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Pourquoi beaucoup de gens actuellement vivants espèrent ne jamais mourir

Pourquoi beaucoup de gens actuellement vivants espèrent ne jamais mourir

Chapitre 18

Pourquoi beaucoup de gens actuellement vivants espèrent ne jamais mourir

IL EST proche le temps où le Royaume de Dieu va commencer à gérer toutes les affaires terrestres. Or à vous s’offre la possibilité de figurer parmi ceux qui seront témoins des immenses bienfaits dont il comblera l’humanité. Rien de gratuit dans cette affirmation. Les preuves sont multiples, dont certaines sont des événements que vous avez vus vous-​même.

Il y a des siècles Jéhovah a révélé à quelle époque exactement il conférerait la domination à celui qui serait désigné par lui pour être roi sur le monde des hommes. Dieu usa pour cela de symboles qu’il transmit au moyen d’un rêve.

Cela vous semble-​t-​il étrange que Dieu utilise de tels moyens pour communiquer aux hommes des choses d’une importance vitale? Voyez ce qui se fait aujourd’hui dans le domaine des transmissions. On envoie à travers l’espace des messages codés qui, arrivés à destination, doivent être traduits en clair par l’homme ou par la machine. Ce n’est pas sans raison que s’emploie ce mode de communication. On tient, en effet, à ce que le sens du texte reste caché pour ceux qui n’ont pas le droit de le connaître.

Pareillement, si Dieu use de symboles, ce n’est pas non plus sans raison. Pour en comprendre la signification, il faut, en effet, une certaine application. Or, cet effort, beaucoup de gens ne sont pas disposés à le faire, faute d’avoir pour Dieu et pour la vérité un amour véritable. C’est pourquoi les “saints secrets du royaume” restent cachés pour eux. — Matthieu 13:11-15.

UN ANTIQUE SONGE PROPHÉTIQUE

Le livre biblique de Daniel renferme dans ses pages l’un de ces “saints secrets”. On y trouve des données qui permettent de déterminer à quelle époque le roi divinement désigné serait investi du pouvoir royal. En effet, dans le quatrième chapitre de cet ouvrage figure le récit d’un rêve qui fut envoyé par Dieu à Nébucadnezzar, roi de Babylone. Quel était le but de ce songe et comment se réalisa-​t-​il? Voici ce que dit la Bible:

“[C’est] à seule fin que les vivants sachent que le Très-Haut est Chef dans le royaume des humains, et qu’il le donne à qui il veut, et qu’il établit sur lui le plus humble des humains.” — Daniel 4:17.

Dans ce rêve il est question d’un arbre immense qui fut abattu sur l’ordre d’“un saint”, d’un ange. La souche de l’arbre fut alors entourée de liens qui devaient l’empêcher de germer. Elle devait rester liée durant “sept temps”, au milieu de “l’herbe des champs”. — Daniel 4:13-16.

Que signifiait ce songe? Voici l’explication qui en fut donnée à Nébucadnezzar par le prophète Daniel, divinement inspiré:

“L’arbre que tu as contemplé (...) c’est toi, ô roi, car tu es devenu grand et tu es devenu fort, et ta grandeur est devenue grande et a atteint jusqu’aux cieux, et ta domination, jusqu’à l’extrémité de la terre.

“Et parce que le roi a vu un veilleur, oui, un saint, descendre des cieux et dire: ‘Abattez l’arbre et saccagez-​le. Toutefois, sa souche avec les racines, laissez-​la dans la terre, mais avec des liens de fer et de cuivre, au milieu de l’herbe des champs, et qu’il soit mouillé de la rosée des cieux, et qu’avec les bêtes des champs soit sa portion, jusqu’à ce que sept temps passent sur lui’, voici l’interprétation, ô roi, et le décret du Très-Haut est ce qui doit arriver à mon seigneur le roi. Et toi, on te chassera d’entre les hommes, et c’est avec les bêtes des champs que se trouvera ta demeure, et on te donnera de la végétation à manger, comme aux taureaux; et toi, tu seras mouillé de la rosée des cieux, et sept temps passeront sur toi, jusqu’à ce que tu saches que le Très-Haut est Chef dans le royaume des humains, et qu’il le donne à qui il veut.

