’enregistrement et aux répétitions du drame, et cela les a aidés à oublier les nuages noirs qui planaient au-dessus d’eux.
Bien que le surveillant de la congrégation ait quelque peu manqué d’équilibre sous les pressions énormes qui pesaient sur lui, il a plus tard rempli les conditions requises pour être pionnier comme il l’avait envisagé. L’autre frère qui travaillait avec lui et lui-même sont toujours pionniers et surveillants de congrégation en Bolivie, près de vingt ans après la machination de ce fonctionnaire corrompu.
RAPIDE ACCROISSEMENT À SANTA CRUZ
Bien que le nombre de proclamateurs à Santa Cruz ait légèrement baissé, la congrégation n’a subi aucun préjudice durable. Les Témoins locaux, encouragés par les missionnaires, ont travaillé plus dur que jamais. Comme cela s’est passé pour la congrégation chrétienne du premier siècle après la vague de persécution fomentée par Saul, les frères de Santa Cruz ‘connurent une période de paix et ils s’édifiaient et se multipliaient’. (Actes 9:31.) Leur salle de réunion a vite été trop petite et les gens écoutaient par les fenêtres. Une nouvelle Salle du Royaume de 150 places a été construite. Deux ans plus tard, elle a dû être agrandie. La congrégation a été scindée et on a construit une grande salle de l’autre côté de la ville. Aujourd’hui, il y a onze congrégations à Santa Cruz, soit environ 800 proclamateurs zélés du Royaume de Dieu. Les congrégations de La Paz, Cochabamba, Oruro et d’autres centres miniers ont aussi connu un accroissement très encourageant.
UNE PRISE DE POSITION FERME PRODUIT DE BONS RÉSULTATS
Quand sa sœur qui habitait La Paz a partagé avec elle les vérités de la Bible, Ignacia de Torres, de Santa Cruz, a écouté. Sa réaction fut tempérée, mais les graines de vérité ont commencé à germer. En 1963, un missionnaire a entrepris avec Ignacia une étude biblique. Toutefois, son mari, un grand et costaud policier, s’est vivement opposé à la vérité. Il se mettait dans des colères terribles et tirait des coups de revolver en l’air, tandis qu’Ignacia et ses enfants couraient se mettre à l’abri.
Un jour, il est arrivé pendant qu’un autre missionnaire, sœur Pamela Moseley, conduisait l’étude. Il lui a ordonné de partir immédiatement en hurlant si fort que notre sœur en eut mal aux oreilles. Mais Pamela ne s’avouait pas vaincue. Un jour où son
mari était resté à la maison pour surprendre la sœur missionnaire, Ignacia lui a dit clairement que s’il lui interdisait d’étudier à la maison, elle irait à la Salle du Royaume. “N’est-il pas plus simple que j’étudie ici?” lui a-t-elle demandé. Sur ce, l’opposition s’est arrêtée.L’amour d’Ignacia pour Jéhovah et pour ses frères chrétiens n’a cessé de croître. Elle mettait souvent ses talents d’infirmière à la disposition des frères en difficultés. Cependant, le plus important était le zèle avec lequel elle s’efforçait de libérer les gens de l’esclavage spirituel. Trois de ses enfants ont suivi son exemple de piété et sont aussi devenus des Témoins. Après des années de prières ferventes, l’un de ses espoirs les plus chers s’est réalisé. Son mari, qui s’était si violemment opposé, a commencé à s’intéresser à la vérité et a pris le baptême en janvier 1984.
LA VÉRITÉ DEMEURE EXEMPTE DE TOUTE TACHE
Comme cela était arrivé au Ier siècle, l’imperfection et les faiblesses humaines peuvent influer sur les actions des chrétiens, même de ceux qui occupent des positions de responsabilité (Actes 15:36-40; Gal. 2:11-14). C’est ainsi qu’au cours des années soixante certains frères se sont mis à critiquer sévèrement le représentant de la Société responsable de la filiale et d’autres frères parmi ses proches collaborateurs. L’un des surveillants itinérants, très connu, s’est associé aux insatisfaits et a même apporté de l’eau à leur moulin. Ce frère pensait qu’il fallait encourager les réunions de détente quand il visitait les congrégations et que cela contribuerait à unir les frères. Toutefois, il en résultait souvent de grands festins où l’on abusait des boissons alcoolisées. Pour ceux qui avaient dû faire de vigoureux efforts afin de vaincre l’alcoolisme, ce fut une pierre d’achoppement. Parmi ceux qui s’intéressaient à la vérité depuis peu, certains ont cessé d’étudier la Bible à cause de ce qu’ils avaient vu. Quelques frères, qui cherchaient un moyen de justifier leur conduite par celle des autres, ont plus tard dû être repris à cause de leur consommation immodérée d’alcool.
