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1995 — Annuaire des Témoins de Jéhovah — Rapport

1995 — Annuaire des Témoins de Jéhovah — Rapport

1995 — Annuaire des Témoins de Jéhovah — Rapport

“CONFIE-​TOI en Jéhovah de tout ton cœur.” Tel était le texte de l’année 1994, un rappel biblique opportun placé devant nos yeux (Prov. 3:5). Et les rapports reçus du monde entier démontrent que les serviteurs de Jéhovah l’ont eu à cœur.

Les Témoins de Jéhovah ont montré qu’ils avaient confiance en Dieu quand ils ont pris des dispositions pour tenir une assemblée de district à Gbarnga, au Liberia, bastion de l’une des principales factions armées de ce pays. Il y avait un certain nombre de frères et sœurs dans cette région, mais, à cause de la guerre, beaucoup n’avaient pu assister à une assemblée depuis quatre ans. Pour se rendre à Gbarnga, les frères de la filiale devaient traverser la ligne de front. La route était officiellement coupée. Après avoir prié Jéhovah, les frères ont demandé des autorisations spéciales afin de pouvoir l’emprunter. Quelques jours seulement avant le début de l’assemblée, elles leur ont été accordées. Il y avait 17 barrages entre Monrovia et la ligne de front. Chaque fois que la camionnette lourdement chargée, sur laquelle on pouvait lire l’inscription “Watch Tower Relief” (Secours de la Société Watch Tower), arrivait à un poste de contrôle, les soldats nigérians qui le tenaient demandaient des exemplaires de La Tour de Garde et de Réveillez-vous!

En 1963, à Gbarnga, des centaines de personnes qui assistaient à une assemblée, dont Milton Henschel, qui est aujourd’hui membre du Collège central et président de la Société Watch Tower, avaient été arrêtées en raison de leur prise de position sur la question du salut au drapeau. Maintenant, les autorités permettaient aux Témoins de se rassembler dans la paix. Les 651 assistants de l’assemblée de district de Gbarnga, pour la plupart des frères et sœurs réfugiés, ont été enchantés par l’excellent enseignement prodigué. Et combien ils ont été heureux de recevoir les secours que les frères de Monrovia leur avaient envoyés! Cette assemblée réussie était pour les frères la preuve que, ‘quoi que nous demandions selon sa volonté, Jéhovah nous écoute’. — 1 Jean 5:14.

Sur l’île de Lifou, dans le Pacifique Sud, les frères font également preuve d’une confiance semblable, en ne rendant pas la pareille quand le clergé incite les autorités locales à interdire leurs réunions, ou quand ils sont battus parce qu’ils donnent le témoignage (Rom. 12:17-19). Récemment, la situation s’est améliorée et les frères sont heureux de pouvoir prêcher plus librement. Au Myanmar (Birmanie), un jeune Témoin de 11 ans a mis sa confiance en Jéhovah et a gardé présent à l’esprit ce que déclare Ecclésiaste 12:1; en effet, il participe au ministère avec zèle après l’école et pendant les week-ends, dirigeant même dix études bibliques. En Angleterre, un ancien activiste musulman s’est fait baptiser Témoin de Jéhovah en dépit de la vive opposition de ses pairs, montrant ainsi sa confiance en Jéhovah.

Jéhovah accélère vraiment cela en son temps!

Il y a bien longtemps, par la bouche de son prophète Ésaïe, Jéhovah a annoncé qu’Il accélérerait en son temps le rassemblement des amis de la justice (És. 60:22). Le rapport de la dernière année de service fournit la preuve que c’est exactement ce qui est en train de se passer. Un maximum de 4 914 094 Témoins ont relégué au second plan leurs propres intérêts pour participer à l’œuvre consistant à prêcher le Royaume. L’accroissement mondial a été de 5 %. On a enregistré un accroissement de plus de 20 % dans plus de 20 pays, et de plus de 10 % dans 29 autres.

La prédication de la bonne nouvelle s’effectue aujourd’hui dans 232 pays et îles. Et avec quel zèle! L’année dernière, 1 096 065 354 heures ont été consacrées à cette activité, 400 393 880 nouvelles visites ont été faites auprès de ceux qui s’intéressent au message et une moyenne de 4 701 357 études bibliques ont été dirigées avec des personnes seules ou des groupes. Il en est résulté un fruit excellent à la gloire de Jéhovah: 314 818 personnes se sont fait baptiser afin d’obéir au commandement que le Christ a adressé à l’intention de ceux qui désirent devenir ses disciples (Mat. 28:19, 20). Dans le Caucase, en Russie, voici ce qu’un frère âgé a dit après avoir assisté au baptême d’un groupe de personnes de nationalités diverses: “Quel beau bouquet le Fils de Dieu n’est-​il pas en train d’offrir à son Père!”

Ceux qui s’organisent pour être en mesure de s’engager dans le service de pionnier comptent pour beaucoup dans l’accélération de l’œuvre. Dans de nombreux pays, les proclamateurs consacrent en moyenne dix heures à la prédication chaque mois, mais les pionniers auxiliaires six fois plus, et les pionniers permanents une fois et demie ce que font les pionniers auxiliaires. Sans conteste, l’accroissement est plus important là où il y a beaucoup de pionniers. L’année dernière, un maximum de 869 917 proclamateurs ont participé dans le monde à une forme ou à une autre du service de pionnier.

Parmi ceux qui servent Jéhovah à plein temps, il y a les 15 145 membres de la famille internationale du Béthel. Ils fournissent les publications, participent à la direction de l’activité des Témoins de Jéhovah et offrent toutes sortes de services en faveur de l’œuvre mondiale d’enseignement de la Bible. Il y en a 5 082 au siège mondial, à Brooklyn, et à d’autres endroits non loin de New York. Tous font partie de l’Ordre des serviteurs spéciaux à plein temps, un ordre religieux dont les membres se consacrent exclusivement au ministère.

En 1994, l’assistance totale au Mémorial a été de 12 288 917 personnes. Dans ce chiffre sont compris ceux qui, au nombre de plus de 7 000 000, n’ont pas hésité à se rassembler avec les Témoins de Jéhovah et qui manifestent quelque intérêt pour la vérité biblique. Sans conteste, il reste encore beaucoup de travail pour aider ces personnes à acquérir une meilleure compréhension des questions en suspens et à prendre fait et cause pour Jéhovah, si, bien sûr, leur cœur les y incite vraiment (Josué 24:14, 15; Ps. 83:18). Dans certains pays, l’assistance au Mémorial a été cinq, six ou sept fois supérieure au nombre des Témoins. Ce fut le cas à Madagascar, au Tchad et en République centrafricaine. Au Liberia, en dépit de la guerre civile, deux proclamateurs isolés ont réuni 126 personnes pour le Mémorial. Au Guyana, un groupe isolé composé de 8 proclamateurs a rapporté une assistance de 867 personnes. Au Togo, l’assistance a représenté un accroissement de 32 % par rapport à l’année précédente. En Russie, cet accroissement a été de 55 %, soit une assistance de 128 049 personnes.