“Et parce qu’on a dit de laisser la souche avec les racines de l’arbre, ton royaume te sera assuré après que tu sauras que les cieux dominent.” — Daniel 4:20-26.

Le songe, on le voit, eut son premier accomplissement en la personne du roi Nébucadnezzar. Durant “sept temps”, soit pendant sept années réelles, le monarque babylonien fut atteint de folie, mais son royaume fut préservé pour lui. C’est pourquoi, sitôt qu’il eut retrouvé la raison, il put remonter sur le trône royal. — Daniel 4:29-37.

ROYAUTÉ DU “PLUS HUMBLE DES HUMAINS”

Mais le songe du grand arbre ne devait pas se réaliser uniquement en la personne de Nébucadnezzar. Il devait recevoir un accomplissement final. Qu’est-​ce qui nous permet de l’affirmer? C’est que — et cela est dit dans la vision même — le rêve de Nébucadnezzar a trait au Royaume de Dieu et à la domination de celui qui serait désigné par le Très-Haut. Et qui Dieu appellerait-​il à la royauté? Selon la réponse qui fut faite au souverain de Babylone, ce serait “le plus humble des humains”. — Daniel 4:17.

Or, que nous montre l’Histoire? Que l’humilité n’a jamais été la vertu dominante des monarques humains. Bien au contraire. Les chefs de ce monde sont devenus orgueilleux et ils se sont signalés par des guerres sanglantes et féroces. Rien de surprenant donc que dans la Bible les gouvernements ou royaumes humains soient comparés à des bêtes et qu’il y soit prophétisé qu’un jour ils seront dépouillés de leur domination (Daniel 7:2-8). Mais qui va les remplacer? Cela nous est révélé dans la prophétie suivante de Daniel:

“Je continuai à regarder dans les visions de la nuit, et voici, avec les nuées des cieux venait quelqu’un comme un fils d’homme; et il accéda jusqu’à l’Ancien des Jours, et on le fit approcher devant Celui-ci. Et on lui donna la domination, et la dignité, et un royaume, pour que tous les peuples, groupements nationaux et langues le servent. Sa domination est une domination d’une durée indéfinie, qui ne passera pas, et son royaume, un royaume qui ne sera pas supprimé.” — Daniel 7:13, 14.

Le personnage qui apparaît dans ce passage n’est nul autre que Jésus Christ, celui qui est désigné dans les Écritures sous les qualificatifs de “Fils de l’homme” et de “Roi des rois et Seigneur des seigneurs”. (Matthieu 25:31; Révélation 19:16.) C’est de son plein gré que Jésus renonça à la position supérieure qu’il occupait dans les cieux pour devenir homme, pour être, par conséquent, “quelque peu au-dessous des anges”. (Hébreux 2:9; Philippiens 2:6-8.) Devenu homme, Jésus Christ, malgré les outrages, se montra toujours “doux de caractère et humble de cœur”. (Matthieu 11:29.) Il est écrit à son sujet: “Quand il était insulté, il ne rendait pas l’insulte. Quand il souffrait, il ne menaçait pas, mais il continuait à s’en remettre à celui qui juge justement.” — I Pierre 2:23.

Les hommes n’ont fait aucun cas de Jésus. Ils ont refusé de lui rendre l’honneur qui lui revenait de droit. Il en fut comme l’avait annoncé le prophète Ésaïe, en ces termes: “Il était méprisé et était évité des hommes, homme fait pour les douleurs et pour être familier de la maladie. Et c’était comme si l’on se cachait la face devant nous. Il était méprisé, et nous ne faisions de lui aucun cas.” — Ésaïe 53:3.

Nul doute donc: Jésus fut bien “le plus humble des humains”. Qu’est-​ce à dire, sinon que le rêve prophétique du grand arbre doit désigner l’époque où Jésus recevrait la domination sur le monde des hommes? L’événement devait avoir lieu au terme de “sept temps”. Quelle est la longueur de ces “temps”? Quand commencent-​ils et quand prennent-​ils fin?