Un autre surveillant de circonscription, qui avait beaucoup aidé les frères, s’est mis à donner un mauvais exemple dans le domaine des affaires. En tant que surveillant itinérant, il a relégué les questions spirituelles et vitales au second plan pour s’occuper de ses propres affaires commerciales.
Pendant un temps, il semblait que ceux qui auraient dû redresser les choses étaient incapables de le faire dans la paix et en restant maîtres d’eux-mêmes. Néanmoins, au bout de quelques années, des mesures ont finalement été prises pour remettre les choses en ordre (Gal. 6:1; Jacq. 3:17). Les frères se sont également réjouis de voir certains de ceux qui avaient eu des problèmes spirituels faire des efforts pour renouer de bonnes relations avec Jéhovah.
DE NOUVEAUX BÂTIMENTS POUR LE VRAI CULTE
En 1969, il y avait 869 proclamateurs et 24 congrégations en Bolivie. Cependant, la plupart des Salles du Royaume n’étaient que des pièces austères que les
frères louaient. Dans une congrégation, les frères se réunissaient dans la cour intérieure d’une maison privée. Comme la cour n’était que partiellement couverte, il y avait quelques problèmes quand il pleuvait!La congrégation de Trinidad fut la première à construire sa propre Salle du Royaume grâce à un prêt de la Société. Puis beaucoup d’autres ont suivi: La Paz, Potosí, Oruro, Santa Cruz, Cochabamba, Tarija et Sucre.
Celle qui est sans doute l’une des Salles du Royaume les plus élevées du monde se trouve à Chorolque. Là, une mine d’étain assure du travail à une population de quelques milliers d’habitants. La Salle du Royaume, construite sur un terrain offert par la société minière, est située à 4800 mètres d’altitude!
JÉHOVAH EST LE SALUT
Le message du Royaume atteignait maintenant les régions éloignées du pays. Il n’est pas même jusqu’aux habitants des villages du vaste El Salar (“le Salant”) qui n’aient entendu la bonne nouvelle. L’accueil n’était pourtant pas toujours cordial. Ce qui s’est passé en 1970 à Coquesa, où habite frère Toribio Cruz, démontre comment Jéhovah vient au secours de ses serviteurs dans des circonstances difficiles.
Le surveillant de district, sa femme, le surveillant de circonscription et un couple de missionnaires ont effectué une visite à Coquesa. Seul le surveillant de circonscription était bolivien. Or, c’est une région où les gens sont très méfiants envers les étrangers, et leur arrivée à Coquesa a provoqué une grande agitation. La situation déjà tendue s’est aggravée quand le frère missionnaire a fait une remarque malheureuse qui était censée être une plaisanterie. Mais celle-ci n’a pas été prise avec humour et, bientôt, tous les habitants se dirigèrent vers l’école pour décider de ce qu’ils allaient faire de ces étrangers. Sentant le danger, frère Martínez, le surveillant de circonscription, a suggéré de partir sur-le-champ. Toutefois, les autres
ont décidé qu’il valait mieux passer la nuit dans la ville et voir comment la situation évoluerait.Le lendemain, quelqu’un est venu informer les frères en ces termes: “La ville veut vous entendre; veuillez donc venir sur la place pour nous renseigner.” En arrivant, les frères se sont rendu compte que trois côtés de la place étaient bloqués. Devinant qu’il s’agissait d’un piège, le surveillant de district a fait demi-tour et s’est mis à courir vers la voiture en criant aux autres de le suivre. La foule a attrapé Toribio pendant que les autres essayaient de fuir. Dans cette folle poursuite, des habitants ont saisi l’écharpe de frère Martínez et blessé le frère missionnaire au visage. Montant précipitamment dans la voiture, ils se sont enfuis tandis que la foule criblait de pierres le véhicule.
