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Pourquoi Dieu a-t-il permis les souffrances sur la terre?

Pourquoi Dieu a-t-il permis les souffrances sur la terre?

Chapitre 5

Pourquoi Dieu a-​t-​il permis les souffrances sur la terre?

1, 2. Comment la race humaine a-​t-​elle commencé et dans quelle condition?

LES faits scientifiques ainsi que la Bible attestent que tous les humains ont une origine commune. Puis, après le déluge, la famille humaine s’est divisée en trois branches principales issues des trois fils de Noé. — Genèse 3:20; 9:18, 19.

2 L’apôtre Paul déclara: “D’un seul homme [Dieu] a fait toutes les nations d’hommes pour habiter sur toute la surface de la terre.” (Actes 17:26). Cet homme, Adam, ainsi que sa femme, Ève, furent créés parfaits, comme toutes les autres œuvres de Dieu. — Deutéronome 32:4; Genèse 2:18, 21-23.

3. Quelle était la situation d’Adam par rapport aux anges au moment de sa création?

3 Adam était un fils de Dieu, membre à part entière de la famille de Dieu, quoique légèrement inférieur aux anges (Luc 3:38). En effet, les anges sont des créatures spirituelles qui jouissent d’une puissance et de facultés supérieures à celles des humains (II Pierre 2:11). Cependant, il n’est dit nulle part dans la Bible que les anges ont une plus grande capacité morale. Quand Jésus était sur la terre en tant qu’homme né d’une femme, son intégrité morale égalait celle de n’importe quel membre de la famille universelle de Dieu, tant au ciel que sur la terre. — Psaume 8:4, 5; Hébreux 2:6-9; 7:26.

4, 5. Comment la maladie, les difficultés et les souffrances ont-​elles fait leur apparition dans le monde?

4 Dans ce cas, pourquoi l’imperfection, avec son cortège de difficultés, de maladies et de conflits, est-​elle devenue le lot de la race humaine? La Bible explique pourquoi, depuis Adam et Ève, tous les humains naissent imparfaits, bien qu’ils n’en soient pas responsables. Elle déclare: “Par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et (...) ainsi la mort s’est étendue à tous les hommes parce que tous avaient péché.” — Romains 5:12.

5 Selon les lois de la génétique, les enfants héritent les tendances, les traits de caractère ainsi que les défauts de leurs parents. Mais comment l’homme parfait Adam est-​il devenu imparfait, donc pécheur? Et pourquoi Dieu a-​t-​il toléré tant de difficultés et de souffrances jusqu’à maintenant?

LA SITUATION PRIVILÉGIÉE D’ADAM

6. En quel sens Adam a-​t-​il été créé ‘à l’image et à la ressemblance de Dieu’?

6 Adam fut créé à l’image et à la ressemblance de Dieu (Genèse 1:26). Autrement dit, il avait des qualités morales et des aptitudes spirituelles. Il pouvait acquérir la connaissance de Dieu et entretenir des relations filiales avec lui. Il avait la capacité de raisonner et il était doté d’une conscience, c’est-à-dire d’un sens du bien et du mal. Adam pouvait donc représenter Dieu sur la terre en étant le reflet de sa gloire et de ses magnifiques attributs auprès de ceux qui naîtraient après lui.

7. a) Comment Dieu a-​t-​il pourvu aux besoins d’Adam quand celui-ci n’était encore qu’un nouveau venu sur la terre? b) Quelle aurait dû être la réaction d’Adam en retour?

7 Dieu communiquait avec Adam et peut-être le faisait-​il quotidiennement. D’après Genèse 3:8, Adam et Ève “entendirent la voix de Jéhovah (...) aux environs de la brise du jour”. La mention de ce moment particulier de la journée laisse entendre que c’était peut-être à cette heure-​là que Dieu parlait habituellement à l’homme. Oui, le Très-Haut prenait le temps d’enseigner Adam qui n’était encore qu’un nouveau venu sur la terre (Genèse 1:28-30). En effet, le premier homme avait besoin de l’aide et des instructions de Dieu pour pouvoir exercer convenablement sa domination sur les créatures inférieures. Adam étant pleinement capable de se développer spirituellement et de cultiver l’amour, sa reconnaissance pour Dieu et son attachement à son Créateur ne cesseraient pas de croître à mesure qu’il progresserait dans la connaissance (I Jean 4:7, 8). Il pourrait ainsi nouer des relations toujours plus étroites avec Dieu.

