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Livre de la Bible numéro 27 — Daniel

Livre de la Bible numéro 27 — Daniel

Livre de la Bible numéro 27 — Daniel

Écrivain : Daniel

Lieu de composition : Babylone

Fin du travail de composition : vers 536 av. n. è.

Période qu’embrasse le texte : 618-​vers 536 av. n. è.

1. De quel genre d’histoire est-​il question dans le livre de Daniel, et que souligne-​t-​il ?

ALORS que toutes les nations de la terre sont à la veille d’un grand désastre, le livre de Daniel attire l’attention sur des messages prophétiques d’une portée capitale. Les livres bibliques de Samuel, des Rois et des Chroniques sont basés sur le témoignage de témoins qui ont rapporté l’histoire du royaume typique de Dieu (la dynastie davidique), tandis que Daniel se concentre sur les nations du monde et décrit, au moyen de visions, la lutte pour le pouvoir à laquelle les grandes dynasties se livrent à partir de son époque et jusqu’au “ temps de la fin ”. C’est en quelque sorte une histoire du monde écrite à l’avance. Elle atteint son point culminant avec la révélation de ce qui doit arriver “ dans la période finale des jours ”. À l’exemple de Neboukadnetsar, les nations doivent apprendre à leurs dépens que “ le Très-Haut est Chef dans le royaume des humains ” et qu’il le donne finalement à celui qui est “ semblable à un fils d’homme ”, le Messie et Guide, Christ Jésus (Dan. 12:4 ; 10:14 ; 4:25 ; 7:13, 14 ; 9:25 ; Jean 3:13-16). En observant attentivement la réalisation prophétique du livre écrit par Daniel sous l’inspiration divine, nous accorderons plus de prix au pouvoir prophétique de Jéhovah et à ses promesses qui garantissent la protection et la bénédiction à son peuple. — 2 Pierre 1:19.

2. Qu’est-​ce qui prouve que Daniel a bel et bien existé, et durant quelle période riche en événements a-​t-​il prophétisé ?

2 Le livre porte le nom de son écrivain. “ Daniel ” (hébreu : Daniyéʼl) signifie “ Mon Juge, c’est Dieu ”. Ézékiel, qui vécut à la même époque, confirme que Daniel a bel et bien existé, en le nommant avec Noé et Job (Ézék. 14:14, 20 ; 28:3). Daniel fixe le début de la rédaction de son livre “ dans la troisième année du règne de Yehoïaqim le roi de Juda ”. Il s’agit de 618 av. n. è., soit la troisième année de Yehoïaqim en tant que roi tributaire de Neboukadnetsar *. Les visions prophétiques de Daniel se sont poursuivies jusque dans la troisième année de Cyrus, vers 536 av. n. è. (Dan. 1:1 ; 2:1 ; 10:1, 4.) Quelle vie riche en événements que celle de Daniel ! Son enfance s’est déroulée dans le royaume divin de Juda. Puis, prince adolescent, il a été emmené à Babylone avec ses compagnons judéens de naissance noble, où il a été témoin de l’apogée et de la chute de cette Troisième Puissance mondiale de l’histoire biblique. Il a survécu à l’événement et est devenu fonctionnaire de la Quatrième Puissance mondiale, l’Empire médo-perse. Daniel a dû vivre environ cent ans.

3. Qu’est-​ce qui atteste l’authenticité et la canonicité du livre de Daniel ?

3 Le livre de Daniel a toujours figuré dans le catalogue juif des Écritures inspirées. Des fragments de ce livre ont été découverts avec ceux d’autres livres canoniques dans les rouleaux de la mer Morte, dont certains remontent à la première moitié du Ier siècle av. n. è. Cependant, une preuve encore plus importante de l’authenticité du livre nous est fournie par le fait que les Écritures grecques chrétiennes y font référence. Jésus nomme précisément Daniel dans sa prophétie sur “ l’achèvement du système de choses ”, où il cite plusieurs passages du livre. — Mat. 24:3 ; voir aussi Dan. 9:27 ; 11:31 ; et 12:11Mat. 24:15 et Marc 13:14 ; Dan. 12:1Mat. 24:21 ; Dan. 7:13, 14Mat. 24:30.

