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Vous êtes unique !

Vous êtes unique !

Chapitre quatre

Vous êtes unique !

TOUS les matins, avant de partir pour vos activités, vous regardez-​vous rapidement dans la glace pour vérifier votre apparence ? Peut-être n’avez-​vous guère le temps alors de vous arrêter sur ce que vous voyez. Mais prenons quelques instants pour réfléchir et pour nous émerveiller de tout ce qu’implique ce simple coup d’œil.

Vos yeux vous permettent de vous voir en couleur, ce qui n’est pourtant pas indispensable à votre vie. La position de vos oreilles vous permet d’entendre en stéréophonie, et ainsi de localiser la source des sons — une voix qui vous est chère, par exemple. S’il vous semble n’y avoir là rien de bien extraordinaire, notez cette remarque relevée dans un ouvrage destiné aux techniciens du son : “ Quand on examine le système auditif humain en détail, il est difficile de ne pas voir dans la complexité avec laquelle ses fonctions et ses structures sont conçues l’intervention de quelque main bienfaisante. ”

Votre nez aussi témoigne d’une conception merveilleuse. Outre qu’il vous permet d’inspirer l’air dont vous avez besoin pour vivre, il possède des millions de récepteurs sensoriels qui vous rendent capable de distinguer quelque 10 000 nuances dans les odeurs. Quand vous mangez, un autre sens entre en jeu par l’intermédiaire de milliers de papilles gustatives qui vous révèlent les saveurs des aliments. Votre langue porte aussi d’autres récepteurs qui vous aident à vérifier la propreté de vos dents.

Ainsi, vous avez cinq sens : la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût et le toucher. Et même si certains animaux ont une meilleure vision nocturne, un odorat plus subtil ou une ouïe plus fine, l’addition de ces cinq sens permet à l’homme d’exceller dans bien des domaines.

Mais voyons un peu pourquoi nous sommes avantagés par ces aptitudes et ces capacités. Toutes dépendent d’un organe de moins de un kilo et demi que nous avons dans la tête : notre cerveau. Si les animaux sont eux aussi pourvus d’un cerveau, celui de l’homme est un cas à part qui fait de nous des êtres indéniablement uniques. En quel sens ? Et quel rapport cette unicité a-​t-​elle avec notre désir d’avoir une vie longue et qui ait un sens ?

Prodigieux cerveau

Pendant des années, on a comparé le cerveau humain à un ordinateur. Aujourd’hui, cependant, on s’aperçoit à la lumière de découvertes récentes que cette comparaison est loin de refléter la réalité. “ Comment se faire une petite idée du fonctionnement d’un organe qui possède quelque chose comme 50 milliards de neurones pour un million de milliards de synapses (connexions), et qui enregistre peut-être 10 millions de milliards d’impulsions par seconde ? ” demande le docteur Richard Restak. Et de répondre : “ Le rendement des ordinateurs neuronaux les plus puissants [...] représente environ un dix-millième de la capacité mentale d’une mouche. ” L’ordinateur ne soutient donc pas la comparaison avec le cerveau humain, qui lui est infiniment supérieur.

Quel ordinateur construit par l’homme est capable de se réparer tout seul, de récrire son programme ou de s’améliorer avec les années ? Quand un système informatique a besoin d’une mise au point, un programmeur doit écrire et saisir de nouvelles instructions codées. Notre cerveau réalise cette opération automatiquement, et ce à tout âge. Il n’y a rien d’exagéré à dire que les ordinateurs les plus modernes sont vraiment primitifs, comparés au cerveau. Des scientifiques ont dit de lui qu’il est “ la plus compliquée des structures connues ” et “ l’objet le plus complexe de l’univers ”. Considérons quelques-unes des découvertes qui ont amené de nombreuses personnes à la conclusion que le cerveau humain est l’œuvre d’un Créateur bienveillant.

Utiliser ou perdre

Des inventions utiles comme la voiture ou l’avion sont limitées à la base par la fixité des mécanismes et des systèmes électriques conçus et installés par les hommes. Il en va tout autrement de notre cerveau qui est, lui, un système ou mécanisme biologique d’une extraordinaire souplesse. Il se modifie continuellement en fonction de la façon — bonne ou mauvaise — dont il est utilisé. Il semble que deux grands facteurs interviennent dans le développement du cerveau au cours de notre vie : d’une part, les informations qui lui parviennent par l’intermédiaire de nos sens, et, d’autre part, nos choix de pensées.

Sans rejeter totalement l’influence de l’hérédité sur les facultés mentales, les chercheurs expliquent aujourd’hui que notre cerveau n’est pas figé par nos gènes au moment de la conception. “ Personne ne soupçonnait que le cerveau fût autant capable de se modifier que la science le sait à présent ”, a écrit Ronald Kotulak, lauréat du prix Pulitzer. Après avoir interrogé plus de 300 chercheurs, il a tiré la conclusion suivante : “ Le cerveau n’est pas un organe statique ; c’est une masse de connexions cellulaires en constant changement et profondément influencées par l’expérience. ” — Inside the Brain.