8. Pourquoi fallait-​il qu’Adam apprenne à connaître la vie des plantes et des animaux?

8 La Bible ne dit pas pendant combien de temps Dieu instruisit son fils. Toutefois, en tout premier lieu, il était essentiel qu’Adam apprenne à connaître la vie des plantes et des animaux puisqu’il devait devenir un cultivateur habile et apprendre à son tour à ses enfants comment cultiver la terre et s’occuper des animaux domestiques (Genèse 2:15, 19). Évidemment, cela prendrait du temps.

9. Selon Genèse 2:19, 20, quelle tâche Dieu confia-​t-​il à Adam, et pourquoi celui-ci pouvait-​il l’accomplir convenablement?

9 Adam habitait dans le jardin édénique que Dieu avait créé pour lui. Il est probable qu’il s’agissait d’une région assez vaste dans laquelle Adam pouvait se déplacer et observer les animaux dans leur habitat. L’homme put ainsi leur donner un nom d’après leurs caractéristiques. Il n’avait pas besoin pour cela de se hâter. — Genèse 2:8, 19, 20.

10. Grâce à l’instruction qu’il avait reçue, de quoi Adam allait-​il être capable, mais qu’allait-​il devoir faire?

10 Bien qu’Adam fût capable de résoudre les problèmes qui se poseraient dans les limites de ses connaissances, il allait devoir se tourner vers Dieu, son Créateur et Chef, pour apprendre comment ‘soumettre la terre’. La terre inculte qui s’étendait hors des limites du jardin d’Éden devait être transformée en une “demeure” pour les milliards d’humains à venir. Or, de même qu’un entrepreneur suit les plans de l’architecte, de même l’homme devait suivre fidèlement les sages directives de Dieu pour embellir la terre et pour faire en sorte qu’elle offre à la race humaine le maximum de confort et de plaisir. — Luc 16:10.

11. Au commencement, comment Adam a-​t-​il assumé ses responsabilités, et quels devoirs allaient lui incomber?

11 Quel usage Adam fit-​il de toutes les belles choses que Dieu lui avait offertes? Pendant un temps il en fit un excellent usage et instruisit sa femme tout comme Dieu l’avait lui-​même enseigné (comparez Genèse 2:16, 17 avec Genèse 3:2, 3). Étant le Créateur d’Adam et Ève, Jéhovah était leur Dieu. S’ils voulaient garder de bonnes relations avec lui, ils devaient donc s’appuyer sur lui et lui obéir comme à leur Chef Souverain. Cette soumission à la domination divine serait d’autant plus indispensable au maintien de l’ordre et de l’harmonie que leur famille allait grandir pour finalement remplir toute la terre. Adam et Ève étaient capables d’élever et d’instruire leurs enfants de façon à ce que ceux-ci puissent à leur tour rendre gloire à Dieu.

“L’ARBRE DE LA CONNAISSANCE”

12. Selon Genèse 2:17, quelle perspective avaient Adam et Ève?

12 Dieu avait dit à Adam qu’il était libre de manger de tous les arbres du jardin à l’exception de l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais (Genèse 2:17). Il offrait au premier couple et à ses descendants la possibilité de vivre éternellement à la seule condition qu’ils lui restent obéissants. Quel déshonneur pour toute la famille de Dieu dans le ciel et sur la terre si Adam se montrait irrespectueux envers son Créateur au point de lui désobéir!

13, 14. a) Pourquoi était-​il tout à fait juste qu’Adam obéisse à Dieu? b) Que n’a pas fait Adam malgré tous les bienfaits qu’il avait reçus, et quelle attitude a-​t-​il adoptée?

13 Dieu avait donné à Adam tout ce qu’il fallait pour qu’il soit heureux. Ce n’est pas l’homme qui avait fait la terre de laquelle il tirait une excellente nourriture. Il n’avait pas créé non plus sa ravissante compagne, Ève. Il n’avait pas fait son propre corps, qui était doté des sens grâce auxquels il pouvait apprécier toutes les bonnes choses en sa possession. Malheureusement, bien qu’il aimât la vie merveilleuse qui lui avait été si généreusement offerte, Adam ne suivit pas la voie de l’obéissance.