Malheureusement, Toribio était entre les mains de la foule. Il a été si cruellement battu qu’il était convaincu de ne pas s’en sortir vivant. Ayant finalement réussi à s’échapper, il s’est mis à courir. La foule sur ses talons, il est arrivé au bord d’un torrent profond à fort courant. Il lui paraissait bien trop large pour qu’il puisse le franchir. Mais il n’avait pas le choix. Il a bondi de toutes ses forces et, à sa grande surprise, il s’est retrouvé de l’autre côté. Quand ses poursuivants sont arrivés au bord de l’eau, ils n’ont pu que regarder avec étonnement Toribio disparaître sur l’autre rive.
Couvert d’ecchymoses, les vêtements en piteux état, il a passé la nuit dans une montagne proche malgré le froid glacial. Toutefois, son incroyable saut avait apparemment convaincu les gens que son Dieu était venu à son secours. Au lieu de mettre le feu à sa maison comme ils l’avaient fait dans le passé, ils n’y ont pas touché. Toribio a pu rentrer chez lui et vivre désormais sans être inquiété. Il est aujourd’hui surveillant-président de la congrégation locale.
LE LAC ET SES SORTILÈGES
Le lac Titicaca est situé à 3 812 mètres d’altitude, et sa profondeur atteint par endroits 280 mètres. Sur ses eaux, on aperçoit des barques de roseaux appelées totora, barques qui ont d’ailleurs servi de modèle pour la fabrication du bateau de papyrus sur lequel Thor Heyerdahl a traversé l’Atlantique. Mais le lac Titicaca signifie plus que cela.
Depuis l’Antiquité, ce lac est l’un des centres du mysticisme. Dans un tel environnement, comment la vérité de la Bible pourrait-elle agir sur la vie des gens?
En 1966, un homme a récupéré le livre “La vérité vous affranchira”, que son beau-frère avait jeté, et il l’a emporté chez lui. Bien que sa connaissance de l’espagnol fût limitée, sa langue maternelle étant l’aymara, il a vu que ce livre parlait de Jéhovah Dieu. Or il savait que ce nom était dans la Bible, même si les Églises n’en parlaient pas. De temps en temps, il se rendait à La Paz pour se procurer d’autres publications. Son amour pour Jéhovah a commencé à croître et il parlait avec ses voisins de ce qu’il apprenait. Finalement, il a été baptisé et, plus tard, il est même devenu pionnier.
D’autres personnes qui vivaient près du lac se sont aussi mises à accepter le vrai culte. Cependant, dans cette région, la plupart ne savaient pas lire et ne parlaient que l’aymara. Des frères de passage ont remarqué que certains chrétiens ne s’étaient pas débarrassés d’objets mystiques qu’ils avaient utilisés avant de devenir Témoins. Mais quand on leur a expliqué dans leur langue maternelle les recommandations de la Bible sur cette question, ils les ont vite prises à cœur (Actes 19:19, 20; Deut. 7:25, 26). Ils ont sorti de leurs placards des costumes somptueux utilisés pour les danses païennes, des porte-bonheur censés rendre la terre fertile ou le bétail fécond, divers objets de famille qui avaient servi à faire des offrandes aux faux dieux, des croix et des livres religieux, et ils ont tout détruit. Une sœur âgée est restée clouée au lit jusqu’à ce que sa fille ait brûlé ses amulettes; sa santé s’est alors améliorée et elle n’a plus jamais manqué une réunion.
GRAND ACCROISSEMENT À EL ALTO
En 1945, quand les premiers missionnaires ont atterri à El Alto, le site de l’aéroport de La Paz, il n’y avait là que quelques maisons d’argile éparses. Mais dans les années 1960, La Paz s’est beaucoup étendue, notamment sur les hauteurs qui dominent la ville. C’est à peu près à cette époque que deux jeunes hommes d’El Alto, Hugo Fernández et son frère, ont commencé à assister aux réunions à La Paz. Pour rentrer chez eux, ils devaient pendant deux heures gravir le cañon alors que la nuit était bien avancée,
ce qui était assez périlleux. Mais ils ont persévéré.Quelque temps plus tard, un groupe se réunissait à El Alto et tenait toutes les réunions. Hugo passait des matinées entières à préparer des sujets pour les réunions, ce qui lui demandait énormément de travail. Mais cela a beaucoup contribué à ses progrès spirituels. Peu de temps après son baptême, il a parlé au surveillant de circonscription de son désir de devenir pionnier. “Pourquoi ne pas commencer tout de suite?” lui a demandé le surveillant. Hugo, qui était fabricant de chaussures, envisageait de travailler encore six mois. “Combien de chaussures peux-tu faire en six mois?” lui a demandé le frère. Puis il a ajouté: “Combien de vies attendent d’être sauvées?” Hugo a sérieusement réfléchi à tout cela, et le 1er août il était pionnier spécial. Il a vu le groupe d’El Alto se multiplier de nombreuses fois et produire finalement quatre congrégations qui chantent la louange de Jéhovah.
