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Livre de la Bible numéro 7 — Juges

Livre de la Bible numéro 7 — Juges

Livre de la Bible numéro 7 — Juges

Écrivain : Samuel

Lieu de composition : Israël

Fin du travail de composition : vers 1100 av. n. è.

Période qu’embrasse le texte : vers 1450-​vers 1120 av. n. è.

1. Sous quels rapports la période des juges est-​elle intéressante ?

VOICI une page de l’histoire d’Israël débordante d’action. On y voit le peuple tantôt subissant les conséquences désastreuses de son engouement pour la religion démoniaque, tantôt, à la suite de son repentir, bénéficiant de la miséricorde de Jéhovah qui le délivrait par le moyen des juges qu’il établissait. Les actes de puissance des juges Othniel, Éhoud, Shamgar et de leurs successeurs inspirent la foi. Comme l’a écrit le rédacteur de la lettre aux Hébreux, “ le temps me manquera si je poursuis en racontant ce qui concerne Guidéôn, Baraq, Samson, Yiphtah, [...] eux qui, grâce à la foi, ont vaincu des royaumes, réalisé la justice, [...] eux qui de faibles qu’ils étaient ont été rendus puissants, sont devenus vaillants dans la guerre, ont mis en déroute les armées des étrangers ”. (Héb. 11:32-34.) Pour compléter la liste des 12 juges fidèles de l’époque, citons encore Tola, Yaïr, Ibtsân, Élôn et Abdôn. (Samuel n’est généralement pas rangé parmi les juges.) Jéhovah combattait pour les juges et son esprit les enveloppait lorsqu’ils accomplissaient leurs exploits. Ils en attribuaient tout le mérite et la gloire à leur Dieu.

2. Pourquoi le nom hébreu du livre des Juges est-​il approprié ?

2 Dans la Septante, le livre est appelé Kritaï, et dans la Bible hébraïque Shophetim, ce qui a été traduit par “ Juges ”. Shophetim est dérivé du verbe shaphat, qui veut dire “ juger, venger, punir, gouverner ” ; voilà qui définit bien la fonction de ces hommes nommés théocratiquement par “ Dieu le Juge de tous ”. (Héb. 12:23.) Ces juges ont été suscités par Jéhovah en certaines occasions particulières pour délivrer son peuple du joug étranger.

3. Quand le livre des Juges a-​t-​il été écrit ?

3 Quand le livre des Juges a-​t-​il été écrit ? Deux expressions du livre nous aident à trouver la réponse. La première est la suivante : “ Mais les Yebousites continuent d’habiter [...] à Jérusalem jusqu’à ce jour. ” (Juges 1:21). Puisque le roi David enleva “ la forteresse de Sion ” aux Yebousites dans la huitième année de son règne, soit en 1070 av. n. è., le livre des Juges a dû être écrit avant cette date (2 Sam. 5:4-7). Voici la deuxième expression qui apparaît quatre fois : “ En ces jours-​là, il n’y avait pas de roi en Israël. ” (Juges 17:6 ; 18:1 ; 19:1 ; 21:25). Par conséquent, le livre a été écrit à une époque où il y avait un “ roi en Israël ”, c’est-à-dire après que Saül fut devenu le premier roi en 1117 av. n. è. Sa composition a donc dû se situer entre 1117 et 1070 av. n. è.

4. Qui est le rédacteur du livre des Juges ?

4 Qui en est le rédacteur ? Sans aucun doute possible, c’est un fidèle serviteur de Jéhovah. Seul Samuel se distingue comme principal défenseur du culte de Jéhovah à cette époque transitoire entre les juges et les rois, et c’est aussi le premier de la lignée des fidèles prophètes. Il est donc logique de penser que Samuel a écrit l’histoire des juges.