4, 5. Comment l’archéologie a-​t-​elle démenti les prétentions de la critique textuelle au sujet du livre de Daniel ?

4 Bien que la haute critique ait mis en doute l’historicité du livre de Daniel, les découvertes archéologiques faites au fil des ans ont formellement démenti ses prétentions. Par exemple, ces critiques ont tourné en dérision la déclaration de Daniel selon laquelle Belshatsar était roi à Babylone au temps où Nabonide était censé régner (Dn 5:1). L’archéologie a maintenant établi sans aucun doute possible que Belshatsar a bel et bien existé, et qu’il régnait conjointement avec Nabonide dans les dernières années de l’Empire babylonien. Par exemple, un texte cunéiforme ancien, appelé “ Poème de Nabonide ”, confirme clairement que Belshatsar exerçait la royauté à Babylone et explique la façon dont il était devenu vice-roi avec Nabonide *. Un autre document en caractères cunéiformes apporte la preuve que Belshatsar exerçait la fonction royale. Une tablette datée de la 12année de Nabonide renferme un serment fait par Nabonide le roi et Belshatsar le fils du roi, ce qui démontre que Belshatsar occupait le même rang que son père *. Ce fait intéressant explique aussi pourquoi Belshatsar a proposé de faire de Daniel “ le troisième dans le royaume ” s’il était capable d’interpréter l’écriture sur le mur. Nabonide serait regardé comme le premier dans le royaume, Belshatsar comme le deuxième, et Daniel serait proclamé troisième chef (5:16, 29). Une autorité en la matière déclare : “ Les inscriptions cunéiformes relatives à Belshatsar ont si bien défini son rôle que sa place dans l’Histoire apparaît clairement. De nombreux textes indiquent que Belshatsar était pour ainsi dire l’égal de Nabonide quant à la position et au prestige. La double royauté durant la plus grande partie du dernier règne néo-babylonien est un fait établi. Nabonide exerçait l’autorité suprême depuis son palais de Téma, en Arabie, tandis que Belshatsar administrait le pays en qualité de corégent, Babylone étant le centre de sa sphère d’influence. Il est évident que Belshatsar n’était pas un vice-roi insignifiant ; on lui avait bien confié la ‘ royauté * ’. ”

5 Certains ont tenté de discréditer le récit de Daniel relatif au four de feu ardent (chapitre 3), disant qu’il s’agit d’une légende. Voici ce que dit en partie un écrit babylonien antique : “ Ainsi parle Rîm-Sin, votre seigneur : Parce qu’il a lancé le jeune esclave dans le four, toi aussi, tu jettes l’esclave dans la fournaise. ” Il est intéressant de noter qu’après avoir fait référence à cette déclaration, G. Driver ajoute que ce châtiment “ apparaît dans l’histoire des Trois Hommes Saints (Dn III 6, 15, 19-27) * ”.

6. Quelles sont les deux parties qui composent le livre de Daniel ?

6 Les Juifs classaient le livre de Daniel, non avec les Prophètes, mais avec les Écrits. En revanche, les bibles françaises suivent l’ordre établi dans le catalogue de la Septante et de la Vulgate en plaçant Daniel entre les grands et les petits prophètes. En réalité, le livre se compose de deux parties. La première, qui comprend les chapitres 1 à 6, relate dans l’ordre chronologique les événements vécus par Daniel et ses compagnons alors qu’ils étaient au service du gouvernement de 617 à 538 av. n . è. (Dan. 1:1, 21.) La deuxième, qui va des chapitres 7 à 12, est écrite à la première personne par Daniel lui-​même, l’écrivain, et relate les visions qu’il a reçues personnellement ainsi que les conversations qu’il a eues avec les anges pendant la période qui s’étend approximativement des années 553 * à 536 av. n. è. (7:2, 28 ; 8:2 ; 9:2 ; 12:5, 7, 8.) Les deux parties réunies forment un seul livre harmonieux, celui de Daniel.

