Protégez-​vous de la tromperie

DON QUICHOTTE — célèbre héros créé par l’auteur espagnol du XVI^e siècle Cervantès dans son roman classique du même nom — nourrit son esprit de légendes et de fables. Celles-ci mettent en scène de courageux chevaliers en armure étincelante venant à la rescousse de damoiselles en détresse. Il ne tarde pas à se prendre lui-​même pour un noble chevalier. Dans un épisode bien connu, il combat des moulins à vent qu’il imagine être de dangereux géants. Intimement convaincu de servir la cause de Dieu en tuant ces géants, il finit complètement humilié.

Bien sûr, Don Quichotte n’est qu’un personnage fictif. Cependant, dans la réalité, la tromperie a rarement de quoi faire rire. Pensez, par exemple, à un homme alcoolique qui se croit capable de boire autant qu’il veut, mais qui finit par ruiner sa santé et détruire sa vie de famille. Ou encore à une jeune fille malheureuse souffrant d’anorexie, qui s’estime bien nourrie et en bonne santé, mais qui en fait se laisse peu à peu mourir de faim.

N’importe lequel d’entre nous court-​il le risque d’être trompé ? Hélas oui ! À vrai dire, nous sommes tous en danger. Et cela englobe le danger d’être trompés sur les croyances religieuses qui nous sont chères — ce qui peut avoir des conséquences catastrophiques. Pour quelle raison ? Comment pouvez-​vous vous protéger de la tromperie ?

Le danger de la tromperie

D’après un dictionnaire, tromper signifie “ induire en erreur en employant la ruse, l’artifice, le mensonge ”. Cela implique également imposer une idée ou une croyance fausses qui engendrent l’ignorance, la confusion ou un état d’impuissance. Ce terme (et des synonymes tels  qu’“ égarer ” et “ abuser ”) emporte l’idée fondamentale de détourner quelqu’un du droit chemin par des méthodes sournoises. À coup sûr, une personne qui ne sait pas qu’on la maintient dans un état d’ignorance, de confusion ou d’impuissance au moyen d’informations délibérément falsifiées court un grave danger.

Hélas ! l’individu trompé ou abusé a très souvent tendance à s’accrocher à ses croyances en dépit de faits éloquents qui les démentent. Il peut être si attaché à ses croyances qu’il ferme les yeux à tout élément qui les remet en question.

Sommes-​nous en danger ?

‘ N’est-​il pas exagéré d’affirmer que nous risquons tous d’être trompés en matière de croyances religieuses ? ’ demanderez-​vous. Non, pas du tout. Car Satan le Diable, que Jésus a appelé “ le père du mensonge ”, est résolu à tromper et à abuser chacun de nous (Jean 8:44). La Bible en parle aussi comme du “ dieu de ce système de choses ”. Il a “ aveuglé l’intelligence ” de millions de gens au cours des siècles (2 Corinthiens 4:4). Aujourd’hui encore, il “ égare la terre habitée tout entière ”. — Révélation 12:9.

Satan a commencé à tromper les humains au tout début de l’Histoire. Il a fait croire à Ève qu’elle n’était pas sujette aux lois de son Créateur et qu’elle pouvait être “ comme Dieu, connaissant le bon et le mauvais ”, c’est-à-dire déterminer par elle-​même ce qui est bon et ce qui est mauvais (Genèse 3:1-5). C’était la première grande tromperie, car même si les humains ont reçu la liberté de choisir ce qu’ils feraient, ils n’ont pas été créés avec la capacité de définir eux-​mêmes le bien et le mal. Seul Dieu, le Créateur et Souverain, possède ce droit et cette capacité (Jérémie 10:23 ; Révélation 4:11). Quelle erreur de penser qu’avoir le droit de choisir entre le bon et le mauvais, c’est avoir le droit de déterminer ce qui est bon et ce qui est mauvais ! Malheureusement nous, humains imparfaits, tombons facilement dans ce piège.

Cela pourrait-​il vous arriver ?

Il se peut que les croyances religieuses auxquelles vous êtes attaché remontent à des siècles et aient été transmises de génération en génération. Mais cela ne signifie pas forcément qu’elles soient vraies. Pourquoi ? La Bible montre que peu après la mort des apôtres, des trompeurs sont apparus dans la congrégation chrétienne et ont enseigné “ des choses perverses pour entraîner les disciples à leur suite ”. (Actes 20:29, 30.) Avec une grande habileté, ils ont égaré des personnes par des “ raisonnements persuasifs ” et “ au moyen de la philosophie et d’une vaine tromperie selon la tradition des hommes ”. — Colossiens 2:4, 8.