LA LONGUEUR DES “SEPT TEMPS”

Plus de six siècles après le songe de Nébucadnezzar, Jésus Christ apparut sur la scène et se mit à annoncer que “le royaume des cieux s’est approché”. (Matthieu 4:17.) Et cela à juste titre. En effet, lui, le Roi désigné, était présent. Mais à l’époque il ne reçut pas la royauté sur le monde des hommes. Un jour que certains de ses auditeurs se figuraient à tort que “le royaume de Dieu allait se montrer à l’instant même”, Jésus Christ, usant d’une illustration, leur indiqua qu’un temps fort long s’écoulerait avant l’époque où il obtiendrait le pouvoir royal (Luc 19:11-27). Il est clair, par conséquent, que, dans le dernier accomplissement de la prophétie de Daniel, les “sept temps” embrassent une période bien plus longue que sept années; ils représentent de nombreux siècles.

Les “sept temps” correspondent à 2 520 jours, soit à sept années prophétiques de 360 jours chacune. Nous invoquerons en preuve, pour ce chiffre, des passages bibliques où il est question de “temps”, de “mois” et de “jours”. Ainsi, en Révélation 11:2, il est parlé d’une période de “quarante-deux mois”, c’est-à-dire de trois ans et demi. Mais, au verset suivant, le Rév 11 verset trois, la même période est désignée par l’expression “mille deux cent soixante jours”. Divisons 1 260 jours par 42. On obtient 30 jours pour chaque mois. Une année de 12 mois aurait donc 360 jours. Et “sept temps” ou sept années mesureraient 2 520 jours (360 × 7).

On peut refaire le calcul en se reportant successivement aux versets 6 et 14 du chapitre 12 du livre de la Révélation Rév 12:6, 14. On constatera que 1 260 jours sont présentés ici comme l’équivalent de “un temps, et des temps, et la moitié d’un temps”, c’est-à-dire de “trois temps et demi” (“trois ans et demi”, Nouvelle Bible anglaise). Sept est le double de trois et demi, donc “sept temps” font 2 520 jours (1 260 × 2).

Comme on l’a déjà vu, les “sept temps” de la prophétie de Daniel ont trait à l’époque où Jésus devait recevoir la royauté sur le monde des hommes. Aussi ces “temps” embrassent-​ils une période bien plus longue que 2 520 jours de vingt-quatre heures. Est-​il possible de déterminer la longueur de chacun de ces “jours”? Oui. La Bible a une règle pour les jours prophétiques. La voici: “Un jour pour une année.” (Nombres 14:34; Ézéchiel 4:6). Appliquée aux “sept temps”, cette règle biblique les convertit en 2 520 années.

COMMENCEMENT DES “SEPT TEMPS”

Voyons à présent quand commencèrent les “sept temps” ou 2 520 années. Pour cela, il nous faut revenir à Nébucadnezzar, à l’époque où se réalisa le songe prophétique de l’arbre immense.

Quand il perdit la raison, Nébucadnezzar exerçait la domination universelle, car Babylone était alors la puissance dominante sur la terre. Dans le cas de Nébucadnezzar, la mise à bas de l’arbre signifia une interruption temporaire dans son règne de souverain du monde.

En se comportant comme il le fit dans le cas de Nébucadnezzar, Dieu avait en vue la domination du roi qu’il se choisirait lui-​même. Le fait que le monarque babylonien perdit son trône pour “sept temps” devait donc avoir une signification symbolique. Que symbolisait-​il? Une interruption temporaire dans une domination ou souveraineté divinement instaurée, étant donné que, dans le cas de Nébucadnezzar, c’est Jéhovah qui lui avait permis d’atteindre à la position de dominateur du monde et qui, par la suite, le détrôna temporairement, ainsi que le roi le reconnut lui-​même (Daniel 4:34-37). Ce qui arriva à Nébucadnezzar a donc dû symboliser ce qui advint à un royaume de Dieu qui fut, lui aussi, dépossédé de sa souveraineté. L’arbre, lui, représentait, par conséquent, la domination universelle quant à la terre.

Il fut un temps où le gouvernement dont le siège se trouvait à Jérusalem était un gouvernement ou royaume de Dieu. On disait des souverains de la dynastie davidique qu’ils étaient assis sur “le trône de Jéhovah”; il leur était prescrit de régner selon la loi divine (I Chroniques 29:23). Jérusalem représentait donc le siège du gouvernement de Dieu.