CONTENU DE DANIEL

7. Comment Daniel et ses compagnons sont-​ils amenés à entrer au service du gouvernement babylonien ?

7 Préparation au service de l’État (1:1-21). En 617 av. n. è., Daniel arrive à Babylone avec les captifs juifs. Les ustensiles sacrés du temple de Jérusalem y sont également apportés et entreposés dans la maison païenne du trésor. Daniel et ses trois compagnons hébreux figurent parmi les jeunes Judéens de descendance royale sélectionnés pour recevoir une formation de trois ans dans le palais du roi. Résolu dans son cœur à ne pas se souiller avec les mets délicats païens du roi et avec le vin, Daniel propose, comme mise à l’épreuve, un régime de légumes pendant dix jours. L’épreuve tourne à l’avantage de Daniel et de ses compagnons, et Dieu leur donne la connaissance et la sagesse. Neboukadnetsar leur confère la qualité de conseillers et ils se tiennent en sa présence. Le dernier verset du chapitre 1:21, qui a pu être ajouté longtemps après la rédaction de la portion qui précède, indique que Daniel était toujours au service du roi quelque 80 ans après son départ pour l’exil, soit vers 538 av. n. è.

8. Quel rêve et quelle interprétation Dieu révèle-​t-​il à Daniel, et comment Neboukadnetsar montre-​t-​il sa gratitude ?

8 Rêve d’une image terrifiante (2:1-49). Dans la deuxième année de son règne (à dater probablement de la destruction de Jérusalem en 607 av. n. è.), Neboukadnetsar est perturbé par un rêve. Ses prêtres-magiciens sont incapables de révéler au roi le rêve et son interprétation. Il leur offre de nombreux cadeaux, mais ils protestent, disant qu’en dehors des dieux aucun homme ne peut indiquer au roi la chose qu’il demande. Le monarque entre alors en fureur et ordonne que les sages soient mis à mort. Les quatre Hébreux étant aussi concernés par le décret, Daniel demande qu’on lui accorde du temps pour révéler le rêve. Daniel et ses compagnons prient Jéhovah de les guider, et Jéhovah révèle à Daniel le rêve et sa signification ; le prophète se présente ensuite devant le roi et dit : “ Il existe un Dieu dans les cieux qui est le Révélateur des secrets, et il a fait connaître au roi Neboukadnetsar ce qui doit arriver dans la période finale des jours. ” (2:28). Daniel décrit le rêve. Le roi a vu une image immense. Sa tête est en or, sa poitrine et ses bras en argent, son ventre et ses cuisses en cuivre, ses jambes en fer et ses pieds en partie de fer et en partie d’argile. Soudain une pierre frappe l’image et la broie, et elle devient une grande montagne qui remplit toute la terre. Qu’est-​ce que cela signifie ? Daniel fait savoir que le roi de Babylone est la tête en or. Après son royaume, il en viendra un deuxième, un troisième et un quatrième. Finalement, “ le Dieu du ciel établira un royaume qui ne sera jamais supprimé. [...] Il broiera tous ces royaumes et y mettra fin, et lui-​même subsistera pour des temps indéfinis ”. (2:44.) Plein de gratitude, le roi exalte le Dieu de Daniel comme “ un Dieu des dieux ”, et il établit le prophète “ chef sur tout le district administratif de Babylone et préfet en chef sur tous les sages de Babylone ”. Les trois compagnons de Daniel sont préposés à l’administration du royaume. — 2:47, 48.

