CHAPIT 22
« Jéova va fé kom li vé »
Pol i sava Jéruzalèm, bien désidé pou fé la volonté Bondié
1-4. Akoz Pol té sava Jéruzalèm, é kosa té sa ariv ali laba ?
LES adieux aux anciens d’Éphèse à Milet sont déchirants. Comme c’est dur pour Paul et Luc de s’arracher à ces frères qu’ils avaient pris en affection ! Les deux missionnaires se tiennent sur le pont du bateau. Leurs bagages sont bourrés de provisions nécessaires pour la traversée. Ils emportent aussi les fonds collectés pour des chrétiens indigents de Judée, et il leur tarde d’avoir remis ce don à ses destinataires.
2 Une brise légère gonfle les voiles ; l’embarcation s’éloigne de la rumeur du quai. Paul, Luc et leurs sept compagnons de voyage ne peuvent détacher leur regard des visages tristes de leurs frères restés à terre (Actes 20:4, 14, 15). Ils agitent la main jusqu’à ce que les silhouettes de leurs amis s’estompent dans le lointain.
3 Pendant environ trois ans, Paul a collaboré étroitement avec les anciens d’Éphèse. À présent, conduit par l’esprit saint, il est en route vers Jérusalem. Il sait un peu ce qui l’attend. Juste avant, il a dit aux anciens : « Contraint par l’esprit, je me rends à Jérusalem, sans savoir ce qui m’arrivera là-bas ; je sais seulement que, d’une ville à l’autre, l’esprit saint m’avertit constamment que la prison et les persécutions m’attendent » (Actes 20:22, 23). Malgré le danger, il se sent « contraint par l’esprit », à la fois obligé et désireux de suivre l’instruction de l’esprit d’aller à Jérusalem. Il tient à la vie, mais le plus important pour lui est de faire la volonté de Dieu.
4 Vois-tu les choses ainsi ? Quand on se voue à Jéhovah, on lui promet solennellement de n’avoir rien de plus important dans la vie que l’accomplissement de sa volonté. Il sera utile d’étudier l’exemple de fidélité de l’apôtre Paul.
« Pa loin ariv koté lil Chip » (Akt 21:1-3)
5. Kèl chemin Pol èk son bann kamarad la pran pou ariv la vil Tir ?
5 Le bateau qu’avaient pris Paul et les autres a « filé tout droit ». Autrement dit, il n’a pas eu à louvoyer puisqu’il avait vent arrière, si bien qu’il a atteint Cos dans la journée (Actes 21:1). Apparemment, il y a mouillé jusqu’au lendemain avant de repartir pour Rhodes et Patara. À Patara, sur la côte sud de l’Asie Mineure, les frères ont pris un gros navire marchand, qui les a emmenés directement à Tyr, en Phénicie. En chemin, ils ont ‘laissé l’île de Chypre sur leur gauche’, ou sur bâbord (Actes 21:3). Pourquoi Luc, le narrateur, mentionne-t-il ce détail ?
6. a) Kan Pol la vu lil Chip, akoz sa la done ali kouraj ? b) Kosa sa i fé aou, kan ou majine koman Jéova lété la pou ou ?
6 Peut-être, en montrant l’île du doigt, Paul a-t-il raconté des anecdotes de son séjour à Chypre. Ainsi, neuf ans auparavant, durant son premier voyage missionnaire avec Barnabé et Jean-Marc, il avait rencontré le sorcier Élymas, qui s’était opposé à leur prédication (Actes 13:4-12). La vue de l’île et les souvenirs qu’elle a réveillés ont sans doute encouragé Paul et l’ont fortifié pour ce que l’avenir lui réservait. Il est bon pour nous aussi de réfléchir à la façon dont Dieu nous a bénis et aidés à endurer des épreuves. Une telle réflexion nous incitera à faire le même constat que David, qui a dit : « Nombreuses sont les épreuves du juste, mais de toutes Jéhovah le délivre » (Ps. 34:19).
Akt 21:4-9)
« Nou la rod ousa bann disip té i lé é nou la trouv azot » (7. Kosa Pol é sak té voyaj èk li la fé kan zot la ariv Tir ?