5. Comment peut-​on calculer la période couverte par le livre des Juges ?

5 Quelle période le livre des Juges couvre-​t-​il ? On peut la définir à partir de 1 Rois 6:1, qui dit que Salomon commença à bâtir la maison de Jéhovah dans la quatrième année de son règne, laquelle était également “ la quatre cent quatre-vingtième année après que les fils d’Israël furent sortis du pays d’Égypte ”. (“ Quatre cent quatre-vingtième ” étant un nombre ordinal, il représente 479 années complètes.) Les périodes connues comprises dans ces 479 années sont les 40 années passées dans le désert sous la conduite de Moïse (Deut. 8:2), les 40 années du règne de Saül (Actes 13:21), les 40 années du règne de David (2 Sam. 5:4, 5) et les 3 premières années complètes du règne de Salomon. Soustrayons ce total de 123 ans des 479 années mentionnées en 1 Rois 6:1 ; il reste 356 années pour la période comprise entre l’entrée d’Israël en Canaan et le commencement du règne de Saül *. Les événements rapportés dans le livre des Juges, s’échelonnant en gros de la mort de Josué à l’époque de Samuel, couvrent environ 330 ans de cette période de 356 années.

6. Qu’est-​ce qui atteste l’authenticité du livre des Juges ?

6 L’authenticité du livre des Juges est incontestable. Les Juifs l’ont toujours considéré comme faisant partie du canon de la Bible. Les rédacteurs des Écritures hébraïques et grecques chrétiennes y ont puisé, témoin Psaume 83:9-18 ; Isaïe 9:4 ; 10:26 et Hébreux 11:32-34. Avec franchise, le livre dévoile les manquements et les rechutes d’Israël tout en exaltant l’infinie bonté de cœur de Jéhovah. C’est Jéhovah et non un simple juge humain qui est glorifié comme Libérateur d’Israël.

7. a) Comment l’archéologie témoigne-​t-​elle de la véracité du livre des Juges ? b) Pourquoi Jéhovah décréta-​t-​il à bon droit l’extermination des adorateurs de Baal ?

7 En outre, les découvertes archéologiques témoignent de la véracité du livre des Juges. Les plus frappantes sont celles qui révèlent la nature du culte de Baal chez les Cananéens. En dehors des références bibliques, on connaissait peu de chose sur le baalisme avant la mise au jour, à partir de 1929, de l’ancienne ville cananéenne d’Ougarit (la moderne Ras Shamra située sur la côte syrienne en face de l’extrémité nord-est de l’île de Chypre). Là, il a été révélé que le baalisme était marqué par le matérialisme, un nationalisme exacerbé et le culte du sexe. Il apparaît que chaque ville cananéenne avait un sanctuaire dédié à Baal ainsi que des hauts lieux. Dans ces sanctuaires il pouvait y avoir des images de Baal, et près des autels, à l’extérieur, étaient dressées des colonnes de pierre — peut-être des symboles phalliques de Baal. Des sacrifices humains détestables ensanglantaient ces sanctuaires. Quand les Israélites se contaminèrent avec le baalisme, eux aussi offrirent leurs fils et leurs filles en sacrifice (Jér. 32:35). Il y avait un poteau sacré représentant Ashéra, la mère de Baal. Ashtoreth, déesse de la fécondité et femme de Baal, était honorée par des rites sexuels lascifs, hommes et femmes se livrant à la prostitution “ sacrée ” dans le temple. Rien d’étonnant que Jéhovah ait ordonné l’extermination du baalisme et de ses adeptes bestiaux. “ Ton œil ne devra pas s’apitoyer sur eux ; tu ne devras pas servir leurs dieux. ” — Deut. 7:16 *.

CONTENU DE JUGES

8. En combien de parties le livre des Juges se divise-​t-​il logiquement ?

8 Le livre se divise logiquement en trois parties. Les deux premiers chapitres 1, 2 décrivent les conditions qui prévalent à l’époque en Israël. Les chapitres 3 à 16 racontent les délivrances opérées par les 12 juges. Les chapitres 17 à 21 relatent certaines querelles intestines en Israël.

9. Que nous apprennent les deux premiers chapitres du livre des Juges ?

9 Situation en Israël à l’époque des juges (1:1–2:23). Il est d’abord question de l’installation des tribus d’Israël dans leurs territoires respectifs. Toutefois, au lieu de chasser totalement les Cananéens, les Israélites en réduisent un bon nombre aux travaux forcés, les autorisant à habiter au milieu d’eux. En conséquence, l’ange de Jéhovah déclare : “ Ils devront devenir pour vous des traquenards et leurs dieux deviendront pour vous un piège. ” (2:3). Ainsi, quand une nouvelle génération se lève, qui ne connaît pas Jéhovah ni ses œuvres, elle ne tarde pas à l’abandonner pour servir les Baals et les autres dieux. Parce que la main de Jéhovah vient contre eux pour le malheur, ‘ ils sont dans une situation très critique ’. Comme les Israélites se montrent obstinés et refusent d’écouter même les juges, Jéhovah ne chasse pas une seule des nations qu’il a laissées, afin de les éprouver. Ce contexte facilite la compréhension des événements qui vont suivre. — 2:15.