Quand donc les Babyloniens sous les ordres de Nébucadnezzar détruisirent Jérusalem et que son territoire, c’est-à-dire le pays de Juda, fut mis en complète désolation, la domination universelle passa entre les mains des Gentils et put s’exercer sans être gênée par la présence d’un royaume représentant la souveraineté divine. Le Souverain suprême s’abstint d’exercer sa domination de cette façon. Dieu s’interdisait d’exercer la souveraineté sur la terre par l’entremise d’un royaume établi par lui. C’est ce que représentent les liens autour de la souche. C’est à l’époque où elle fut détruite que Jérusalem, la capitale représentant l’expression gouvernementale de la souveraineté de Jéhovah, commença à être “foulée aux pieds”. Cela signifie, par conséquent, que le point de départ des “sept temps” se situe à l’époque où Nébucadnezzar dévasta Jérusalem et où le pays de Juda fut réduit à la désolation complète. Quand se produisit cet événement?

En se reportant à la Bible et à l’Histoire, il est possible d’en déterminer la date. Ce fut en 607 avant notre ère *. Et voici pourquoi.

Les historiens sont tous d’accord sur la date de la chute de Babylone, qui tomba entre les mains de Cyrus le Perse en 539 avant notre ère. Cette date est confirmée par tous les documents historiques qui nous sont parvenus de l’Antiquité. Selon la Bible, c’est dans la première année de sa royauté babylonienne que Cyrus publia l’édit autorisant les exilés israélites à regagner Jérusalem pour y reconstruire le temple. Comme Darius le Mède régna d’abord sur la cité conquise, mais très peu de temps, la première année du règne de Cyrus sur Babylone a dû se dérouler de 538 à 537 avant notre ère (Daniel 5:30, 31). Le chemin du retour étant fort long, ce dut être au “septième mois” de l’an 537 (et non en 538) que les Israélites se retrouvèrent installés dans leurs villes, ce qui mettait fin à la désolation de Jérusalem et du pays de Juda (Esdras 3:1, 6). Mais ils demeurèrent sous la domination des Gentils et se considéraient, par suite, comme des ‘esclaves dans leur propre pays’. — Néhémie 9:36, 37.

Selon le deuxième livre des Chroniques (36:19-21), soixante-dix ans devaient s’écouler depuis la destruction de Jérusalem et la mise en désolation du pays de Juda jusqu’à la restauration. On y lit en effet ceci:

“Il [Nébucadnezzar] se mit en devoir de brûler la maison du vrai Dieu et de démolir la muraille de Jérusalem; et ils brûlèrent par le feu toutes ses tours d’habitation, et aussi tous ses objets désirables, afin de causer des ravages. En outre, il emmena captifs à Babylone ceux qui étaient restés, ayant échappé à l’épée, et il devinrent ses serviteurs, à lui et à ses fils, jusqu’à ce que la maison royale de Perse eût commencé à régner; pour accomplir la parole de Jéhovah prononcée par la bouche de Jérémie, jusqu’à ce que le pays se fût acquitté de ses sabbats. Tous les jours qu’il resta désolé, il fit sabbat, pour accomplir soixante-dix années.”

Si, à compter de 537 avant notre ère, l’année où les Israélites arrivèrent dans leurs villes, nous remontons le temps de soixante-dix ans, nous arrivons à 607 avant notre ère. C’est en cette année-​là, par conséquent, que Jérusalem, qui représentait le siège du gouvernement de Dieu, commença à être foulée aux pieds par les nations.

LA FIN DES “SEPT TEMPS”

Jésus Christ fit mention du sort de Jérusalem piétinée par les Gentils. Ce fut quand il dit à ses disciples: “Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations jusqu’à ce que les temps fixés des nations soient accomplis.” (Luc 21:24). Ces “temps fixés” devaient se terminer 2 520 ans après 607, donc en l’année 1914 de notre ère. Que se passa-​t-​il alors? Jérusalem cessa-​t-​elle d’être foulée aux pieds?