7 Convaincu de la valeur des fréquentations chrétiennes, Paul était impatient d’être avec des gens qui partageaient sa foi. À l’arrivée à Tyr, ‘nous avons cherché les disciples et nous les avons trouvés’, raconte Luc (Actes 21:4). Sachant qu’il y avait des chrétiens dans cette ville, les voyageurs les ont recherchés et trouvés, et ils ont probablement logé chez eux. Tel est un des grands bonheurs qu’on a quand on possède la vérité, à savoir : où qu’on aille, on trouve toujours des croyants qui ont les mêmes idées que nous et qui nous font bon accueil. Qui aime Dieu et pratique le vrai culte a des amis dans le monde entier.
8. Koman i fo nou konpran Akt 21:4 ?
8 Racontant les sept jours passés à Tyr, Luc donne une précision qui peut sembler curieuse au premier abord : « En raison de ce que l’esprit saint leur avait révélé, [les frères de Tyr] ont dit plusieurs fois à Paul de ne pas mettre les pieds à Jérusalem » (Actes 21:4). Jéhovah avait-il changé d’avis ? Prescrivait-il maintenant à Paul de ne pas aller à Jérusalem ? Non. L’esprit avait indiqué que Paul y serait maltraité, mais pas qu’il devait s’abstenir d’y aller. Il semble que, grâce à l’esprit, les frères tyriens aient correctement compris que Paul aurait des ennuis à Jérusalem. Alors, par sollicitude, ils ont insisté pour qu’il n’y monte pas. Leur désir de protéger l’apôtre du danger qui le menaçait était compréhensible. Cependant, déterminé à faire la volonté de Jéhovah, Paul a poursuivi sa route comme prévu (Actes 21:12).
9-10. a) Kan bann frèr Tir la di Pol vo mié li mèt pa lo pié laba dann Jéruzalèm, somanké kosa sa la rapèl Pol ? b) Kosa bonpé domoun i préfèr rodé jordi, é èské sak Jézu la di té i akord èk sa ?
9 En entendant les frères s’inquiéter, Paul s’est peut-être souvenu que Jésus avait entendu des propos dissuasifs semblables après avoir révélé à ses disciples qu’il irait à Jérusalem, souffrirait beaucoup et serait tué. Dans un élan de sentimentalité, Pierre lui avait dit : « Sois bon avec toi, Seigneur. Non, cela ne t’arrivera pas. » Jésus avait répondu : « Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi un obstacle qui fait trébucher, parce que ta façon de penser n’est pas celle de Dieu, mais celle des hommes » (Mat. 16:21-23). Il était résolu à accepter la vie de sacrifice à laquelle Jéhovah l’avait appelé. Paul voyait les choses de la même façon. Les frères de Tyr, comme l’apôtre Pierre, avaient sûrement de bonnes intentions, mais dans le cas présent ils ne discernaient pas la volonté de Dieu.
10 L’idée d’être bon avec soi ou de prendre le parti du moindre effort séduit beaucoup de nos contemporains. Dans l’ensemble, les gens cherchent plutôt une religion commode qui n’exige pas beaucoup de ses membres. Jésus, lui, a préconisé un état d’esprit bien différent. Il a dit : « Si quelqu’un veut me suivre, il doit se renier lui-même, prendre son poteau de supplice et me suivre continuellement » (Mat. 16:24). Suivre Jésus est la voie de la sagesse, la bonne voie, mais ce n’est pas la voie de la facilité.
11. Koman bann disip té abit Tir la fé mont zot té èm Pol é ké zot té la pou li ?
11 Le moment est vite venu pour Paul, Luc et les autres de continuer leur chemin. La narration de leur départ est touchante. Elle montre l’affection que les frères tyriens avaient pour Paul et le soutien solide qu’ils apportaient à son ministère. Les hommes, les femmes et les enfants ont accompagné l’apôtre et ses compagnons sur la plage. Là, tout le monde s’est agenouillé pour prier ensemble, puis on s’est dit adieu. Sur quoi Paul, Luc et les autres ont pris un bateau qui les a menés à Ptolémaïs, où ils ont rencontré les frères et sont restés avec eux une journée (Actes 21:5-7).