DES SURVEILLANTS ITINÉRANTS PLEINS D’AMOUR
Quand frères Michalec et Morris avaient effectué leur premier voyage dans les Yungas en 1946, ils avaient eu un avant-goût des voyages en Bolivie. Il y a maintenant des congrégations dans des régions encore plus difficiles à atteindre. Des surveillants itinérants dévoués, ainsi que leurs femmes, se sont dépensés et ont fait tout leur possible pour rendre visite à des congrégations et à des petits groupes dans les endroits les plus isolés. Leurs voyages les obligeaient parfois à supporter des changements d’altitude très importants. Bien souvent, on ne pouvait atteindre ces endroits isolés qu’à pied, et certains de ces frères dévoués ont parcouru jusqu’à 200 kilomètres à pied. Frères Nahín Escalera, Wallace Liverance, Mark Pefferman et leurs femmes ont joué un grand rôle dans cette activité qui exige un bel esprit de sacrifice.
Ps. 18:1, 2). Il est finalement arrivé sain et sauf à la congrégation suivante. Depuis 1977, frère Fernández est membre du Comité de filiale en Bolivie.
Ce qui est arrivé un jour à Hugo Fernández, alors surveillant de circonscription, illustre bien ce que ces frères devaient affronter. À la suite de fortes pluies, les routes étaient toutes boueuses et glissantes. Bien que sa moto fût très chargée, Hugo avait réussi à parcourir à peu près 140 kilomètres en huit heures quand il fut arrêté par une rivière en crue. La nuit allait bientôt tomber. Il était impensable de rester là toute la nuit sous la pluie battante. Quant à traverser la rivière, cela paraissait impossible. Après avoir prié Jéhovah, Hugo a décidé d’essayer. Ayant couvert le moteur avec une toile plastique, il a “plongé”. Il raconte: “J’étais tellement chargé en entrant dans la rivière, et le courant froid était si violent, que j’ai dû faire beaucoup d’efforts pour maintenir le guidon. L’eau m’éclaboussait le visage et me coupait toute visibilité; j’avais même l’impression d’être entièrement recouvert d’eau. Mais avant que je ne m’en sois rendu compte, j’étais arrivé sur l’autre rive.” Quelques minutes plus tard, une voiture venant en sens inverse a essayé de traverser, mais elle est restée bloquée au milieu de la rivière. Hugo était vraiment reconnaissant envers Jéhovah de lui avoir donné d’échapper lors de cette épreuve (UNE MÉMORABLE VISITE DE FRÈRE FRANZ
Les frères locaux ont gardé un excellent souvenir de la visite que frère F. Franz, maintenant président de la Watch Tower Society, a effectuée en Bolivie en 1974. Frère Franz était accompagné de deux missionnaires diplômés de la première classe de l’École de Galaad, ainsi que de trois autres membres de la famille du Béthel de Brooklyn. Tous avaient une participation au programme. Il y avait notamment une sœur qui avait été missionnaire en Bolivie pendant plus de neuf ans. Elle était très heureuse de revoir son ancien territoire “étranger”.
le Psaume 91. Au début du discours, il s’est mis à pleuvoir à verse, mais la plupart des assistants sont restés à leur place pendant les deux heures. Certains se demandaient, néanmoins, comment frère Franz avait pu garder sa Bible et ses notes au sec. Mais en regardant attentivement, ils se sont rendu compte qu’il donnait tout son discours, en citant les versets dans leur entier, non seulement en espagnol mais en plus de mémoire.
Une réunion spéciale s’est tenue au théâtre en plein air de La Paz, et de nombreux assistants venus de plusieurs régions du pays étaient présents. Frère Franz a magistralement développé son discours basé surLes frères ont été beaucoup impressionnés par l’amour, la simplicité et l’humilité de frère Franz qui a accepté de veiller tard pour répondre à leurs questions bibliques.
