Aller au contenu

Aller à la table des matières

La Tour de Garde : un siècle d’édition française

La Tour de Garde : un siècle d’édition française

La Tour de Garde : un siècle d’édition française

“ AVANT, je lisais en diagonale certains articles. L’expo m’a donné envie de lire La Tour de Garde de bout en bout ! ” Angélique, 21 ans, est enthousiaste. Elle vient de visiter l’exposition consacrée au centenaire de l’édition française de La Tour de Garde, qui s’est tenue en octobre et en novembre 2003 dans les locaux des Témoins de Jéhovah, à Louviers. Retour sur l’histoire de cette revue biblique diffusée en France depuis maintenant un siècle.

Plusieurs panneaux géants annonçaient l’événement, et dès le premier week-end des centaines de visiteurs ont afflué vers le hall d’exposition. Témoins de Jéhovah pour la plupart, ils avaient ainsi l’occasion de revivre à travers vitrines, panneaux, photos, documents sonores et vidéo l’histoire du périodique qu’ils lisent tous les 15 jours. Nombre de visiteurs non Témoins (sympathisants, voisins ou simples curieux) sont également venus.

De façon logique, la première vitrine montrait un des rares originaux du premier numéro (octobre 1903), dont le titre complet était Le Phare de la Tour de Sion — Messager de la Présence de Christ. Son objectif ? “ Proclamer bien haut le seul vrai fondement de l’espérance chrétienne : c’est-à-dire la rédemption par le précieux sang de Jésus Christ. ” (Page 8). Aujourd’hui encore, comme l’indique son encadré de présentation (page 2), La Tour de Garde “ encourage ses lecteurs à croire en Jésus Christ — le Roi établi par Dieu —, celui qui, en versant son sang, a ouvert à l’humanité le chemin de la vie éternelle ”.

Techniques de pointe

Sous plusieurs aspects, l’histoire de La Tour de Garde se confond avec celle de la technique. Ainsi, une vitrine rappelait le rôle joué par La Tour de Garde dans l’annonce du “ Photo-Drame de la Création ”, un film-diaporama avec enregistrements sonores synchronisés qui fit sensation à l’époque du cinéma muet. Les lieux et dates des séances étaient publiés dans La Tour de Garde. La projection fascina des dizaines de milliers de spectateurs français dans les années 20.

Les années 30 voient la démocratisation de la T.S.F. Des sermons bibliques appelés “ causeries ” sont diffusés sur plusieurs stations de France et publiés parallèlement dans La Tour de Garde. Sur le parcours de l’exposition, un casque permettait d’écouter une reconstitution de la causerie donnée sur Radio Vitus (Paris) le 1er février 1931, à 11 heures.

Disponible depuis 1991 sur cassette, La Tour de Garde est aujourd’hui écoutée attentivement par des milliers d’auditeurs fidèles, et tout particulièrement par des abonnés aveugles, malvoyants, âgés ou malades. Une édition en gros caractères paraît également depuis 1986.

Deux vitrines montraient l’évolution graphique de la revue. La taille s’est réduite (de 30,3 à 22,8 centimètres) et la pagination a changé (de 8 à 32 pages). L’édition française paraît sous son format actuel depuis juin 1962. À noter le passage à la quadrichromie en janvier 1991.

Clandestine, puis au coin de la rue

La persécution des Témoins de Jéhovah par le régime nazi est aujourd’hui mieux connue. Comme ailleurs, les Témoins de France entrent dans la clandestinité et La Tour de Garde ne circule plus que sous le manteau. Dans une interview, frère Joseph Duwez évoque cette période troublée : “ Nous avons tenu ferme pendant toute la guerre avec des publications au compte-gouttes. Les ‘ Tour de Garde ’ venaient clandestinement par la Suisse, et quelquefois nous avons été obligés de les recopier à la main parce que nous n’avions pas la possibilité d’en avoir une pour chacun. ”

Des ronéos circulaient également. Ainsi, comme une vitrine l’illustrait, des stencils furent cachés dans le salon de coiffure d’Adolphe Koehl, à Mulhouse. Le danger était réel. Deux Témoins arrêtés par la Gestapo alors qu’ils polycopiaient La Tour de Garde furent condamnés à mort et exécutés.

Après-guerre, La Tour de Garde ressort au grand jour. Au début des années 50, la diffusion dans les rues prend de l’ampleur. Des photos géantes montraient des prédicateurs ambulants, le sourire radieux, en train de proposer La Tour de Garde aux passants. Une scène d’actualité, car on trouve aujourd’hui encore les Témoins de Jéhovah de France, périodiques à la main, au coin des rues et sur les places de marché.

Nombre de visiteurs sont repartis stimulés par l’exposition. Venu en curieux en compagnie de sa femme, un habitant de Louviers a dit : “ Je ne savais pas que les Témoins de Jéhovah existaient depuis si longtemps. Je veux bien qu’on m’apporte régulièrement La Tour de Garde à la maison. ” Si vous n’êtes qu’un lecteur occasionnel de ce périodique, l’offre vous est également faite. N’importe quel Témoin de Jéhovah de votre connaissance se fera un plaisir de vous apporter chaque numéro de La Tour de Garde à votre domicile.