En 1914, dans la cité terrestre de Jérusalem, il n’y eut personne de la dynastie davidique qui fut rétabli sur le trône royal. D’ailleurs, il ne fallait pas s’y attendre. Pourquoi? C’est qu’aux yeux de Dieu, la Jérusalem terrestre n’avait plus de signification sacrée. Pendant son séjour sur la terre, Jésus Christ a dit: “Jérusalem, Jérusalem, la ville qui tue les prophètes et qui lapide ceux qui sont envoyés vers elle, — combien de fois ai-​je voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, mais vous ne l’avez pas voulu! Voici que votre maison vous est abandonnée.” (Luc 13:34, 35). D’autre part, le Royaume de Jésus Christ n’est pas un gouvernement terrestre ayant pour capitale Jérusalem ou quelque autre ville. C’est un Royaume céleste.

C’est donc dans les cieux invisibles qu’eut lieu en 1914 ce qui est annoncé en Révélation 11:15: “Le royaume du monde est devenu le royaume de notre Seigneur et de son Christ, et il régnera à tout jamais.” C’est ce que Jérusalem représentait, c’est-à-dire le gouvernement messianique en fonction et divinement agréé, qui cessa alors d’être foulé aux pieds. Il y avait de nouveau un roi de la dynastie davidique qui, par ordre de Dieu, exerçait sa domination sur les affaires humaines. Les événements qui surviennent sur la terre depuis 1914, en accomplissement des prophéties bibliques, attestent qu’il en est bien ainsi.

L’une de ces prophéties figure dans le livre de la Révélation, au chapitre six Rév 6. Dans cette prophétie Jésus recevant le pouvoir royal est dépeint dans un langage symbolique, ainsi que les événements qui suivirent.

Voici sous quels traits le texte nous représente Jésus se faisant investir de la royauté: “Voici un cheval blanc; et celui qui était assis dessus avait un arc; et on lui a donné une couronne, et il est sorti en vainqueur et pour achever sa victoire.” (Révélation 6:2). Dans un autre chapitre de la Révélation, le personnage qui monte le cheval blanc est identifié en des termes fort explicites. On y lit en effet: “Voici un cheval blanc. Et celui qui était assis dessus s’appelle Fidèle et Vrai, et il juge et fait la guerre avec justice. (...) Et il a sur son vêtement de dessus, oui, sur sa cuisse, un nom écrit: Roi des rois et Seigneur des seigneurs.” — Révélation 19:11-16.

Quant à ce qui se passa sur la terre après que Jésus eut reçu la “couronne” de la royauté active sur le monde des hommes, voici ce qu’il nous est encore dit au chapitre six de la Révélation:

“Un autre est sorti, un cheval couleur de feu; et à celui qui était assis dessus on a donné d’ôter la paix de la terre, pour qu’ils s’égorgent les uns les autres; et on lui a donné une grande épée. Et quand il a ouvert le troisième sceau, j’ai entendu la troisième créature vivante dire: ‘Viens!’ Et j’ai vu, et voici un cheval noir; et celui qui était assis dessus avait une balance à la main. (...) Et quand il a ouvert le quatrième sceau, j’ai entendu la voix de la quatrième créature vivante dire: ‘Viens!’ Et j’ai vu, et voici un cheval blême; et celui qui était assis dessus avait pour nom la Mort. Et l’Hadès le suivait de près. Et on leur a donné pouvoir sur le quart de la terre pour tuer par une longue épée, et par la disette, et par la plaie meurtrière, et par les bêtes sauvages de la terre.” — Rév 6 Versets 4 à 8.

Ces paroles ne se sont-​elles pas accomplies? L’épée des conflits planétaires n’a-​t-​elle pas exercé ses ravages depuis 1914? Qui oserait le nier? Jamais encore on n’avait vu tuerie plus affreuse que pendant la Première Guerre mondiale. Plus de neuf millions d’hommes tombèrent sur les champs de bataille ou moururent des suites des combats (blessures, maladies, etc.). Quant à la population civile, elle non plus ne fut pas épargnée. Là aussi des millions de gens sont morts des suites directes ou indirectes de la guerre. Puis il y eut les énormes hécatombes de la Seconde Guerre mondiale. Selon les estimations, elle fit parmi les combattants et les non-combattants environ cinquante-cinq millions de morts.

