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Pourquoi me traite-t-il aussi durement ?

Pourquoi me traite-t-il aussi durement ?

Les jeunes s’interrogent...

Pourquoi me traite-​t-​il aussi durement ?

“ [Mon copain] m’accuse souvent de choses vraiment stupides. Mais je suis folle de lui. ” — Cathy *.

“ Extérieurement [aucune blessure] n’était visible, mais intérieurement ça me faisait très mal. ” — Aurore, giflée un jour par son petit ami.

C’EST un scénario malheureusement courant. Une jeune fille fréquente un jeune homme qui semble être le charme et la courtoisie personnifiés. Cependant, peu à peu il change. Les paroles affectueuses font place aux sarcasmes et aux critiques humiliantes. Au début, elle se dit que ce sont des taquineries maladroites, rien de plus. Et puis les choses empirent : attaques verbales, explosions de colère et expressions de remords deviennent une habitude. Se sentant quelque peu responsable, la jeune fille souffre en silence, espérant que ça s’arrangera. Mais il n’en est rien. À présent, son ami se met à crier après elle. Dans un accès de fureur, il va jusqu’à la bousculer. Elle craint qu’il ne la frappe la prochaine fois *.

Dans une relation amoureuse caractérisée par la violence physique ou verbale, la victime doit parfois endurer un flot de critiques, de vexations et de fureur. Est-​ce votre cas ? (Voir l’encadré “ Quelques signaux d’alarme ”.) Si oui, il se peut que vous soyez si bouleversée et embarrassée que vous ne savez pas quoi faire.

Ce genre de situation n’est pas aussi rare que vous pourriez le penser. Les spécialistes estiment que 1 personne sur 5 est l’objet d’une forme ou d’une autre de violence durant ses fréquentations. Si on considère les injures comme de la violence, les estimations passent à 4 sur 5. Contrairement à une idée reçue, les victimes ne sont pas toutes des femmes. D’après une étude menée en Grande-Bretagne sur la violence lors des fréquentations, “ presque autant d’hommes que de femmes ” seraient brimés par leur partenaire *.

Pourquoi une telle brutalité durant les fréquentations ? Que faire si vous en êtes victime ?

Ayez le point de vue de Dieu

Tout d’abord, vous devez mesurer l’importance que revêt la situation aux yeux de Dieu. Il est vrai que tout être imparfait est enclin à dire ou à faire des choses susceptibles de blesser autrui (Jacques 3:2). Il est vrai aussi que même deux personnes qui s’aiment et qui se font confiance sont parfois en désaccord. Par exemple, l’apôtre Paul et Barnabas étaient des chrétiens mûrs. Pourtant, un jour, il y eut entre eux “ une violente explosion de colère ”. (Actes 15:39.) Si donc vous fréquentez quelqu’un, des tensions peuvent surgir de temps à autre.

Qui plus est, il ne serait pas réaliste de penser que votre fiancé ne vous fera jamais de remarque. Après tout, vous envisagez de vous marier. Or, si un trait de votre personnalité, ou une de vos habitudes, le dérange, ne serait-​ce pas gentil de sa part de vous en parler ? Bien sûr, la critique peut faire mal (Hébreux 12:11). Mais si elle est motivée par l’amour, et exprimée avec amour, elle n’est pas une insulte. — Proverbes 27:6.

La critique est une chose, les cris, les gifles, les coups ou les injures en sont une autre. La Bible condamne “ colère, fureur, méchanceté, injure ”. (Colossiens 3:8.) Jéhovah est indigné de voir quelqu’un user de sa “ force ” pour humilier, intimider ou opprimer les autres (Ecclésiaste 4:1 ; 8:9). D’ailleurs, la Parole de Dieu ordonne aux maris d’“ aimer leurs femmes comme leurs propres corps [...], car personne n’a jamais haï sa propre chair ; mais il la nourrit et l’entoure de soins ”. (Éphésiens 5:28, 29.) Un homme qui insulte ou qui maltraite la femme qu’il fréquente montre par là qu’il est inapte au mariage. De plus, il déplaît à Jéhovah Dieu lui-​même.

Ce n’est pas de votre faute !

L’individu violent rejette souvent la faute sur sa victime. Aussi vous arrive-​t-​il peut-être de culpabiliser lorsque votre compagnon entre dans une colère noire. Et si sa réaction n’avait pas grand-chose, même rien à voir avec vous ? Il n’est pas rare que des hommes brusques viennent de familles dans lesquelles la violence ou les injures étaient considérées comme normales *. Dans certains pays, la culture encourage les hommes à se comporter en dominateurs. L’influence de l’entourage peut également inciter un jeune homme à être macho. S’il manque de confiance en lui, votre bien-aimé pourrait se sentir menacé dès que vous dites ou faites quelque chose.

Quelle que soit votre situation, vous n’êtes pas responsable des accès de colère de l’autre. Les injures et la violence ne sont jamais justifiées.

Modifiez votre raisonnement

Cela dit, il vous faut peut-être rectifier votre façon de voir les choses. Comment cela ? Eh bien, pour une jeune fille qui a elle-​même grandi dans un climat de violence et de paroles blessantes, les comportements brutaux semblent peut-être normaux. Au lieu d’être rebutée par cette conduite non chrétienne, elle risque de la tolérer, voire de la trouver attrayante. En effet, certaines victimes de mauvais traitements avouent s’ennuyer avec quelqu’un de trop prévenant. D’autres croient à tort pouvoir changer l’élu de leur cœur.