14 Finalement, Adam en vint à faire passer ses prétendus intérêts avant ceux de son Père céleste. Il se soucia davantage de ses désirs immédiats que de la famille de Dieu et de la descendance encore en germe dans ses reins. Tout imparfaits qu’ils soient, les hommes eux-​mêmes méprisent celui qui trahit sa famille et qui condamne ses propres enfants à l’esclavage et à la mort. Or, c’est ce que fit Adam. — Romains 7:14.

15, 16. a) “L’arbre de la connaissance du bon et du mauvais” était-​il vraiment un arbre? b) Quelles autres questions se posent concernant cet arbre?

15 En quoi consistait le péché d’Adam? Il concernait “l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais”. Cet arbre a fait naître bien des hypothèses. Était-​ce vraiment un arbre? De quelle “connaissance” s’agissait-​il, et en quoi consistait le “bon” et le “mauvais”? Pourquoi Dieu avait-​il mis un tel arbre dans le jardin?

16 La Bible montre que l’arbre était bien réel, car elle en parle comme de l’un des arbres fruitiers du jardin (Genèse 2:9). Quelle “connaissance” l’arbre représentait-​il? La Bible de Jérusalem, traduction catholique, fait ce commentaire intéressant dans une note en bas de page à propos de Genèse 2:17:

17. D’après une note de la Bible de Jérusalem, quelle était cette “connaissance” représentée par l’arbre?

17 “Cette connaissance est un privilège que Dieu se réserve et que l’homme usurpera par le péché, [Genèse] 3:5, 22. Ce n’est donc ni l’omniscience, que l’homme déchu ne possède pas, ni le discernement moral, qu’avait déjà l’homme innocent et que Dieu ne peut pas refuser à sa créature raisonnable. C’est la faculté de décider soi-​même ce qui est bien et mal et d’agir en conséquence, une revendication d’autonomie morale, par laquelle l’homme renie son état de créature. Le premier péché a été un attentat à la souveraineté de Dieu, une faute d’orgueil.”

18. a) Que symbolisait l’arbre? b) Quelle décision l’homme parfait aurait-​il prise au préalable s’il péchait en mangeant de ‘l’arbre de la connaissance’?

18 En réalité, l’arbre symbolisait les bornes — la ligne de démarcation ou la limite du domaine propre de l’homme. Il était juste et même indispensable que Dieu informe Adam de l’existence de ces bornes. L’homme parfait ne mangerait du fruit de cet arbre que par un acte volontaire, délibéré. Ce geste indiquerait qu’il aurait décidé au préalable de s’affranchir de toute soumission à la domination divine et de marcher indépendamment de Dieu, en faisant ce qu’il estimerait être “bon” ou “mauvais” d’après ses propres critères.

LA SOUVERAINETÉ DE DIEU EST CONTESTÉE

19. En harmonie avec le principe énoncé en Romains 1:28, quelles ont été les conséquences du péché volontaire d’Adam, pour lui-​même et pour ses enfants?

19 Ainsi, l’homme a choisi la voie de l’indépendance vis-à-vis de Dieu, qui ne chercha pas à entraver le libre arbitre d’Adam. Mais le mauvais choix d’Adam lui attira, à lui et à ses enfants, toutes sortes de graves difficultés et des problèmes qu’il ne pouvait résoudre. — Romains 1:28.

20. Comment la faute d’Adam a-​t-​elle soulevé une question qui concerne toute l’humanité?

20 En outre, le geste d’Adam et de sa femme était beaucoup plus qu’un simple acte de rébellion. Cette rébellion du fils terrestre de Dieu soulevait une question: Y aurait-​il désormais un membre de la famille terrestre de Dieu qui, faisant usage de son libre arbitre, choisirait la fidélité à la domination de Dieu, et y en aurait-​il seulement un qui demeurerait fidèle malgré les pressions ou la tentation de gagner quelque chose en désobéissant? Dans ces conditions, l’intégrité et la fidélité de chaque homme et de chaque femme à naître seraient sujettes à caution dans l’esprit de toutes les créatures de Dieu au ciel et sur la terre.