12-13. a) Kosa Filip la fé tout son vi ? b) Koman bann papa krétien zot osi i pé fé kom Filip jordi ?
12 Ensuite, raconte Luc, Paul et ses compagnons sont partis pour Césarée a. Une fois arrivés, ils sont « allés chez Philippe l’évangélisateur » (Actes 21:8). Ils se sont certainement réjouis de revoir Philippe. Vingt ans auparavant, à Jérusalem, cet homme était de ceux à qui les apôtres avaient confié la distribution de nourriture dans la toute jeune assemblée chrétienne. Il avait maintenant derrière lui des années de prédication zélée. On sait que, lorsque la persécution avait dispersé les disciples, il était parti à Samarie, qu’il avait entrepris d’évangéliser. Plus tard, il avait prêché à l’eunuque éthiopien et l’avait baptisé (Actes 6:2-6 ; 8:4-13, 26-38). Quel magnifique passé de service fidèle !
13 Philippe n’avait rien perdu de son zèle pour le ministère. À présent installé à Césarée, il était toujours actif dans la prédication, ce que Luc montre en l’appelant « l’évangélisateur ». On apprend aussi qu’il avait quatre filles qui prophétisaient, ce qui laisse supposer qu’elles suivaient les traces de leur père b (Actes 21:9). Il avait donc dû faire beaucoup pour bâtir la spiritualité de sa famille. Aujourd’hui, les pères chrétiens ont tout intérêt à suivre son exemple, en étant pour leurs enfants des modèles dans le ministère et en leur apprenant à aimer l’évangélisation.
14. Somanké kosa té èspas kan Pol té sa oir son bann frèr, é koman anou mèm nou pé fé kom banna ?
14 Partout où il s’arrêtait, Paul recherchait ses coreligionnaires et passait du temps avec eux. Les frères locaux ne demandaient sûrement qu’à offrir l’hospitalité à ce missionnaire itinérant et à ses compagnons. Nul doute que de telles visites donnaient lieu à un échange d’encouragements (Rom. 1:11, 12.) Les mêmes occasions existent aujourd’hui. Il y a de grands bienfaits à ouvrir sa maison, même modeste, à un responsable de circonscription et à sa femme (Rom. 12:13).
« Si i fo mi mor, moin lé paré » (Akt 21:10-14)
15-16. Kan Agabus la vni, kosa li la di, é kèl léfé sa la fé su tout sak la antand sa ?
15 Pendant le séjour de Paul chez Philippe est arrivé un autre visiteur estimé : Agabus. Les hôtes de Philippe savaient qu’Agabus était prophète ; il avait prédit une grande famine sous le règne de Claude (Actes 11:27, 28). « Pourquoi est-il venu ? Quel message apporte-t-il ? » se demandaient-ils peut-être. Sous leurs yeux attentifs, Agabus a pris la ceinture de Paul — une longue bande de tissu portée autour de la taille et pouvant contenir de l’argent ou d’autres menus objets — et il s’en est lié les pieds et les mains. Puis il a pris la parole. Son message était grave. « Voici ce que dit l’esprit saint : “L’homme à qui cette ceinture appartient sera lié de cette façon par les Juifs à Jérusalem, et ils le livreront aux gens des nations” » (Actes 21:11).
16 Sa prophétie a confirmé que Paul irait à Jérusalem. Elle indiquait aussi que ses rapports avec les Juifs là-bas seraient tels qu’ils finiraient par le livrer « aux gens des nations ». La prophétie a atterré ceux qui étaient là. Luc raconte : « En entendant cela, nous et les autres personnes présentes, nous nous sommes mis à supplier Paul de ne pas monter à Jérusalem. Il a répondu : “Pourquoi pleurez-vous et essayez-vous d’affaiblir ma détermination ? Soyez certains que je suis prêt non seulement à être lié, mais encore à mourir à Jérusalem pour le nom du Seigneur Jésus” » (Actes 21:12, 13).
17-18. Koman Pol la fé mont li té bien désidé fé la volonté Bondié, é kosa bann frèr la di ?