L’expérience n’est toutefois pas le seul moyen de façonner notre cerveau. Nos pensées interviennent également. Les scientifiques ont découvert que le cerveau des individus qui restent actifs mentalement présente jusqu’à 40 % de connexions (synapses) de plus entre les cellules nerveuses (neurones) que le cerveau de ceux qui sont mentalement paresseux. Les travaux en neurosciences l’ont démontré : en matière de capacité cérébrale, la règle, c’est utiliser ou perdre. Qu’en est-​il des personnes âgées ? S’il semble que le vieillissement s’accompagne d’une perte de cellules du cerveau et l’âge avancé de troubles de la mémoire, il apparaît cependant que cette perte est beaucoup moins importante qu’on ne le pensait autrefois. Un article de la revue National Geographic consacré au cerveau humain a fait le constat suivant : “ Les personnes âgées [...] gardent la capacité de créer de nouvelles connexions et de préserver les anciennes par l’activité mentale. ”

Ces découvertes récentes sur la souplesse du cerveau font écho à certains conseils donnés dans la Bible. Ce livre de sagesse encourage en effet ses lecteurs à ‘ se transformer en renouvelant leur intelligence ’ ou encore à ‘ se renouveler ’ en nourrissant leur esprit de la “ connaissance exacte ”. (Romains 12:2 ; Colossiens 3:10.) Les Témoins de Jéhovah constatent ce phénomène chez les gens qui étudient la Bible et mettent ses préceptes en pratique. Des centaines de milliers de personnes de toute origine sociale et de tout niveau d’instruction l’ont fait. Résultat : tout en conservant leur individualité, elles sont devenues plus heureuses et plus équilibrées, manifestant ce qu’un homme du Ier siècle appelait du “ bon sens ”. (Actes 26:24, 25.) Ces résultats sont dus essentiellement à une bonne utilisation d’une partie du cortex cérébral située sur le devant de la tête.

Le lobe frontal

La plupart des neurones qui se trouvent dans la couche externe du cerveau, le cortex cérébral, ne sont pas reliés directement aux muscles ou aux organes sensoriels. C’est le cas, par exemple, des milliards de neurones du lobe frontal (voir l’illustration de la page 56). Des observations du cerveau par IRM montrent que le lobe frontal s’active quand on pense à un mot ou que l’on fait fonctionner sa mémoire. Si vous êtes ce que vous êtes, c’est notamment à la partie antérieure de votre cerveau que vous le devez.

“ Le cortex préfrontal [...] joue un rôle important dans l’élaboration de la pensée, l’intelligence, la motivation et la personnalité. Il met en relation les éléments du vécu nécessaires à la production d’idées abstraites, du jugement, de la persévérance, de la planification, du souci des autres et de la conscience. [...] C’est ce qui est élaboré dans cette région qui distingue les êtres humains des autres animaux. ” (Human Anatomy and Physiology, de Elaine Marieb). Nous avons des preuves de cette distinction dans ce que les humains accomplissent dans des domaines comme les mathématiques, la philosophie ou la justice, qui font appel principalement au cortex préfrontal.

Pourquoi les humains possèdent-​ils un cortex préfrontal souple et volumineux qui leur confère de puissantes facultés mentales alors que, chez les animaux, cette région du cerveau est rudimentaire, voire inexistante ? Le contraste est si frappant que les biologistes défenseurs de l’évolution parlent de la “ mystérieuse explosion de la taille du cerveau ”. À propos des dimensions remarquables de notre cortex cérébral, le professeur de biologie Richard Thompson a reconnu : “ Pour l’instant, nous ne comprenons pas très bien pourquoi cela est arrivé. ” Se pourrait-​il que ce soit parce que l’homme a été créé avec cette capacité cérébrale sans équivalent ?

Des dons de communication incomparables

D’autres parties du cerveau contribuent à notre unicité. À l’arrière du cortex préfrontal se trouve une bande transversale : le cortex moteur. Il contient des milliards de neurones connectés à nos muscles. Lui aussi possède des caractéristiques qui nous rendent très différents des singes et des autres animaux. Le cortex moteur primaire nous donne “ 1) la capacité exceptionnelle d’utiliser la main, les doigts et le pouce pour accomplir des tâches manuelles exigeant une grande dextérité, et 2) la faculté d’utiliser la bouche, les lèvres, la langue et les muscles faciaux pour parler ”. — Textbook of Medical Physiology, d’Arthur Guyton.