10. Grâce à quelle puissance le juge Othniel juge-​t-​il, et qu’en résulte-​t-​il ?

10 Le juge Othniel (3:1-11). Dans la détresse à cause de leur captivité chez les Cananéens, les fils d’Israël se mettent à appeler Jéhovah à l’aide. Dieu suscite d’abord le juge Othniel. Va-​t-​il juger selon la puissance et la sagesse humaines ? Non, car nous lisons : “ L’esprit de Jéhovah vint donc sur lui ” pour soumettre les ennemis d’Israël. “ Après cela le pays vécut dans le calme pendant quarante ans. ” — 3:10, 11.

11. Comment Jéhovah se sert-​il d’Éhoud pour délivrer Israël ?

11 Le juge Éhoud (3:12-30). Après que les fils d’Israël eurent été asservis pendant 18 ans à Églôn le roi de Moab, Jéhovah entend de nouveau leur appel à l’aide et il suscite le juge Éhoud. Ayant obtenu du roi une audience privée, Éhoud, qui est gaucher, saisit l’épée qu’il a faite et qu’il cache sous son manteau, et la plonge profondément dans le ventre gras d’Églôn. Les Israélites se rallient promptement à Éhoud dans la guerre contre Moab, et le pays connaît de nouveau le calme pendant 80 ans.

12. Qu’est-​ce qui prouve que Shamgar remporte la victoire grâce à la puissance de Dieu ?

12 Le juge Shamgar (3:31). Shamgar sauve Israël en abattant 600 Philistins. Que la victoire soit due à la puissance de Jéhovah, nous en avons pour preuve l’arme dont Shamgar se sert : un aiguillon à bovins.

13. Quels événements extraordinaires sont mis en évidence dans le chant de victoire de Baraq et de Débora ?

13 Le juge Baraq (4:1–5:31). Israël est ensuite asservi au roi cananéen Yabîn et au chef de son armée, Sisera, qui se glorifie de ses 900 chars armés de faux. Comme Israël se met à crier de nouveau vers lui, Jéhovah suscite le juge Baraq, qui est efficacement soutenu par la prophétesse Débora. Pour que Baraq et son armée n’aient aucune raison de se vanter, Débora fait savoir que Jéhovah dirigera la bataille, et elle prophétise : “ C’est dans la main d’une femme que Jéhovah vendra Sisera. ” (4:9). Baraq convoque les hommes de Zéboulôn et de Naphtali au mont Tabor. Son armée de 10 000 hommes part alors au combat. La foi triomphe ce jour-​là. “ Jéhovah jeta la confusion chez Sisera, parmi tous ses chars et dans tout le camp ”, les submergeant par une inondation soudaine dans la vallée de Qishôn. “ Il n’en resta pas même un seul. ” (4:15, 16). Sisera se réfugie dans la tente de Yaël, la femme de Héber le Qénite, et celle-ci achève le massacre en plantant en terre la tête de Sisera à l’aide d’un piquet de tente. “ Ainsi, en ce jour-​là, Dieu soumit Yabîn. ” (4:23). Débora et Baraq exultent en un chant à la gloire de la puissance invincible de Jéhovah, qui a fait que même les étoiles ont combattu de leurs orbites contre Sisera. C’est vraiment le temps de ‘ bénir Jéhovah ’ ! (5:2.) Suivront 40 années de paix.

14, 15. Quel signe lui assurant le soutien de Jéhovah Guidéôn reçoit-​il, et comment ce soutien est-​il encore souligné par la défaite définitive des Madianites ?