9. Que résulte-​t-​il de la prise de position courageuse des trois Hébreux contre le culte de l’image ?

9 Trois Hébreux sauvés du four de feu (3:1-30). Neboukadnetsar érige une impressionnante image d’or dont la hauteur est d’environ 60 coudées (27 mètres) et ordonne aux chefs de l’empire de se rassembler pour son inauguration. Au son d’une musique spéciale, tous doivent tomber et adorer l’image. Quiconque refusera d’obéir sera jeté dans un four de feu ardent. On vient rapporter au roi que les trois compagnons de Daniel, Shadrak, Méshak et Abed-Négo, n’ont pas tenu compte de l’ordre royal. On les amène devant le roi en fureur, et ils déclarent avec hardiesse : “ Notre Dieu que nous servons est capable de nous sauver. [...] l’image d’or que tu as dressée, nous ne l’adorerons pas. ” (3:17, 18). Rempli de fureur, le roi ordonne qu’on fasse chauffer le four sept fois plus que d’habitude et qu’on y jette les trois Hébreux liés. Tandis que les préposés à l’exécution sont à l’œuvre, la flamme du feu les tue. Neboukadnetsar est effrayé par ce qu’il voit dans le four : quatre hommes circulent au milieu du feu, et ils n’ont aucune blessure, et “ l’aspect du quatrième ressemble à celui d’un fils des dieux ”. (3:25.) Le roi ordonne aux trois Hébreux de sortir du feu. Ils sortent, indemnes, et même l’odeur du feu n’est pas sur eux. Parce que les trois jeunes gens ont pris courageusement position pour le vrai culte, Neboukadnetsar fait proclamer la liberté du culte pour les Juifs dans tout l’empire.

10. Quel rêve effrayant relatif à “ sept temps ” Neboukadnetsar fait-​il, et comment s’accomplit-​il sur sa personne ?

10 Le rêve relatif aux “ sept temps . (4:1-37.) Ce rêve apparaît dans le récit comme étant la transcription faite par Daniel d’un document officiel babylonien. Il a été rédigé par Neboukadnetsar, après qu’il se fut humilié. Neboukadnetsar commence par reconnaître la puissance et la royauté du Dieu Très-Haut. Puis il relate un rêve effrayant et sa réalisation sur sa propre personne. Il a vu un arbre dont la hauteur atteignait les cieux ; cet arbre servait d’abri et de lui se nourrissait toute chair. Et voici qu’un veillant s’est mis à crier : ‘ Abattez l’arbre. Liez la souche avec des liens de fer et de cuivre. Que sept temps passent sur lui, afin qu’on sache que le Très-Haut est Chef dans le royaume des humains, et qu’il établit sur lui le plus humble des humains. ’ (4:14-17). Daniel interprète le rêve, disant que l’arbre représente Neboukadnetsar. Ce rêve prophétique ne tarde pas à se réaliser. Alors que le souverain donne libre cours à son grand orgueil, il est frappé de folie, et, telle une bête, il s’en va vivre dans les champs pendant sept ans. Après cela, il recouvre la raison et rend hommage à la suprématie de Jéhovah.

11. À l’occasion de quelle orgie Belshatsar voit-​il l’écriture fatidique, quelle interprétation Daniel en donne-​t-​il, et comment s’accomplit-​elle ?

11 Le festin de Belshatsar : interprétation de l’écriture (5:1-31). C’est dans la nuit fatale du 5 octobre 539 av. n. è. que le roi Belshatsar, fils du roi Nabonide et corégent de Babylone, organise un grand festin pour mille de ses grands. Sous l’influence du vin, il ordonne qu’on apporte les récipients sacrés d’or et d’argent enlevés du temple de Jéhovah dans lesquels ses invités et lui boivent, tout en louant leurs dieux païens et en se livrant à la débauche. Aussitôt, une main apparaît et écrit un message mystérieux sur le mur. Belshatsar est terrifié. Ses sages sont incapables d’interpréter l’écriture. Finalement on amène Daniel. Le roi offre de faire de lui le troisième personnage du royaume s’il parvient à lire et à interpréter l’écriture, mais Daniel lui dit de garder ses cadeaux pour lui-​même. Puis il fait connaître l’écriture et sa signification : “ MENÉ, MENÉ, TEQEL et PARSÎN. [...] Dieu a compté les jours de ton royaume et l’a mené à sa fin. [...] tu as été pesé dans la balance et tu as été trouvé insuffisant. [...] ton royaume a été divisé et donné aux Mèdes et aux Perses. ” (5:25-28). La nuit même, Belshatsar est tué et Darius le Mède reçoit le royaume.