LE COMITÉ DE LA FILIALE ASSURE LA SURVEILLANCE DE L’ŒUVRE
Des dispositions ont été prises pour que le Comité de la filiale, et non plus un seul individu, assure la surveillance de l’œuvre. Cela a contribué à ce que les questions spirituelles soient traitées d’une façon plus équilibrée et plus complète. En 1977, Eldon Deane, qui était dans le service à plein temps depuis de longues années en Argentine, a été envoyé par le Collège central pour être le coordinateur de la filiale de Bolivie. Il s’occupe du Comité de la filiale en collaboration avec Hugo Fernández, Marco Ibieta, et Walter Meynberg, qui travaille au Béthel de La Paz depuis presque vingt ans. Il est clair que Jéhovah a béni cette disposition.
DES PRÊTRES FUIENT DE “BABYLONE” ET S’APPROCHENT DE DIEU
Les ‘eaux de Babylone’ se sont asséchées de plus en plus. En effet, la fausse religion a perdu le soutien des gens (Rév. 16:12), et notamment celui d’un prêtre jésuite. Après avoir étudié la Bible avec les Témoins à Cochabamba, Julio Iniesta a voué sa vie à Jéhovah en Espagne, son pays d’origine *.
Depuis sa plus tendre enfance, Hugo Durán, originaire de Vallegrande, avait toujours ressenti le besoin de s’approcher de Dieu. Il pensait que le meilleur moyen pour cela était de devenir prêtre catholique. Mais après avoir passé dix ans de sa vie à se préparer pour le sacerdoce, il se sentait plus éloigné de Dieu que jamais auparavant. Il explique: “Au séminaire, il est impossible de rencontrer personnellement Dieu. Il n’a pas de nom, pas de personnalité, et il ne s’intéresse pas à l’homme, puisque l’idée qui prévaut est que ‘Dieu est mort’. Nous apprenons surtout une multitude de rites qu’il faut savoir par cœur. Or, aucun de ces rites n’apporte même une seule goutte d’eau vivifiante pour apaiser notre soif spirituelle. À une certaine occasion, notre séminaire avait besoin d’argent. Les prêtres ont donc loué les services d’une chanteuse et organisé un spectacle pour collecter de l’argent. On nous avait appris que le simple fait de regarder une femme était un péché. Or, pour ramasser de l’argent, ils nous avaient fait ‘pécher’. Cela révélait bien leur hypocrisie!”
Finalement, Hugo a quitté le séminaire et a épousé une ancienne religieuse. Il continuait de prier espérant trouver Dieu. C’est à peu près à cette époque qu’un Témoin lui a rendu visite à Santa Cruz. Après de nombreuses conversations, il a accepté une étude régulière de la Bible. Hugo commençait à connaître vraiment Dieu. Ce n’est pas une divinité sans nom qui ne s’intéresse pas à l’homme. Au contraire, il s’agit de Jéhovah, un Père aimant qui se soucie des intérêts vitaux de ses serviteurs (Ps. 83:18; Luc 11:2-4; Phil. 4:6). Au début, Hugo trouvait certains aspects de la vérité difficiles à admettre. Mais il n’a pas cessé de prier et a finalement été convaincu. Depuis son baptême en 1973, il a aidé de nombreuses personnes à s’approcher de Dieu, et c’est aujourd’hui un ancien plein d’amour.
L’ORGANISATION DE JÉHOVAH APPORTE SON AIDE
De nombreuses personnes qui se détruisaient littéralement en menant une vie de débauche ont réussi à éviter le pire grâce au pouvoir de la Parole de Dieu. Mais dans le cas de Carlos, un jeune bijoutier de Santa Cruz, la lecture de la Bible n’a pas suffi. Il a eu besoin de l’aide de l’organisation de Jéhovah.
Il rentrait souvent chez lui complètement ivre et inconscient, sur le dos d’un de ses compagnons; les siens étaient en larmes devant un tel spectacle. Au bout d’un certain temps, les Témoins ont rencontré sa femme, et celle-ci a trouvé du réconfort grâce aux Écritures. Elle espérait que la Bible pourrait aussi aider Carlos. Celui-ci savait qu’il avait de graves problèmes, mais il était persuadé que les Témoins n’avaient pas la solution. Au contraire, quand il était tenté de boire, il s’efforçait de penser à sa famille ou récitait des prières dans une église catholique. Il essayait même de lire la Bible, mais comme il n’aimait pas le nom de Jéhovah, il le remplaçait par “Dieu”. Mais rien ne l’aidait.