21. Quelle question beaucoup plus importante que celle de l’intégrité des humains fut soulevée par le péché d’Adam?

21 Cependant, cet aspect du problème était secondaire. La question capitale était la contestation de la justice de Dieu en tant que Souverain et Chef, comme cela fut mis en lumière au cours d’événements qui survinrent 2 500 ans plus tard. On trouve une illustration de cette question dans un récit préservé pour notre instruction, celui de la vie d’un homme nommé Job.

22. Comment le livre de Job montre-​t-​il que l’intégrité et la fidélité de tous les humains sont devenues l’objet d’une controverse?

22 Le livre de Job révèle que celui qui lança ce défi était un ange de Dieu. Il se présenta devant le Très-Haut et, avec insolence, prétendit que la fidélité de Job, serviteur dévoué de Jéhovah, était uniquement motivée par l’égoïsme. Dieu permit donc à ce fils spirituel d’éprouver Job sévèrement. Mais, bien que Job se montrât fidèle dans l’épreuve, l’ange rebelle continua de l’accuser d’avoir le cœur mauvais. Jéhovah lui dit: “As-​tu fixé ton cœur sur mon serviteur Job, qu’il n’y a personne comme lui sur la terre, un homme irréprochable et droit, craignant Dieu et s’écartant du mal? Et jusqu’à présent il tient ferme son intégrité [sa conduite irréprochable et sa fidélité envers Dieu], bien que tu m’excites contre lui pour l’engloutir sans cause.” Mais l’ange répondit: “Peau pour peau, et tout ce qu’un homme a, il le donnera pour son âme. Pour changer, avance ta main, s’il te plaît, et touche jusqu’à son os et à sa chair, et vois s’il ne te maudit pas à ta face.” — Job 2:2-5.

23. Qu’arriva-​t-​il à Job pour avoir tenu ferme son intégrité en dépit de cruelles souffrances?

23 Dieu permit que Job soit mis à l’épreuve, sachant qu’il resterait fidèle. D’ailleurs, Job n’a pas été perdant en endurant des souffrances pendant un certain temps. En effet, à la fin de l’épreuve, Dieu lui accorda en récompense plus que tout ce qu’il possédait auparavant, notamment 140 années de vie supplémentaires. — Job 42:12-16; comparez avec Hébreux 11:6.

24. a) Qui était, en réalité, l’instigateur de la rébellion contre Dieu? b) Dans ce cas, Adam et Ève avaient-​ils des excuses?

24 Le récit de cet événement céleste invisible nous aide à comprendre la vraie raison pour laquelle Dieu permet le mal. C’est l’ange provocateur, connu sous le nom de Satan le Diable, qui était en réalité l’instigateur de la rébellion. Néanmoins, le premier couple humain, qui prit parti pour Satan quand il commença à lancer son défi, pécha volontairement. Il était donc sans excuse.

25, 26. a) Étant donné que c’est Satan le Diable qui a attaqué Adam sur la question de la fidélité au Créateur, peut-​on accuser Dieu d’avoir laissé Adam sans défense? b) Quel pouvait être le raisonnement de Satan quand il a décidé de s’en prendre à Ève?

25 Dieu avait donné à Adam l’instruction et les moyens nécessaires pour être parfaitement capable de lui rester fidèle, car il ne permettrait jamais qu’un de ses serviteurs subisse une telle attaque sans être en mesure de se défendre (I Corinthiens 10:13). Par conséquent, puisque Adam était parfaitement libre d’agir selon sa propre volonté, il aurait pu tenir ferme et démontrer sa fidélité. Aucun facteur indépendant de sa volonté ne pouvait le faire pécher, comme c’est le cas de nos jours pour l’humanité imparfaite. Son péché était absolument volontaire et délibéré.

26 L’adversaire de Dieu, le fils spirituel rebelle, cherchait une occasion pour amorcer la rébellion dans l’univers. Il voulait se servir d’Adam et Ève pour fomenter la contestation de la domination divine. Le récit biblique nous relate que Satan s’attaqua d’abord à la femme, confiant qu’après avoir triomphé d’Ève il pourrait alors exercer une forte pression sur Adam.