14 Le juge Guidéôn (6:1–9:57). Les fils d’Israël font de nouveau ce qui est mauvais. Le pays est alors livré aux incursions des Madianites, qui le ravagent. Par son ange, Jéhovah suscite le juge Guidéôn et lui donne lui-​même cette assurance : “ C’est que je serai avec toi. ” (6:16). Le premier acte courageux de Guidéôn consiste à démolir l’autel de Baal dans sa propre ville. Les armées coalisées de l’ennemi traversent alors et entrent dans Yizréel, mais ‘ l’esprit de Jéhovah enveloppe Guidéôn ’ qui convoque Israël au combat (6:34). Grâce à l’épreuve de la toison que Guidéôn expose à la rosée sur l’aire de battage, il obtient l’assurance par un double signe que Dieu est avec lui.

15 Jéhovah dit à Guidéôn que son armée de 32 000 hommes est trop nombreuse, car elle pourrait se vanter d’avoir remporté seule la victoire. Les peureux sont renvoyés chez eux les premiers ; il reste alors 10 000 hommes (Juges 7:3 ; Deut. 20:8). L’épreuve suivante portera sur la manière de boire l’eau. Seuls 300 hommes vigilants seront retenus ; tous les autres seront éliminés. Guidéôn espionne de nuit le camp madianite, et ce qu’il entend le rassure ; en effet un homme interprète un rêve, disant : “ Ce n’est rien d’autre que l’épée de Guidéôn [...]. Le vrai Dieu a livré en sa main Madiân et tout le camp. ” (Juges 7:14). Guidéôn adore alors Dieu, puis divise ses hommes en trois bandes qui encerclent le camp de Madiân. Le silence de la nuit est soudain déchiré par les sonneries de cors, le fracas des grandes jarres à eau et les cris des 300 hommes de Guidéôn qui brandissent leurs torches : “ L’épée de Jéhovah et de Guidéôn ! ” (7:20). Et le camp ennemi se trouve plongé dans une confusion indescriptible. Les hommes se mettent à combattre les uns contre les autres, puis prennent la fuite. Les Israélites les poursuivent, les massacrant et tuant leurs princes. Puis ils demandent à Guidéôn de dominer sur eux, mais il refuse, disant : “ C’est Jéhovah qui dominera sur vous. ” (8:23). Cependant, il fait un éphod avec le butin prélevé, éphod qui deviendra par la suite un objet d’une trop grande vénération et un piège pour Guidéôn et sa maisonnée. Sous le juge Guidéôn, le pays connaîtra 40 années de calme.

16. Quelle malédiction frappe l’usurpateur Abimélek ?

16 Après la mort de Guidéôn, Abimélek, l’un de ses fils par une concubine, usurpe le pouvoir et tue ses 70 demi-frères. Seul Yotham, le plus jeune fils de Guidéôn, réchappe, et il prononce une malédiction sur Abimélek depuis le mont Guerizim. Dans sa parabole des arbres, il compare la “ royauté ” d’Abimélek à celle d’un arbuste épineux. Peu après, Abimélek se laisse entraîner dans une lutte intestine à Shekèm, et il connaît une mort humiliante de la main d’une femme qui lui lance une meule depuis la tour de Thébets, lui fracassant le crâne. — Juges 9:53 ; 2 Sam. 11:21.

17. Que nous apprend le livre au sujet des juges Tola et Yaïr ?

17 Les juges Tola et Yaïr (10:1-5). Ce sont eux qui délivreront ensuite Israël par la puissance de Jéhovah. Ils jugeront respectivement pendant 23 et 22 ans.

18. a) Quelle délivrance Yiphtah opère-​t-​il ? b) Quel vœu fait à Jéhovah Yiphtah accomplit-​il fidèlement, et comment ?

18 Le juge Yiphtah (10:6–12:7). Comme Israël persiste dans l’idolâtrie, la colère de Jéhovah s’enflamme de nouveau contre la nation. Celle-ci est maintenant opprimée par les Ammonites et les Philistins. Yiphtah est rappelé d’exil pour conduire Israël à la guerre. Mais qui est le véritable juge dans cette contestation ? Les paroles de Yiphtah fournissent la réponse à cette question : “ Que Jéhovah le Juge juge aujourd’hui entre les fils d’Israël et les fils d’Ammôn ! ” (11:27). Tandis que l’esprit de Jéhovah vient maintenant sur lui, Yiphtah fait le vœu de vouer à Jéhovah la première personne qui sortira de sa maison à sa rencontre s’il revient en paix de chez Ammôn. Yiphtah soumet Ammôn par une très grande tuerie. Comme il revient chez lui à Mitspa, c’est sa propre fille qui court vers lui la première en célébrant joyeusement la victoire de Jéhovah. Yiphtah accomplit son vœu — non, il ne s’agit pas d’offrir un sacrifice humain païen selon les rites de Baal, mais de vouer sa fille unique au service exclusif de Jéhovah dans sa maison et à sa louange.