Considérons pendant quelques instants ce qui se passe dans le cortex moteur pour que vous puissiez parler. Plus de la moitié de cette région du cerveau est consacrée aux organes de la communication, ce qui explique les incomparables talents de communicateurs des humains. Bien que les mains interviennent dans la communication (écriture, gestes, langue des signes), c’est généralement la bouche qui tient le rôle principal. Le langage humain, du premier mot prononcé par un bébé à la voix d’une personne âgée, est incontestablement un prodige. Entre la langue, les lèvres, la mâchoire, la gorge et la poitrine, ce sont en tout une centaine de muscles qui agissent de concert pour produire une infinité de sons. Voyez le contraste : alors qu’une cellule du cerveau peut commander 2 000 fibres musculaires du mollet d’un athlète, celles qui sont dévolues au fonctionnement du larynx peuvent n’agir que sur 2 ou 3 fibres musculaires. N’est-​ce pas là un indice que notre cerveau est spécialement conçu pour la communication ?

Chaque phrase que vous prononcez, aussi courte soit-​elle, requiert un ensemble spécifique de mouvements musculaires. Le sens de la moindre expression peut changer en fonction de l’ampleur du mouvement et de la coordination extrêmement précise de plusieurs dizaines de muscles. Selon le docteur William Perkins, spécialiste du langage, “ à vitesse normale, nous émettons environ 14 sons à la seconde. C’est deux fois la vitesse à laquelle nous sommes capables de maîtriser notre langue, nos lèvres, notre mâchoire et les autres parties de notre appareil vocal quand nous les animons séparément. Mais quand on les sollicite toutes ensemble pour parler, elles se comportent comme les doigts d’une dactylo ou d’un pianiste virtuose. Leurs mouvements se chevauchent en une symphonie magnifique de précision ”.

“ Comment vas-​tu aujourd’hui ? ” L’information dont vous avez besoin pour poser cette question toute simple est stockée dans ce qu’on appelle l’aire de Broca, une région du lobe frontal, que certains considèrent comme le centre de la parole. Le prix Nobel et spécialiste des neurosciences John Eccles a écrit : “ Rien chez les primates supérieurs ne correspond à l’aire antérieure du langage découverte par Broca. ” Même si l’on trouve un jour des aires similaires chez des animaux, cela ne changera rien au fait que les scientifiques ne parviennent pas à faire prononcer à des singes plus que quelques sons simples du langage articulé. Rien à voir avec le langage complexe que vous êtes capable de produire en combinant des mots selon la grammaire de votre langue. L’aire de Broca vous y aide, tant oralement qu’à l’écrit.

Bien sûr, le miracle de la parole ne peut s’opérer qu’à la condition de connaître au moins une langue et d’en comprendre les mots. Cela fait intervenir une autre partie de votre cerveau appelée aire de Wernicke. Là, des milliards de neurones discernent la signification des mots prononcés ou écrits. L’aire de Wernicke vous permet de saisir le sens des déclarations, de comprendre ce que vous entendez ou lisez, de sorte que vous êtes à même d’assimiler une information et d’agir en conséquence.

Mais votre capacité d’élocution implique d’autres choses encore. Par exemple, un simple “ bonjour ” peut dire beaucoup. Le ton sur lequel vous le prononcez indique si vous êtes heureux, excité, ennuyé, pressé, irrité, triste ou effrayé, et il peut même traduire certains degrés dans ces états affectifs. Cette composante émotionnelle du langage dépend d’une autre région de votre cerveau. Ainsi, lorsque vous communiquez, diverses parties de votre cerveau sont mises à contribution.

Des chimpanzés ont appris quelques éléments du langage des signes, mais l’utilisation de ces derniers se limite essentiellement à réclamer de la nourriture ou à faire connaître des besoins élémentaires. Le professeur David Premack fait partie de ceux qui ont enseigné à des chimpanzés des éléments simples de communication non verbale. “ Le langage humain, dit-​il, est bien embarrassant pour la théorie évolutionniste, car il est infiniment plus puissant que nous ne pouvons l’expliquer. ”

Nous pourrions nous demander : ‘ Pourquoi les humains sont-​ils dotés de ce don merveilleux de communiquer des pensées et des sentiments, de se poser des questions et d’y répondre ? ’ Un ouvrage de référence (The Encyclopedia of Language and Linguistics) fait observer que “ le langage [humain] est spécial ” et que “ la recherche de précurseurs dans la communication animale ne permet guère de combler le fossé énorme qui sépare le langage et la parole de comportements non humains ”. Résumant cette différence, le professeur Ludwig Koehler a écrit : “ Le langage humain est un secret ; c’est un don divin, un miracle. ”

Quelle différence entre les signes utilisés par un singe et l’aptitude d’un enfant à manier une langue complexe ! Le professeur Eccles a fait allusion à ce que la plupart d’entre nous avons déjà observé, à savoir la capacité “ que déploient nos enfants dès la troisième année dans le déluge de questions par lesquelles ils cherchent à comprendre leur univers ”. Il a ajouté : “ Les anthropoïdes, eux, ne posent pas de questions. ” De fait, les humains sont les seuls à formuler des interrogations, des interrogations concernant notamment le sens de la vie.