En va-​t-​il autrement aujourd’hui ? Pas vraiment ; en effet, l’apôtre Paul a averti que les choses empireraient dans “ les derniers jours ”, l’époque que nous vivons. “ Les hommes méchants et les imposteurs avanceront vers le pire, a-​t-​il écrit, gens qui égarent et qui s’égarent [ou : “ à la fois trompeurs et trompés ”, Bible de Jérusalem]. ” — 2 Timothée 3:1, 13.

Il est donc sage de prendre au sérieux cet avertissement de l’apôtre Paul : “ Par conséquent, que celui qui pense être debout prenne garde de ne pas tomber. ” (1 Corinthiens 10:12). Paul parlait évidemment d’être debout devant Dieu. En fait, penser que Satan ne pourrait jamais vous tromper est en soi une parfaite illusion. Absolument personne n’est épargné par ses “ ruses ”. (Éphésiens 6:11, note.) C’est pourquoi l’apôtre était inquiet pour ses compagnons chrétiens, craignant que “ d’une manière ou d’une autre — comme le serpent a séduit Ève par sa ruse — [leur] intelligence ne se corrompe loin de la sincérité et de la pureté qui sont dues au Christ ”. — 2 Corinthiens 11:3.

 Comment vous protéger de la tromperie ?

Comment ne pas vous laisser tromper par Satan ? Comment vous assurer que vous adorez Dieu “ avec l’esprit et la vérité ” ? (Jean 4:24.) Utilisez les dons que Jéhovah Dieu vous a faits. Tout d’abord, il vous a donné l’intelligence pour que vous distinguiez la vérité du mensonge (1 Jean 5:20). De plus, il vous a donné les moyens de déceler les intentions de Satan (2 Corinthiens 2:11). En somme, il vous a fourni tout ce dont vous avez besoin pour contrer les tentatives de Satan visant à vous égarer. — Proverbes 3:1-6 ; Éphésiens 6:10-18.

Plus important encore, Dieu vous a offert un moyen de protection infaillible. Quel moyen ? Celui sur lequel l’apôtre Paul a encouragé son compagnon Timothée à appuyer ses croyances. Après l’avoir prévenu contre “ les hommes méchants et les imposteurs ”, l’apôtre Paul a dit à Timothée de leur résister en fondant toutes ses croyances sur “ les écrits sacrés ”, à savoir la Parole de Dieu, la Bible. — 2 Timothée 3:15.

Bien entendu, certains diront que celui qui croit en Dieu et reconnaît la Bible comme sa Parole inspirée est dans l’erreur. Mais en réalité, celui qui est dans l’erreur est plutôt celui qui refuse obstinément tous les faits prouvant l’existence d’un Créateur et confirmant que la Bible est bien la Parole inspirée de Dieu *. — Romains 1:18-25 ; 2 Timothée 3:16, 17 ; 2 Pierre 1:19-21.

Au lieu de vous laisser tromper par ce que l’on “ appelle faussement ‘ la connaissance ’ ”, servez-​vous de la Parole de Dieu pour établir la vérité (1 Timothée 6:20, 21). Soyez comme ces hommes et ces femmes aux sentiments nobles à qui l’apôtre Paul a prêché à Bérée. Ils ont reçu “ la parole avec le plus grand empressement ”. Non seulement ils croyaient fermement ce que l’apôtre Paul leur enseignait, mais encore ils  “ examin[aient] soigneusement les Écritures chaque jour pour voir si ces choses étaient ainsi ”. — Actes 17:11.

Vous n’avez rien à craindre à examiner vos croyances de cette façon. La Bible vous encourage à “ vérifi[er] toutes choses ” avant de les accepter pour vraies (1 Thessaloniciens 5:21). Vers la fin du I^er siècle, l’apôtre Jean a recommandé à ses compagnons chrétiens : “ Bien-aimés, ne croyez pas toute parole inspirée, mais éprouvez les paroles inspirées pour voir si elles viennent de Dieu. ” (1 Jean 4:1). Même si un certain enseignement religieux semble être ‘ inspiré ’ — c’est-à-dire venir de Dieu —, il est néanmoins sage de le vérifier à la lumière des Écritures avant de l’accepter pour vrai. — Jean 8:31, 32.