LA RÉBELLION CONTRE DIEU

27. Bien que ce soit un serpent qui ait parlé à Ève, comment savons-​nous qu’il n’était qu’un instrument du Diable?

27 Comment Satan a-​t-​il mis en œuvre son projet, c’est-à-dire la contestation de la domination de Dieu? Selon le récit biblique, une simple bête des champs, un serpent, parla à Ève. Évidemment, un animal n’est pas doté de la parole. En réalité, c’était Satan le Diable qui parlait en se servant d’un serpent. Parce qu’il se servit d’un serpent pour cette supercherie, Dieu l’appela “le serpent originel [trompeur]”. (Révélation 12:9.) Jésus révéla que c’était Satan l’instigateur de cette contestation de la souveraineté divine quand il déclara que le Diable était devenu “le père du mensonge” et un homicide lorsqu’il se lança dans la voie de la rébellion en Éden (Jean 8:44). La Bible relate ainsi ce premier mensonge et la rébellion:

28. D’après le récit contenu en Genèse 3:1-5, a) comment la question que Satan posa à Ève laissait-​elle entendre que Dieu la privait de quelque chose auquel elle avait droit, b) Ève ignorait-​elle la loi de Dieu qui interdisait de manger de ‘l’arbre de la connaissance’?

28 “Or le serpent se révéla être la plus prudente de toutes les bêtes sauvages des champs qu’avait faites Jéhovah Dieu. Il se mit donc à dire à la femme: ‘Est-​ce que vraiment Dieu a dit que vous ne devez pas manger de tout arbre du jardin?’ Et la femme dit au serpent: ‘Du fruit des arbres du jardin nous pouvons manger. Mais pour ce qui est de manger du fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit: “Vous ne devez pas en manger, non, vous ne devez pas y toucher, pour que vous ne mouriez pas.”’ Et le serpent dit à la femme: ‘Assurément vous ne mourrez pas. Car Dieu sait que, le jour même où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront à coup sûr et qu’à coup sûr vous serez comme Dieu, connaissant le bon et le mauvais.’” — Genèse 3:1-5.

29, 30. Comment Ève voyait-​elle le fruit de ‘l’arbre de la connaissance’ avant le mensonge de Satan, et comment le considéra-​t-​elle après?

29 Jusqu’à ce moment-​là, la femme avait obéi au commandement de ne pas manger de ‘l’arbre de la connaissance’ auquel le serpent avait fait allusion. Elle pouvait manger une nourriture très variée et elle ne manquait de rien. Elle comprenait qu’elle s’attirerait de graves ennuis si elle mangeait de cet arbre. Non pas que son fruit fût empoisonné, mais Dieu avait averti que celui qui en mangerait serait condamné à mourir. Or, si quelqu’un qui se promène dans les bois voit des plantes vénéneuses ou des arbres dont les fruits sont dangereux, est-​il tenté d’y toucher, d’en prendre et d’en manger? Non, cela ne l’attire pas. Il en était ainsi pour Ève. Mais le mensonge de Satan rendit cet arbre attirant. Elle préféra croire aux paroles du Diable transmises par un simple serpent plutôt qu’à celles de son Créateur. Nous lisons:

30 “Alors la femme vit que l’arbre était bon pour la nourriture et que c’était quelque chose d’enviable pour les yeux, oui, que l’arbre était désirable à regarder. Elle se mit donc à prendre de son fruit et à en manger.” — Genèse 3:6.

ÈVE EST TROMPÉE

31. Qu’a pu penser Ève quand le serpent s’est mis à lui parler?

31 Ève aurait dû être surprise d’entendre le serpent lui parler. Pourquoi ne fut-​elle pas frappée de stupeur ou pourquoi ne s’est-​elle pas enfuie? La Bible ne nous le dit pas. Il se peut qu’elle ait aperçu le serpent dans l’arbre et que sa manière d’agir ait attiré son attention. Comme elle savait que c’était un animal extrêmement prudent, elle pensa peut-être qu’il était très sage et, quand il se mit à parler, il lui parut posséder une sagesse toute particulière.

32, 33. a) Quelle liberté Ève pensa-​t-​elle connaître en mangeant du fruit? b) En prenant les devants, comment Ève a-​t-​elle, en fait, perdu la liberté?