Mémoire et autres prodiges

Quand vous vous regardez dans une glace, vous pouvez vous rappeler à quoi vous ressembliez quand vous étiez plus jeune, imaginer comment vous serez d’ici quelques années, ou quelle apparence vous aurez en utilisant des cosmétiques. Alors que vous pensez à cela presque inconsciemment, quelque chose de très particulier se passe, un phénomène qui ne se produit chez aucun animal.

À la différence des animaux, qui ne vivent et n’agissent généralement qu’en fonction de besoins immédiats, les humains sont capables de réfléchir au passé et d’envisager l’avenir. Cette faculté est due à la capacité de mémorisation presque illimitée du cerveau. Même si les animaux ne sont pas dénués d’une certaine mémoire, qui leur permet de retrouver leur chemin ou de se rappeler où ils ont caché de la nourriture, les humains les surpassent très largement dans ce domaine. Un scientifique a estimé que notre cerveau pourrait stocker des informations qui “ rempliraient plus de 20 millions de volumes, autant que dans l’ensemble des plus grandes bibliothèques du monde ”. Certains spécialistes pensent qu’au cours de sa vie une personne n’utilise en moyenne qu’un dix-millième (un centième de 1 %) de ses facultés cérébrales. Vous pourriez donc très justement vous demander pourquoi nous possédons un cerveau doté d’un tel potentiel si c’est pour n’en utiliser qu’une infime partie au cours d’une existence normale.

Notre cerveau ne se résume pas non plus à une vaste banque de données, sorte de superordinateur. Les professeurs de biologie Robert Ornstein et Richard Thompson ont écrit à ce propos : “ La faculté qu’a l’intelligence humaine d’apprendre, d’emmagasiner et de retenir de nouvelles informations, est un des phénomènes les plus remarquables de l’univers biologique. Tout ce qui fait de nous des humains — le langage, la pensée, la connaissance, la culture — est le résultat de cette extraordinaire aptitude. ”

Qui plus est, vous avez un esprit conscient. Ce constat vous semble peut-être une évidence, mais il énonce une caractéristique qui fait incontestablement de vous quelqu’un d’exceptionnel. On a défini l’esprit comme “ l’entité insaisissable où résident l’intelligence, la prise de décision, la perception et la conscience de soi ”. À l’image des ruisseaux, des rivières et des fleuves qui alimentent sans arrêt la mer, les souvenirs, les pensées, les images, les sons et les sentiments pénètrent constamment notre esprit. La conscience, dit une définition, est “ la perception qu’un homme a de ce qui se passe dans son esprit ”.

La recherche a fait de grands progrès dans la compréhension des structures physiques et des mécanismes électrochimiques du cerveau. On sait également décrire les circuits et le fonctionnement d’un ordinateur. Cependant, il y a un abîme entre le cerveau et un ordinateur. Le premier vous rend conscient de votre existence, alors que le second n’est absolument pas conscient de la sienne. D’où vient cette différence ?

À vrai dire, on ignore comment et pourquoi la conscience surgit de processus physiques cérébraux. “ Je ne vois pas comment une science, quelle qu’elle soit, peut l’expliquer ”, a dit un neurobiologiste. Le professeur James Trefil a fait, lui, ce commentaire : “ Que signifie au juste pour un être humain être conscient [...], voilà la seule question scientifique importante que nous ne savons même pas comment formuler. ” L’une des raisons est que les scientifiques se servent du cerveau pour essayer de comprendre le cerveau. Par ailleurs, peut-être n’est-​il pas suffisant d’étudier le cerveau uniquement sous l’aspect physiologique. La conscience est “ l’un des plus grands mystères de l’existence ”, a écrit le professeur David Chalmers, mais “ la connaissance des mécanismes physiques du cerveau semble insuffisante pour comprendre la nature de la conscience ”.

Quoi qu’il en soit, chacun d’entre nous fait l’expérience de la conscience. Par exemple, les souvenirs marquants que nous avons d’événements passés ne sont pas de simples faits emmagasinés, comme des données dans un ordinateur. Nous sommes capables de réfléchir à ce que nous avons vécu, d’en tirer des leçons et de les utiliser pour façonner notre avenir. Nous sommes capables aussi d’envisager plusieurs scénarios et d’évaluer les conséquences possibles de chacun d’eux. Nous avons la faculté d’analyser, de créer, d’apprécier et d’aimer. Nous pouvons prendre plaisir à faire rouler d’agréables conversations sur le passé, le présent et l’avenir. Nous avons des valeurs éthiques que nous sollicitons pour faire des choix de conduite qui peuvent être ou ne pas être d’un profit immédiat. Nous sommes sensibles à la beauté dans le domaine des arts et de la morale. Nous pouvons mentalement forger des idées, les modifier et deviner comment les gens vont réagir si nous les mettons à exécution.