12. Comment un complot contre Daniel est-​il déjoué, et quel décret Darius publie-​t-​il alors ?

12 Daniel dans la fosse aux lions (6:1-28). Les hauts fonctionnaires du gouvernement de Darius complotent contre Daniel ; ils font établir par le roi une ordonnance qui interdit, dans l’espace de trente jours, d’adresser une requête à quelque dieu ou homme, si ce n’est au roi. Quiconque désobéira à cet ordre sera jeté aux lions. Daniel refuse de se soumettre à cette loi qui entrave son culte, et il se tourne vers Jéhovah dans la prière. On le jette dans la fosse aux lions. Miraculeusement, l’ange de Jéhovah ferme la gueule des lions, et le lendemain matin le roi Darius a la joie de trouver Daniel sain et sauf. Les ennemis sont alors donnés en pâture aux lions, et le roi publie un décret ordonnant de craindre le Dieu de Daniel, car “ il est le Dieu vivant ”. (6:26.) Dès lors, Daniel prospère au service du gouvernement et dans le royaume de Cyrus.

13. Dans un rêve, quelle vision relative à quatre bêtes et à la domination du Royaume Daniel reçoit-​il ?

13 Les visions des bêtes (7:1–8:27). Revenons à “ la première année de Belshatsar ”, dont le règne commença vraisemblablement en 553 av. n. è. Daniel reçoit lui-​même un rêve qu’il met par écrit en langue araméenne *. Il voit apparaître, l’une après l’autre, quatre bêtes énormes et effrayantes. La quatrième est extraordinairement forte, et une petite corne, qui ‘ profère de grandes choses ’, monte au milieu d’elles (7:8). L’Ancien des jours fait son entrée et s’assoit. “ Mille milliers ” le servent. Et “ quelqu’un de semblable à un fils d’homme ” se présente devant lui, ‘ on lui donne domination, dignité et royaume, pour que les peuples, communautés nationales et langues le servent tous ’. (7:10, 13, 14.) Alors Daniel reçoit l’interprétation de la vision des quatre bêtes. Ces bêtes représentent quatre rois ou royaumes. Parmi les dix cornes de la quatrième bête, une petite corne monte. Elle acquiert de la puissance et fait la guerre aux saints. Mais le Tribunal céleste intervient pour donner “ le royaume, la domination et la grandeur des royaumes sous tous les cieux [...] au peuple des saints du Suprême ”. — 7:27.

14. Quelle vision Daniel reçoit-​il à propos d’un bouc et d’un bélier à deux cornes ? Quelle explication Gabriel en donne-​t-​il ?

14 Deux ans plus tard, bien avant la chute de Babylone, Daniel reçoit une nouvelle vision qu’il consigne en hébreu. Un bouc avec une corne très apparente entre les yeux se bat avec un bélier à deux cornes qui prend de grands airs ; le bouc remporte la victoire. Puis la grande corne du bouc est brisée, et à sa place montent quatre cornes plus petites. De l’une d’elles sort une petite corne qui grandit jusqu’à défier l’armée des cieux. Une période de 2 300 jours est annoncée comme devant s’écouler avant que le lieu saint ne soit “ établi dans sa vraie condition ”. (8:14.) Gabriel explique la vision à Daniel. Le bélier représente les rois de Médie et de Perse. Le bouc, c’est le roi de Grèce dont le royaume sera divisé en quatre. Par la suite, un roi au visage farouche se lèvera “ contre le Prince des princes ”. Comme la vision “ est encore pour bien des jours ”, Daniel doit la tenir secrète pour l’instant. — 8:25, 26.