Et que dire de la famine, symbolisée par le cheval noir? N’a-​t-​elle pas sévi sur la terre? En effet. Pendant et après la Première Guerre mondiale, la famine régna en maintes régions d’Europe. Des millions de gens périrent de faim en Russie. Après la Seconde Guerre mondiale survint ce qu’une encyclopédie (The World Book Encyclopedia — 1973) appelle “la plus grande disette mondiale de l’histoire”. Et aujourd’hui on compte dans le monde un individu sur trois qui souffre de sous-alimentation ou qui meurt lentement de faim.

Les fléaux meurtriers prélevèrent, eux aussi, un lourd tribut. En 1918-​1919, en l’espace de quelques mois, la grippe dite espagnole fit environ vingt millions de morts. Jamais encore un fléau, ou plaie n’avait fait, à lui seul, un si grand nombre de victimes.

Ces événements étaient bien trop importants pour passer inaperçus. Dans son livre 1918, année de crise, année de changement (angl.), Joseph Carter écrit ceci: “Cet automne-​là [celui de 1918], les horreurs s’amoncelèrent, car trois des quatre cavaliers de l’Apocalypse — la guerre, la famine et la peste — galopaient par toute la terre.” Leur chevauchée continue encore de nos jours.

Il y a donc des preuves visibles qui attestent que c’est bien en 1914 qu’a eu lieu la libération de la souche de l’arbre symbolique, celui que Nébucadnezzar avait vu en songe. Les liens qui l’empêchaient de germer furent enlevés. C’est à cette époque que Jéhovah commença à exercer sa puissance par l’intermédiaire du Royaume de son Fils, le Seigneur Jésus Christ. Mais alors, comment se fait-​il que la situation terrestre ne se soit pas améliorée depuis lors? Comment expliquer que l’époque où le Christ a été investi de la royauté soit une époque de troubles?

La raison est que Satan le Diable se dresse en ennemi du Royaume de Dieu et du Christ. Il lui fit la guerre à l’époque où le Royaume reçut pouvoir sur l’humanité. Mais il fut vaincu et se vit expulsé du ciel, lui ainsi que ses anges. Furieux, le Diable et les démons déchaînent depuis lors le plus de malheurs possible parmi les hommes, cherchant à provoquer un désastre général. Voilà pourquoi, après avoir dépeint la guerre dans le ciel et son issue, la Bible dit: “Réjouissez-​vous, cieux, et vous qui y résidez! Malheur à la terre et à la mer, car le Diable est descendu vers vous, ayant une grande colère, sachant qu’il a une courte période de temps.” — Révélation 12:7-12.

Quelle est la durée de cette courte période de temps qui reste à l’adversaire du Royaume? Jésus Christ a révélé que sa venue dans la gloire du Royaume et la fin du présent système de choses auraient lieu du vivant d’une même génération d’hommes. Voici ce qu’il a dit: “En vérité je vous le dis: Non, cette génération ne passera pas que toutes ces choses n’arrivent.” — Matthieu 24:3-42.

Certains de ceux qui font partie de la génération qui était en vie en 1914 figureront donc parmi ceux qui verront Jésus Christ achever sa victoire et prendre en main toutes les affaires terrestres. Cela signifie aussi que beaucoup de gens actuellement vivants ont la perspective de ne jamais mourir. Comment cela?

POURQUOI BEAUCOUP DE GENS ACTUELLEMENT VIVANTS NE FERONT PAS L’EXPÉRIENCE DE LA MORT

Le Roi Jésus Christ, achevant sa victoire, ne se tournera que contre ceux qui refusent de se soumettre à sa domination. Notons ce que l’apôtre Paul, désireux de consoler des chrétiens en butte aux persécutions, a écrit à ce sujet: “Il est juste de la part de Dieu de rendre la tribulation à ceux qui vous causent de la tribulation, mais à vous, qui subissez la tribulation, le soulagement avec nous, lors de la révélation du Seigneur Jésus, du ciel, avec ses anges puissants, dans un feu flamboyant, quand il fera venir la vengeance sur ceux qui ne connaissent pas Dieu et sur ceux qui n’obéissent pas à la bonne nouvelle au sujet de notre Seigneur Jésus. Ceux-là subiront le châtiment judiciaire de la destruction éternelle de devant le Seigneur et de devant la gloire de sa force.” — II Thessaloniciens 1:6-9.

