Aller au contenu

Aller à la table des matières

Pourquoi Jéhovah a-t-il des témoins?

Pourquoi Jéhovah a-t-il des témoins?

Chapitre 1

Pourquoi Jéhovah a-​t-​il des témoins?

LES TÉMOINS DE JÉHOVAH sont mondialement connus pour leur détermination à parler à tous de Jéhovah Dieu et de son Royaume. Ils ont aussi la réputation de rester attachés à leurs croyances face à n’importe quelle opposition, même face à la mort.

“Les principales victimes de la persécution religieuse aux États-Unis durant le XXsiècle ont été les Témoins de Jéhovah”, lit-​on dans un ouvrage d’Archibald Cox intitulé The Court and the Constitution ([Les tribunaux et la Constitution] 1987). “Les Témoins de Jéhovah (...) ont été harcelés et persécutés par des gouvernements dans le monde entier, déclare Tony Hodges. Dans l’Allemagne nazie, on les a rassemblés et envoyés dans des camps de concentration. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Société [Watch Tower] a été interdite en Australie et au Canada. (...) Maintenant [dans les années 70], les Témoins de Jéhovah sont pourchassés en Afrique.” — Jehovah’s Witnesses in Africa (Les Témoins de Jéhovah en Afrique), édition de 1985.

Pourquoi une telle persécution? Quel est l’objectif de la prédication? Les Témoins de Jéhovah ont-​ils réellement reçu leur mission de Dieu? Et pourquoi Jéhovah aurait-​il des témoins, humains et imparfaits de surcroît? Les réponses ont un lien avec des grandes questions en cours de jugement dans le cadre d’un procès universel, de loin le plus important des procès qui aient jamais été engagés. Il nous faut examiner ces grandes questions si nous voulons comprendre pourquoi Jéhovah a des témoins et pourquoi ces témoins sont prêts à endurer l’opposition la plus vive.

La souveraineté de Jéhovah est contestée

Ces questions capitales mettent en cause la légitimité de la souveraineté de Jéhovah Dieu, de sa domination suprême. Il est le Souverain de l’univers parce qu’il est Créateur, Dieu et Tout-Puissant (Gen. 17:1; Ex. 6:3; Rév. 4:11). Il est donc légitime qu’il domine sur tout ce qui est dans le ciel et sur la terre (1 Chron. 29:12, note). Mais il exerce toujours sa souveraineté dans l’amour (voir Jérémie 9:24). Que demande-​t-​il en retour de ses créatures intelligentes? Il veut qu’elles l’aiment et qu’elles reconnaissent sa souveraineté (Ps. 84:10). Pourtant, il y a des milliers d’années de cela, on a contesté la légitimité de la souveraineté de Jéhovah. Qui, et de quelle façon? Le premier livre de la Bible, c’est-à-dire la Genèse, jette une lumière sur le sujet.

La Genèse raconte que Dieu a créé Adam et Ève, le premier couple humain, et leur a offert pour habitat un beau jardin. Ils devaient obéir à ce commandement divin: “De tout arbre du jardin tu pourras manger à satiété. Mais pour ce qui est de l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais, tu ne devras pas en manger, car le jour où tu en mangeras, tu mourras à coup sûr.” (Gen. 2:16, 17). Qu’était cet “arbre de la connaissance du bon et du mauvais”, et que signifierait la consommation de son fruit?

Il s’agissait d’un arbre réel, mais que Dieu utilisait comme symbole. Parce que Dieu l’a appelé “l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais” et qu’il a ordonné de ne pas manger de son fruit, l’arbre symbolisait fort bien son droit de déterminer pour les humains ce qui est “bon” (ce qui lui plaît) et ce qui est “mauvais” (ce qui lui déplaît). Par conséquent, la présence de cet arbre mettait à l’épreuve le respect de l’homme pour la souveraineté de Dieu. Hélas! les deux premiers humains ont désobéi à Dieu et mangé du fruit défendu. À cette épreuve de leur obéissance et de leur reconnaissance, épreuve simple, mais de grande portée, ils ont échoué. — Gen. 3:1-6.