Les assemblées “La crainte pieuse”

Les assemblées de district “La crainte pieuse” ont été des événements marquants de l’année. Comme jamais auparavant, on a clairement expliqué ce qu’est la crainte pieuse et comment elle doit être manifestée. Les discours ont été encourageants, donnant la ferme conviction que nul ne sert fidèlement Jéhovah en vain (1 Cor. 15:58). Ces assemblées étaient fortement imprégnées de l’idée d’urgence. Après l’examen du récit biblique concernant Lot, sa famille et ses futurs gendres, on a mis l’accent sur le fait que l’“esclave fidèle” est sérieux quand il lance l’avertissement selon lequel la destruction de l’actuel système de choses est imminente. (Voir Genèse 19:14, 24, 25.) C’est maintenant le temps d’agir en ayant en vue la survie. Notre attention a été attirée sur l’épreuve de force qui, aux jours d’Élie, a opposé Jéhovah à Baal. On nous a rappelé ceci: “Une épreuve de force encore plus grande que celle de l’époque d’Élie aura lieu (...). Et seuls ceux qui sont sans équivoque du côté de Jéhovah survivront.” — 1 Rois 18:21-40.

Au Danemark, après avoir écouté les discours, un président d’assemblée a écrit: “Il y avait le puissant sentiment que l’‘esclave’ fidèle est tout bonnement en train de nous préparer à traverser la grande tribulation. C’est maintenant le temps de vivre avec crainte pieuse afin de pouvoir surmonter les obstacles futurs.”

De joyeuses assemblées internationales

Au cours de l’année de service, un certain nombre d’assemblées internationales spéciales ont été organisées en Orient, en Amérique du Sud et en Afrique.

Deux assemblées se sont déroulées à Hong-Kong. Ces assemblées se sont distinguées par le franc enthousiasme et la gratitude des quelque 3 800 délégués venus de 33 pays différents. Pour nombre de proclamateurs locaux, c’était le premier contact avec la famille internationale des frères. La langue ne constituait pas une barrière pour tous ceux qui se côtoyaient librement entre les sessions. Les manifestations de sincère affection fraternelle ont beaucoup contribué à l’ambiance chaleureuse et joyeuse qui régnait.

Ces assemblées internationales ont eu des effets bien concrets. Une femme qui s’était remise à étudier la Bible juste avant les assemblées a été à ce point bouleversée par l’amour et l’unité manifestés au sein de la famille internationale des frères qu’elle a pris la décision de remplir les conditions requises des proclamateurs; depuis, elle s’est fait baptiser. Un étudiant de la Bible et sa femme ont été fortement touchés par ce qu’ils ont vu et entendu. Cet homme a remis sa démission à son employeur, car ce dernier lui demandait constamment de faire des heures supplémentaires, ce qui l’empêchait d’assister à toutes les réunions. Peu après, il était proclamateur.

L’arrivée de milliers de délégués aux Philippines à l’occasion de l’assemblée internationale qui s’y est tenue n’est pas passée inaperçue à l’aéroport de Manille. Quelqu’un a saisi ces propos de la part de deux douaniers qui discutaient: “Ce sont des protestants?” “Non, ce sont des Témoins. Il n’y a que parmi eux que l’on peut voir des Blancs et des Noirs ensemble.”

Cinq stades de Manille ont été utilisés pour l’assemblée. Les délégués ont maintes fois exprimé leur reconnaissance. Une sœur d’Angleterre a écrit: “Nous parlons tous de l’amour que vous nous avez manifesté, un amour véritable. En ce qui me concerne, je ne peux m’arrêter de parler de l’amabilité des amis des Philippines. Ils sont si chaleureux et tellement hospitaliers. Et ils travaillent si dur dans le ministère.”

Des assemblées internationales se sont également tenues au Chili et en Colombie, en Amérique du Sud. Les frères du Chili ont fait des efforts importants afin d’être présents à l’assemblée de Santiago, venant d’aussi loin que Porvenir, au sud, sur la Terre de Feu, Arica, au nord, à la frontière péruvienne, et l’île de Pâques. De tels voyages ont représenté de grands sacrifices sur le plan financier, mais combien les frères ont été heureux de ne pas avoir manqué cet événement mémorable! Imaginez ce que cette assemblée pouvait bien signifier pour des proclamateurs appartenant à des groupes isolés où ne se réunissent que 10 à 15 personnes. Ils étaient au milieu d’une foule de 80 891 assistants: le stade national était comble! Leur cœur battait la chamade. Oh, ils avaient bien lu des articles sur de grandes assemblées, mais ils n’avaient jamais eu l’occasion de saisir vraiment ce que représente le fait de se retrouver au milieu de tant de frères et sœurs. L’assemblée a eu un tel effet sur un pionnier spécial qu’il a pris neuf jours de vacances pour lire et étudier le livre Prédicateurs. Il débordait d’enthousiasme, au point de ne pouvoir s’arrêter de parler du livre et d’en partager des pensées chaque fois que cela lui était possible.

L’assemblée du Chili a été suivie par celle de Colombie, où, à Bogotá, 3 000 délégués venus de 31 pays se sont joints aux Témoins colombiens. Au début, les fonctionnaires de l’immigration étaient quelque peu perplexes. Après avoir appris que 40 000 personnes étaient attendues, l’un d’eux a demandé: “De combien de policiers aurez-​vous besoin pour contenir la foule?” “Aucun”, lui a-​t-​on répondu. Nous lui avons dit qu’au Chili l’assistance s’était élevée à 80 000 personnes. “Il y a eu combien de morts?” a-​t-​il demandé. “Aucun”, lui a-​t-​on dit. “Je ne vous crois pas”, a-​t-​il répondu. Après avoir vu arriver les premiers groupes d’assistants bien habillés et disciplinés, il a dit: “Maintenant, je comprends pourquoi vous n’avez pas besoin de policiers à votre assemblée.”

Dans un hôtel, où logeaient 1 500 assistants, les frères et sœurs se retrouvaient le soir dans le hall et chantaient des cantiques du Royaume en diverses langues. L’esprit qui se dégageait de cette chaleureuse famille internationale avait de quoi impressionner les observateurs. À la fin de la dernière session de l’assemblée, les mouchoirs agités en signe d’au revoir, les échanges de cadeaux et, bien sûr, les nombreuses larmes qui ont suivi le chant du cantique final, ont profondément ému tous ceux qui étaient présents. Bien après la fin du programme, personne ne voulait encore partir.