Sa femme et son frère, qui étudiaient avec les Témoins de Jéhovah, ont cherché à lui parler de la Bible, mais ils ne recevaient en retour que des insultes. Bien que la situation semblât sans espoir, sa femme continuait de prier et demandait à Dieu d’aider Carlos à changer. Un jour, alors que tous les membres de sa famille étaient réunis, ils ont demandé à Carlos s’il voulait bien les accompagner à la Salle du Royaume. Ne voulant pas être impoli, il
a accepté, avec l’idée de ne pas entrer dans la salle. Mais quand ils sont arrivés, sa femme lui a dit: “Maintenant que nous sommes là, pourquoi ne rentres-tu pas une minute?” À contrecœur, Carlos a accepté. Il est resté les deux heures, et bien qu’il n’ait pas compris grand-chose, il a été très impressionné de voir que tout ce qu’il entendait était tiré de la Bible. Il a assisté à deux autres réunions cette même semaine, et le dimanche il a décidé d’étudier la Bible sérieusement.Toutefois, il n’a pas arrêté de boire du jour au lendemain. Pendant les huit mois suivants, il a continué de s’adonner à l’alcool, et il manquait souvent ses études ainsi que les réunions. Le frère qui étudiait avec lui s’est efforcé de lui montrer la nécessité de mettre en pratique ce qu’il apprenait, en se servant de Luc 6:46 qui déclare: “Pourquoi donc m’appelez-vous ‘Seigneur! Seigneur!’, mais ne faites-vous pas les choses que je vous dis?” Mais comment vaincre son désir immodéré de boire? Un autre frère lui a suggéré de prier Jéhovah avec ferveur, juste au moment où la tentation se faisait sentir. Il a essayé, et il a réussi. Sa famille, autrefois démantelée, était de nouveau unie et tous se sont mis à grandir spirituellement. Sa situation financière s’est améliorée à tel point qu’il a pu ouvrir sa propre bijouterie. Carlos, sa femme et deux de leurs enfants ont été baptisés. Ces derniers sont pionniers et Carlos est aujourd’hui ancien. Quand quelqu’un accepte avec gratitude l’aide que Jéhovah lui fournit par son organisation pour qu’il retire des bienfaits de sa Parole, les résultats sont vraiment positifs.
LA PAROLE DE DIEU ADOUCIT DES CŒURS À TARIJA
Bien que ses habitants soient de disposition
calme et paisible, la ville de Tarija s’est révélée être un ‘terrain dur’ au sens spirituel. Les gens, dans cette région du sud de la Bolivie, sont très attachés à leurs traditions. En 1978, il y avait une congrégation de 30 proclamateurs actifs à Tarija. Pourtant, beaucoup ne se sentaient pas bien affermis, apparemment à cause d’une attitude quelque peu critique de la part de certains frères qui avaient été auparavant des exemples. Certains de ceux qui avaient autrefois participé à la proclamation du Royaume étaient devenus inactifs. Cependant, avec l’encouragement nécessaire, quinze d’entre eux sont redevenus des Témoins de Jéhovah actifs. De même, les gens de la ville se sont montrés plus réceptifs à mesure que les Témoins étaient plus cordiaux et moins agressifs.Avec des camions sur lesquels 20, puis 30, puis 40 ou même 50 proclamateurs prenaient place, les frères partaient sur des routes rocailleuses de montagne
pour prêcher dans les villages. En l’espace de quelques années, 35 villages environ avaient entendu la bonne nouvelle pour la première fois. De nombreux chapacos (les habitants des montagnes de Tarija) ont écouté attentivement les Témoins qui leur expliquaient la vérité à l’aide du Recueil d’histoires bibliques et de ses belles illustrations. Ces sorties de prédication dans les montagnes ont renforcé l’unité et la confiance des frères. En l’espace de quatre ans, le nombre des proclamateurs a plus que doublé. Aujourd’hui, deux congrégations prospères travaillent activement pour trouver d’autres personnes au cœur honnête.“VOUS LABOUREZ LA MER”
Il y a longtemps de cela, un Bolivien éminent avait averti les premiers Témoins que leur œuvre serait vaine. Pour montrer à quel point il était sceptique, il avait déclaré: “Vous labourez la mer.” Mais il oubliait le pouvoir de la Parole de Dieu, l’action de l’esprit de Jéhovah et la détermination pleine d’amour de ses Témoins.