Cet acte, bénin en apparence, constituait une rébellion contre la souveraineté de Jéhovah. En quel sens? Pour saisir la portée de l’acte d’Adam et Ève, il faut comprendre de quelle manière les humains sont faits. Lorsque Jéhovah créa le premier homme et la première femme, il leur fit un don remarquable: le libre arbitre. En complément de ce don, il les dota de facultés mentales comme celles de la perception, du raisonnement et du jugement (Héb. 5:14). Ils n’avaient rien de robots sans intelligence, ni d’animaux mus par le seul instinct. Toutefois, leur liberté était relative, subordonnée aux lois de Dieu (voir Jérémie 10:23, 24). Adam et Ève ont choisi de manger du fruit défendu. Ce faisant, ils ont mal utilisé leur liberté. Comment en sont-​ils arrivés là?

La Bible explique qu’auparavant une créature spirituelle de Dieu avait délibérément décidé de s’opposer et de résister à Dieu. Cette créature, qui plus tard a été connue sous le nom de Satan, a utilisé un serpent qui vivait en Éden pour parler à Ève et l’amener, elle, puis, par elle, Adam, à cesser de se soumettre à la souveraineté de Dieu (Rév. 12:9). En mangeant du fruit de l’arbre, Adam et Ève plaçaient leur jugement au-dessus de celui de Dieu, indiquant qu’ils voulaient être eux-​mêmes juges de ce qui était bon et de ce qui était mauvais. — Gen. 3:22.

La question soulevée était donc la suivante: Jéhovah est-​il en droit de dominer les humains, et exerce-​t-​il sa souveraineté dans le meilleur intérêt de ses sujets? Elle était nettement sous-entendue dans ces propos que le Serpent a tenus à Ève: “Est-​ce que vraiment Dieu a dit que vous ne devez pas manger de tout arbre du jardin?” Il insinuait que Dieu, à tort, privait la femme et son mari de quelque chose de bon. — Gen. 3:1.

La rébellion en Éden a soulevé une autre question: Dans l’épreuve, les humains peuvent-​ils être fidèles à Dieu? Vingt-quatre siècles plus tard, elle a été précisée dans l’affaire de Job, un homme fidèle. Satan, la ‘voix’ qui avait parlé derrière le serpent, défia Jéhovah en face, disant: “Est-​ce pour rien que Job a craint Dieu?” Puis il lança cette accusation: “N’as-​tu pas dressé une haie autour de lui, et autour de sa maison, et autour de tout ce qui est à lui, à la ronde? L’œuvre de ses mains, tu l’as bénie, et son cheptel s’est répandu sur la terre.” De cette façon, il laissait entendre que si Job se montrait droit, c’était par intérêt. Et il porta cette autre accusation: “Peau pour peau, et tout ce qu’un homme a, il le donnera pour son âme.” Étant donné que, selon la remarque de Jéhovah, ‘il n’y avait personne comme Job sur la terre’, la prétention de Satan était bel et bien de pouvoir détourner de Dieu tout homme qui le sert (Job 1:8-11; 2:4). Par conséquent, indirectement, c’est l’intégrité de tous les serviteurs de Dieu qui était mise en doute, ainsi que leur fidélité à Sa souveraineté.

Une fois soulevées, les questions devaient être réglées. Le temps écoulé, maintenant quelque 6 000 ans, et le lamentable échec des gouvernements montrent clairement que les humains ont besoin de la souveraineté de Dieu. Mais en veulent-​ils? Y a-​t-​il des humains prêts à manifester une considération sincère pour la souveraineté légitime de Jéhovah? Oui! Jéhovah a ses témoins! Toutefois, avant de considérer leur témoignage, voyons ce que signifie être un témoin.

Ce que signifie être un témoin

On comprend mieux ce que signifie être un témoin pour Jéhovah en reprenant, dans la langue originale, les mots qui ont été traduits par “témoin” et “témoigner”. Dans les Écritures hébraïques, le nom rendu par “témoin” (ʽédh) dérive d’un verbe (ʽoudh) qui veut dire “revenir” ou “répéter, refaire”. Au sujet du nom (ʽédh), un lexique (Theological Wordbook of the Old Testament) donne cette explication: “Un témoin est quelqu’un qui, par la répétition, soutient énergiquement son témoignage. Le mot [ʽédh] est très courant dans le langage juridique.” Un dictionnaire étymologique de l’hébreu (A Comprehensive Etymological Dictionary of the Hebrew Language for Readers of English) dit encore: “Le sens orig[inal] [du verbe ʽoudh] était prob[ablement]: ‘Il a répété avec force.’”