15. Qu’est-​ce qui incite Daniel à prier Jéhovah, et que révèle alors Gabriel au sujet des “ soixante-dix semaines ” ?

15 Messie le Guide est annoncé (9:1-27). “ La première année de Darius [...] des Mèdes ”, Daniel se met à examiner la prophétie de Jérémie. Comprenant que les 70 années de la désolation de Jérusalem arrivent à leur terme, Daniel prie Jéhovah et fait confession de ses propres péchés et de ceux d’Israël (Dan. 9:1-4 ; Jér. 29:10). Gabriel apparaît pour révéler qu’il doit s’écouler “ soixante-dix semaines [...] afin de mettre un terme à la transgression, et de supprimer le péché, et de faire propitiation pour la faute ”. À la fin des 69 semaines viendra Messie le Guide, après quoi il sera retranché. L’alliance restera en vigueur pour la multitude jusqu’à la fin de la 70semaine, et finalement il y aura une désolation et une extermination. — Dan. 9:24-27.

16. Dans quelles circonstances un ange apparaît-​il de nouveau à Daniel ?

16 Nord contre Sud, Mikaël se lève (10:1–12:13). Nous sommes “ dans la troisième année de Cyrus ”, soit vers 536 av. n. è., peu de temps après le retour des Juifs à Jérusalem. Après un jeûne de trois semaines, Daniel se tient au bord du Hiddéqel (Dan. 10:1, 4 ; Gen. 2:14). Un ange lui apparaît et explique que ‘ le prince de Perse ’ s’est opposé à lui pour l’empêcher d’arriver jusqu’au prophète, mais que “ Mikaël, un des principaux princes ”, est venu à son aide. Puis il relate à Daniel une vision qui concerne “ la période finale des jours ”. — Dan. 10:13, 14.

17. Quelle histoire prophétique Daniel relate-​t-​il maintenant au sujet des rois du Nord et du Sud ?

17 Dès le commencement, cette vision captivante parle de la dynastie perse et d’une lutte prochaine avec la Grèce. Un roi fort va se lever et il aura une domination étendue, mais son royaume sera brisé et divisé en quatre. Finalement, subsisteront deux longues lignées de rois : le roi du Sud qui s’opposera au roi du Nord. Ils se disputeront le pouvoir qui passera de l’un à l’autre. Assis à une même table, ces deux mauvais rois incorrigibles continueront à proférer le mensonge. “ Au temps fixé ”, la guerre éclatera de nouveau. Il y aura profanation du sanctuaire de Dieu, et “ la chose immonde qui cause la désolation ” sera installée (11:29-31). Le roi du Nord proférera des choses prodigieuses contre le Dieu des dieux et il rendra gloire au dieu des forteresses. Quand, “ au temps de la fin ”, le roi du Sud engagera le combat avec le roi du Nord par une poussée, le roi du Nord entrera dans de nombreux pays et inondera, et il entrera aussi “ dans le pays de la Parure ”. Troublé par des nouvelles venant de l’est et du nord, il sortira en grande fureur et plantera “ ses tentes-palais entre la grande mer et la montagne sainte de la Parure ”. Ainsi “ il devra venir jusqu’à sa fin, et il n’y aura personne pour lui venir en aide ”. — 11:40, 41, 45.

18. Que se passe-​t-​il tandis que Mikaël se tient là ‘ en faveur des fils du peuple de Dieu ’ ?

18 La grande vision se poursuit : On voit Mikaël se tenir là ‘ en faveur des fils du peuple de Dieu ’. Il doit y avoir “ un temps de détresse ” sans précédent dans l’histoire humaine, mais ceux qui seront trouvés inscrits dans le livre échapperont. Beaucoup se réveilleront de la poussière pour la vie éternelle, et “ les perspicaces brilleront comme l’éclat de l’étendue ”. Ils amèneront la multitude à la justice. Daniel devra sceller le livre “ jusqu’au temps de la fin ”. “ Jusqu’à quand la fin des choses prodigieuses ? ” L’ange mentionne des périodes de trois temps et demi, de 1 290 jours et de 1 335 jours, et ajoute que seuls “ les perspicaces comprendront ”. Heureux sont-​ils ! Finalement, l’ange fait à Daniel la promesse rassurante qu’il se reposera, puis se lèvera pour son lot “ à la fin des jours ”. — 12:1, 3, 4, 6, 10, 13.