Il va sans dire que tous les hommes ne refusent pas de “connaître” l’autorité de Dieu, c’est-à-dire de la reconnaître dans leur vie. Il existe des chrétiens qui, bien qu’en petit nombre par rapport à la population mondiale, s’appliquent à servir Dieu avec dévouement et à marcher sur les traces du Christ. Tous ceux qui seront trouvés fidèles au jour où Dieu exécutera sa sentence peuvent être certains qu’ils ne seront pas supprimés. La Bible dit en effet:

“Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation, et ils ont lavé leurs longues robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau. C’est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu; et ils le servent par un service sacré, jour et nuit, dans son temple; et Celui qui est assis sur le trône étendra sur eux sa tente. Ils n’auront plus faim et ils n’auront plus soif; le soleil ne les accablera pas, ni aucune chaleur brûlante, car l’Agneau, qui est au milieu du trône, les fera paître et les conduira vers des fontaines d’eaux de la vie. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux.” — Révélation 7:14-17.

C’est donc la vie, et non la mort, que la grande foule des survivants de la “grande tribulation” aura en perspective. L’“Agneau”, c’est-à-dire le Seigneur Jésus Christ, les guidera vers des “fontaines d’eaux de la vie”. Il ne s’agit pas là d’une vie de soixante-dix ou quatre-vingts ans, mais de la vie éternelle. Jésus Christ leur appliquera les bienfaits de son sacrifice propitiatoire, les délivrant du péché et de ses effets mortels. Acceptant avec obéissance son assistance, ils parviendront à l’état de perfection et ne devront donc plus mourir.

Satan et ses anges ne pourront faire obstacle à leurs progrès. Après que le système de choses terrestre aura pris fin dans les affres de la “grande tribulation”, Satan sera emprisonné dans un abîme pour mille ans. Voici sous quels symboles la Bible décrit l’événement: “J’ai vu un ange descendre du ciel avec la clé de l’abîme et une grande chaîne dans la main. Et il a saisi le dragon, le serpent originel, qui est le Diable et Satan, et il l’a lié pour mille ans. Et il l’a lancé dans l’abîme qu’il a fermé et scellé sur lui, pour qu’il n’égare plus les nations.” (Révélation 20:1-3). Ainsi donc, Satan et ses anges, qui seront comme morts, se trouveront dans l’incapacité de nuire à l’humanité.

Selon la Bible la génération qui était en vie en 1914 sera également celle qui verra s’inaugurer l’époque où la domination du Royaume s’exercera sans plus être combattue par Satan le Diable. C’est pourquoi beaucoup de gens actuellement vivants ont la perspective de ne jamais mourir. Ils survivront à la destruction du présent système de choses et, ensuite, ils seront progressivement libérés du péché et conduits à la perfection. Devenus des humains sans défaut, ils ne recevront plus le salaire du péché, qui est la mort. — Romains 6:23.

Ce qui précède montre à quel point il est urgent, si vous ne l’avez déjà fait, de vous ranger du côté de Jésus Christ et puis de vivre comme l’un de ses fidèles sujets. C’est à quoi s’évertuent les Témoins de Jéhovah, qui prennent aussi à cœur d’aider leurs semblables à faire de même.

[Note]

^ § 34 Les historiens profanes ne donnent pas en général l’année 607 avant notre ère comme la date de cet événement. C’est qu’ils s’appuient sur des textes d’hommes qui ont vécu des siècles après qu’il fut survenu. La Bible, en revanche, renferme le récit de témoins oculaires et fait état de facteurs dont les auteurs profanes ne tiennent pas compte. D’autre part, le fait que des prophéties bibliques se sont accomplies au terme des “sept temps” établit de façon certaine l’authenticité de cette date. Quant aux raisons qui font que nous tenons les données chronologiques pour plus sûres que ce sur quoi se fondent les historiens profanes, voir l’ouvrage Aid to Bible Understanding, pages 332 à 348.