Troglodytes du XXe siècle
XXe siècle
Troglodytes duDE NOTRE CORRESPONDANT AU LESOTHO
DES troglodytes à notre époque ? Nous en avons rencontré au Lesotho, royaume montagneux d’Afrique australe. Leur village, Ha Kome, distant d’une soixantaine de kilomètres de Maseru, la capitale, est situé dans les contreforts des majestueuses Maluti. L’été, la région est souvent couverte de magnifiques fleurs, des “ tisonniers incandescents ” (Kniphofia caulenses), dont le rouge vif ressort magnifiquement sur le vert d’une végétation luxuriante.
Ici, plusieurs familles vivent toujours comme il y a des siècles. C’est dans des grottes qu’elles construisent leur maison. L’épaisse façade de leurs habitations est faite de bâtons, de roseau et d’autres matériaux. Elle est recouverte d’un mélange de boue et de bouse de vache, ce qui offre une certaine protection contre les températures hivernales parfois négatives du Lesotho. À l’intérieur, l’ifo, ou “ foyer ”, dépression dans le sol, permet de chauffer quelque peu les lieux.
Le plafond, le mur du fond et, souvent, les parois latérales, sont formés par la roche de la grotte. On y applique un enduit de boue et de bouse de vache, que l’on refait chaque année. L’intérieur est ainsi plus coloré et les murs plus lisses. Des peaux de vaches décorent l’intérieur et servent de matelas.
Ha Kome dépayse l’Occidental. Le costume habituel est constitué d’une couverture de couleur vive et d’un chapeau végétal conique. De jeunes bergers allant pieds nus s’occupent de leurs troupeaux, tandis que les hommes travaillent dans leurs champs de maïs ou palabrent entre eux.
La technologie moderne fait de temps en temps une incursion : un petit avion qui passe dans le ciel, ou un quatre-quatre chargé de touristes venus voir les grottes. Amusement garanti pour jeunes et vieux au village. On cuisine principalement dehors, dans des marmites en fer à trois pieds posées sur le feu. Faute de bois, c’est la bouse séchée, le roseau et quelques branches qui servent de combustible. Parmi les appareils domestiques présents dans la majorité des foyers figurent le moulin à bras traditionnel pour moudre le maïs et le bâton pour tourner la bouillie... de maïs.
Le Lesotho est célèbre pour les peintures bochimanes qui ornent nombre de grottes et de rochers partout dans le pays. Ce sont les Bochimans qui habitaient à l’origine les grottes de Ha Kome. Leurs peintures décrivent toutes sortes d’activités : pêche avec bateaux et filets, danses complexes où les participants portent apparemment des masques d’animaux, etc. On y voit également des babouins, des lions, des hippopotames, des élands (les plus grosses des antilopes) et d’autres animaux. La plupart des peintures des grottes de Ha Kome ont disparu : seuls subsistent quelques vestiges du talent artistique des Bochimans.
Pas très loin de Ha Kome prêche un groupe de Témoins de Jéhovah. De temps à autre ils rendent visite à ces troglodytes, connus pour leur hospitalité. Ils sont souvent reçus avec un bol de bouillie locale, le motoho. À Ha Kome, beaucoup acceptent volontiers des publications bibliques. Souvent, ils manifestent leur gratitude pour ces écrits en offrant des légumes, des œufs ou d’autres produits pour soutenir l’œuvre d’instruction des Témoins.
Ces troglodytes du XXe siècle respectent profondément la Bible et posent de nombreuses questions sur la vie, la mort et leurs croyances traditionnelles. L’activité de Témoins zélés dans cette région a produit des études bibliques. Ainsi, les graines de vérité ont trouvé dans le cœur de ces gens humbles une terre fertile. — Matthieu 13:8.
[Carte, page 26]
(Voir la publication)
HA KOME