Deux assemblées internationales se sont tenues au Kenya. Près de 4 000 délégués venus de 44 pays ont élevé le nombre d’assistants à 17 875. Dans tout Nairobi, ainsi que dans d’autres parties du pays, on percevait une certaine excitation autour des frères qui montraient leur insigne et donnaient le témoignage de façon informelle.

En Afrique du Sud, quatre assemblées internationales ont été tenues simultanément: à Johannesburg, Durban, Le Cap et Pretoria. L’assistance totale au discours public s’est élevée à 75 312 personnes. Il y a eu 1 360 baptêmes. En outre, 20 assemblées de district ont eu lieu en Afrique du Sud et dans d’autres pays dépendant de la filiale d’Afrique du Sud, multipliant par deux les chiffres ci-dessus.

Ces assemblées internationales étaient spéciales, car c’était la première fois que l’Afrique du Sud accueillait autant de délégués. Ils venaient de 34 pays, dont le Japon, l’Angleterre, les États-Unis, le Suriname et plusieurs pays d’Europe. Deux autocars remplis de délégués enthousiastes sont arrivés de Zambie et un du Mozambique.

Les différents groupes linguistiques se sont réunis dans des halls séparés. Mais, entre les sessions, tout le monde était heureux de se retrouver et de manger ensemble. Cela faisait chaud au cœur de voir toutes ces personnes de races différentes parler avec enthousiasme, se donner mutuellement de petits cadeaux, s’échanger leurs adresses et se serrer dans les bras. Cette assemblée était une preuve éclatante de l’unité qui existe au sein des serviteurs de Jéhovah, unité qui avait été annoncée. — Soph. 3:9; Jean 10:16.

Quand les délégués des États-Unis et du Japon sont arrivés à l’aéroport Louis Botha de Durban, ils ont trouvé quelque 2 000 Témoins venus les accueillir en chantant des cantiques du Royaume. Les frères se sont salués chaleureusement et se sont embrassés. Plusieurs touristes mêlés au groupe des délégués n’ont pas voulu aller à leur hôtel, mais ont préféré rester et observer la scène. Parmi ces touristes, il y avait un homme politique éminent. Discutant avec des frères, il a dit: “Si nous avions la même unité que vous, nous aurions réglé nos problèmes depuis bien longtemps.”

La joie, l’amour et la fraternité internationale sans hypocrisie manifestés lors de toutes ces assemblées, ainsi qu’à celles tenues quelque temps plus tôt à Kiev, en Ukraine, et à Moscou, en Russie, peuvent être vus et ressentis par quiconque regarde la nouvelle cassette vidéo de la Société Watch Tower, cassette intitulée Unis grâce à l’enseignement divin.

Ce ne sont que quelques centaines, au lieu de milliers, de délégués qui, en janvier, ont été invités à l’assemblée d’Addis-Abeba, en Éthiopie. Mais les frères et sœurs ont manifesté une joie, un enthousiasme et un amour semblables à ceux que l’on observe à l’occasion de plus grandes assemblées. Quel privilège de se trouver au milieu de ce rassemblement de chrétiens dont l’intégrité a été cruellement éprouvée! Vous trouverez davantage de renseignements sur cette assemblée dans La Tour de Garde du 15 août 1994.

L’envoi de secours: marque d’un amour véritable

L’année dernière encore, certaines situations ont nécessité l’envoi de secours en urgence. En Bosnie-Herzégovine, les événements sont toujours aussi dramatiques. Au cours de l’année de service écoulée, 66 tonnes de secours ont été amenées aux frères et sœurs. Cela représente non seulement beaucoup de tracasseries administratives, mais aussi une prise de risques importante de la part de ceux qui acheminent ces secours par camion dans les zones dangereuses.

Cependant, lors du dernier envoi de secours, les frères ont pu bénéficier d’un bienfait particulier. Comment cela? Eh bien, le convoi n’a pas simplement amené de la nourriture, des vêtements et des publications. En effet, l’équipe élargie qui le composait s’était préparée à encourager les frères par une assemblée spéciale d’un jour, la première depuis trois ans pour ces frères. On l’a tenue à Sarajevo, à Zenica et à Tuzla. Il est difficile de dire quels sont ceux qui ont le plus encouragé les autres, les frères éprouvés ou les frères venus leur apporter du réconfort. Les chiffres sont surprenants: 726 assistants et 55 baptêmes. Quelle joie, non seulement pour les 219 proclamateurs de la région, mais aussi pour leurs visiteurs!

Les frères d’Angola ont également connu une année bien difficile en raison de la guerre civile qui continue de ravager le pays. Voici des extraits d’une lettre émanant du surveillant-président d’une congrégation située dans une région où d’intenses combats se sont livrés, extraits qui montrent dans quelle situation nos frères se trouvaient: “En ce qui nous concerne, nous sommes en bonne santé sur le plan spirituel, mais notre condition physique est très préoccupante. (...) Certains frères n’ont plus assez de force pour pouvoir s’acquitter de leurs responsabilités dans la congrégation, et ce malgré les grands efforts qu’ils font.”

Quand cette lettre a été reçue, des dispositions ont été rapidement prises pour affréter un petit avion et amener aux frères vivant dans cette région dangereuse 800 kilos de vivres et de médicaments. Grâce à Jéhovah, les secours leur sont parvenus.

La tragédie du Rwanda

Les médias ont beaucoup parlé de la situation au Rwanda et dans les pays voisins. Des jours avant que des photos et des récits horribles ne soient publiés dans la presse, la filiale du Kenya avait déjà participé à l’évacuation de trois missionnaires et fourni soutien et direction aux proclamateurs pris malgré eux dans la tourmente. Spontanément, des frères d’Europe, et d’aussi loin que les États-Unis et Hong-Kong, ont offert leur aide.

Dès le début des troubles, les frères et sœurs, tant hutus que tutsis, ont protégé leurs compagnons Témoins au péril de leur vie. Certains ont été épargnés par les massacres, mais pas tous. On estime à un demi-million le nombre de Rwandais qui ont perdu la vie. Parmi eux, des centaines de Témoins de Jéhovah.

L’un des surveillants itinérants du Rwanda a risqué sa vie lors des nombreux voyages de plus de 200 kilomètres chacun qu’il a entrepris dans le but d’apporter des fonds aux frères et sœurs, fonds destinés non seulement à combler leurs besoins matériels, mais aussi à les évacuer vers des régions plus sûres.

