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Questions des lecteurs

Questions des lecteurs

Par le passé, nos publications faisaient souvent mention de types et d’antitypes. Mais depuis quelques années, c’est rarement le cas. Pourquoi ?

Voici comment La Tour de Garde du 15 août 1952 définissait un « type » et un « antitype » : « Un type est une image ou représentation de quelque chose qui doit arriver. L’antitype est la réalité de ce que le type représente. On peut dire correctement que le type est une ombre et l’antitype une réalité. »

Plusieurs années en arrière, nos publications affirmaient que des hommes et des femmes fidèles comme Débora, Élihou, Yiphtah, Job, Rahab, Rébecca et bien d’autres étaient des types, ou ombres, soit des oints, soit de la « grande foule » (Rév. 7:9). On pensait par exemple que Yiphtah, Job et Rébecca représentaient les oints et que Débora et Rahab préfiguraient la grande foule. Toutefois, depuis quelques années, nous n’établissons plus ce genre de comparaisons. Pourquoi ?

TYPE

L’agneau pascal, sacrifié dans l’Israël antique, est un type (Nomb. 9:2).

ANTITYPE

Jean le baptiseur a appelé Christ « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Jean 1:29).

Il est vrai que les Écritures indiquent que certains personnages figurant dans ses pages sont des types de quelque chose de plus grand. En Galates 4:21-31, l’apôtre Paul parle d’« un drame symbolique » portant sur deux femmes. Agar, la servante d’Abraham, correspond à l’Israël littéral, qui était lié à Jéhovah par la Loi mosaïque. Mais Sara, « la femme libre », représente la femme de Dieu, c’est-à-dire la partie céleste de son organisation. Dans sa lettre aux Hébreux, Paul établit un lien entre le roi-prêtre Melkisédec et Jésus, et met en évidence des points communs bien précis (Héb. 6:20 ; 7:1-3). De plus, il compare Isaïe et ses fils à Jésus et ses disciples oints (Héb. 2:13, 14). Paul ayant écrit sous inspiration divine, nous acceptons volontiers ce qu’il dit au sujet de ces différents types.

Toutefois, même lorsque la Bible dit qu’une personne est le type d’une autre, il ne faut pas en conclure que chaque détail ou chaque épisode de sa vie représente quelque chose de plus grand. Par exemple, bien que Paul dise que Melkisédec est un type de Jésus, il ne dit rien sur l’épisode où Melkisédec a apporté du pain et du vin à Abraham après sa victoire sur quatre rois. Par conséquent, rien dans la Bible ne permet de trouver un sens caché à cet épisode (Gen. 14:1, 18).

Durant les siècles qui ont suivi la mort de Jésus, certains écrivains sont tombés dans un piège : ils voyaient une valeur typique dans tout. Une encyclopédie biblique dit au sujet d’Origène, d’Ambroise et de Jérôme : « Ils cherchaient, et bien sûr trouvaient, des types dans chaque incident et chaque évènement consigné dans l’Écriture, aussi insignifiant soit-il. Ils pensaient que la situation la plus simple et la plus banale recelait une vérité [cachée] des plus abstruses. [...] même le nombre de poissons pêchés par les disciples la nuit où le Sauveur ressuscité leur est apparu ; et quelle importance certains ont-ils voulu donner à ce nombre, 153 ! » (The International Standard Bible Encyclopaedia).

Augustin d’Hippone a quant à lui abondamment commenté le récit dans lequel on lit que Jésus a nourri environ 5 000 hommes avec cinq pains d’orge et deux poissons. L’orge étant alors considérée comme inférieure au blé, il en a conclu que les cinq pains devaient représenter les cinq livres de Moïse (l’infériorité de l’« orge » représentant la prétendue infériorité de l’« Ancien Testament »). Et les deux poissons ? Pour une raison ou une autre, il les a comparés à un roi et un prêtre. Un autre commentateur qui aimait chercher des types et des antitypes a affirmé que l’achat du droit d’aînesse d’Ésaü par Jacob avec un bol de ragoût de couleur rouge représentait l’achat par Jésus de l’héritage céleste pour l’humanité avec son sang, rouge par définition !

Si de telles interprétations paraissent tirées par les cheveux, tu peux comprendre la difficulté. Un humain ne peut pas savoir quel récit biblique est une ombre de choses à venir et lequel ne l’est pas. La meilleure ligne de conduite est celle-ci : Là où les Écritures enseignent qu’un personnage, un épisode ou un élément est le type d’une autre chose, nous l’acceptons comme tel. Quand rien dans la Bible ne nous donne des raisons précises de le faire, nous nous retenons d’attribuer une valeur antitypique à un personnage ou à un récit.

Alors comment tirer profit des évènements et des exemples consignés dans les Écritures ? En Romains 15:4, nous lisons ces paroles de Paul : « Toutes les choses qui ont été écrites jadis ont été écrites pour notre instruction, afin que, grâce à notre endurance et à la consolation des Écritures, nous ayons l’espérance. » L’apôtre disait que ses frères oints du Ier siècle pouvaient puiser dans les évènements bibliques de puissants enseignements. Toutefois, les serviteurs de Dieu de toutes les générations, oints ou « autres brebis », vivant les « derniers jours » ou ayant vécu avant, pourraient tirer (et tirent) profit de « toutes les choses qui ont été écrites jadis » (Jean 10:16 ; 2 Tim. 3:1).

Plutôt que de chercher à faire correspondre la plupart de ces récits à un seul groupe de personnes (les oints ou la grande foule) et à une seule époque, les serviteurs de Dieu des deux groupes et de toutes les époques peuvent s’appliquer à eux-mêmes nombre des enseignements que contiennent ces récits. Par exemple, il ne faut pas limiter l’application du livre de Job aux épreuves que les oints ont subies durant la Première Guerre mondiale. Quantité de serviteurs de Dieu, hommes et femmes, oints et membres de la grande foule, ont subi des épreuves semblables à celles de Job et ils ont « vu le dénouement que Jéhovah a amené » et ont « constaté que Jéhovah est plein de tendre affection et miséricordieux » (Jacq. 5:11).

Qu’en penses-tu : Aujourd’hui, nos congrégations ne comptent-elles pas des sœurs âgées aussi fidèles que Débora, de jeunes anciens aussi sages qu’Élihou, des pionniers aussi zélés et courageux que Yiphtah, et des hommes et des femmes de foi aussi patients que Job ? Nous sommes vivement reconnaissants à Jéhovah d’avoir conservé le récit de « toutes les choses qui ont été écrites jadis » afin que, grâce « à la consolation des Écritures, nous ayons l’espérance ».

C’est pour toutes ces raisons que, ces dernières années, plutôt que d’essayer d’attribuer une valeur typique et antitypique ou encore prophétique aux récits des Écritures, nos publications mettent l’accent sur leur valeur pratique.