32 Quoi qu’il en soit, le mensonge proféré par l’intermédiaire de cet animal la convainquit qu’elle ne mourrait pas si elle mangeait du fruit. Elle crut, au contraire, qu’elle obtiendrait des pouvoirs spéciaux, qu’elle serait comme Dieu, libre de déterminer par elle-​même la voie à suivre. Elle ne dépendrait plus de personne. Assurément, elle cessa de se soumettre à son mari qui lui avait fait connaître le commandement de Dieu. Elle prit les devants et mangea du fruit sans le consulter.

33 C’est pour cette raison que l’apôtre Paul insista sur la soumission de la femme chrétienne. Il fit remarquer qu’en s’imaginant parvenir à l’indépendance absolue, Ève obtint en fait tout le contraire, s’attirant les pires difficultés. Elle voulut faire ce pour quoi elle n’était pas faite. Paul déclara: “Ce n’est pas Adam qui a été trompé, mais c’est la femme qui, tout à fait trompée, est tombée dans la transgression.” — I Timothée 2:11-14.

LE MANQUE DE FOI D’ADAM

34, 35. a) Pourquoi Adam s’est-​il joint à la rébellion alors qu’il n’avait pas été trompé? b) Pourquoi le problème soulevé par le péché d’Ève était-​il beaucoup plus grave pour Adam que les problèmes quotidiens qu’il rencontrait en rapport avec le jardin d’Éden, et comment démontra-​t-​il son manque de foi?

34 Puisque Adam n’a pas été trompé, qu’est-​ce qui le poussa à suivre Ève dans sa rébellion? Il permit à son désir pour sa femme de l’emporter sur ses relations avec Dieu, si bien que lorsqu’il la retrouva, il prit le fruit qu’elle lui tendait. — Genèse 3:6.

35 La Bible ne relate pas la conversation qui eut lieu entre Adam et Ève. L’homme se retrouvait soudain avec un grave problème “sur les bras”. Peut-être avait-​il déjà eu à résoudre des problèmes dans l’exercice de son autorité sur les animaux ou dans son travail de culture du jardin, mais Ève le mettait là dans une situation qui touchait directement son cœur et qui mettait sa fidélité à l’épreuve. Il a pu se dire: ‘Pourquoi faut-​il qu’une chose aussi terrible m’arrive brusquement, alors que nous menons une vie heureuse? Pourquoi Dieu a-​t-​il laissé faire une telle chose?’ Sa foi en Dieu était mise à l’épreuve. Il aurait dû manifester plus d’amour pour Dieu, sachant que Dieu se tiendrait à ses côtés. — Psaume 34:15.

36, 37. a) Comment Adam montra-​t-​il que non seulement il manquait de foi, mais qu’en outre il se cherchait des excuses? b) Était-​il pleinement responsable de son geste?

36 Il ne fait aucun doute que Dieu aurait veillé sur son fils si celui-ci lui était resté fidèle. Il aurait fait en sorte qu’il soit parfaitement heureux (comparez avec Psaume 22:4, 5). Mais Adam manqua de foi. Pis encore, il essaya de se disculper en disant: “La femme que tu as donnée pour être avec moi, elle m’a donné du fruit de l’arbre et ainsi j’ai mangé.” — Genèse 3:12.

37 En se cherchant des excuses, Adam rejetait la faute sur la femme. Mais il était pleinement responsable, et en tant que chef de famille, c’est avec lui que Dieu traitait directement. Il était coupable. En réalité, Adam avait choisi la voie décrite en ces termes en Jacques 1:13-15:

38. Comment Jacques 1:13-15 décrit-​il le processus qui conduisit les humains parfaits qu’étaient Adam et Ève à pécher?

38 “Que personne dans l’épreuve ne dise: ‘C’est par Dieu que je suis éprouvé.’ Car Dieu ne peut être éprouvé par le mal, et lui-​même n’éprouve non plus personne. Mais chacun est éprouvé quand il se laisse entraîner et séduire par son propre désir. Puis le désir, lorsqu’il a été fécondé, enfante le péché, et le péché, lorsqu’il a été consommé, engendre la mort.”

TOUTE LA RACE HUMAINE EN SUBIT LES CONSÉQUENCES

39. a) En quel sens Adam mourut-​il “le jour” où il pécha (Genèse 2:17)? b) Comment la perte de sa spiritualité l’affecta-​t-​elle physiquement, et quelle en fut la conséquence pour ses enfants?