Dans les Écritures grecques chrétiennes, les mots grecs rendus par “témoin” (martus) et “témoigner” (marturéô) avaient aussi une connotation juridique; cependant, avec le temps, ils ont pris un sens plus large. Selon un dictionnaire de théologie (Theological Dictionary of the New Testament), “le concept de témoin s’emploie à la fois dans le sens de quelqu’un qui témoigne de faits vérifiables et dans celui de quelqu’un qui témoigne de vérités, c’est-à-dire qui exprime et confesse des convictions”. Donc, un témoin est quelqu’un qui, soit rapporte des faits dont il a eu connaissance directement, soit proclame des opinions ou des vérités dont il est convaincu *.

La fidélité des chrétiens du Ier siècle a ajouté au mot “témoin” un autre sens. En effet, beaucoup de ces premiers chrétiens ont témoigné malgré la persécution et face à la mort (Actes 22:20; Rév. 2:13). En conséquence, vers le IIsiècle de notre ère, le mot grec traduit par témoin (martus, d’où vient également le mot “martyr”) a pris le sens de personne prête à “sceller par sa mort le sérieux de son témoignage ou de sa confession”. Ces chrétiens n’ont pas été appelés témoins parce qu’ils sont morts; ils sont morts parce qu’ils étaient des témoins fidèles.

Dès lors, qui ont été les premiers témoins de Jéhovah? Qui a été disposé à proclamer, à ‘répéter avec force’ — par la parole et par son mode de vie — que Jéhovah est le Souverain légitime? Qui a été désireux de rester fidèle à Dieu, même jusqu’à la mort?

Les premiers témoins de Jéhovah

L’apôtre Paul a dit: “Une si grande nuée [gr. néphos, c’est-à-dire masse nuageuse] de témoins (...) nous entoure.” (Héb. 12:1). Cette ‘masse nuageuse’ de témoins a commencé à se former peu après la rébellion contre la souveraineté de Dieu en Éden.

En Hébreux 11:4, Paul montre que le premier témoin de Jéhovah fut Abel. Il dit: “Par la foi, Abel offrit à Dieu un sacrifice de plus grande valeur que celui de Caïn et, grâce à elle, il reçut le témoignage qu’il était juste, Dieu rendant témoignage à propos de ses dons; et grâce à elle, bien que mort, il parle encore.” De quelle manière a-​t-​il été un témoin pour Jéhovah? La réponse réside certainement dans la raison pour laquelle son sacrifice a été “de plus grande valeur” que celui de Caïn.

En termes simples, Abel a fait la bonne offrande avec les bonnes motivations, et il l’a appuyée par des actions qui convenaient. Comme don, il a fait un sacrifice sanglant représentant la vie des premiers-nés de son troupeau; Caïn, lui, a offert des produits alimentaires sans vie (Gen. 4:3, 4). Le sacrifice de Caïn n’était pas motivé par la foi qui a rendu acceptable l’offrande d’Abel. Caïn devait modifier sa façon d’adorer. Mais il n’a pas agi dans ce sens; au contraire, il a dévoilé la mauvaise disposition de son cœur en rejetant les conseils et les avertissements de Dieu et en assassinant le fidèle Abel. — Gen. 4:6-8; 1 Jean 3:11, 12.

Abel a manifesté la foi que ses parents n’ont pas eue. Par sa fidélité, il a exprimé sa conviction que la souveraineté de Jéhovah est juste et légitime. Pendant toute sa vie qui dura un siècle environ, Abel a démontré qu’un homme peut être fidèle à Dieu jusqu’à sceller par sa mort son témoignage. Son sang “parle encore” en ce sens que le récit de son martyre, récit inspiré de Dieu, a été conservé dans la Bible pour les générations ultérieures.

Environ cinq siècles après la mort d’Abel, Hénoch a commencé à ‘marcher avec le vrai Dieu’, c’est-à-dire à suivre une ligne de conduite conforme aux critères divins de ce qui est bon et mauvais (Gen. 5:24). À cette époque-​là, le rejet de la souveraineté de Dieu avait amené une prolifération de pratiques impies chez les humains. Hénoch était convaincu que le Souverain suprême prendrait des mesures contre les impies, et l’esprit de Dieu le poussa à annoncer leur destruction (Jude 14, 15). Hénoch est resté un témoin fidèle même jusqu’à la mort, car Jéhovah “le prit”, vraisemblablement pour lui éviter une mort violente aux mains de ses ennemis (Héb. 11:5). On pouvait donc ajouter son nom à la liste toujours plus longue de la “grande nuée de témoins” des temps préchrétiens.