19. Quels événements conduisent à l’épreuve “ Shibboleth ” ?

19 Alors les hommes d’Éphraïm protestent parce qu’on ne leur a pas demandé de combattre contre Ammôn, et ils menacent Yiphtah qui se voit contraint de les repousser. Au total, 42 000 Éphraïmites sont tués, un grand nombre d’entre eux aux gués du Jourdain, où on les reconnaît à leur façon incorrecte de prononcer le mot de passe “ Shibboleth ”. Yiphtah juge Israël pendant 6 ans. — 12:6.

20. Quels sont les trois juges mentionnés ensuite ?

20 Les juges Ibtsân, Élôn et Abdôn (12:8-15). Les Écritures ne révèlent que peu de chose sur ces juges, sinon qu’ils ont jugé respectivement pendant 7, 10 et 8 ans.

21, 22. a) Quels actes de puissance Samson accomplit-​il, et grâce à quelle force ? b) Comment Samson est-​il vaincu par les Philistins ? c) Quels événements conduisent au plus bel exploit de Samson, et qui se souvient de lui en la circonstance ?

21 Le juge Samson (13:1–16:31). Une fois de plus Israël est sous le joug des Philistins. Jéhovah suscite alors le juge Samson. À sa naissance, ses parents le vouent au naziréat, ce qui implique qu’aucun rasoir ne passe jamais sur sa tête. L’enfant grandit, Jéhovah le bénit et, “ par la suite, l’esprit de Jéhovah commença à le pousser ”. (13:25.) Le secret de sa force réside, non pas dans ses muscles, mais dans la vigueur qui lui vient de Jéhovah. C’est lorsque “ l’esprit de Jéhovah agit sur lui ” qu’il a la force de déchirer un lion de ses mains nues, et plus tard de se venger de la traîtrise des Philistins en abattant 30 d’entre eux (14:6, 19). Comme les Philistins continuent d’agir traîtreusement à cause du mariage de Samson avec une Philistine, celui-ci s’empare de 300 renards, les tourne queue contre queue, met une torche entre leurs queues et les lâche, de sorte qu’ils incendient les champs de céréales, les vignes et les oliveraies des Philistins. Puis il accomplit une grande tuerie parmi les Philistins, “ entassant jambes sur cuisses ”. (15:8.) Les Philistins persuadent les compatriotes de Samson, des hommes de Juda, de le lier et de le leur livrer, mais “ l’esprit de Jéhovah agit sur lui ”, si bien que ses liens fondent de dessus ses mains, comme brûlés. Il abat alors un millier de Philistins — “ un tas, deux tas ” ! (15:14-16.) Son arme ? Une mâchoire d’âne encore humide. Jéhovah rafraîchit son serviteur épuisé en faisant miraculeusement jaillir de l’eau sur le champ de bataille même.