39 De ce fait, Adam devint pécheur. D’après le sens du mot hébreu traduit par “péché”, il “manqua le but”. Il ne répondait plus aux critères de la perfection. Ce jour-​là, il mourut spirituellement et il commença aussi à mourir physiquement. Il avait maintenant un défaut, une déficience morale qui allait l’affecter physiquement, car “l’aiguillon qui produit la mort, c’est le péché”. (I Corinthiens 15:56.) Adam ayant perdu toute spiritualité, ses facultés mentales étaient désormais déséquilibrées, ce qui contribua au dérèglement et à la détérioration de son corps physique. Il devait mourir (Genèse 3:19). En outre, il ne pouvait pas transmettre à ses enfants la force morale et physique parfaite qu’il ne possédait plus. C’est pourquoi “tous en effet ont péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu”, gloire qu’Adam avait reflétée autrefois dans sa perfection. — Romains 3:23.

40. a) Pourquoi Jéhovah Dieu chassa-​t-​il Adam du jardin d’Éden après son péché? b) Quelle mesure semblable est prise de nos jours par les congrégations chrétiennes en accord avec I Corinthiens 5:11-13?

40 Devenu pécheur, Adam n’avait plus le droit d’être en communion avec Jéhovah Dieu ni de vivre dans le paradis. S’adressant alors vraisemblablement à son Fils céleste premier-né, dont il s’était servi dans son œuvre créatrice (Colossiens 1:13, 15, 17), Jéhovah lui déclara: “‘Voici que l’homme est devenu comme l’un de nous en connaissant le bon et le mauvais, et maintenant, afin qu’il n’avance pas sa main et ne prenne aussi du fruit de l’arbre de vie, et ne mange, et ne vive jusqu’à des temps indéfinis, —’ Sur quoi Jéhovah Dieu le fit sortir du jardin d’Éden pour cultiver le sol d’où il avait été pris.” (Genèse 3:22, 23). De même, aujourd’hui, les Écritures ordonnent qu’une personne corrompue ou immorale qui ne se repent pas soit exclue de toute communion ou association avec la congrégation chrétienne. — I Corinthiens 5:11-13.

41. Puisque nous avons tous une faiblesse héréditaire, pouvons-​nous attribuer toutes nos fautes à cette condition (Romains 3:23; 5:12)?

41 Quelles furent les conséquences du péché d’Adam pour la race humaine? Il en résulta une faiblesse héréditaire. Cependant, on ne peut à bon droit attribuer toutes les fautes que l’on commet à cette faiblesse, car, en fait, il peut arriver à tous de pécher volontairement et donc de porter individuellement une part de responsabilité. Le péché s’est propagé parmi les humains de sorte que sa malignité extrême (cause de tant de souffrances et de chagrin) est devenue manifeste. Le péché a régné sur les humains, s’insinuant dans pratiquement toutes leurs pensées et leurs actions, et l’égoïsme s’est profondément enraciné en eux. — Romains 5:14.

DIEU RELÈVE LE DÉFI

42. a) Qu’est-​ce que Satan a contesté? b) Que prétendit le Diable à ce sujet?

42 Heureusement, dans sa faveur imméritée et son amour pour la race humaine, Dieu ne l’a pas abandonnée, ce qui l’aurait condamnée définitivement à l’extinction. Pensez toutefois à la situation de Dieu: sa justice, sa droiture et sa dignité en tant que Chef ou Souverain étaient contestées. D’après le Diable, Jéhovah ne régnait pas avec amour. Il prétendait que si les créatures intelligentes obéissaient à Dieu, ce n’était pas parce qu’elles aimaient sa domination et qu’elles la préféraient à toute autre. Il affirmait au contraire qu’elles ne soutenaient la souveraineté de Dieu que parce que celui-ci leur donnait de bonnes choses en retour, autrement dit parce qu’il achetait leur obéissance (Job 1:9-11). Qui plus est, le Diable accusait Dieu de frustrer ses créatures de choses auxquelles elles avaient droit, notamment d’une entière indépendance vis-à-vis de lui et de la liberté d’agir selon leur bon plaisir. — Genèse 3:5.

43. Pourquoi au lieu de détruire le Diable sur-le-champ, le Dieu Tout-Puissant a-​t-​il au contraire permis la méchanceté pendant un certain temps?