L’impiété a continué d’envahir les affaires humaines. Du vivant de Noé, qui est né environ 70 ans après la mort de Hénoch, des anges, des fils de Dieu, sont venus sur terre, certainement en prenant une forme humaine, et ont vécu avec de jolies femmes. On a appelé Néphilim les descendants qu’ils ont engendrés; c’étaient des géants parmi les hommes (Gen. 6:1-4). Quelles ont été les conséquences de cette union contre nature de créatures spirituelles avec des créatures humaines, et qu’a apporté la race hybride engendrée par ces liaisons? Voici la réponse du récit inspiré: “En conséquence, Jéhovah vit que la méchanceté de l’homme était abondante sur la terre et que toute inclination des pensées de son cœur n’était toujours que mauvaise. Ainsi Dieu vit la terre et voici qu’elle était dégradée, car toute chair avait dégradé sa voie sur la terre.” (Gen. 6:5, 12). Quelle tristesse de voir la terre, le marchepied de Dieu, ainsi “pleine de violence”! — Gen. 6:13; És. 66:1.

Noé, lui, “était un homme juste”, un homme qui “se montrait sans défaut parmi ses contemporains”. (Gen. 6:9.) Il donnait la preuve de sa soumission à la souveraineté de Dieu en agissant ‘selon tout ce que Dieu lui ordonnait’ (Gn 6:22). Mû par la foi, il “construisit une arche pour sauver sa maisonnée”. (Héb. 11:7.) Mais Noé a été plus qu’un constructeur; “prédicateur [ou héraut] de justice”, il a averti ses contemporains d’une destruction imminente (2 Pierre 2:5). Malgré le courageux témoignage de Noé, la génération méchante d’alors ‘ne s’aperçut de rien jusqu’à ce que le déluge vînt et l’emportât toute’. — Mat. 24:37-39.

Après l’époque de Noé et du déluge, Jéhovah a eu des témoins parmi les patriarches. Abraham, Isaac, Jacob et Joseph figurent en début de liste dans la nuée de témoins préchrétiens (Héb. 11:8-22; 12:1). Ces hommes ont démontré qu’ils soutenaient la souveraineté de Jéhovah, et ce en restant intègres (Gen. 18:18, 19). Ils ont ainsi contribué à la sanctification du nom de Jéhovah. Au lieu de chercher la sécurité dans quelque royaume terrestre, ils “ont déclaré publiquement qu’ils étaient des étrangers et des résidents temporaires dans le pays”, attendant avec foi “la ville qui a de vrais fondements, ville dont Dieu est le bâtisseur et l’auteur”. (Héb. 11:10, 13.) Ils ont accepté Jéhovah pour Chef, ancrant leur espoir dans ce qu’il leur avait promis: le Royaume céleste qui serait une expression de sa souveraineté légitime.

Au XVIsiècle avant notre ère, les descendants d’Abraham étaient des esclaves qui aspiraient à être libérés du joug égyptien. C’est alors que Moïse et son frère Aaron sont devenus des figures importantes dans un ‘combat des dieux’. Ils ont comparu devant Pharaon et lui ont transmis cet ultimatum de Jéhovah: “Renvoie mon peuple.” Mais l’orgueilleux pharaon a endurci son cœur; il ne voulait pas perdre tout un peuple d’esclaves. “Qui est Jéhovah, a-​t-​il répondu, pour que j’obéisse à sa voix en renvoyant Israël? Je ne connais pas du tout Jéhovah et, d’autre part, je ne vais pas renvoyer Israël.” (Ex. 5:1, 2). Par cette réponse dédaigneuse, Pharaon, considéré lui-​même comme un dieu vivant, a refusé de reconnaître la divinité de Jéhovah.