Les frères ont pu rester en relation avec la filiale, même si cela était difficile, jusqu’à fin mai. Il a fallu alors fuir Kigali. Au nombre des frères et sœurs qui se dirigeaient vers le nord du pays se trouvaient deux membres de l’équipe de traduction, qui ont été tués à un barrage. Quelque 200 frères et personnes bien disposées ont rejoint les camps de réfugiés en Tanzanie, à l’est; d’autres sont partis au nord, en Ouganda, et d’autres encore au sud, au Burundi. Environ 2 000 ont fui vers Goma, au Zaïre, et en d’autres endroits. Toutes les familles ont été touchées sur les plans physique et affectif. À la frontière, les réfugiés ont été accueillis par les frères et sœurs du Zaïre qui brandissaient des publications pour se faire reconnaître. Des comités de secours ont rapidement été mis en place à Goma, à Bukavu et à Uvira.

Les frères du Kenya ont immédiatement envoyé des secours à leurs compagnons du Rwanda. Entre le 23 mai et le 27 juillet, ils ont expédié à Goma, ainsi qu’aux camps situés en Tanzanie, 2 367 kilos de vêtements. De plus, 2 437 couvertures, 4 987 kilos de savon et 687 kilos de fournitures médicales ont été acheminés depuis Nairobi. De grandes toiles de tente ont également été fournies aux Témoins réfugiés pour qu’ils puissent s’abriter. Les frères de Nairobi ont fait des heures supplémentaires pour produire en kinyarwanda et en d’autres langues La Tour de Garde, Le ministère du Royaume et diverses publications, qui ont ensuite été expédiés par avion. Les frères réfugiés ont pu ainsi se nourrir sur le plan spirituel.

Le 22 juillet, la filiale de France a reçu par fax un appel à l’aide décrivant la situation dramatique dans laquelle se trouvaient les réfugiés. Six semaines plus tôt, la France avait déjà envoyé 65 tonnes de vêtements, neufs pour la plupart. Cette fois, en l’espace de quelques minutes, la décision a été prise d’envoyer des secours supplémentaires par avion. Ayant appris qu’il y avait besoin d’aide de toute urgence, les frères de France, de Belgique et de Suisse ont fait don de quelque 9 millions de francs français. On a empaqueté et transporté à l’aéroport d’Ostende, en Belgique, de la nourriture, des médicaments, des filtres et du matériel de première nécessité. Le 27 juillet, un premier chargement a été expédié à Bujumbura, au Burundi, à bord d’un gros avion-cargo affrété par les frères. Le lendemain et le surlendemain, des fournitures médicales supplémentaires ont été envoyées. Des Témoins de France et de Belgique, dont un médecin, un infirmier et une infirmière, se sont également envolés pour Goma. Aidés des frères locaux ayant une certaine expérience dans le domaine médical, ils se sont efforcés de secourir les malades et de réduire au minimum le nombre de morts en imposant des règles d’hygiène draconiennes. Même au milieu de tous ces malheurs, les frères n’ont pas négligé leur spiritualité. Ils examinaient un texte de la Bible chaque jour et organisaient des réunions.

Au moment de la rédaction du présent rapport, certains frères et sœurs commençaient à retourner au Rwanda. Mais leurs biens avaient été pillés. De nombreuses maisons étaient totalement détruites. En dépit des troubles, il semble qu’il y ait des personnes semblables à des brebis au Rwanda, et il faut continuer à les aider sur le plan spirituel. Avant l’explosion de violence qui a ravagé le pays, les Témoins dirigeaient en moyenne trois études bibliques par proclamateur, et plus de 10 000 personnes avaient assisté au Mémorial.

Une nourriture spirituelle indispensable

Ce dont les gens ont partout le plus besoin, c’est de nourriture spirituelle. Le Collège central a vraiment à cœur de s’acquitter de ses responsabilités à cet égard. Il désire la fournir en abondance et dans le plus grand nombre possible de langues. — Mat. 24:14, 45; 28:19, 20.

C’est pourquoi le Collège central non seulement désigne des frères dans un certain nombre de filiales pour rédiger des articles, mais aussi, sous la direction du Comité de rédaction, veille à ce que ces articles soient traduits. Des efforts sont faits en permanence pour former de nouvelles équipes de traducteurs et pour fournir à celles qui existent déjà un équipement leur permettant de produire un meilleur travail.

Dans le monde, seulement trois pays sont moins peuplés que les Tuvalu. En 1994, 359 personnes ont assisté au Mémorial sur cet archipel du Pacifique Sud, dont seulement 47 proclamateurs. Mais les gens aux Tuvalu ont autant besoin qu’ailleurs d’apprendre la bonne nouvelle au sujet du Royaume. Pour fournir régulièrement des publications à ces personnes, on a aménagé, dans un angle d’une Salle du Royaume construite en août à Funafuti, un bureau pour y effectuer quelques travaux de traduction. Soixante-quatre frères et sœurs d’Australie, d’Hawaii et de Nouvelle-Zélande se sont organisés et sont venus en août pendant quinze jours pour construire la salle.

De façon similaire, à Godthåb, le centre administratif du Groenland, une Salle du Royaume récente comprend des bureaux pour les traducteurs qui préparent les publications en groenlandais. Une équipe de 80 frères et sœurs du Danemark se sont joints aux frères locaux pour réaliser le projet de construction. Dans les Pays baltes, il y a aussi beaucoup de travail. C’est pourquoi des frères de Finlande ont aidé à la construction d’un joli bâtiment à Tallinn, en Estonie, et d’un autre à Riga, en Lettonie. Ces locaux comprennent de la place notamment pour le bureau du service du champ et le service traduction. En Lituanie, il y a une équipe de traducteurs très actifs.

Dans le monde entier, les traducteurs sont très occupés. Résultat? Eh bien, cette année, Les Écritures grecques chrétiennes — Traduction du monde nouveau sont parues en polonais, en coréen, en cebuano, en iloko, en tagalog et en indonésien. En Afrique, des équipes de traduction se sont également réjouies d’avoir pu achever leur travail sur Les Écritures grecques chrétiennes — Traduction du monde nouveau en trois autres langues africaines, savoir l’afrikaans, le yoruba et le zoulou. Elles ont envoyé les textes à Brooklyn pour procéder à l’impression et à la reliure. Quelle bénédiction ce sera pour les frères qui prêchent dans les pays où l’on parle ces langues!

La traduction du livre Les Témoins de Jéhovah: Prédicateurs du Royaume de Dieu a été un travail important. Cet ouvrage est d’ores et déjà disponible en 28 langues. Outre en anglais (y compris en braille anglais) et en espagnol, il existe en 11 langues d’Europe, 7 d’Asie et 7 d’Afrique.