43 Dieu savait que sa domination était juste. Il aurait pu détruire le Diable sur-le-champ. Mais cela n’aurait pas réglé la question soulevée. Effectivement, le défi de Satan, soutenu par Adam et Ève, a non seulement discrédité le nom et le gouvernement de Dieu, mais il portait aussi ombrage à la réputation de toutes les créatures intelligentes de l’univers. C’est pourquoi, par égard pour sa propre réputation de Roi et pour tous ses enfants fidèles vivants et à naître, Dieu permit que la méchanceté existe pendant un temps limité.

44. a) Où serions-​nous aujourd’hui si Dieu avait immédiatement ôté la vie à Adam et Ève? b) Quelle confiance avait-​il dans les humains qui naîtraient plus tard, et cette confiance était-​elle justifiée?

44 Si Dieu avait immédiatement mis à mort Adam et Ève, aucun de nous n’aurait jamais vu le jour. Bien qu’Adam et Ève aient mal tourné, Dieu savait qu’il n’en serait pas de même pour tous leurs descendants. Beaucoup d’entre eux le serviraient malgré toutes les épreuves que le Diable leur susciterait. Par conséquent, Dieu laissa Satan, devenu hors-la-loi, poursuivre son action, et il permit à Adam et Ève d’engendrer des enfants. Les récits bibliques témoignent que beaucoup de leurs descendants se sont montrés fidèles. — Hébreux chapitre 11.

45. a) Qui a souffert le plus longtemps de la permission du mal? b) Qui, en réalité, a bénéficié de la patience de Dieu?

45 En dépit des mauvaises conditions, la plupart des humains ont été heureux de pouvoir jouir d’une vie même limitée. À quelques exceptions près, les hommes n’ont souffert que relativement peu d’années au cours de leur vie, si bien que malgré les difficultés la plupart des gens sont contents d’être venus au monde. De son côté, Jéhovah Dieu a toléré ces mauvaises choses et a été témoin de la méchanceté et des souffrances pendant environ 6 000 ans. Lui, le Père de la famille universelle, en est profondément peiné (comparez avec Psaume 78:40). Il avait le pouvoir de détruire le mal n’importe quand, mais c’est à dessein qu’il ne l’a pas fait. Il n’agit pas ainsi pour lui-​même, mais dans l’intérêt présent et éternel des créatures intelligentes de l’univers (Luc 18:7, 8; Job 35:6-8). Cependant, l’Histoire et la Bible démontrent que la question soulevée est sur le point d’être définitivement tranchée.

46. Quel bienfait résultera du règlement complet de la question relative à la domination de Dieu, bien qu’il ait fallu environ 6 000 ans pour cela?

46 Si Dieu a agi ainsi, c’est aussi pour une raison juridique. Par exemple, quand une affaire est portée devant la Cour suprême d’un pays, qu’elle y est débattue et jugée, la décision prise par cette cour sert de précédent pour régler tous les cas similaires qui peuvent se présenter par la suite. De même, cette question qui touche tout l’univers et qui sera réglée par la Cour suprême céleste fera jurisprudence. La méchanceté, avec son escorte de souffrances, ne sera plus jamais tolérée et ne troublera donc plus l’univers. La Bible nous donne une idée du Tribunal de Dieu en Daniel 7:9, 10.

47. Outre le règlement de la question relative à sa justice en tant que Souverain, quelle mesure Dieu a-​t-​il prise?

47 Dieu a donc toléré la méchanceté et les souffrances afin de trancher la question de sa souveraineté universelle. Tout en réglant cette question, Dieu a pris une mesure pour libérer la race humaine de sa triste condition. Cette mesure effacera tous les effets néfastes du règne du péché sur l’humanité. Quelle est cette mesure? Cette question très intéressante sera l’objet du chapitre 6 de ce livre.

[Questions d’étude]

[Illustration, page 51]

Grâce à l’instruction qu’il reçut de Dieu, Adam apprit à exercer la domination sur les animaux.

[Illustration, page 63]

Quand une affaire a été bien jugée, la décision sert de précédent. De même, quand la Cour suprême céleste tranchera la question de la souveraineté universelle, toute la création en retirera des bienfaits.