UTILITÉ

19. Quels exemples remarquables de fidélité et de confiance en Jéhovah dans la supplication trouvons-​nous dans le livre de Daniel ?

19 Tous ceux qui sont déterminés à demeurer fidèles dans un monde étranger font bien de considérer l’excellent exemple de Daniel et de ses trois compagnons. Aussi terrible qu’ait pu être la menace, ces derniers ont continué de vivre en conformité avec les principes divins. Quand leur vie fut en danger, Daniel agit “ avec conseil et bon sens ” et en respectant l’autorité supérieure du roi (2:14-16). Sous la contrainte, les trois Hébreux préférèrent le four de feu ardent à un acte d’idolâtrie, et Daniel choisit la fosse aux lions plutôt que de renoncer à son privilège de prier Jéhovah. Dans chaque cas, Jéhovah accorda sa protection (3:4-6, 16-18, 27 ; 6:10, 11, 23). Daniel lui-​même a laissé un remarquable exemple de confiance en Jéhovah dans la prière. — 2:19-23 ; 9:3-23 ; 10:12.

20. Quelles sont les quatre visions rapportées dans le livre de Daniel au sujet des puissances mondiales, et pourquoi l’étude de ces visions affermit-​elle la foi ?

20 Les visions de Daniel sont passionnantes et elles fortifient notre foi. Voyons pour commencer les quatre visions relatives aux puissances mondiales : 1) Il y a la vision d’une image terrifiante dont la tête en or représente la dynastie des rois babyloniens en commençant par Neboukadnetsar, et après laquelle se lèvent trois autres royaumes figurés par les autres parties de l’image. Ce sont les royaumes que la “ pierre ” écrase avant de devenir à son tour “ un royaume qui ne sera jamais supprimé ”, savoir le Royaume de Dieu (2:31-45). 2) Suivent les visions que Daniel a eues lui-​même, la première étant celle des quatre bêtes représentant “ quatre rois ”. Ces bêtes ont la ressemblance d’un lion, d’un ours, d’un léopard avec quatre têtes et d’une bête qui a de grandes dents de fer, dix cornes et par la suite une petite corne (7:1-8, 17-28). 3) Puis vient la vision du bélier (Puissance médo-perse), du bouc (Grèce) et de la petite corne (8:1-27). 4) Finalement, il y a la vision du roi du Sud et du roi du Nord. Daniel 11:5-19 décrit avec précision la rivalité entre la branche égyptienne et la branche séleucide de l’Empire grec d’Alexandre après la mort de ce dernier en 323 av. n. è. À partir du 11 verset 20, la prophétie continue de décrire la marche et l’ordre de succession des nations du Sud et du Nord. L’allusion faite par Jésus à “ la chose immonde qui cause la désolation ” (11:31) dans sa prophétie sur le signe de sa présence, indique que la lutte des deux rois pour le pouvoir se poursuit jusqu’à “ l’achèvement du système de choses ”. (Mat. 24:3.) Combien est consolante la promesse prophétique selon laquelle en un “ temps de détresse tel qu’il n’y en a pas eu depuis qu’une nation a paru jusqu’à ce temps-​là ”, Mikaël lui-​même se lèvera pour supprimer les nations impies et pour apporter la paix aux hommes obéissants ! — Dan. 11:20–12:1.

21. Quel accomplissement remarquable la prophétie de Daniel dite des “ soixante-dix semaines ” a-​t-​elle eu ?

21 Il y a aussi la prophétie de Daniel dite des “ soixante-dix semaines ”. Après 69 semaines, “ Messie le Guide ” doit apparaître. Remarquablement, 483 ans (69 fois 7 années) après “ la sortie de la parole ” pour rebâtir Jérusalem, laquelle a été émise par Artaxerxès dans la 20année de son règne et exécutée par Nehémia à Jérusalem, Jésus de Nazareth fut baptisé dans le Jourdain et oint de l’esprit saint, devenant ainsi le Christ ou Messie (c’est-à-dire l’Oint) *. C’était en 29 de n. è. Après quoi, conformément à la prophétie de Daniel, vint “ une extermination ” quand Jérusalem fut désolée en 70 de n. è. — Dan. 9:24-27 ; Luc 3:21-23 ; 21:20.