On s’est particulièrement intéressé à la préparation de publications pour les pays d’Europe de l’Est et les régions du globe qui étaient auparavant sous la domination communiste. L’année dernière, en plus des périodiques, des brochures et des tracts, 16 livres ont été traduits dans des langues parlées en Europe de l’Est, en Afrique et en Asie. Ils peuvent maintenant être utilisés dans la prédication.

Grâce à une excellente coopération internationale, il a été possible d’augmenter le nombre de langues dans lesquelles La Tour de Garde est publiée simultanément. Il y a un an, on en comptait 81; le 1er janvier 1995, 97. Cette disposition est un puissant facteur d’union pour les serviteurs de Jéhovah.

L’École de formation ministérielle se déroule dans davantage de pays

En Suisse, quand le travail d’impression, travail qui s’y faisait depuis très longtemps, a été confié à la filiale d’Allemagne, le nombre des membres de la famille du Béthel a été réduit. Il a donc été décidé que la place désormais disponible servirait à tenir l’École de formation ministérielle. Dans le courant de l’année de service, cette école a également commencé à fonctionner au Brésil, en Corée, au Ghana, en Guadeloupe, en Haïti, au Kenya, aux Philippines, en Pologne, à Porto Rico et en Zambie, soit dans 11 pays au total. Les élèves qui ont bénéficié de cette formation sont venus de 28 pays différents. Certains ont été invités à servir dans des congrégations de leur pays d’origine, d’autres ont été envoyés à l’étranger, en Afrique et en Europe de l’Est.

Des classes ont été organisées dans 15 pays où l’école existait déjà avant l’année de service 1994. Des élèves de 36 pays y ont assisté. Ils s’occupent maintenant de congrégations et s’acquittent de diverses responsabilités.

Quand un élève originaire du Malawi, où l’interdiction venait tout juste d’être levée, est arrivé à l’école en Zambie, c’est avec surprise qu’il a vu pour la première fois de sa vie le livre Perspicacité grâce aux Écritures (angl.), les volumes reliés de La Tour de Garde et de Réveillez-vous!, la Bible à références et les Index de la Société Watch Tower, sans parler des cassettes audio et vidéo de la Société. Ce qui l’a touché le plus durant son séjour à cette école, c’est, entre autres choses, d’avoir pu prêcher de maison en maison avec les frères.

Dans une lettre, les élèves qui ont assisté à l’école au Kenya ont remercié les instructeurs pour leur patience et l’aide personnelle qu’ils leur avaient apportée. Ils exprimaient également leur reconnaissance envers les frères et sœurs qui leur avaient offert l’hospitalité et pour les changements qu’ils observaient en eux-​mêmes, en particulier le sentiment d’avoir grandi sur le plan spirituel.

Un élève qui a assisté à la première classe tenue aux Philippines a écrit: “La formation que j’ai reçue m’aide à m’acquitter avec sérieux de mes responsabilités bibliques et théocratiques au sein de la congrégation.” Un autre a dit: “Chaque jour, j’ai eu la joie d’être enseigné par Jéhovah. Vraiment, c’est la plus belle expérience que j’ai jamais vécue!”

Les élèves ont dû s’organiser pour assister aux cours. Beaucoup venaient de congrégations où il n’y avait que peu d’anciens et de serviteurs ministériels. Certains ont eu des difficultés à se libérer de leur emploi à temps partiel. Dans quelques cas, des membres de la famille dépendaient d’eux pour vivre ou étaient non croyants. Un jeune frère qui avait été invité à suivre les cours en Argentine venait juste de terminer une formation spéciale dans la banque où il travaillait. Il a prié Jéhovah, puis il a abordé son responsable pour lui demander les deux mois de congé nécessaires. Après qu’il eut expliqué la raison de sa demande, il s’est entendu répondre: “Si c’est pour ton bien, tu peux y aller.” Un autre, en Bolivie, a signé un contrat de construction juste avant de recevoir son invitation à assister à l’école. Dans l’accomplissement de ce travail, il a rencontré difficulté sur difficulté, mais il a achevé le chantier le jour de son départ pour les cours. Il a dit: “Je me rends compte que ce grand privilège vaut bien tous les sacrifices. Si quelqu’un recherche l’aide de Jéhovah et agit en harmonie avec ses prières, il est exaucé et grandement béni.”

Des constructions sur toute la planète pour faire face à l’accroissement

Il y a bien longtemps, par l’intermédiaire de son prophète Ésaïe, Jéhovah s’est adressé à sa femme symbolique en ces termes: “Rends plus vaste le lieu de ta tente. (...) Ne te retiens pas. Allonge tes cordes de tente, et consolide tes piquets de tente.” (És. 54:2). Ce qui est arrivé conformément à cette déclaration prophétique est à l’origine de l’accroissement de l’organisation que nous connaissons actuellement. On a besoin de davantage de place. Il faut, et c’est urgent, plus de salles pour permettre aux personnes de se rassembler et d’être enseignées à l’aide de la Parole de Dieu. Cela suppose une œuvre de construction, et l’année passée est remarquable par ce qui a été accompli sous ce rapport.

Au Malawi, après de nombreuses années d’interdiction, les frères venaient tout juste de relancer l’œuvre que déjà ils devaient faire face à de fortes assistances lors de leurs réunions. Ils avaient grandement besoin de Salles du Royaume. Dans les campagnes, ils sont heureux de pouvoir en construire à partir de briques de terre et d’un toit de chaume. Dans les villes, ils continuent de se réunir dans des maisons appartenant à des frères, dans des salles municipales ou en plein air.

En Afrique du Sud, les congrégations se sont réunies durant des décennies dans des foyers privés et des écoles. Mais aujourd’hui les frères construisent leurs propres salles. Et ces nouvelles salles attirent souvent beaucoup plus d’assistants. À la suite des élections d’avril 1994, les tensions semblaient s’être apaisées. Le Comité de construction régional a donc décidé de construire une salle à Tokoza, salle qui devait servir à deux congrégations. Malgré de nouvelles flambées de violence, tous les volontaires, de toutes origines raciales, ont pu pénétrer dans la cité et faire sortir de terre une jolie Salle du Royaume en l’espace de quelques jours. Un excellent témoignage a ainsi été donné.

Au Nigeria, au cours des quatre dernières années, 657 congrégations ont vu le jour. Il n’est pas rare que sept congrégations se réunissent dans la même Salle du Royaume. À cause de l’inflation galopante, il est difficile pour les frères de rassembler les fonds nécessaires à l’achat de terrains et de matériaux. Néanmoins, en 1994, la filiale a été en mesure d’apporter une aide technique et financière, sous forme de prêts, à 709 projets de construction ou de rénovation. Grâce à ce soutien, les frères construisent en dur des Salles du Royaume agréables.