22 Samson passe ensuite la nuit dans la maison d’une prostituée de Gaza, où les Philistins l’encerclent sans bruit. Mais l’esprit de Jéhovah est de nouveau sur Samson quand, à minuit, il se lève, saisit les battants de la porte de la ville ainsi que les deux montants, les arrache et les porte jusqu’au sommet de la montagne qui est en face de Hébrôn. Après cela, Samson tombe amoureux de la traîtresse Dalila. Instrument docile dans la main des Philistins, elle le harcèle jusqu’à ce qu’il lui révèle qu’il est naziréen, et que son attachement à Jéhovah est symbolisé par ses longs cheveux, la vraie source de sa grande force. Tandis qu’il est endormi, elle lui fait raser les cheveux. Cette fois, c’est en vain qu’après s’être réveillé il engage le combat, car ‘ Jéhovah s’est retiré de lui ’. (16:20.) Les Philistins le saisissent, lui crèvent les yeux et lui font moudre le grain comme esclave dans la maison d’arrêt. Quand le moment est venu de célébrer une grande fête en l’honneur de leur dieu Dagôn, les Philistins font venir Samson pour qu’il les amuse. N’attachant aucune importance au fait que les cheveux de Samson ont recommencé à pousser dru, ils lui permettent de se placer entre les deux colonnes qui soutiennent l’édifice dédié au culte de Dagôn. Samson appelle alors Jéhovah, disant : “ Souverain Seigneur Jéhovah, souviens-​toi de moi, s’il te plaît, et fortifie-​moi, s’il te plaît, rien que cette fois. ” Et Jéhovah se souvient effectivement de lui. Samson saisit les colonnes, ‘ se penche avec force ’ — la force de Jéhovah — ‘ et la maison se met à tomber, si bien que les morts qu’il fait mourir en sa mort sont plus nombreux que ceux qu’il a fait mourir pendant sa vie ’. — 16:28-30.

23. Quels événements sont relatés des chapitres 17 à 21, et quand se produisent-​ils ?

23 Nous abordons maintenant les chapitres 17 à 21, où l’on décrit certaines luttes intestines qui ont malheureusement déchiré les Israélites en ce temps-​là. Ces événements se sont produits très tôt dans la période des juges, puisqu’il est dit que Yonathân et Phinéas, petits-fils de Moïse et d’Aaron, sont toujours en vie.

24. Comment certains Danites fondent-​ils leur propre religion ?

24 Mika et les Danites (17:1–18:31). Mika, un Éphraïmite, érige son propre sanctuaire, une “ maison de dieux ”, une vraie maison d’idoles avec une image sculptée et un prêtre lévite (17:5). Or, des hommes de la tribu de Dân viennent à passer par là, étant à la recherche d’un héritage dans le nord. Ils dépossèdent Mika de son prêtre et de tous ses accessoires religieux et se dirigent loin vers le nord pour détruire la ville de Laïsh et ses habitants sans défiance. À sa place ils bâtissent leur propre ville, Dân, et y érigent l’image sculptée de Mika. Ainsi, ils suivent la religion de leur choix tous les jours où la maison du vrai culte de Jéhovah subsiste à Shilo.

25. Comment les luttes intestines en Israël se terminent-​elles à Guibéa ?

25 Le péché de Benjamin à Guibéa (19:1–21:25). L’événement suivant amènera Hoshéa à déclarer par la suite : “ Depuis les jours de Guibéa tu as péché, ô Israël ! ” (Hosh. 10:9). Revenant chez lui avec sa concubine, un Lévite d’Éphraïm passe la nuit chez un vieil homme à Guibéa, en Benjamin. Des hommes de la ville, des vauriens, entourent la maison, exigeant d’avoir des relations avec le Lévite. Ils acceptent néanmoins la concubine à sa place et abusent d’elle toute la nuit. Au matin, on la trouve morte à l’entrée de la maison. Le Lévite emporte le corps chez lui et le découpe en 12 morceaux qu’il envoie dans tout Israël. Les 12 tribus sont ainsi mises à l’épreuve. Vont-​elles punir Guibéa et ôter du même coup l’immoralité en Israël ? Benjamin excuse ce crime sordide. Les autres tribus se rassemblent auprès de Jéhovah à Mitspa, où elles décident de monter contre Benjamin à Guibéa d’après le sort. Après deux défaites sanglantes, les autres tribus remportent la victoire grâce à une embuscade et anéantissent presque toute la tribu de Benjamin ; seuls 600 hommes réchappent en s’enfuyant vers le rocher de Rimmôn. Par la suite Israël regrette le retranchement d’une tribu. L’occasion s’offre à lui de donner des femmes aux Benjaminites survivants en les prenant d’entre les filles de Yabesh-Guiléad et de Shilo. Ainsi s’achève le récit des luttes et des intrigues en Israël. Et nous lisons de nouveau en conclusion du livre des Juges : “ En ces jours-​là, il n’y avait pas de roi en Israël. Chacun avait coutume de faire ce qui était droit à ses yeux. ” — Juges 21:25.