Tous ces facteurs engendrent une conscience de soi qui distingue les humains des autres formes de vie sur la terre. Un chien, un chat ou un oiseau qui se voit dans une glace réagit comme s’il avait affaire à un autre individu de son espèce. Mais vous, quand vous vous regardez dans un miroir, vous êtes conscient de votre existence, vous savez que vous êtes cette personne dotée des facultés dont nous venons de parler. Vous êtes capable de vous demander par exemple pourquoi, alors que certaines tortues vivent 150 ans et certains arbres plus de 1 000 ans, un humain doté de raison a les honneurs de la presse quand il atteint l’âge de 100 ans. Selon le docteur Richard Restak, “ le cerveau humain, et le cerveau humain seul, a la faculté de prendre du recul sur lui-​même et de surveiller son fonctionnement, et donc d’atteindre à un certain degré de transcendance. En réalité, la faculté que nous avons de récrire un scénario que nous avons nous-​mêmes conçu et de réévaluer notre place dans le monde est ce qui nous distingue de toutes les autres créatures dans le monde ”.

La conscience humaine en déconcerte plus d’un. Tout en privilégiant une explication purement biologique, l’auteur du livre Life Ascending (La vie qui s’élève) admet : “ Quand on se demande comment un processus [l’évolution] qui s’apparente à un jeu de hasard, avec de terribles pénalisations pour les perdants, aurait pu générer des qualités comme l’amour de la beauté et de la vérité, la compassion, la liberté et, surtout, les extraordinaires capacités de l’esprit humain, on reste perplexe. Plus nous réfléchissons aux ressources de notre esprit, plus cette perplexité augmente. ” Effectivement. Nous pourrions d’ailleurs compléter notre réflexion sur l’unicité humaine en nous intéressant maintenant à quelques manifestations de la conscience qui font dire à beaucoup qu’il doit forcément exister un Créateur intelligent qui se soucie de nous.

Art et beauté

“ Pourquoi les gens vouent-​ils une telle passion à l’art ? ” s’interroge le professeur Michael Leyton dans son livre Symmetry, Causality, Mind (Symétrie, causalité, esprit). Comme il le fait remarquer, certains diront que les humains retirent un avantage indéniable d’activités mentales comme les mathématiques, mais quel est l’intérêt de l’art ? Et de rappeler qu’on se déplace de loin pour visiter des expositions ou assister à des concerts. De quel sens cet intérêt relève-​t-​il ? Dans le même ordre d’idées, partout dans le monde on voit les gens accrocher des photos ou des tableaux qui leur plaisent aux murs de leur maison ou de leur bureau. Et que dire de la musique ? La plupart d’entre nous sommes sensibles à un style de musique, que nous aimons écouter chez nous ou en conduisant. Pourquoi ? Ce n’est manifestement pas parce que la musique aurait contribué autrefois à la survivance du plus adapté. Pour le professeur Leyton, “ l’art est peut-être le phénomène le plus inexplicable de l’espèce humaine ”.

Pourtant, nous savons tous que notre sensibilité à l’art et à la beauté contribue à ce que nous nous sentions “ humains ”. Un animal peut s’asseoir au sommet d’une colline et regarder les couleurs du ciel, mais est-​il touché par la beauté en tant que telle ? Un torrent de montagne qui miroite au soleil, une forêt tropicale humide dans sa prodigieuse diversité, une plage bordée de palmiers, le velours noir d’un ciel constellé : qui d’entre nous reste indifférent à pareils spectacles ? Leur beauté nous émeut et agit sur notre moral. Comment l’expliquer ?

Pourquoi cette attirance innée pour des choses qui, en fait, contribuent si peu à notre survie ? D’où tenons-​nous ce sens de l’esthétique ? Si l’on écarte l’idée d’un Créateur qui aurait implanté ces valeurs en l’homme au départ, ces questions restent sans réponse. Et cela vaut aussi pour la beauté des qualités morales.

Les valeurs morales

Beaucoup voient dans les belles actions la forme de beauté suprême. Partout dans le monde, la fidélité à des principes même sous la persécution, l’abnégation pour soulager la souffrance d’autrui ou le pardon accordé à un offenseur sont des actes qui font vibrer la fibre morale de personnes réfléchies. C’est le genre de beauté qu’évoque ce proverbe de la Bible : “ Oui, la perspicacité d’un homme retarde sa colère, et sa beauté est de passer sur la transgression. ” Ou cet autre : “ La chose désirable chez l’homme tiré du sol, c’est sa bonté de cœur. ” — Proverbes 19:11, 22.