La question de la divinité ayant été soulevée, Jéhovah a alors prouvé qu’il est le vrai Dieu. Pharaon, par l’intermédiaire de ses prêtres-magiciens, a fait appel aux forces conjuguées des dieux d’Égypte pour défier la puissance de Jéhovah. Mais Jéhovah a envoyé dix plaies, que Moïse et Aaron annonçaient l’une après l’autre, pour montrer qu’il dominait les éléments naturels et les créatures terrestres, et pour affirmer sa suprématie sur les dieux d’Égypte (Ex. 9:13-16; 12:12). À la suite de la dixième plaie, Jéhovah a fait sortir Israël d’Égypte par “une main forte”. — Ex. 13:9.

Il a fallu beaucoup de courage et de foi à Moïse, le “plus humble de tous les hommes”, pour se présenter devant Pharaon, pas seulement une, mais plusieurs fois (Nomb. 12:3). Il n’a cependant jamais édulcoré le message que Jéhovah lui ordonnait de transmettre à Pharaon. Même la menace de mort n’a pu faire cesser son témoignage (Ex. 10:28, 29; Héb. 11:27)! Moïse était un témoin au vrai sens du terme; il ‘répéta avec force’ son témoignage à la divinité de Jéhovah.

Après la libération d’Égypte en 1513 avant notre ère, Moïse a écrit le livre de la Genèse. Il a ainsi inauguré une ère nouvelle, celle de la rédaction de la Bible. Étant donné que ce fut aussi lui, selon toute apparence, qui rédigea le livre de Job, il avait une certaine intelligence de ce qui opposait Dieu et Satan. Toutefois, à mesure que la Bible s’écrivait, les questions concernant la souveraineté de Dieu et l’intégrité des humains étaient enregistrées clairement; ainsi, toutes les personnes concernées ont pu acquérir une connaissance complète des grandes questions en jeu. C’est aussi en 1513 avant notre ère que Jéhovah a commencé à préparer la formation d’une nation de témoins.

Une nation de témoins

Le troisième mois après leur sortie d’Égypte, Jéhovah a conclu avec les Israélites une alliance exclusive, faisant d’eux sa “propriété spéciale”. (Ex. 19:5, 6.) Par l’intermédiaire de Moïse, il les traitait désormais en nation, leur donnant un gouvernement théocratique fondé sur l’alliance de la Loi, leur constitution nationale (És. 33:22). Ils étaient le peuple élu de Jéhovah, organisé pour le représenter en sa qualité de Souverain Seigneur.

Cependant, au cours des siècles qui ont suivi, Israël n’a pas toujours reconnu la souveraineté de Jéhovah. Installés en Terre promise, les Israélites ont parfois fait défection et adoré les dieux démoniaques des nations. Parce qu’ils ne lui obéissaient pas, à lui le Souverain légitime, Jéhovah a laissé les nations les piller, ce qui a donné l’impression que les dieux de ces nations étaient plus forts que Lui (És. 42:18-25). Mais, au VIIIsiècle avant notre ère, Jéhovah a défié ouvertement les dieux des nations afin de dissiper cette idée fausse et de régler la question suivante: Qui est le vrai Dieu?

Par l’intermédiaire du prophète Ésaïe, il a lancé ce défi: “Qui, parmi eux [les dieux des nations], peut [avec exactitude] révéler cela [cette prophétie]? Ou bien peuvent-​ils nous faire entendre les premières choses [c’est-à-dire: les choses avant qu’elles arrivent]? Qu’ils [ces dieux] produisent leurs témoins, pour qu’ils soient déclarés justes, ou bien qu’ils [les gens des nations] entendent et disent: ‘C’est la vérité!’” (És. 43:9). En effet, les dieux des nations étaient mis au défi de produire des témoins capables d’attester au sujet des prophéties de leurs dieux: “C’est la vérité!” Mais ces dieux n’ont pas été capables de produire de vrais témoins de leur divinité, pas même un seul!

Jéhovah a fait comprendre aux Israélites qu’ils avaient une responsabilité dans le règlement de la question précitée, à savoir: Qui est le vrai Dieu? En effet, il a dit: “Vous êtes mes témoins, (...) oui, mon serviteur que j’ai choisi, afin que vous sachiez et ayez foi en moi, et que vous compreniez que je suis le Même. Avant moi aucun Dieu ne fut formé, et après moi il continua de n’y en avoir aucun. Moi, moi je suis Jéhovah, et en dehors de moi il n’y a pas de sauveur. Moi, j’ai révélé, et j’ai sauvé, et je l’ai fait entendre, quand il n’y avait pas de dieu étranger parmi vous. Vous êtes donc mes témoins (...) et je suis Dieu.” — És. 43:10-12.