UTILITÉ

26. Quels avertissements puissants du livre des Juges s’appliquent également aujourd’hui ?

26 Loin d’être un simple récit de luttes et d’effusions de sang, le livre des Juges exalte Jéhovah, le grand Libérateur de son peuple. Il souligne la miséricorde et la patience incomparables exercées par Jéhovah à l’égard du peuple qui porte son nom, lorsque celui-ci va vers lui le cœur repentant. Le livre des Juges est des plus utiles de par sa défense directe du culte de Jéhovah et de ses puissantes mises en garde contre la folie de la religion démoniaque, du syncrétisme religieux et des fréquentations immorales. La condamnation sévère du culte de Baal par Jéhovah devrait nous inciter à nous tenir à l’écart de ses équivalents modernes que sont le matérialisme, le nationalisme et l’immoralité sexuelle. — 2:11-18.

27. Comment pouvons-​nous tirer profit aujourd’hui du bel exemple laissé par les juges ?

27 Une analyse de la foi courageuse des juges devrait faire naître une foi semblable dans notre cœur. Rien d’étonnant qu’ils soient cités en termes aussi chaleureux en Hébreux 11:32-34 ! Ils ont combattu pour la sanctification du nom de Jéhovah, mais non par leur propre force. Ils connaissaient la source de leur force, savoir l’esprit de Jéhovah, et l’ont humblement admis. De même aujourd’hui, nous pouvons prendre “ l’épée de l’esprit ”, la Parole de Dieu, avec l’assurance que Jéhovah nous rendra forts, comme il le fit pour Baraq, Guidéôn, Yiphtah, Samson et d’autres. Oui, en renversant des obstacles puissants grâce à l’aide de l’esprit de Jéhovah, nous pouvons être aussi forts spirituellement que Samson l’a été physiquement, à condition de prier Jéhovah et de nous confier en lui. — Éph. 6:17, 18 ; Juges 16:28.

28. Comment le livre des Juges attire-​t-​il l’attention sur la sanctification du nom de Jéhovah par l’intermédiaire de la Semence du Royaume ?

28 À deux reprises le prophète Isaïe se réfère au livre des Juges pour montrer que Jéhovah brisera, sans faute, le joug que ses ennemis font peser sur son peuple ; ce sera comme aux jours de Madiân (Is. 9:4 ; 10:26). Cela nous rappelle également le chant de Débora et de Baraq, qui se termine par cette fervente prière : “ Qu’ainsi périssent tous tes ennemis, ô Jéhovah ! Et que ceux qui t’aiment soient comme lorsque le soleil se lève dans sa force ! ” (Juges 5:31). Quels sont ceux qui aiment Jéhovah ? Montrant que ce sont les héritiers du Royaume, Jésus Christ lui-​même se servit d’une expression similaire en Matthieu 13:43 : “ En ce temps-​là, les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. ” Ainsi, le livre des Juges attire l’attention sur le temps où Jésus, le juste Juge et la Semence du Royaume, exercera le pouvoir. Par son intermédiaire, Jéhovah glorifiera et sanctifiera son nom conformément à la prière suivante du psalmiste au sujet des ennemis de Dieu : “ Fais-​leur comme à Madiân, comme à Sisera, comme à Yabîn au ouadi de Qishôn. [...] pour qu’on sache que toi, dont le nom est Jéhovah, tu es, toi seul, le Très-Haut sur toute la terre ! ” — Ps. 83:9, 18 ; Juges 5:20, 21.

[Notes]

^ § 5 La plupart des traductions modernes attestent que ‘ les quatre cent cinquante ans environ ’ mentionnés en Actes 13:20 ne correspondent pas à la période des juges, mais la précèdent ; ils sembleraient couvrir la période commençant à la naissance d’Isaac, en 1918 av. n. è., et s’achevant avec la répartition de la Terre promise, en 1467 av. n. è. (Étude perspicace des Écritures, vol. 1, pages 466-7.) L’ordre dans lequel les juges sont cités en Hébreux 11:32 est différent de celui du livre des Juges, mais cela ne signifie pas nécessairement que les événements consignés dans les Juges ne suivent pas un ordre chronologique, puisque, à l’évidence, Samuel n’est pas venu après David.

^ § 7 Étude perspicace des Écritures, vol. 1, pages 244-5, 948.

[Questions d’étude]