Nous savons tous que si certains individus, et même des groupes entiers, méprisent ou piétinent les principes moraux élevés, ce n’est pas le cas de la majorité. D’où viennent ces valeurs morales qu’on retrouve presque partout et à toutes les époques ? S’il n’existe pas de Source de la moralité, pas de Créateur, la notion du bien et du mal est-​elle tout bonnement une invention de l’homme, un fruit de la société humaine ? Voyez le meurtre, par exemple. La plupart des individus et des communautés le jugent mauvais. Mais mauvais par rapport à quoi ? Manifestement, il y a un sens moral qui imprègne la société humaine en général et qui se retrouve dans les lois de nombreux pays. D’où vient cette norme morale ? Ne serait-​ce pas un Créateur intelligent et possédant des valeurs morales qui aurait doté les humains de la conscience, de cette éthique intuitive ? — Voir Romains 2:14, 15.

Vous pouvez réfléchir à l’avenir et faire des projets

La faculté d’envisager l’avenir est une autre facette de la conscience humaine. À la question de savoir si les humains possèdent des traits distinctifs des animaux, le professeur Richard Dawkins a répondu que l’homme présente effectivement des qualités uniques. Il a mentionné “ l’aptitude à planifier grâce à une anticipation consciente où intervient l’imagination ”. Et d’ajouter : “ En matière d’évolution, l’avantage à court terme a toujours été la seule chose qui compte ; l’avantage à long terme n’a jamais compté. Il n’a jamais été possible que quelque chose évolue si c’était préjudiciable à l’intérêt immédiat, à court terme, de l’individu. Pour la toute première fois, il y a au moins certaines personnes qui sont capables de dire : ‘ Oublions l’avantage à court terme que peut procurer l’abattage de cette forêt ; y a-​t-​il un avantage à long terme ? ’ Je pense que c’est là quelque chose de vraiment nouveau et d’unique. ”

D’autres chercheurs confirment que l’aptitude humaine à planifier consciemment et à long terme est sans équivalent. Le neurophysiologiste William Calvin a écrit : “ Hormis la préparation hormonale de l’organisme aux rigueurs hivernales et à la période de reproduction, les animaux ne semblent pas prévoir l’avenir plus de quelques minutes à l’avance. ” Les animaux sont capables de faire des réserves de nourriture avant la saison froide, mais il n’y a dans cette activité ni réflexion ni planification. Les humains, eux, réfléchissent à l’avenir, et même à l’avenir lointain. C’est ce que font les savants qui imaginent ce que sera l’univers dans plusieurs milliards d’années. Ne vous êtes-​vous jamais demandé pourquoi l’homme, si différent de l’animal, est capable de penser à l’avenir et d’élaborer des projets ?

Des humains, la Bible dit : “ Même les temps indéfinis, [le Créateur] les a mis dans leur cœur. ” La Bible du Semeur rend ce passage ainsi : “ Il a implanté au tréfonds de l’être humain le sens de l’éternité. ” (Ecclésiaste 3:11). Nous nous servons quotidiennement de cette faculté si particulière, y compris dans des gestes aussi banals que celui qui consiste à nous regarder dans une glace et à imaginer à quoi nous ressemblerons dans 10 ou 20 ans. Nous confirmons aussi les paroles d’Ecclésiaste 3:11 lorsque nous arrêtons notre pensée, même furtivement, sur la notion de l’infini, que ce soit dans le temps ou dans l’espace. Le seul fait que nous ayons cette aptitude s’harmonise avec l’idée d’un Créateur ayant implanté ‘ le sens de l’éternité dans l’être humain ’.

Attirés vers un Créateur

Bien des gens ne se satisfont pas de s’émouvoir à la beauté, de faire du bien à leurs semblables et de réfléchir à l’avenir. “ Bizarrement, observe le professeur Stephen Evans, même dans nos moments les plus chers, les plus heureux, ceux où nous nous sentons aimés, nous avons souvent l’impression qu’il nous manque quelque chose. Nous nous rendons compte que nous voulons plus, sans savoir ce qu’est ce plus. ” De fait, à la différence des animaux avec qui ils partagent la vie sur cette planète, les humains, conscients, ressentent un autre besoin.

“ La religion est profondément enracinée dans la nature humaine ; elle est présente dans toutes les couches socioéconomiques. ” Telle est la conclusion à laquelle est arrivé le professeur Alister Hardy, qui a fait un compte rendu de ses travaux dans son livre The Spiritual Nature of Man (La nature spirituelle de l’homme). Voilà qui confirme ce que beaucoup d’autres études avaient déjà établi : l’homme a le sens du divin. L’athéisme est le fait d’individus, mais jamais de nations entières. On relève ce constat dans un ouvrage : “ La quête religieuse du sens [...] se rencontre dans toutes les cultures et à toutes les époques depuis l’apparition du genre humain. ” — Is God the Only Reality ?