Dans la partie est de l’Allemagne, on construit beaucoup de Salles du Royaume. Après plus de 40 ans de domination communiste, la première Salle du Royaume inaugurée dans cette région l’a été en juillet 1992. Au cours de ces deux dernières années, 36 Salles du Royaume ont été construites. Elles servent à 94 congrégations. Ainsi, 37 % des congrégations de cette région se réunissent dans des salles neuves.

En Estonie, les Témoins de Jéhovah ont construit à Maardu la première Salle du Royaume de ce pays devant des observateurs médusés. Elle comprend, à l’étage, des logements pour quatre couples de missionnaires. Des frères et sœurs de Finlande, de Suède, de Norvège, du Canada et des États-Unis ont aidé leurs compagnons d’Estonie à réaliser ce projet en trois mois.

Pendant des décennies, nos frères de Grèce se sont vu refuser le droit d’avoir leurs Salles du Royaume, mais les choses ont bien changé. À Athènes, l’ancien Béthel a été converti en un complexe de Salles du Royaume, six au total, servant à 18 congrégations. À Halkída, des frères et sœurs de toutes les régions du pays ont réalisé la première salle construite en Grèce selon le procédé rapide. La presse et les voisins ont été stupéfaits.

Au Panama, sept Salles du Royaume ont été construites au cours de l’année avec la collaboration du Service construction qui venait d’être formé à la filiale. Avec l’aide de 40 volontaires à plein temps, il a été possible d’achever une salle en un mois. En Colombie, les frères ont conçu une méthode reposant sur l’utilisation d’éléments préfabriqués pour construire des Salles du Royaume. Ils sont faits à la filiale et mis en place sur le site de la construction. Trente-sept salles ont ainsi pu être construites en un an.

Au cours de l’année de service 1993, la dernière année pour laquelle des chiffres définitifs sont disponibles, 50 Salles du Royaume ont été construites ou remises à neuf en Italie. Entre septembre 1993 et mai 1994, les études relatives à la construction ou à la rénovation de 60 salles ont été engagées, et on estime que 30 autres projets se sont ajoutés à ce chiffre avant le mois d’août 1994.

Des Salles d’assemblées spacieuses ont été construites dans de nombreux pays. Au Brésil, six Salles d’assemblées ont été inaugurées au cours de l’année, deux dans le nord du pays, à Recife et à Fortaleza, deux dans le sud, à Pôrto Alegre et à Curitiba, une à Niterói et une à Pindamonhangaba, près de São Paulo. Cinq d’entre elles ont été inaugurées le même week-end, les 11 et 12 septembre 1993. Les deux salles situées dans le nord, dans une région au climat tropical, sont largement ouvertes sur trois côtés, ce qui permet de bénéficier de la brise océanique. À la fin de l’année, il y avait 15 Salles d’assemblées opérationnelles, dont deux, à Queimados, dans l’État de Rio de Janeiro, et à Vargem Grande, dans l’État de São Paulo, peuvent accueillir confortablement 7 000 personnes.

En Suède, il y a maintenant cinq Salles d’assemblées. La dernière à avoir été mise en service est un ancien complexe sportif, à Strängnäs, qui a été rénové et transformé. La salle principale est d’une capacité de 10 000 places. Un hôtel de 156 chambres a également été acheté non loin de là et sert essentiellement à héberger les frères et sœurs âgés pendant les assemblées. Grâce à cette vaste Salle d’assemblées située dans le centre du pays et aux plus petites réparties dans le nord et le sud, les frères peuvent maintenant organiser dans leurs propres salles, non seulement les assemblées de circonscription et les assemblées spéciales d’un jour, mais aussi les assemblées de district. Pour l’inauguration, ils ont été heureux d’accueillir frères Barber et Jaracz, membres du Collège central, ainsi que 400 invités venus de pays voisins.

En Allemagne, on a construit une Salle d’assemblées supplémentaire l’année dernière. Elle se trouve à Glauchau, sur le territoire de l’ancienne Allemagne de l’Est communiste.

Au Nigeria, on a lancé des projets relatifs à 11 installations destinées à l’organisation des assemblées de circonscription et de district, et certains sont en cours de réalisation. À Akure, au cours de l’année, on a achevé la construction d’une salle de 5 500 places. Quand un juge d’une haute juridiction s’est rendu sur le site de la construction et qu’il a appris que tous les travailleurs étaient des bénévoles, il a dit: “Si quelque chose comme cela devait se faire dans ma religion, celui qui remporterait le marché serait millionnaire. Les ouvriers voleraient tout le matériel. Quand mon Église lance un projet qui doit coûter dix millions de naires, il lui faut prévoir un budget de vingt millions, car les gens sont vraiment corrompus.” Après avoir vu l’enthousiasme des frères au travail, un autre visiteur, un jeune homme, s’est tourné vers son père et lui a demandé: “Est-​ce qu’ils lisent la même Bible que nous?” Son père lui a répondu: “C’est la même Bible. Seulement, ils suivent la Bible d’une autre façon que nous.” Oui, dans de nombreux domaines, on peut faire facilement la différence entre la vraie et la fausse religion.

En aucun cas, il ne s’agit ici d’un rapport complet. S’il y avait suffisamment de place, il serait possible de donner des détails sur les salles qui suivent: la belle Salle d’assemblées construite par les frères en Nouvelle-Zélande, dans le sud d’Auckland; la première Salle d’assemblées de Norvège, située de telle sorte qu’elle peut être utilisée par la moitié des proclamateurs du pays; la sixième au Japon, érigée avec la méthode “tilt-up”; celle construite dans la deuxième ville du Portugal, avec des sièges en quantité suffisante pour tenir des assemblées de district; le complexe de quatre Salles du Royaume dans le sud de l’Ukraine, à Transcarpathia, qui peut se transformer en Salle d’assemblées, certaines cloisons étant mobiles; la Salle d’assemblées à la Trinité qui était à ce point attendue qu’elle a été utilisée lors de neuf assemblées avant même d’être terminée; la salle ouverte sur les côtés qui, en dix jours, est sortie de terre à Sinamoga, dans les Samoa occidentales, grâce à une coopération internationale; la modeste Salle d’assemblées à Bethléhem, en Israël, conçue après que les frères ont acheté le toit d’un bâtiment en ayant le droit de rajouter un étage; celle de Sardaigne, qui peut servir également à organiser des assemblées de district; les aménagements nécessaires à des assemblées de district apportés à la Salle d’assemblées de Prato, en Italie; la cinquième Salle d’assemblées en Colombie, salle qui pourra être utilisée pour accueillir les 8 000 personnes qui se sont fait baptiser dans ce pays au cours de l’année; la Salle d’assemblées spacieuse construite en deux mois en Guyane, en même temps que quatre Salles du Royaume comprenant des logements pour des pionniers spéciaux et des missionnaires, le tout réalisé grâce à l’aide de 761 frères et sœurs de France qui ont payé eux-​mêmes leur voyage.