Appliquez ce que vous apprenez

Toutefois, une chose supplémentaire est requise. Le disciple Jacques a écrit : “ Devenez des pratiquants de la parole, et pas seulement des auditeurs, vous trompant vous-​mêmes par de faux raisonnements. ” (Jacques 1:22). Il ne suffit pas de savoir ce que la Bible enseigne. Il vous faut aussi l’appliquer. Comment ? En faisant ce que Dieu vous demande et en vous abstenant de ce qu’il interdit.

Considérez par exemple le déclin moral autour de nous. N’est-​il pas la preuve que Satan a réussi à faire croire aux humains qu’ils peuvent faire fi des lois morales de Dieu impunément ? C’est pour cette raison que l’apôtre Paul a donné aux chrétiens ce conseil franc : “ Ne vous égarez pas : on ne se moque pas de Dieu. Car ce qu’un homme sème, cela il le moissonnera aussi. ” — Galates 6:7.

Ne soyez pas comme l’“ homme sot ” dont Jésus a dit qu’il entendait ses paroles mais “ ne les met[tait] pas en pratique ”. À l’image de Don Quichotte, qui a été abusé par sa propre imagination, cet homme a été abusé, croyant qu’il pouvait bâtir une maison solide sur du sable, fondement instable. Ressemblez plutôt à l’homme qui “ a bâti sa maison sur le roc ”. Jésus l’a qualifié d’“ avisé ”, parce qu’il “ entend ” ses paroles et “ les met en pratique ”. — Matthieu 7:24-27.

[Note]

[Encadré/Illustration, pages 12, 13]

Voyez-​vous les choses telles qu’elles sont ?

Dans les années 30, l’artiste suédois Oscar Reutersvärd a réalisé et publié une série de dessins qu’on a appelés figures impossibles. Vous en voyez ci-contre un exemple moderne. À première vue, ces dessins semblent rendre plausible ce qui à l’évidence défie toutes les règles du bon sens. Mais quand on les examine attentivement, on peut les voir comme des astuces inventées par l’artiste pour embrouiller ou abuser celui qui les regarde.

Il n’y a pas que les figures impossibles qui apparaissent différentes de ce qu’elles sont réellement. La Bible a averti, voilà environ 2 000 ans : “ Soyez sur vos gardes : il se peut qu’il y ait quelqu’un qui vous entraînera comme sa proie au moyen de la philosophie et d’une vaine tromperie selon la tradition des hommes, selon les choses élémentaires du monde et non selon Christ. ” — Colossiens 2:8.

Ce qui ajoute du poids à cet avertissement, c’est que le rédacteur de ces mots avait lui-​même été victime d’une tromperie. Ayant été instruit par un des enseignants religieux les plus renommés de son époque et ayant des relations en haut lieu, il était le genre de personne le moins susceptible d’être trompé. — Actes 22:3.

Cet homme, Saul de Tarse, avait été amené à croire que quiconque ne partageait pas ses traditions et coutumes religieuses était condamné. L’autorité lui étant accordée par les chefs religieux juifs, il considérait comme un devoir assigné par Dieu de punir tous ceux qui refusaient d’abjurer. Il a même approuvé le meurtre de l’un de ses concitoyens accusé à tort de blasphème. — Actes 22:4, 5, 20.

Plus tard, avec l’aide de Dieu, Saul a saisi la différence entre le bien et le mal, entre ce que Dieu approuve et ce qu’il désapprouve. Dès qu’il a compris qu’il était dans l’erreur, cet homme zélé a changé de conduite et il est devenu Paul, un apôtre de Jésus Christ. Désormais libéré de la tromperie, il a trouvé la voie du vrai culte. — Actes 22:6-16 ; Romains 1:1.

Comme Paul, de nombreuses personnes sincères ont autrefois été trompées par des enseignements comparables à des figures impossibles — des croyances apparemment plausibles, mais non fondées sur la Parole de Dieu (Proverbes 14:12 ; Romains 10:2, 3). Puis on les a aidées à voir les croyances et les fruits de leur religion sous leur vrai jour (Matthieu 7:15-20). À mesure qu’elles ont acquis une connaissance exacte de la Bible, elles ont changé de croyances et modifié leur mode de vie afin d’avoir l’approbation de Dieu.

À l’exemple de l’apôtre Paul, seriez-​vous prêt à examiner vos croyances à la lumière de la Parole de Dieu, la Bible ? Les Témoins de Jéhovah se feront un plaisir de vous y aider.

[Crédit photographique, page 10]

Gravure de Gustave Doré