Si vous vous reconnaissez dans l’un de ces portraits, vous avez besoin, dans ce cas, de ‘ vous transformer en renouvelant votre intelligence ’. (Romains 12:2.) Par le moyen de la prière, de l’étude et de la méditation, il vous faut considérer attentivement le point de vue de Jéhovah sur les mauvais traitements et finir par les juger repoussants. Comprenez bien que vous ne méritez pas d’être maltraitée. La modestie, c’est-à-dire la conscience de vos limites, vous aidera à vous rendre compte que vous n’avez pas la capacité de changer un prétendant coléreux. C’est à lui d’opérer des changements ! — Galates 6:5.

Certaines jeunes filles se laissent malmener parce qu’elles ont une faible estime d’elles-​mêmes. Cathy, mentionnée dans l’introduction, avoue : “ Je ne m’imagine pas vivre sans lui ni trouver quelqu’un de meilleur. ” De la même manière, Carole confie au sujet de son amoureux : “ Je le laisse me battre parce que c’est toujours mieux que de passer inaperçue. ”

Pareils points de vue vous semblent-​ils être le fondement d’une relation heureuse ? Après tout, pouvez-​vous réellement aimer quelqu’un si vous ne vous aimez pas vous-​même (Matthieu 19:19) ? Efforcez-​vous de cultiver une saine dignité *. Mais ce n’est pas en vous laissant maltraiter que vous y arriverez. Comme l’a vérifié Natacha, si on les laisse durer, les brimades “ tuent en vous tout amour-propre ”.

Regardez la réalité en face

Il vous sera peut-être difficile d’admettre que la relation que vous entretenez est nuisible, surtout si vous êtes très amoureuse. Mais ne fermez pas les yeux sur la réalité. Un proverbe biblique déclare : “ Il est astucieux celui qui, ayant vu le malheur, s’est alors caché, mais les personnes inexpérimentées ont passé outre et doivent en porter la peine. ” (Proverbes 22:3). Anna se souvient : “ Quand on s’éprend d’un garçon, on est pour ainsi dire aveugle. On ne voit que ses qualités. ” Cependant, si votre fiancé vous traite durement, il est important que vous le voyiez tel qu’il est. S’il vous menace ou vous rabaisse, il y a un grave problème. N’essayez pas de faire taire vos sentiments, d’excuser votre ami, et ne vous culpabilisez pas. Les faits montrent que lorsqu’on ne les refrène pas, les mauvais traitements ne font qu’empirer. Votre bien-être pourrait s’en trouver sérieusement menacé.

Évidemment, le mieux serait de ne même pas créer de lien avec quelqu’un qui manque de maîtrise de soi (Proverbes 22:24). Si un garçon que vous ne connaissez pas bien demande à vous fréquenter, cherchez à en savoir davantage sur lui. Pourquoi ne pas proposer que vous commenciez à vous côtoyer au sein d’un groupe ? Cela vous permettra d’apprendre à mieux le connaître sans tomber trop rapidement amoureuse de lui. Posez-​vous des questions précises, comme : Qui sont ses amis ? Quel genre de musique, de films, de jeux vidéo et de sports aime-​t-​il ? Ses conversations dénotent-​elles de l’intérêt pour les choses spirituelles ? Discutez avec des personnes qui le connaissent, par exemple avec les anciens de sa congrégation. Ils vous diront si l’on ‘ rend de lui un bon témoignage ’ en raison de sa conduite mûre et agréable à Dieu. — Actes 16:2.

Mais que faire si vous fréquentez déjà quelqu’un qui vous maltraite ? Un prochain article abordera cette question.

[Notes]

^ § 3 Par souci d’anonymat, certains prénoms ont été changés.

^ § 5 Cet article s’adresse aux victimes de violences verbale et physique. Ceux qui ont tendance à la violence trouveront des conseils utiles dans les articles “ Des mots qui blessent aux mots qui guérissent ” et “ Tyranniser les autres : où est le mal ? ”, parus dans nos numéros du 22 octobre 1996 et du 22 mars 1997.

^ § 7 Toutefois, pour simplifier, nous utiliserons le féminin pour désigner les victimes de mauvais traitements. Les principes que nous donnerons s’appliquent tant aux femmes qu’aux hommes.

^ § 14 Voir l’article “ Les racines de la violence verbale ”, dans notre numéro du 22 octobre 1996.

^ § 20 Voir le chapitre 12 du livre Les jeunes s’interrogent — Réponses pratiques, publié par les Témoins de Jéhovah.

[Encadré, page 21]

Quelques signaux d’alarme

▪ Il tient souvent des propos méprisants sur vous, sur votre famille ou sur vos amis, que vous soyez seuls ou en compagnie.

▪ Il a tendance à ne pas tenir compte de vos souhaits ou de vos sentiments.

▪ Il essaie de régir votre vie dans les moindres détails. Il veut savoir où vous êtes à tout moment, et il décide toujours à votre place.

▪ Il vous crie après, vous bouscule ou vous menace.

▪ Il essaie de vous convaincre de vous livrer à des témoignages d’affection déplacés.

▪ Vous ne pouvez presque rien faire sans craindre de le contrarier d’une manière ou d’une autre.

[Illustration, page 20]

Les critiques ou les insultes répétées sont parfois l’indice d’une relation nuisible.