Inaugurations de locaux pour des filiales

L’accroissement phénoménal auquel on assiste rend nécessaire la construction de nouveaux et plus grands locaux pour les filiales. Certains d’entre eux ont été inaugurés au cours de la dernière année de service.

Canada

Le 25 septembre 1993, les extensions de la filiale du Canada ont été inaugurées. Elles consistent en un bâtiment administratif de 60 m sur 60 d’un étage pour les besoins de l’imprimerie et de l’expédition, un bâtiment résidentiel pouvant accueillir quelque 300 Béthélites, et plusieurs bâtiments de service. Parmi les serviteurs de Jéhovah de longue date qui étaient présents lors du programme d’inauguration, il y avait deux membres du Collège central: Milton Henschel et John Barr.

Pourquoi ces extensions? Eh bien, le bureau du Canada s’occupe de la prédication de la bonne nouvelle sur un vaste territoire qui s’étend d’est en ouest sur plus de 5 100 km et qui, du sud au nord, va du Saint-Laurent et des Grands Lacs jusqu’en Arctique. Il s’agit de l’un des plus vastes pays du monde. Au Canada, on a assisté à un accroissement de 59 % du nombre des Témoins depuis que la filiale s’est installée en 1981 à Halton Hills, où elle se trouve aujourd’hui. Elle avait besoin de plus de place pour s’occuper de toute cette multitude sans cesse plus importante. La prédication de la bonne nouvelle s’effectue au Canada depuis 110 ans environ. Cette œuvre y a toutefois pris de nouvelles dimensions au cours de ces dernières années quand on a commencé à s’intéresser davantage aux groupes d’expressions étrangères. On tient maintenant des réunions régulièrement en une douzaine de langues, outre l’anglais et le français.

Tahiti

Le 11 décembre 1993, à Tahiti, une île située au beau milieu du Pacifique Sud, on a inauguré des locaux agréables destinés à la filiale. Milton Henschel, membre du Collège central, a prononcé le discours d’inauguration. Il a rappelé que ce n’est pas la beauté de l’édifice qui importe le plus, mais le travail qui s’y fait.

Un si joli bâtiment construit uniquement grâce à des offrandes et par des bénévoles n’a pas manqué d’attirer l’attention des médias. D’ailleurs, les journaux télévisés ont parlé de l’inauguration lors de leurs éditions internationales. Il y a 62 ans, en 1931, Sydney Shepherd, un Témoin de Jéhovah, est arrivé à Tahiti et s’est efforcé de prêcher. Il a été suivi par Frank Dewar. Mais ni l’un ni l’autre n’a pu rester bien longtemps sur l’île. Néanmoins, il y a aujourd’hui 1 700 Témoins à Tahiti et sur les autres îles de Polynésie française.

Samoa occidentales

Le rassemblement des choses désirables des nations ne se déroule pas uniquement dans les grands pays de la terre, mais aussi sur les petits archipels du vaste océan Pacifique. Depuis que, dans les années 50, cette œuvre a commencé pour de bon à s’effectuer dans cette partie du monde, 26 diplômés de l’École de Galaad et 24 autres missionnaires et pionniers spéciaux ont déployé leur activité dans les cinq pays qui sont sous la surveillance de la filiale des Samoa occidentales. Les 650 proclamateurs qui s’activent aujourd’hui sur ces îles lointaines sont le fruit de leur travail. Il y a cinq ans, il est devenu évident que la filiale avait besoin de nouveaux locaux. Pourquoi?

Il y a non seulement les 59 îles habitées qui dépendent de la filiale, mais aussi des congrégations où l’on parle des langues du Pacifique dans d’importantes communautés d’immigrés en Australie, en Nouvelle-Zélande, à Hawaii et en Californie. Même si ces personnes, qui nous sont chères, ne sont pas très nombreuses, il est important de les nourrir sur le plan spirituel (És. 42:10, 12). Jéhovah se soucie de ses serviteurs, peu importe où ils se trouvent. Voyant les choses ainsi, le Collège central s’est efforcé d’apporter son soutien au travail de traduction dans les quatre langues polynésiennes parlées sur ces îles, savoir le samoan, le tokelau, le tongan et le tuvalu. Des frères et sœurs ont été formés pour être en mesure de traduire, de corriger et de composer les publications en utilisant des ordinateurs.

Il est vrai que les publications dans ces langues ne paraissent qu’en un petit nombre d’exemplaires. Néanmoins, leur production demande tout autant de travail de traduction, de personnel et de locaux que dans le cas de langues parlées par des millions de gens. En 1990, il n’y avait plus suffisamment de place à la filiale, une ancienne maison de missionnaires. On avait besoin d’un bâtiment plus grand, et le Collège central a donné son feu vert au projet.

Comment serait-​il construit? En effet, aux Samoa, les maisons sont traditionnellement faites à partir de matériaux que l’on trouve sur place. Elles n’ont pas de murs, mais seulement des poteaux qui supportent le toit. La plupart des frères ne connaissaient donc rien aux techniques indispensables à la construction de locaux modernes.

Eh bien, la réponse à cette question est venue de la famille internationale des frères. En effet, le Bureau de construction de Brooklyn et le Bureau d’ingénierie régional d’Australie ont dessiné les plans du bâtiment et l’ont conçu avec une structure capable de résister aux tremblements de terre et aux cyclones. Quarante-quatre serviteurs internationaux et 69 volontaires internationaux ont mis leur savoir-faire au service de l’organisation au cours des trois ans et demi qu’ont duré les travaux. Ils ont non seulement formé les 38 frères et sœurs des Samoa qui ont travaillé à plein temps sur le chantier ainsi que ceux, nombreux, qui ont été volontaires à temps partiel, mais ils ont aussi fortifié la spiritualité des congrégations. Les frères de ces îles ont tiré profit des compétences qu’ils ont ainsi acquises puisque, depuis, ils construisent des Salles du Royaume.

John Barr, membre du Collège central, a prononcé le discours d’inauguration le 20 novembre 1993. Tous les assistants ont, avec enthousiasme, donné leur accord à une résolution vouant le bâtiment à Jéhovah.

Allemagne

Le plus vaste programme d’extension de locaux utilisés par une filiale est celui d’Allemagne, qui s’est achevé l’année dernière à Selters, dans la région du Taunus. Il s’agissait de l’aboutissement d’un chantier de trois ans et demi au cours duquel 18 600 volontaires ont travaillé à doubler la taille de ce qui était déjà la plus grande imprimerie dans une filiale de la Société.