Par conséquent, le peuple de Dieu, Israël, constituait une nation de témoins. Les Israélites pouvaient soutenir énergiquement la souveraineté légitime de Jéhovah. Étant donné ce qu’ils avaient vécu, ils pouvaient proclamer avec conviction que Jéhovah est le grand Libérateur de son peuple et le Dieu aux prophéties véridiques.

Témoignage au sujet du Messie

Malgré l’abondance des témoignages de cette ‘masse nuageuse’ de témoins préchrétiens, les questions soulevées n’étaient pas complètement réglées en ce qui concernait Dieu. Pourquoi? Parce qu’au moment fixé par Dieu, une fois que serait faite la preuve indéniable que les humains ont besoin de la domination de Jéhovah et qu’ils ne peuvent se gouverner eux-​mêmes avec succès, Jéhovah devait exécuter son jugement sur quiconque refuserait de respecter son autorité légitime. En outre, les questions soulevées dépassaient largement le cadre des sphères humaines. Puisque c’était un ange qui s’était rebellé en Éden, la question de la fidélité à la souveraineté de Dieu rejaillissait sur Ses créatures célestes et les impliquait. C’est pourquoi Jéhovah s’est proposé de faire venir un fils spirituel sur la terre, où Satan aurait l’entière faculté de l’éprouver. Ce fils spirituel se verrait offrir la possibilité de régler, d’une manière parfaite, cette question: Un humain sera-​t-​il fidèle à Dieu quelle que soit l’épreuve à laquelle il sera soumis? Ayant ainsi démontré sa fidélité, ce fils de Dieu serait, plus que tout autre, celui qui défendrait avec succès Jéhovah; il détruirait les méchants et accomplirait totalement le dessein originel de Dieu relatif à la terre.

Mais à quoi le reconnaîtrait-​on? En Éden, Jéhovah avait promis une “postérité” qui écraserait à la tête l’Adversaire, le “serpent”, et défendrait avec succès la souveraineté divine (Gen. 3:15). Par l’intermédiaire des prophètes hébreux, il a fourni sur cette “postérité” messianique de nombreux détails — ses origines, ses activités, et même l’époque où elle apparaîtrait. — Gen. 12:1-3; 22:15-18; 49:10; 2 Sam. 7:12-16; És. 7:14; Dan. 9:24-27; Michée 5:2.

Vers le milieu du Vsiècle avant notre ère, les Écritures hébraïques étant achevées, les prophéties étaient en place; on n’attendait plus que la venue du Messie qui les accomplirait. Le chapitre suivant traite du témoignage de ce témoin-​là, qui fut en réalité le plus grand témoin de Dieu.

[Note]

^ § 17 Par exemple, des chrétiens du Ier siècle ont pu, pour les avoir vécus, témoigner de faits historiques concernant Jésus (sa vie, sa mort et sa résurrection) (Actes 1:21, 22; 10:40, 41). Toutefois, les personnes qui, plus tard, ont eu foi en Jésus ont pu, elles aussi, témoigner en proclamant à d’autres l’importance de sa vie, de sa mort et de sa résurrection. — Actes 22:15.

[Entrefilet, page 11]

Les humains peuvent choisir de recevoir les bienfaits de la souveraineté de Jéhovah. Mais, pour cela, il leur faut en entendre parler.

[Entrefilet, page 13]

Abel a été le premier témoin de Jéhovah.

[Entrefilet, page 14]

Hénoch a rendu témoignage au sujet du châtiment que Dieu réserverait aux impies.

[Entrefilet, page 17]

Jéhovah a fait comprendre à une nation tout entière que ses membres avaient la responsabilité d’être ses témoins.

[Entrefilet, page 18]

“Vous êtes mes témoins, (...) et je suis Dieu.”

[Illustration, page 10]

Les événements survenus en Éden ont soulevé ces importantes questions: La souveraineté de Jéhovah est-​elle légitime? Ses créatures lui seront-​elles fidèles?

[Illustration, page 15]

Noé a été un prédicateur de justice avant que Dieu ne détruise le monde par un déluge.

[Illustration, pages 16, 17]

Moïse et Aaron ont attesté avec force la divinité de Jéhovah devant Pharaon.