D’où nous vient cette conscience apparemment innée de l’existence de Dieu ? Si l’homme n’était que le fruit d’un assemblage accidentel d’acides nucléiques et de protéines, pourquoi ces molécules auraient-​elles développé une sensibilité à l’art et à la beauté, une dimension religieuse et le sens de l’éternité ?

Pour le professeur John Eccles, la thèse évolutionniste de l’existence de l’homme “ pèche dans un domaine capital. Elle ne peut rendre compte de l’existence de chacun de nous en tant qu’être unique et conscient de ce qu’il est ”. Plus on en apprend sur le fonctionnement du cerveau et de l’esprit humain, mieux on comprend pourquoi des millions de personnes voient dans la conscience que l’homme a de son existence l’intervention d’un Créateur qui se soucie de nous.

Dans le chapitre suivant, nous verrons pourquoi des gens aux modes de vie très différents pensent que cette conclusion logique permet d’apporter des réponses probantes à ces questions fondamentales : pourquoi existons-​nous, et où allons-​nous ?

[Encadré, page 51]

Le champion d’échecs et l’ordinateur

Quand le superordinateur Deep Blue a battu le champion du monde d’échecs, on s’est demandé s’il ne fallait pas en conclure que Deep Blue était intelligent.

Voici ce qu’a répondu le professeur David Gelernter, de l’Université Yale : “ Non. Deep Blue n’est qu’une machine. Il n’a pas plus d’intelligence qu’un pot de fleurs. [...] Tout ce qu’on peut en dire, c’est que les êtres humains sont de remarquables constructeurs de machines. ”

Le professeur Gelernter a également mis en évidence une différence majeure : “ Le cerveau est une machine capable de créer un ‘ moi ’. Les cerveaux peuvent créer des mondes mentaux, ce dont les ordinateurs sont incapables. ”

Et de conclure : “ Entre l’homme et [l’ordinateur], il y a un fossé permanent qui ne sera jamais comblé. Les machines continueront à nous rendre la vie plus facile, plus saine, plus riche et plus fascinante. Quant aux êtres humains, ils continueront finalement à s’occuper de ce dont ils se sont toujours occupés : d’eux-​mêmes, des autres et, pour bon nombre d’entre eux, de Dieu. Dans ces domaines, les machines n’ont jamais rien changé. Et elles ne le feront jamais. ”

[Encadré, page 53]

Superordinateur : niveau escargot

“ Les ordinateurs actuels sont loin d’égaler les aptitudes d’un enfant de 4 ans pour ce qui est de voir, de parler, de se déplacer et de faire preuve de bon sens. C’est d’abord, évidemment, une simple question de puissance informatique. On estime en effet que la capacité de traitement de l’information du plus puissant des superordinateurs est équivalente au système nerveux d’un escargot, autrement dit une fraction infime de la puissance du superordinateur que nous avons sous le crâne. ” — Steven Pinker, directeur du Centre des neurosciences cognitives au Massachusetts Institute of Technology.

[Encadré, page 54]

“ Chez l’homme, le cerveau est constitué presque exclusivement du cortex [cérébral]. À titre de comparaison, le cerveau du chimpanzé possède également un cortex, mais proportionnellement beaucoup plus petit. Notre cortex nous permet de penser, de nous souvenir, d’imaginer. C’est essentiellement notre cortex qui fait de nous des êtres humains. ” — Edoardo Boncinelli, directeur de recherche en biologie moléculaire à Milan.

[Encadré, page 55]

De la physique des particules au cerveau

Le professeur Paul Davies s’est penché sur l’aptitude du cerveau à appréhender le champ abstrait des mathématiques. “ Les mathématiques ne sont pas le genre de choses qu’on trouve dans son arrière-cour. C’est un produit de l’esprit humain. Or, si l’on regarde où les mathématiques marchent le mieux, on s’aperçoit que c’est dans des domaines comme la physique des particules et l’astrophysique, des domaines de la science fondamentale qui sont loin, mais vraiment très loin de notre quotidien. ” Qu’est-​ce que cela veut dire ? “ J’en conclus que la conscience et notre aptitude à manipuler les mathématiques ne sont ni de simples coïncidences, ni des détails sans importance, ni des sous-produits insignifiants de l’évolution. ” — Are We Alone ?

[Encadré/Illustrations, pages 56, 57]

(Voir la publication)

Cortex moteur

Lobe frontal

Cortex préfrontal

Aire de Broca

Aire de Wernicke

Le cortex cérébral est la région du cerveau la plus étroitement liée à l’intelligence. Si l’on dépliait cette structure plissée, on obtiendrait une surface variable selon les espèces : quatre pages (de format 21 × 29,7 cm) pour l’homme ; une page pour le chimpanzé et un timbre-poste pour le rat. — Pour la science.