Certes, c’était un véritable défi que de faire des disciples bien affermis dans un pays où, au départ, 15 % seulement des habitants savaient lire. Toutefois, les Témoins de Jéhovah ont appris à des centaines de personnes à lire et à écrire, afin qu’elles puissent lire elles-mêmes la Parole de Dieu. Il est vraiment réjouissant de voir des anciens qui étaient autrefois complètement illettrés, donner maintenant des discours dans des assemblées et expliquer des questions spirituelles très profondes.
Du petit groupe qui se réunissait à La Paz en 1946 sont nées vingt congrégations. Alors qu’au début une seule famille pratiquait le vrai culte à Cochabamba, la ville compte à présent six congrégations. Il y en a trois autres à Oruro et deux à
Potosí. Dans toute la Bolivie, plus de 85 congrégations louent Jéhovah. En dépit de l’inflation galopante, des grèves qui paralysent le pays et des conditions climatiques très mauvaises, des maximums dans le nombre de proclamateurs se sont succédé au cours de l’année de service 1985, pour atteindre le chiffre de 4 207 proclamateurs en avril. Ce même mois, 1 005 d’entre eux, soit 24 % du nombre total, ont participé à une forme ou à une autre du service de pionnier. D’autre part, malgré des pluies torrentielles, l’assistance au Mémorial a été de 17 169 personnes, ce qui laisse entrevoir un accroissement encore plus grand dans l’avenir. Cultivé avec patience, le champ bolivien s’est révélé productif.Comme des mineurs déterminés à chercher des minerais précieux, les Témoins de Jéhovah ont utilisé tous les moyens possibles pour trouver des personnes qui aimaient la justice. Ils se sont déplacés en vélo, en moto, en bateau, en canoë, en camion, en avion, à cheval, à dos d’âne mais surtout à pied, afin d’atteindre les populations éloignées et leur apporter le message du Royaume. Au cours des quarante années passées, plus de 180 missionnaires ont participé à cette œuvre.
Tandis qu’ils intensifient leur activité de témoignage durant les derniers jours de ce vieux système, les Témoins de Jéhovah de Bolivie continuent de placer leur confiance en Jéhovah. Ayant présent à l’esprit ce qu’il a fait pour eux-mêmes, ils partagent les sentiments du psalmiste qui écrivit: “Tu as fait beaucoup de choses, toi, ô Jéhovah, mon Dieu, oui, tes œuvres prodigieuses et tes pensées à notre égard; nul ne peut t’être comparé. Si j’avais envie de les décrire et d’en parler, elles sont devenues plus nombreuses que ce que je puis raconter.” — Ps. 40:5.
[Note]
^ § 136 Voir La Tour de Garde du 15 février 1983, pages 10 à 15.
[Carte, page 71]
(Voir la publication)
BOLIVIE
RIBERALTA
TRINIDAD
Lac Titicaca
LA PAZ
COCHABAMBA
SANTA CRUZ
ORURO
VALLE GRANDE
SUCRE
COQUESA
POTOSÍ
UYUNI
ATOCHA
CHOROLQUE
TARIJA
PÉROU
CHILI
ARGENTINE
PARAGUAY
BRÉSIL
[Illustration, page 74]
Edward et Elizabeth Michalec ont effectué un service productif en Bolivie au cours des quarante années passées.
[Illustration, page 80]
Harold Morris (au centre), l’un des premiers missionnaires arrivés en Bolivie, avec N. Knorr et M. Henschel en 1949.
[Illustration, page 82]
John et Esther Hansler (à droite), avec leurs quatre enfants, accueillant des personnes à la Salle du Royaume à Santa Cruz.
[Illustration, page 95]
Le bureau de la filiale à La Paz.
[Illustrations, page 100]
Charlotte Tomaschafsky (à droite), missionnaire, donne le témoignage à une famille aymara près du lac Titicaca. Les barques de roseau sur le lac font partie du paysage.
[Illustration, page 107]
Les membres du Comité de filiale totalisent 90 ans de service à plein temps. (De gauche à droite: Eldon Deane, Walter Meynberg, Marco Ibieta, Hugo Fernández.)