22. Quelle leçon pouvons-​nous tirer de l’humiliation infligée à Neboukadnetsar ?

22 Dans le rêve de Neboukadnetsar relatif à l’arbre abattu que Daniel a consigné au chapitre 4 de son livre, on apprend que le roi qui se vantait de ses réalisations et se confiait en sa propre force a été humilié par Jéhovah Dieu. Il a dû vivre comme une bête des champs jusqu’à ce qu’il reconnaisse “ que le Très-Haut est Chef dans le royaume des humains, et qu’il le donne à qui il veut ”. (Dan. 4:32.) Et nous, à l’exemple de Neboukadnetsar, allons-​nous nous vanter de nos réalisations et placer notre confiance dans la force humaine au point que Dieu soit amené à nous punir ? Ou bien ferons-​nous preuve de sagesse en reconnaissant que Dieu est le Chef dans le royaume des humains, et mettrons-​nous notre confiance dans son Royaume ?

23. a) Comment l’espérance du Royaume est-​elle mise en avant d’un bout à l’autre du livre de Daniel ? b) À quoi ce livre prophétique devrait-​il nous encourager ?

23 L’espérance du Royaume est mise en avant d’un bout à l’autre du livre de Daniel de façon à susciter la foi. Jéhovah Dieu est présenté comme le Souverain Suprême qui établit un Royaume qui ne sera jamais supprimé et qui broiera tous les autres royaumes (2:19-23, 44 ; 4:25). Même les rois païens Neboukadnetsar et Darius ont été forcés de reconnaître la suprématie de Jéhovah (3:28, 29 ; 4:2, 3, 37 ; 6:25-27). Jéhovah est exalté et glorifié comme l’Ancien des jours qui tranche la question relative au Royaume et donne à “ quelqu’un de semblable à un fils d’homme ”, pour l’éternité, “ domination, dignité et royaume, pour que les peuples, communautés nationales et langues le servent tous ”. Ce sont les “ saints du Suprême ” qui partagent le Royaume avec Christ Jésus, “ le Fils de l’homme ”. (Dan. 7:13, 14, 18, 22 ; Mat. 24:30 ; Rév. 14:14.) C’est Mikaël, le grand prince, qui exerce son pouvoir royal pour écraser et mettre fin à tous les royaumes du présent monde (Dan. 12:1 ; 2:44 ; Mat. 24:3, 21 ; Rév. 12:7-10). L’intelligence de ces prophéties et visions devrait encourager les amis de la justice à ‘ rôder ’ au travers des pages de la Parole de Dieu pour découvrir les véritables “ choses prodigieuses ” sur le Royaume et les desseins de Dieu, lesquelles nous sont révélées par le livre divinement inspiré et utile de Daniel. — Dan. 12:2, 3, 6.

[Notes]

^ § 2 Étude perspicace des Écritures, vol. 2, pages 1188-9.

^ § 4 Étude perspicace des Écritures, vol. 1, pages 291-2.

^ § 4 Archaeology and the Bible, par George Barton, 1949, page 483.

^ § 4 The Yale Oriental Series · Researches, vol. XV, 1929.

^ § 5 Archiv für Orientforschung, vol. 18, 1957-​58, page 129.

^ § 6 Belshatsar commença vraisemblablement à régner en qualité de corégent dans la troisième année du règne de Nabonide. On pense que le règne de Nabonide a débuté en 556 av. n. è. ; par conséquent, la troisième année de son règne et “ la première année de Belshatsar ” était sans doute 553 av. n. è. — Dan. 7:1 ; voir Étude perspicace des Écritures, vol. 1, pages 291-2 ; vol. 2, page 363.

^ § 13 Daniel 2:4b–7:28 a été écrit en araméen et le reste du livre en hébreu.

^ § 21 Nehémia 2:1-8 ; voir Étude perspicace des Écritures, vol. 2, pages 995-7.

[Questions d’étude]