[Encadré, page 58]

Tous les peuples en ont une

De tous temps, un peuple en rencontrant un autre constatait qu’il parlait lui aussi une langue. Le livre The Language Instinct (L’instinct du langage) déclare : “ On n’a jamais découvert une tribu muette, et il n’existe aucune preuve de l’existence d’une région ayant été le ‘ berceau ’ du langage d’où ce langage se serait étendu à des groupes qui en étaient auparavant dépourvus. [...] L’universalité du langage complexe est une découverte qui déconcerte les linguistes et qui, plus que toute autre raison, porte à croire que le langage est [...] le produit d’un instinct humain particulier. ”

[Encadré, page 59]

Langage et intelligence

En quoi l’intelligence humaine est-​elle largement supérieure à celle des animaux, des singes par exemple ? L’une des raisons réside dans l’usage de la syntaxe (l’association de sons pour fabriquer des mots et l’utilisation de mots pour composer des phrases). Le professeur William Calvin, neurophysiologiste théorique, explique :

“ Les chimpanzés sauvages utilisent une trentaine de sons différents pour exprimer une trentaine de messages. Ils répètent les sons pour insister sur le message transmis, mais ils ne savent pas en enchaîner deux pour enrichir leur vocabulaire d’un mot nouveau.

“ Les hommes aussi se servent d’une trentaine de vocalisations, nommées phonèmes, mais seules leurs combinaisons revêtent un sens : nous enchaînons des sons dépourvus de sens pour faire des mots signifiants. ” Le professeur Calvin précise qu’“ on ignore ” comment aurait pu se produire le passage de la règle du monde animal “ un son/un sens ” à la faculté exclusivement humaine d’utiliser la syntaxe.

[Encadré, page 60]

Vous ne vous contentez pas de griffonner

“ L’homme, l’Homo sapiens, est-​il seul capable de communiquer par langage ? À l’évidence, la réponse dépend de ce que l’on entend par ‘ langage ’ — car il est certain que tous les animaux supérieurs communiquent par une grande variété de signes, tels que des gestes, des odeurs, des appels, des cris et des chants, et même, pour les abeilles, des danses. Pourtant, les animaux autres que l’homme ne semblent pas avoir de langage grammaticalement structuré. Et, ce qui peut être très significatif, les animaux n’utilisent pas de représentation graphique. Au mieux, ils parviennent à griffonner. ” — Professeurs R. et D. Fouts.

[Encadré, page 61]

“ Lorsqu’on se tourne vers l’esprit humain, on y découvre aussi des structures d’une merveilleuse complexité, écrit le professeur Noam Chomsky. Le langage en est un exemple, mais ce n’est pas le seul. Pensons à la capacité de traiter des propriétés abstraites des nombres, commune à tous les humains [...] et, semble-​t-​il, spécifique des humains. ”

[Encadré, page 62]

“ Dotés ” de la faculté de se poser des questions

À propos de l’avenir de l’univers, le physicien Lawrence Krauss a écrit : “ Nous osons poser des questions à propos de choses que nous ne verrons peut-être jamais personnellement parce que nous avons la faculté de les poser. Ce sont nos enfants ou leurs propres enfants qui y répondront un jour. Nous sommes dotés de l’imagination. ”

[Encadré, page 69]

Si l’univers et notre existence sont le fruit d’un accident, notre vie risque de n’avoir aucun sens durable. Par contre, si notre vie dans l’univers est le résultat d’une conception, elle doit revêtir un sens propre à combler nos besoins.

[Encadré, page 72]

Physique théorique et tigres à dents de sabre

Observation de John Polkinghorne, de l’université de Cambridge :

“ Le physicien Paul Dirac a découvert quelque chose qu’on appelle théorie de champ quantique et qui est essentiel à notre compréhension du monde physique. Je ne peux pas croire que la capacité de Dirac à découvrir cette théorie, ou la capacité d’Einstein à découvrir la théorie générale de la relativité, soit une sorte d’aboutissement de l’habileté avec laquelle nos ancêtres devaient échapper aux tigres à dents de sabre. Il y a quelque chose de beaucoup plus profond, de beaucoup plus mystérieux. [...]

“ Quand on regarde l’ordre logique et l’évidente beauté du monde physique que nous révèle la science physique, on voit un monde où tout parle d’intelligence. Pour le croyant, c’est l’intelligence du Créateur qui est ainsi perçue. ” — Commonweal.

[Illustration, page 63]

Seuls les humains posent des questions. Certaines concernent le sens de la vie.

[Illustration, page 64]

Contrairement aux animaux, les humains sont conscients de ce qu’ils sont et de l’avenir.

[Illustration, page 70]

Seuls les humains sont sensibles à la beauté, pensent à l’avenir et ont la notion d’un Créateur.