Les 14 et 15 mai, quatre membres du Collège central étaient présents pour l’inauguration: Carey Barber, Milton Henschel, Karl Klein et Daniel Sydlik. Cinquante-cinq nationalités étaient représentées dans l’assistance. Frère Barber a fait remarquer dans son discours qu’en raison des bouleversements survenus en Europe de l’Est les frères jouissent aujourd’hui d’une plus grande liberté. “Mais, a-​t-​il expliqué, il leur est impossible de fournir toutes les publications et tous les périodiques nécessaires” pour assouvir la faim spirituelle des personnes de ces pays. “C’est pourquoi, a-​t-​il ajouté, la filiale d’Allemagne les produit, laissant [les frères] concentrer leur attention sur la prédication.” Il convenait donc tout à fait que de nombreux invités à l’inauguration viennent de pays d’Europe de l’Est. Ils ont été ravis de visiter les installations de la filiale. Ils ont pu voir les chaînes de reliure et la nouvelle presse offset fonctionner. La filiale d’Allemagne peut produire dans ses vastes locaux 1,6 million de périodiques et 80 000 livres par jour. On y imprime des publications en 42 langues pour 58 pays.

Le samedi, à la filiale, 3 658 personnes ont assisté au programme d’inauguration. Mais, d’une façon ou d’une autre, tous les Témoins d’Allemagne avaient contribué à la construction, et tous désiraient profiter des encouragements d’ordre spirituel prodigués pour l’occasion. C’est pourquoi le programme s’est poursuivi le dimanche au Béthel et dans six stades, de sorte qu’ils étaient 177 902 à louer et à remercier Jéhovah ce jour-​là. Frère Sydlik a résumé les sentiments de la plupart quand il a dit: “C’est l’inauguration des inaugurations. Elle demeurera dans notre mémoire pour longtemps, très longtemps.”

D’autres projets de construction

À New York, les travaux au siège mondial avancent bien. De nouveaux locaux sont en cours de construction à Brooklyn, à Patterson et à Wallkill. Sur ces différents chantiers, 1 040 frères et sœurs sont en train de travailler. On pense pouvoir déménager l’École de Galaad au Centre d’enseignement de la Société Watchtower, à Patterson, en mars 1995.

La Société entretient un bureau en République tchèque. On lui a fait don d’un immeuble de neuf étages à Prague, immeuble qui, après rénovation, sert depuis de Béthel et de bureau. À Maseru, au Lesotho, une Salle du Royaume récemment construite et un ensemble de maisons de missionnaires comprennent un bureau et un dépôt pour les publications.

Quand il a fallu construire trois maisons de missionnaires aux îles Salomon, c’est grâce à une coopération internationale qu’il a été possible de mener à bien le projet. En Australie, des groupes de frères ont préfabriqué quelques-unes des parties principales des maisons. La filiale d’Australie a rassemblé le tout pour l’expédier aux îles Salomon. Pendant ce temps, les frères des îles Salomon ont préparé le site de la construction et coupé dans la forêt plus de 40 tonnes de bois d’œuvre, qu’ils ont transportées à mains nues. Ils venaient tout juste de terminer ce travail quand sont arrivés 96 frères d’Australie, de Nouvelle-Zélande et d’Hawaii. Ces derniers ont donné volontairement de leur temps, et même payé leur billet d’avion, afin d’apporter leur aide et réaliser ces projets de construction. Sur deux îles, la construction devait être effectuée rapidement. Les trois maisons ont été terminées en trois semaines seulement.

L’année dernière, on a beaucoup travaillé pour achever des travaux engagés dans les filiales de Corée, de Taïwan, d’Équateur, du Suriname et de Sri Lanka. En outre, de nombreux projets sont en cours de réalisation. Des constructions importantes se font en ce moment au Mexique (voir pages 244-5), en Espagne, en République dominicaine, en Australie, à Madagascar, en Sierra Leone, en Irlande, au Nicaragua, au Paraguay, au Pérou, en Jamaïque et en Nouvelle-Calédonie. Les travaux de construction visant à agrandir les locaux de la filiale de France, à Louviers, progressent bien, même s’ils ont pris beaucoup de retard en raison de l’opposition. Près de Saint-Pétersbourg, en Russie, plus de 300 volontaires, venus de Scandinavie et de toutes les parties de l’ex-Union soviétique, travaillent dur pour préparer un Centre administratif à l’intention de l’Organisation religieuse des Témoins de Jéhovah de Russie.

Beaucoup de projets de construction sont en cours de réalisation en Afrique australe. Actuellement, les filiales d’Afrique du Sud, du Kenya, du Mozambique, de Madagascar et du Zaïre construisent. L’Afrique du Sud fournit les matériaux de construction nécessaires à plusieurs de ces filiales. C’est pourquoi les services des achats, des exportations et du transport sont très développés à la filiale d’Afrique du Sud.

Au Japon, un bâtiment de 12 étages destiné à la filiale est en train de prendre forme sur les tables à dessin. Au Brésil, non seulement les frères construisent à Cesário Lange, mais ils préparent également la construction d’un bureau, d’un entrepôt et de logements à São Paulo. Et on pourrait citer bien d’autres projets qui, une fois réalisés, permettront de pourvoir aux besoins spirituels de la grande foule de personnes qui embrassent le culte pur.

Comment tout ce dont nous venons de parler est-​il possible? Grâce à l’action de l’esprit saint. Sous sa direction, les serviteurs de Jéhovah, tant ceux qui ont de petits moyens que ceux qui sont aisés, donnent d’eux-​mêmes et de leurs ressources en faveur de la cause du Royaume. Et comme ils sont heureux de voir Jéhovah bénir ce qui est entrepris!

[Illustrations, page 6]

Au cours des cinq dernières années, 1 514 287 personnes se sont fait baptiser, s’identifiant ainsi à des Témoins de Jéhovah.

[Illustrations, pages 12, 13]

Une chaleureuse et joyeuse fraternité était manifeste lors des assemblées internationales “L’enseignement divin”.

1. Hong-Kong; 2. Philippines; 3. Kenya; 4. Chili; 5. Colombie; 6, 7. Afrique du Sud.

[Illustrations, page 14]

Des secours ont rapidement été envoyés par avion aux Témoins du Rwanda.

[Illustrations, page 21]

Salle d’assemblées à Strängnäs, en Suède; la salle principale compte 10 000 places.

[Illustrations, page 27]

Nouveaux locaux dans diverses filiales; dans le sens des aiguilles d’une montre en partant du haut: Canada, Samoa occidentales, Tahiti, Allemagne (avec la dernière presse installée).