17 Imagine la scène. Les frères, dont Luc, supplient Paul de ne pas aller plus loin. Certains pleurent. Ému par leur sollicitude, Paul leur dit gentiment qu’ils ‘affaiblissent sa détermination’ ou, selon d’autres versions, lui ‘fendent le cœur’. Mais il reste inébranlable ; comme avec les frères de Tyr, ni les supplications ni les larmes ne le feront vaciller. Par contre, il explique pourquoi il doit aller de l’avant. Quel courage, quelle détermination de la part de Paul ! Comme Jésus avant lui, il était fermement décidé à se rendre à Jérusalem (Héb. 12:2). Il n’aspirait pas à devenir un martyr, mais si cela devait être, il s’estimerait honoré de mourir en disciple de Christ Jésus.
18 Comment les frères ont-ils réagi ? En un mot, avec respect. On lit : « Comme il n’y avait pas moyen de le dissuader, nous n’avons plus insisté, et nous avons dit : “Que la volonté de Jéhovah se fasse” » (Actes 21:14). Ceux qui essayaient de détourner Paul de son intention n’ont pas insisté pour qu’il se range à leur avis. Ils l’ont écouté et ont cédé, reconnaissant et acceptant la volonté de Jéhovah, même si c’était difficile pour eux. Paul avait pris une voie qui le mènerait à la mort. Cela lui serait plus facile si ceux qui l’aimaient ne tentaient pas de le dissuader.
19. Kèl loson inportan sak la ariv Pol i amont anou ?
19 Ce récit nous enseigne une leçon très utile : Ne tentons jamais de dissuader les autres de mener une vie d’abnégation au service de Dieu. On peut appliquer cette leçon à bien des situations, et pas seulement à celles qui mettent en danger la vie de quelqu’un. Par exemple, même s’ils ont du mal à voir leurs enfants partir pour servir Jéhovah loin de chez eux, beaucoup de parents chrétiens sont déterminés à ne pas les en décourager. Phyllis, qui réside en Grande-Bretagne, se souvient de ce qu’elle a ressenti quand sa fille unique est devenue missionnaire en Afrique. « J’étais bouleversée, raconte-t-elle. Qu’est-ce que c’était dur de penser qu’elle serait si loin ! J’étais triste et fière à la fois. J’ai beaucoup prié à ce sujet. Mais c’était sa décision, et je n’ai jamais tenté de la faire revenir dessus. Après tout, je lui avais toujours enseigné à donner la priorité aux intérêts du Royaume ! Voilà maintenant 30 ans qu’elle est missionnaire à l’étranger, et je remercie Jéhovah chaque jour de la savoir si fidèle. » Qu’il est bien d’encourager nos frères et sœurs qui ont l’esprit de sacrifice !
Akt 21:15-17)
« Bann frèr té kontan rosoi anou » (20-21. Koman nou oi ké Pol té rod toultan èt ansanm son bann frèr é sèr, é akoz li té vé èt èk banna ?
20 Après quelques préparatifs, Paul a repris la route, accompagné par des frères qui lui ont ainsi manifesté leur soutien total. À chaque étape de leur voyage vers Jérusalem, Paul et ses amis avaient recherché la compagnie de leurs frères et sœurs chrétiens. À Tyr, ils avaient trouvé des disciples avec qui ils étaient demeurés sept jours. À Ptolémaïs, ils avaient salué leurs frères et sœurs et avaient passé une journée avec eux. À Césarée, ils avaient séjourné plusieurs jours chez Philippe. Puis quelques disciples de Césarée les ont escortés jusqu’à Jérusalem, où ils ont été logés par Mnasôn, un disciple des premiers jours. « Quand nous sommes arrivés à Jérusalem, rapporte Luc, les frères nous ont accueillis avec joie » (Actes 21:17).
21 À l’évidence, Paul aspirait à la compagnie de ceux qui partageaient sa foi. Il puisait de l’encouragement au contact de ses frères et sœurs, tout à fait comme nous aujourd’hui. Indéniablement, cet encouragement l’a fortifié pour affronter les ennemis furieux qui chercheraient à l’éliminer.
a Voir l’encadré « Césarée, capitale de la province romaine de Judée ».
b Voir l’encadré « Des femmes ministres chez les chrétiens ? ».